Valenciennes-Evian (0-1), la nouvelle Valenciennes Académie livre ses notes

Le début de la saison a été plus foireux encore que le recrutement qui l’a précédé, et qui nous a vu perdre Sanchez, Gomis, Danic, Isimat-Mirin, Aboubakar et Bong.

Après une victoire en trompe l’oeil face au Téfécé (3-0, mais en jouant une heure à 11v10), le club a enchaîné 9 matches de rang sans victoire. Cependant, les deux derniers ont laissé entrevoir une progression et des motifs d’espoir. D’une, suite au nul 1-1 face à Reims, Daniel Sanchez a (enfin) giclé, de deux le club a fait preuve d’un caractère indispensable dans des temps aussi difficiles. Face à Reims d’abord, où Enza-Yamissi a égalisé à la 90ème, puis à Rennes où nous avons rattrapé un retard de deux buts. Alors certes, deux points en deux matches, ça ne fait pas beaucoup avancer, mais ces deux résultats et surtout la manière avec laquelle ils ont été obtenu permettent enfin d’aborder un match en position de confiance.

Car nos adversaires du jour ne font pas les malins non plus. Après une bonne entame de champio, Evian n’a pris que deux petits points en cinq matchs, et une victoire nous permettrait de recoller à une longueur des Annéciens.
Car _et c’est la magie d’un championnat 2013-2014 dans lequel les équipes à peu près aussi nazes que nous (à commencer par Ajaccio et Sochaux) pullulent_ la situation n’est mathématiquement pas si dramatique malgré nos faméliques 5 points en 10 matchs.

La compo

Le Tallec Nguette

Bahebeck               Dossevi

Doumbia Da Silva

Masuaku Kagelmacher Angoua Néry

Penneteau (Cap.)

Après avoir troqué le 4-3-2-1 de Sanchez pour un plus ambitieux 4-2-3-1 avec un Melikson plus efficace en meneur de jeu, Ariël Jacobs décide d’aligner aujourd’hui un 4-4-2 très offensif.
En l’absence de Rose qui a eu la mauvaise idée de se faire les croisés samedi dernier, c’est Angoua qui est aligné dans l’axe au côté de Kagelmacher.
A gauche, le Belge fait à nouveau confiance au jeune Masuaku, intéressant la semaine dernière contre Rennes, alors que Néry est aligné à droite.
Enza-Yamissi suspendu et Melikson en phase de reprise, le milieu est pas mal retouché, et étant donné le profil des milieux excentrés, c’est presque en 4-2-4 qu’on débute la rencontre.

4è : Côté gauche Bénézet prend le meilleur sur Angoua et trouve Sougou seul au point de péno. L’ancien marseillais glisse et ne peut reprendre. A sa décharge la balle était arrivée dans son angle mort.

6è : Sougou est à nouveau trouvé dans le dos d’un Angoua sacrément attentiste sur le coup. Heureusement, Penneteau réussit sa sortie et gène la tentative du Sénégalais.

9è : Première grosse occase valenciennoise : lancé côté gauche par Le Tallec, Bahebeck retrouve au cœur de la surface celui qui n’a rien à envier à Fernando Torres. Sauf ses frappes du plat du pied apparemment.

15è : Malgré des bonnes intentions symbolisées par les velléités des joueurs de couloir, le début de match est très très moyen. Les rouge et blanc ont du mal à conserver les ballons et sont régulièrement mis en difficulté quand les visiteurs appuient sur l’accélérateur.

23è : Suite à un improbable contre favorable qui lui permet de mettre 20 mètres à son défenseur, Dossevi prend le temps d’ajuster un bon centre en retrait pour Doumbia, mais la frappe de l’ancien rennais est contrée par un défenseur haut-savoyard.

Mi-temps : 0-0
Premier acte d’un niveau assez faible. Mis à part à un premier quart d’heure ouvert ponctué par les occases de Sougou et Le Tallec, les deux équipes n’ont pas montré grand chose, et peinent à enchaîner trois passes à la suite.

60è : Qu’on s’emmerde… les 22 acteurs semblent se diriger vers un match nul qui porterait très bien son nom, et mettent leur niveau technique au diapason de leurs intentions de jeu.

64è : Enfin une occase, et quelle occase ! Sur un corner de Dossevi (et non pas Barbosa messieurs les commentateurs de Bein), le ballon arrive sur Nguette seul à 5 mètres des cages, mais l’international U19 envoie le ballon dans la tribune sud.

67è : Entrée de Greg Pujol en lieu et place de Dossevi, Nguette glisse à droite. Un choix étonnant tant notre milieu droit était le seul joueur à amener du danger.

70è : A signaler que Sochaux dans le même temps est mené 2-0 à Lorient, nous abandonnons donc provisoirement la tête du classement à l’envers !

82è : Intervention dégueulasse d’Angoua, qui sans même avoir un adversaire au duel lance de façon inexplicable Sougou d’une tête en arrière simplement infâme. L’ancien marseillais foire son contrôlé et laisse Kagelmacher lui reprendre quatre mètres, mais il parvient tout de même à fixer l’Uruguayen et à tromper Penneteau.

89è : Sortie de Néry pour Saez. Je l’aime José, et c’est vrai que l’équipe a besoin d’un peu de caractère, mais quand on est mené au score et amorphe depuis près de dix minutes (pour ne pas dire depuis le coup d’envoi), c’est triste de se dire qu’on n’a pas d’autre argument offensif à faire valoir.

90è + 3 : Fin du match, on est derniers avec 5 petits points en 11 journées.

Autant la peur au ventre qui empêche de jouer quasi tout le match, est regrettable mais compréhensible, autant l’absence de révolte une fois le premier but inscrit est, elle, absolument inacceptable. Je ne sais pas si les joueurs se sont crus arrivés après avoir changé de coach et fait un bon match à Rennes, mais si c’est le cas ils feraient bien de très très vite changer d’état d’esprit, au risque de vivre une saison trèèèèès longue et de repartir à l’étage inférieur l’an prochain.
Le week-end prochain, à Ajaccio, les retours au milieu d’Enza-Yamissi et Melikson devraient faire le plus grand bien, et ça tombe bien, une réaction sera absolument indispensable.

Les notes

Penneteau (3/5): Après un début de saison compliqué, il aura enfin connu une soirée tranquille. Mais abandonné par sa défense sur le but il n’a pas pu faire grand chose pour l’éviter.

Masuaku (2/5) : Pas trop inquiété et intéressant offensivement, mais -1 quand même pour cette coupe de cheveu absolument dégueulasse.

Kagelmacher (2/5) : Pas toujours serein, il a essayé de colmater les brèches ouvertes par Angoua, mais il ne profite pas du contrôle foiré de Sougou pour l’empêcher de marquer.

Angoua (0/5) ; Dans tous les bons coups des visiteurs, il est l’auteur d’une passe décisive très subtile.

Néry (3/5) : Soirée tranquille pour Loris, Evian n’ayant pas trop attaqué de son côté. Dommage qu’il n’ai pas juger utile d’aller prêter main forte à Dossevi.

Da Silva-Doumbia (1/5): utiles dans la récup, ils n’ont pas su profiter de l’attentisme des visiteurs pour peser dans le jeu offensif, cherchant rarement à amener le surnombre et ratant un nombre considérable de transmissions.

Dossevi (4/5) : De très loin le meilleur valenciennois ce soir. Il a tenté, demandé les ballons, provoqués et été dans la plupart des bons coups ce soir. Avec un déchet certain, certes, mais en même temps ses équipiers ne l’ont pas vraiment aidé.
Remplacé par Pujol qui a apporté un peu de gnaque et de justesse mais n’a eu aucune occase à se mettre sous la dent.

Bahebeck (2/5) : Un bon début de match symbolisé par une passe quasi-décisive pour Le Tallec, mais il s’est ensuite éteint, ne profitant pas de l’apport dans son couloir de Makuaku.

Le Tallec (1/5) : Une grosse occase et puis plus rien. C’est certes la classe de compter dans ses rangs un mec qui a soulevé une Champion’s League avec Djimi Traoré, mais il devra montrer plus lors des prochains matchs s’il veut conserver la confiance de Jacobs.

Nguette (1/5) : A peine plus en vue que son compère de l’attaque, Opa a loupé un but tout fait qui coûte très très cher ce soir.

Coach Jacobs (1/5) ; Ce match m’a rappelé ce très bon article de Christophe Kuchly qui expliquait qu’à essayer de faire marquer son Atlético à tout prix, Simeone avait oublié de mettre du liant dans son équipe, démontrant qu’accumuler les joueurs offensifs n’aidait pas forcément à apporter du danger.
Aligner 4 joueurs aussi offensifs que Tallec-Nguette-Dossevi-Bahebeck, pourquoi pas, mais les intentions de l’équipe, le faible apport des latéraux et l’incapacité de la paire Doumbia-Da Silva à faire le lien entre attaque et défense n’ont presque jamais permis à l’équipe de se montrer dangereuse.
S’il n’est pas forcément responsable de l’incapacité de ses joueurs à mettre en application les consignes, il aurait pu réagir devant l’incapacité de celle-ci à produire du jeu. Quitte à sortir un attaquant pour un milieu, qui n’aurait pas pu de toute façon rendre son équipe moins dangereuse.
Au contraire, son seul changement significatif a été de remplacer son meilleur élément à 25 minutes du terme. Quand bien même celui-ci devait commencer à fatiguer, les rouge et blanc n’ont plus existé offensivement à partir de ce moment là.
Je lui mets quand même un point pour l’audace, et parce que la même formation avec Enza-Yamissi et Melikson aurait sans doute valu la peine d’être testée dans ce genre de match.