La Tuica discute football féminin avec Laura Rus

La Tuica aime le football, la Tuica aime les femmes ; il paraissait donc logique d’évoquer le football féminin en Roumanie. Pour ce faire, j’ai discuté avec une des meilleures joueuses du pays Laura Rus.
Sa carrière
Bonjour Laura, est-ce que tu peux nous décrire ton parcours ?
J’ai commencé à jouer au football à 16 ans. J’ai débuté dans les équipes de mon lycée et j’ai été recrutée par le Pandurii Targu Jiu lors d’un tournoi de futsal. J’ai joué au Pandurii pendant trois saisons, durant lesquelles j’ai débuté en équipe nationale. A 18 ans, je suis partie en Espagne pour jouer au Sporting Club de Huelva. J’y suis resté 4 ans. J’ai ensuite rejoint Chypre pour jouer la Ligue des Champions avec l’Apollon Ladies FC. J’ai joué la Ligue des Champions1 pendant 3 saisons là-bas. Je suis ensuite rentrée un an en Roumanie avant de signer au Fortuna Hjorring au Danemark.
Tu es une grande voyageuse. Est-ce avant tout pour jouer dans de meilleurs clubs ou es-tu attirée par le fait d’apprendre de nouvelles langues, de découvrir de nouvelles cultures ?
Le football vient en premier. Je prends du plaisir à jouer au haut niveau et je continue de grandir en tant que joueuse. Il est important que je continue à me mettre au défi. Je pense aussi qu’apprendre de nouvelles cultures et être capable de voyager est une expérience unique, j’apprécie beaucoup cet aspect également.
Est-ce que tu penses rentrer en Roumanie d’ici la fin de ta carrière ?
Peut-être qu’un jour je retournerai en Roumanie, pour l’instant je ne suis certaine de rien.
Quelle est la joueuse qui t’a la plus impressionnée ?
Lotta Schelin.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?
Mon meilleur souvenir remonte à l’Espagne. En 2010, j’ai été élue meilleure joueuse de l’équipe pour la saison.
Le football féminin en Roumanie
Est-ce que le football est populaire en Roumanie au niveau des filles ?
Le football féminin n’est pas très populaire en Roumanie. Ils n’ont pas très bien vendu le sport à la population féminine. J’espère que cela va se développer et j’aimerais être un exemple pour la prochaine génération.
Le hand féminin, la gymnastique sont beaucoup plus développés et ont des résultats au niveau européen et mondial. Est-ce que tu penses que le football peut atteindre ce niveau ?
Je pense qu’il est possible pour le football féminin de se développer dans la population comme les autres sports en Roumanie. Chaque année, cela semble devenir plus populaire. Avec du temps, le football deviendra plus important dans ce pays. La population masculine, dans sa grande majorité, ne supporte pas le foot féminin en Roumanie. Cela va être un changement indispensable pour que ce sport puisse se développer.
Est-ce que ça a été difficile pour toi de trouver un club à tes débuts ?
Cela n’a pas été difficile pour moi de trouver un club puisqu’ils m’ont trouvé. Mais je pense que cela peut être compliqué pour les autres. J’étais au bon endroit au bon moment et je suis reconnaissante envers le football, pour ce qu’il m’a permis de faire dans ma vie et en tant que personne.
Quels devraient être selon toi les prochaines étapes de développement pour le foot féminin en Roumanie ?
La prochaine étape doit être un plus grand système de développement de la pratique dans le pays. Nous devons continuer à former des joueuses et leur donner des opportunités de se développer. Il doit y avoir plus de possibilités pour les joueuses de pratiquer à travers la Roumanie !
La sélection roumaine
Depuis combien de temps joues-tu pour la Tricolorii ? Quel est ton meilleur souvenir ?
Je joue pour l’équipe nationale roumaine depuis 9 ans. Mon meilleur souvenir remonte à un match en Allemagne contre la sélection allemande. C’était une expérience incroyable : le stade était plein et je n’avais jamais joué dans une telle atmosphère.
Selon toi, qui est la meilleure joueuse roumaine ?
Je pense que la meilleure joueuse roumaine est Flortina Spanu2. Je la connais bien, j’ai joué avec elle et je sais ce qu’elle apporte au jeu.
Quels sont les objectifs de la sélection ?
Dans les années à venir, nous espérons nous qualifier pour une Coupe du Monde3. Nous savons que ce sera compliqué mais nous espérons pouvoir nous confronter à des équipes du monde entier.
Comment tu situes la sélection roumaine au niveau européen ?
La sélection roumaine a encore beaucoup de travail. Avec le développement du football féminin, nous allons commencer à obtenir plus de succès. Je suis contente de faire partie de ce développement et je suis excitée à la perspective des améliorations à venir dans les prochaines années.
Les Bleues
Qu’est-ce que tu penses des Bleues ? Serais-tu intéressée de jouer en France ?
Je ne sais pas grand-chose sur la France. Je n’ai rencontré que le PSG, en match amical. Mais le niveau est bon. Bien entendu, je serais intéressée de jouer en France, ce serait une super expérience.
Que penses-tu d’Anne-Marie Banuta ?
Je pense qu’Anne-Marie Banuta4 est une bonne joueuse. J’ai joué quelques fois avec elle en sélection et j’ai pris plaisir. Je lui souhaite bonne chance pour sa carrière.
Multumesc mult Laura !
Et on reviendra au football féminin très bientôt avec un article sur le championnat de Roumanie.
En attendant, n’oubliez pas de regarder Roumanie-Estonie demain soir ! Les Roumains sont proches des barrages. Une large victoire contre l’Estonie et/ou un bon résultat des Pays-Bas en Turquie ouvriront les portes des barrages à la Tricolorii. On y croit.
Tristan Trasca
1 Laura a notamment été la meilleure buteuse de la dernière Ligue des Champions avec 11 buts : http://www.uefa.com/womenschampionsleague/news/newsid=1981836.html
2 Flortina Spanu est actuellement la coéquipière de Laura au Danemark.
3 Jusqu’ici, la Roumanie a toujours échoué au stade des qualifications.
4 Anne-Marie Banuta est une joueuse franco-roumaine. Son père, ancien joueur roumain, est venu s’installer en France. Elle évolue actuellement à Rodez, après avoir joué à Saint-Etienne. Elle est également internationale roumaine depuis peu.
Multumesc mult Tristan
Bravo Lala continua tot asa . Hai Romania
Sisi la famille.
Super article, vivement le prochain où la Roumanie se qualifie aux dépens de la France pour le mondial.
Le pire c’est qu’à force de stagner c’est ce qui va arriver à la France.