Troyes-Rennes (2-2) : la Breizhou Académie a des trous d’air

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Salut camardes,

Fort de ses sept matchs sans défaite dont cinq victoires d’affilée, le Stade rennais se déplace sur la pelouse du promu troyen, lui aussi dans une bonne dynamique. Mais l’on ne connaît que trop bien la propension de notre équipe à aider les plus faibles – comprendre : être infoutus de battre des promus – réminiscence de la tradition catholique bretonne. Ou incapacité à assumer un statut de favori, à chacun sa spiritualité.

Pep Genesio reconduit son équipe désormais type. Seul changement : Santamaria remplace Martin – ô surprise – blessé.

Le match :

Vingt minutes de très bon niveau, vingt minutes cataclysmiques, une période convenable. Voici, résumée en une phrase nominale, la prestation offerte par les Rouge et Noir au stade de l’Aube. Mais comme on aime se faire du mal ici, entrons un peu plus dans les détails, voulez-vous ? (C’est une question rhétorique puisque 1/ vous ne pouvez pas me répondre 2/ je m’en fous).

Nos Rennais attaquent le match de la meilleure des manières : confiscation du ballon à des Troyens habitués à courir après, pression constante sur la défense adverse qui se matérialise par une série de corners obtenus en quelques minutes. Le quatrième sera le bon, avec l’inévitable Aguerd qui catapulte le ballon de Bourigeaud dans la lunette (9e, 0-1). On se dit que le plus chiant est fait, qu’on ne les lâchera plus, qu’ils se découvriront et qu’on les finira en contre. Les dix minutes suivantes semblent nous donner raison, avec de nouvelles occasions franches. Sauf que. Vous connaissez l’expression « marquer trop tôt » ? Elle m’insupporte : en quoi marquer pourrait être une mauvaise chose ? Et bien elle m’insupporte encore plus quand l’équipe buteuse lui donne raison. Inexplicablement, passée la demi-heure, les Rouge et Noir s’arrêtent de jouer (là on peut dire que c’était « trop tôt »), s’arrêtent de presser, sont incapables d’enchainer trois passes ni d’empêcher les champenois de développer du jeu. Ceux-ci en profitent pour brouter la pelouse à chaque demi-contact, gagnent du temps, cassent le rythme et réussissent à nous faire sortir du match, à l’image du carton jaune pris par Sulemana. On peut râler autant qu’on veut sur le vice de nos adversaires, mais il me semble que nous ne sommes pas des lapins de trois semaines : comment peut-on tomber la tête la première dans un piège aussi grossier ? Mystère. Toujours est-il qu’on ne fait pas semblant : en deux minutes, les Troyens égalisent puis prennent l’avantage, devant une défense aussi passive qu’un gouvernement du G20 devant le changement climatique. (38e, 1-1 puis 40e, 2-1).

La deuxième période est plutôt équilibrée, chaque équipe y allant de ses occasions, sans réellement inquiéter l’autre. Genesio sentant son équipe limitée, procède à des changements bienvenus. Et ça finit par payer, avec l’égalisation de Terrier à dix minutes du terme (81e, 2-2). Le même Terrier étant à un Gallon de donner la victoire aux siens dans le temps additionnel mais, soyons honnêtes, sans que cela fut mérité.

Passé le soulagement d’avoir sauvé un point, l’agacement prend vite le dessus. Comment a-t-on pu autant déjouer après une entame de match réussie ? Le tout face à une équipe loin de développer un jeu flamboyant. A la pause, Bourigeaud tentait d’analyser cela par le fait que l’équipe aurait cessé d’appliquer les consignes. Mouais. La Breizhou Académie est – pincez-la – plus convaincue par l’explication donnée par Genesio après la partie : la mauvaise gestion des temps faibles. « On confond gérer et ne plus jouer », a-t-il dit. Evidemment que nos adversaires allaient se réveiller et avoir des phases de pression. Mais lorsque l’on est une équipe du top 5 en visite chez un promu, on se doit de savoir gérer ces temps faibles, en contenant les offensives adverses et en sachant garder le ballon. PAS PRENDRE DEUX BUTS DONT UN DE ADIL RAMI BON DIEU. Ce n’est pas la première fois que l’équipe recule trop après avoir ouvert le score, c’est un axe de travail majeur pour Genesio et son staff. Cela montre aussi que, malgré la bonne série toujours en cours, le Stade rennais n’a pas encore une marge immense.

Les joueurs :

Gomis : 2/5. Match paradoxal d’Alfred : il réussit plusieurs interventions solides, mais apprécie mal la trajectoire du ballon et cause le corner qui donne le premier but, puis n’est pas impérial sur le deuxième.

Meling : 2/5. Match médiocre, plusieurs ballons mal négociés et pris plusieurs fois dans son dos. Remplacé par Truffert (69e, non noté), de l’envie.

Aguerd : 3-/5. Encore un but pour Nayef Airlines. Mais on t’a vu te faire manger par Ripart et ses 257 ans.

Omari 2-/5. Il a plongé avec le reste de l’équipe. Des difficultés dans l’entente avec Traoré, des interventions hasardeuses et il se fait martyriser sur le deuxième but champenois.

Traoré : 2/5. Opération portes ouvertes dans son couloir.

Bourigeaud : 3/5. Solide comme à son habitude, un caviar pour Aguerd, quelques beaux mouvements.

Santamaria : 1/5. Match compliqué pour Baptiste, largement dominé par le milieu adverse et incapable de sécuriser le jeu rennais. Ce système à deux axiaux lui convient sans doute moins bien que le milieu à trois qu’il a connu à son arrivée. Mais il a le niveau pour s’adapter et doit proposer mieux. Remplacé par Guirassy (69e, non noté), auteur d’une entrée ambivalente comme à son habitude : il est à l’origine du but de Terrier en pesant-glissant sur la défense adverse, oublie Majer sur une combinaison.

Tait : 2/5. Embourbé dans le marasme de la première période, il a fini par se réveiller. Mais on l’a connu plus tranchant.

Sulemana : 2-/5. C’est le problème des joueurs en pleine forme : ils ne le restent jamais. Kamaldeen a joué à l’envers et s’est rapidement énervé. Il sera d’ailleurs suspendu contre Montpellier. Remplacé par Majer (63e, non noté). Il donne très envie d’être vu titulaire.

Laborde : 2/5. Un match sans, ça arrive. C’est con que ça soit en même temps que tous les autres.

Terrier : 3-/5. Son but et sa dernière occasion rattrapent un match où il aura peu pesé.

La semaine à venir s’annonce sportive (#humour) avec les réceptions de Mura en coupe d’Europe puis de Lyon. Haut les coeurs !

ALLEZ RENNES

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Marco Grossi

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