…profiter des défaites et du temps qui passe comme si c’étaient des cadeaux que la vie nous fait, appuyer un bon coup sur le volume de l’autoradio, faire comme si on n’avait pas vu l’heure, renverser un peu de vin sur la banquette, se cramer les neurones avec le premier psychotrope qui nous passe sous le nez, manger avec le chien à table et échanger la bouffe, un petit rêve bleu le vit à la main au dessert faute d’embrasser qui vous vous voudrez, écluser une deux, trois, six bières voire le pack et pourquoi pas, on va pas s’arrêter en si bon chemin, pisser son minima social contre le mur en espérant que le bourgeois qui vit là glissera dedans et en avalera un peu, voir le soleil se lever en attendant qu’un vol de nuit se crashe à nos pieds, l’odeur du pain d’hier qui grille, un petit café et nous voilà bien, prêt pour une nouvelle journée dans le monde des vivants. On va commencer par aller dormir.


Valette 1/5
Plus nul tu meurs, la preuve que tu es bien en vie, tocard.

Lefebvre 1/5
Le voir enchaîner les titularisations aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, maintenant seul Albert Cartier le poète maudit s’aveugle.

Basila 1/5
Certains sont oubliés aussi vite qu’ils disparaissent, lui ne s’est toujours pas montré.

Delos 1/5
L’inconvénient de commencer par noter Valette, c’est que même ceux à qui on ne veut pas réserver d’insultes font l’objet de notre rage. Alors va chier, toi aussi.

Fontaine 1/5
On a vu des super-porte-conteneurs remplis de merdes dont on n’a pas besoin juste destinées à devenir des micro-plastiques qui nous pourrissent le sang boucher des canaux pharaoniques et bloquer le commerce entre des continents entiers, mais peu ont vu de quoi étaient capables les défenseurs de Nancy avec un ballon de foot.

Latouchent 1/5
Depuis le temps qu’on te dit d’arrêter. Joue au foot comme on fume des John Player Special.

Haag 1/5
Sa tête de bébé, quoique montée sur un corps de démembreur de cinéma de minuit, aurait dû nous alerter sur le fait que non, cela n’allait pas être lui non plus le sauveur de cette équipe.

Bobichon 1/5
Oh il n’a pas été mauvais, mais vu le tarif, peu de distinction s’offre à nous.

El Aynaoui 1/5
Tu vas partir, toi aussi, non ? On le sent tous que ton talent ne nous aidera déjà plus la saison prochaine.

Thiam 1/5
Le fait de le voir titularisé ne laisse pas de nous étonner sauf lors de rares épisodes de lucidité où nous acceptons le fait qu’il est bien notre meilleur attaquant et que cela illustre le niveau réel de cette équipe.

Biron 1/5
Résiste au passage de la schlitte sur son petit corps robuste, mange des aiguilles d’épicéa au petit déj’ et tente d’arrondir ses pieds carrés en tapant à coups de sabots dans des gros blocs de granit l’après-midi. A produit une talonnade pour personne au milieu de terrain, même la ligne de touche a rigolé.


Note artistique de l’équipe : 1/5

Les défaites deviennent anonymes au point d’effacer toute trace de l’adversaire, de la date, du stade, tout nom. Il ne reste que les contours indéfinis d’une souffrance sans squelette ni organes, un grand coup de micro-pénis dans la chatte béante du malheur.

La seule consolation qu’on a, même pas réelle, juste spéculative, c’est d’espérer qu’ils encaissent plus de douleur que nous dans le vestiaire après ces spectacles d’une crasse tellement collante qu’elle nous fait basculer dans la vulgarité.

Vous nous aurez vraiment tout fait, bande de connards, que même profiter d’une dernière journée sur terre ne passerait pas par vous.

Marcel Picon

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