Sporting Portugal – Arsenal (0-1) : la Gunners Academy enchaîne

Salut vous tous,

Vous vous rappelez quand la presse française qualifiait notre entraîneur de pompe à vélo ? Qu’est-ce qu’on est lucides dans nos analyses au pays des fromages classés armes bactériologiques. Les mêmes consultants ricanaient d’ailleurs de bon coeur après notre début de saison compliqué. Depuis, curieusement, on ne les entend plus à notre sujet et nos ulcères s’en portent beaucoup mieux. Et je ne dis pas ça uniquement parce que je n’avais aucune idée de comment introduire ce match, hein, ce serait mesquin.

ZE GAME :

Si l’on devait dégager une constante sous l’ère Emery, ce serait la tendance de nos matches à avoir un scénario plus prévisible qu’un bouquin de Dan Brown. On commence par s’emmerder sec en début de match, avant de souffrir d’incontinence rectale en fin de première mi-temps et de rouler sur l’adversaire lors du second acte.

Afin de ne pas troubler les lecteurs de la Gunners Academy (déjà que cette Acad sort avant 2019, faudrait pas non plus les achever), nous ne prétendrons pas que ce schéma a été pris en défaut. Au contraire, ce match a été parfaitement emerien dans son déroulé. On peut même dater précisément le moment à partir duquel on a vu du football : à l’heure de jeu, quand Torreira a remplacé Elneny.

L’entrée du petit uruguayen a en effet évité à nos joueurs une hibernation précoce, en leur permettant de bénéficier de ballons délivrés avec amour dans le bon tempo. Cela ne surprendra donc personne si je vous apprends que le but victorieux de Danny Michel vient d’une récupération de Lucas, dont le long ballon, dévié par Aubameyang est négocié à la manière d’un surnuméraire du caryotype par Coates et atterrit dans la course de Welbeck, qui fusille le portier lusitanien.

Sans briller, nos Gunners ont tout de même enregistré une troisième victoire en trois matches (la onzième toutes compétitions confondues) et se détachent en tête du groupe E. De quoi se permettre de voir venir pour la phase retour, et pourquoi pas se permettre une insulte au football, comme une titularisation de Jenkins… Tout bien réfléchi, je préfère éviter, notre karma ne s’en remettrait jamais.

ZE BÂCHES :

Leno (3/5) : Match paradoxal pour lui, car si le Sporting s’est procuré bon nombre d’occasions, leur pourcentage de tirs cadrés équivaut au pourcentage de déclarations d’impôts remplies scrupuleusement par le couple Balkany.

Xhaka (2+/5) : Vaut-il mieux le faire jouer latéral gauche plutôt que milieu défensif ? Vaut-il mieux opter pour Charybde ou Scylla quand on manoeuvre un Costa Concordia ? Vaut-il mieux contracter la grippe ou une gastro-entérite en ce moment ? Tant de questions, si peu de réponses.

Holding (3-/5) : Perd un point en raison d’une relance axiale particulièrement suicidaire. Dommage, car il avait rendu une copie d’excellente facture jusque-là.

Sokratis (2+/5) : Perd un point en raison d’une intervention particulièrement suicidaire, qui aurait dû lui valoir un rouge. Dommage, car il avait rendu une copie de plutôt bonne facture jusque-là.

Lichsteiner (2-/5) : Autant j’apprécie son vice, autant j’ai bien peur qu’il n’ait que ça à nous proposer en ce moment. L’adaptation a l’air compliquée pour l’Helvète. Toutefois, vu la patience tibétaine dont nous avons fait preuve vis-à-vis de son compatriote, nous patienterons quelque peu avant d’inviter Stefan à aller se jeter dans la Tamise.

Elneny (2-/5) : Je suis très embêté pour lui car il a beau manquer de rythme, on sent pertinemment qu’il fait de son mieux. Vu la créature qui a pris sa place et changé le cours du match (Torreira, 4/5), je ne mentirais pas sur ses chances de survie, mais il a ma sympathie (vous l’avez ?).

Guendouzi (3+/5) : Encore un match très encourageant du minot, qui hésite de moins en moins à se porter vers l’avant. On retiendra son duel avec Petrovic, qui vit le Serbe mordre la poussière (et Danny Michel bouffer la feuille, mais c’est un autre sujet).

Ramsey (3-/5) : Le capitaine du soir semblait décidé à ne surtout pas faire d’erreur et à jouer la sécurité. Au point que si je n’avais pas vu le nom « Ramsey » écrit dans son dos, je ne l’aurais jamais reconnu.

Mkhitaryan (3-/5) : Il y a de la volonté chez lui, de la hargne même. Mais est-ce que ça suffit, surtout quand on connaît sa réputation ? Évidemment que non.

Welbeck (3+/5) : Un but qui vient couronner une prestation plutôt intéressante. Et lui évite une flagellation en place publique pour avoir vendangé le caviar de Guendouzi. Remplacé par Lacazette, dont la rentrée a permis de tenir le ballon haut en fin de rencontre.

Aubameyang (2/5) : Non mais en vrai, je l’aime bien, mais qu’est-ce qu’il croque encore ce soir… Ce face à face de la cinquantième minute notamment, c’est Goulag. Remplacé par Iwobi, parce que voilà.

IF NOTE :

• Sans verser dans le complotisme, curieusement dès lors qu’on aligne une charnière centrale sans Mustafi, on s’en sort avec une clean sheet. Sacrée coïncidence. 
• Après vous avoir conté les exploits de Santiago Cazorla Gonzalez lors de la dernière journée, laissez-moi vous rappeler qu’Aliaksandr Hleb est toujours vivant et a toujours du diamant dans les pieds.

• Petit instant réclame : le livre de l’ami Romain Molina sur Emery est sorti en anglais récemment. Si vous connaissez un anglophone qui aimerait connaître un peu mieux le coach qui nous fera gagner la Ligue Europa, foncez.
• Enfin, une note triste pour finir, pour ceux qui l’auraient loupé : l’hélicoptère du président de Leicester s’est écrasé, faisant cinq victimes, dont Vichai Srivaddhanaprabha lui-même. Une pensée pour les fans des Foxes qui passeraient par là.

Malgré tout, bise sur vous, et vous retrouverez bientôt nos aventures avec une sombre histoire de fin de série dans un palais de cristal.

Johny Kreuz