Promenons-nous dans le stade Pierre-Mauroy, par les supporteurs de l’AC Ajaccio
Et partons à leur rencontre
Se rendre au grand stade de Lille c’est le genre de déplacement où le trajet aller passe (beaucoup) plus vite que le trajet retour. Où l’excitation d’avant-match se transforme en déception d’après-match. En fait, le déplacement des Sanguinari en terres lilloises, c’est une mauvaise habitude, un peu comme s’allumer une clope après l’amour. Les Sanguinari aiment se faire du mal. Un comportement un peu maso qui nous différencie des groupes de supporteurs des autres clubs.
Après le match ridicule de la saison dernière qui avait vu l’ACA sombrer 2 à 0 on ne pensait jamais voir pire. Pourtant, l’ACA s’est bel et bien effondré une nouvelle fois dans la cité de la grosse Martine Aubry. Le score est encore plus large (3-0), la frustration encore plus pesante. Mais revenons au début de l’histoire (d’horreur).
En grand groupe ultra-organisé, c’était tout logiquement que les membres des Sanguinari se sont tous réunis au Stade Pierre Mauroy aux alentours de 18h, 18h30 après être partis des quatre coins de Paris deux heures auparavant en berline, en SUV, en voiture de sport et même en train. Et à l’exception de Mr Mortini, toutes les forces vives étaient présentes, de la famille Manufrankin à la famille Eddie MacCoy en passant par les frères Vince Per Noi et les frères Vadim. Bien sûr, le président Luc Vidal-Leca, 8Clem ainsi que Julien Chelos répondaient à l’appel. Avec Fabrice, le courageux de Rennes, et des supporteurs venus du grand nord ou de Belgique, les acéistes étaient au nombre de 40 dans les tribunes.
Justement, ce sont ces tribunes qui vont poser problème. En cause, le parcage visiteur placé tout en haut du stade, dans un coin, alors que la saison dernière, les supporteurs acéistes avaient eu la chance d’être postés au ras de la pelouse. Résultat : si loin, on ne reconnaît pas les joueurs. Le seul avantage ? Si haut, on peut admirer le jeu déployé par l’ACA. Problème, l’ACA n’a déployé aucun jeu. Il fallait s’y attendre.
Pourtant, en tribune, les Sanguinari étaient très motivés et pouvaient compter sur les encouragements de Ricky Faty, venu himself dans les tribunes, et de Marco, un supporteur assez fou de l’ACA comme le montre son imposant tatouage sur le torse (on passera sur ses tatouages pro-PSV Eindhoven et anti-bastiais). Manonfrankin, en habituée, encouragait aussi les siens, sans succès. Il faut dire que l’on retrouvait des Sanguinari très en forme, boostés par la présence de Flo, un journaliste de BeIn Sport, qui a tourné des plans des supporteurs pour sa chaîne. I Sanguinari, bientôt star des écrans. Même si c’est pratiquement le cas.
Après le gros plan suite au point du match nul arraché au Parc des Princes, les Sanguinari ont connu les joies de la diffusion à la télé sur Jour de Foot cette fois-ci. Le journaliste, chargé de faire le résumé de la rencontre, a, en effet, déclaré « l’AC Ajaccio devant trente supporteurs venus de Paris » au moment où les objectifs se tournaient en direction du parcage visiteur. Le seul fait de gloire de la soirée.
Car si le public lillois a été accueillant en applaudissant les Sanguinari et Benoît Pedretti avant le match, les joueurs, eux, ont été sans pitié. Souaré (17ème), Gueye (57ème) et Kalou (70ème) ne se sont pas fait prier pour crucifier Memo Ochoa et l’ACA. Les 90 minutes qu’ont duré le match ont été un calvaire, une souffrance sans nom, plongeant la tribune visiteur dans un marasme gênant, dans un silence monacal.
Manufrankin bien discret pendant le match et ayant déjà fait son annonce pour vendre sa voiture peu avant le coup d’envoi, il fallait s’en remettre à 8Clem pour tout ce qui était macagna. Et comme un symbole de match pourri, c’est à la mi-temps que le spectacle fut le plus intense et le plus drôle.
Car la mi-temps, à Lille, c’est synonyme de challenge Deezer, c’est à dire un blind-test mettant en concurrence quatre supporteurs lillois sur le bord du terrain. Le but du jeu est simplissime : lever le ballon dès que l’on a reconnu le titre ou l’interprète de la chanson diffusée par le DJ. Le tout orchestré par la jolie et réchauffée Charlie, l’obsession d’un soir de 8Clem. Et le grand vainqueur de ce blind-test n’est pas un supporteur lillois mais bien … 8Clem. Que ce soit, Nelly Furtado, Abba ou David Guetta, 8Clem a trouvé toutes les réponses, les gueulant à tout-va dans son mégaphone dans l’espoir que Charlie l’écoute. Malgré 11 bonnes réponses sur 11 et des réclamations pendant de longues minutes, 8Clem ne gagnera pas le maillot du LOSC dédicacé et n’aura même pas droit au numéro de téléphone de Charlie en guise de consolation. Vraiment une soirée pourrie. Pour tout le monde.
Quelques macagnas furent lancées dans un désespoir et une tristesse encore jamais vue en seconde période. Les joueurs n’en furent même pas la cible, 8Clem jetant son dévolu sur les stadiers ou autres membres de la sécurité du club lillois. Mais cela ne fera aucunement oublier cette Souaré ratée…
Après avoir vécu l’enfer, il fallait encore rentrer à Paris, le vague à l’âme, le moral dans les chaussettes en espérant enfin assister à une victoire de l’ACA à l’extérieur. Chose faite le 26 octobre prochain à Guingamp ? Tout un peuple y croit dur comme fer.
Perfettu Erignacci.
pour cette salope de charlie ça valait le déplacement apparrement