Roma-Lazio (1-1), la Louve Académie livre ses notes
Grande occasion, grand retour
Le foot est une histoire de croyance. L’assiduité de l’académie de la Louve aussi.
Match nul dans un championnat moyen entre deux équipes moyennes dans un stade impropre aux cavalcades épiques et autres batailles légendaires.
C’était un derby, la stracittadina, un match digne de Fabio et pourtant…
Dès après la fin des hostilités, il y a comme un sentiment de tristesse qui troue l’air. Un manque d’âme et de drame. Un manque de tout. A part en tribunes où la ferveur se dispute à la fébrilité toute débile et bas de fronts des Laziali.
Le stade est vide. L’Olympe est très loin pour les deux équipes romaines. Sans doute le temps est-il impitoyable avec le football et les souvenirs.
Entre les cargaisons de sud-américains aux coupes de cheveux occidentalisées et les hordes de maçons enculeurs de Lada venues d’Europe de l’Est, l’esthète de l’éternité y a beaucoup perdu.
Si ce n’est …
Stek (2/5) : Le GHB fait gardien. À la fois victime et coupable du propre viol de ses cages, il te fait oublier ce qu’est un bon gardien. Décisif et autoritaire. Déjanté et satyre. Mais chut… Écoutons l’oubli.
Torosidis (2/5) : La malédiction du couloir droit… Rosi, Perrotta, Taddei, Piris, et maintenant ce grec… Amis vautours recruteurs, faites votre choix, et soyez assurés que votre soif de haut niveau sera à jamais …polluée.
Marquinhos (3/5) : Le pénalty est pour lui. La damnation pour Hernanès. Pour le reste, il confirme. Il demeure, et de loin, la meilleure recrue de la saison. Mais bon, la Bérézina, même avec Capitaine Flam, serait restée la Bérézina.
Castan (1/5) : Il souffre de la comparaison avec son jeune compatriote. À tous les niveaux. Mais bon, la Bérézina, même avec le père Ducros swagé comme à la cité des Bois-cadets du Val de Fontenay, serait restée la Bérézina.
Marquinho (2/5): Ce n’est pas son poste. C’est pas mon fils. C’est pas ma bataille. Fallait qu’elle ( Balzaretti ) s’en aille. Ouahouahhhhh. C’était l’instant rock’n’roll de Rome. Dans ta gueule Manchester.
De Rossi (Un volcan s’éteint…/5) : Cela fait mal à l’âme sœur. Goût de goudron à fond de cale, il ne faut pas retenir que la sueur et le regard trouble. Il est grand. Il est beau. Une carrière d’idole a besoin de drames et d’épreuves. Donc à toutes les filles qui l’ont aimées avant, retenez l’épitaphe.
Bradley (3/5) : Plus que les demoiselles d’Avignon de Picasso, le GI Joe Monsieur Propre est l’illustration présente de la Roma. Un joueur moyen à sa place dans cette équipe. Ce qui fait de cette équipe une équipe moyenne. C’est le théorème Michel Delpech.
Florenzi (2/5): Il aurait pu être héros. Sauveur. Génie de lampe à un seul souhait. Au lieu de cela, il loupe une occasion que même David Bellion aurait mise. Sauf que louper ça face à la Lazio, pour un romanista, ca peut… Enfin, à une autre époque, peut-être…
Pjanic (1/5) : Que de déchets. Celui qui, mis à côté du Stek sur une photo, pourrait endormir le photomaton pour cause de charisme digne d’un ouvre-boite ouzbek, a eu vent du transfert de Lovren au Barça et a décidé de sortir une prestation digne d’un tel recrutement. Fabio vote : Pjanic au Barca. Vite. Il est trop bon pour la Roma.
Lamela (1/5) : Meilleur buteur de la Roma, mais il trouve le moyen de couler une péniche sur le Tibre au lieu de cadrer une tête à 20 cm des cages. Le reste est à l’avenant. Entre merles et perdrix, y avait du bras cassé au milieu de la Roma.
Totti (20/5) :« Il faudrait plus qu’une note.
Une ode? Un mythe? Un culte? Mais non, c’est d’autre chose dont il s’agit. On parle d’une incarnation. Une certaine idée du football. Un héros romanesque un peu simplet mais qui tombe juste car autant haï qu’adoré. Mech Tuyot a un jour demandé à Fabio pourquoi il n’aimait pas Totti, pourquoi il ne le touchait pas. C’est normal, Mèch. Car on parle d’un homme qui est club, étendard et ville. Pour aimer Totti, il faut aimer Rome. Une certaine Rome.
Il n’est aimé que par les Romanisti car les deux images se troublent et se mélangent. Ce n’est pas le plus charismatique (loin de là) le plus intelligent (très loin de là) ni le plus grand des joueurs (encore qu’en Italie Fabio pense qu’il fasse partie du Top 5. A discuter avec les ritals d’horsjeu.net). Et pourtant, si tu te promènes entre les immeubles délabrés de la Via Tuscolana, si tu erres sur toutes les places et dans toutes les églises, tu vas commencer à comprendre et à aimer Totti. Car il est Rome et la Roma. Une identité complexe et populaire (Fabio déteste ce mot et ne l’utilise qu’à bon escient), une personnification qu’aucun Laziali n’a eu et n’aura jamais. Donc à Mech, pour aimer Totti, pas besoin de se poser des questions en tant qu’amateur de foot. Pour aimer Totti, il faut aller au carrefour entre un homme et une ville. »
La panchina:
Destro ( 0/5) : Passez de Totti à Destro où une certaine idée de l’art abstrait.
Dodo (…/5): Entre sa gueule et son nom, peut-être qu’un jour on parlera de niveau de jeu. Peut-être…
Il baccio di dietro
Fabio Labello
Un retour qui fait plaisir, comme un non symbole du résultat.
Je tiens à exprimer tout mon soutien Fabio. J’ai essayé la Roma a Football Manager il y a peu. Je suis devenu fou en une journée. Alors je n’imagine pas tes peines sur cette saison.
Que d’honneur un retour avec une belle réponse !
Je n’en rajouterai pas, je crois que tout est dit.