Bordeaux – PSG (1-2): La Scapulaire Académie livre ses notes

Usual Suspects, Reservoir Dogs, Hudson Hawk, Point Break… tous ces films de braquages auraient pu devenir obsolètes samedi soir si Bordeaux avait su tenir le score face au PSG. Parce que oui, avouons-le, même si les Girondins ont réalisé une prestation exceptionnelle pendant 90 minutes (sans les arrêts de jeu), la victoire aurait eu le goût délicieux du braquage parfait, sans armes ni haine ni violence. Mais revenons un peu sur ce Trophée des Champions.

Pour commencer, le match avait lieu au Gabon, cette superbe démocratie avec Ali (King of) Bongo à sa tête fils d’Omar, lui-même ancien président. Une démocratie qu’on vous dit, avec plein de potes propres sur eux et une fortune d’origine douteuse, ce qui n’empêche pas notre Fred Thiriez national de décider d’aller y jouer le Trophée des Champions pour promouvoir la L1 dans ce beau pays. L’éthique ? Qu’elle aille se faire enfiler ailleurs.

Enfin bref, se déplacer au Gabon à une semaine de la reprise c’est une putain de génie pour avoir des joueurs malades ou blessés, sauf qu’à Bordeaux on a tout prévu : la moitié de l’équipe est absente, voyez un peu ça :

• Henrique, Planus et Bréchet (soit 3 défenseurs centraux sur les 4 de notre effectif) sont suspendus.
• Faubert, Diabaté, Traoré sont blessés
• Rolan a repris l’entraînement le 27 juillet seulement
• Orban vient tout juste d’arriver
• David Bellion n’est plus considéré comme étant footballeur professionnel, bien qu’il en ait encore le salaire.

Du coup Francis amène un groupe de 18 au Gabon, espérant bien y perdre quelques joueurs, bouffés par des lions ou autres animaux sauvages que l’imaginaire populaire assimile automatiquement à l’Afrique. Manque de bol, Matthieu Chalmé est déclaré impropre à la consommation et oblige Gillot à le garder dans le groupe.

Au moment des compos, Gillot envoie un message clair à Savic : « non, pas toi ». Alors que le club ne compte que 2 défenseurs centraux dans le groupe, le jeune serbe est invité à poser ses fesses sur le banc puisque Gillot aligne le onze suivant :

• Cédric Carrasso dans les buts, le Gabon c’est quand même mieux que Bursaspor, non ?
• Mariano à droite parce que bon Francis a quand même un peu d’espoir et que Chalmé ça ferait foutage de gueule
• Grégory Sertic dans l’axe, le mec capable de dépanner partout
• Lamine Sané à ses côtés pour faire bouffer son pif à Zlatan
• Maxime Poundjé à gauche, parce qu’Orban n’est pas là mais aussi parce qu’il le mérite
• Poko, le local de l’étape avec N’Guémo le revenant à la récup’
• Jaroslav Plasil pour combler l’espace côté droit
• Ludovic Obraniak pour mener le jeu si jamais on voit le ballon un jour.
• Nicolas Maurice-Belay pour casser les reins de Jallet
• Henri Saivet en pointe, face aux golgoths Alex et Silva.

Le match :

2^ème : Première faute du match pour Mariano. Lucas frappe le coup-franc comme une pigne, tellement mal que Plasil réussit à repousser le ballon de la tête sans sauter.

3^ème : Hors-jeu de Lavezzi. Le révélateur de BeIn Sport est au top :

Le révélateur est formel : Mariano est hors-jeu. Et Sertic à moitié hors-jeu. (Merci aux Cahiers du Foot)

9^ème : Débordement de Poundjé côté gauche, Jallet voit juste un TGV passer et ne comprend rien. Le centre est bon mais la tentative de Plasil est molle et n’inquiète personne à part l’ergothérapeute de Plasil, inquiet de voir son patient faire un effort.

13^ème : Obraniak, invisible jusqu’à présent, se fait remarquer en lançant parfaitement Lavezzi dans la profondeur. Comment ça c’est pas le bon côté ? Dommage. Heureusement pour les Girondins, Lavezzi est plus doué pour finir une bouteille qu’une action et colle une mine sur Carrasso qui n’en demandait pas tant pour briller.

15^ème : Frustration : le PSG tente de nous casser Sané. Mais il est solide notre défenseur.

18^ème : Alors que Lucas fait le mariole côté droit, N’Guémo vient lui montrer qu’il est pas là pour la poésie et le chausse. Landry, c’est bien mais à cette distance c’est surtout dangereux. Heureusement qu’aucun joueur parisien ne reprend le coup-franc, on réalisait un air-marquage de très haut niveau sur l’action.

20^ème : On a frappé au but ! Oui Madame ! Maurice-Belay centre, Thiago Silva relance comme une burne, Obraniak frappe, c’est cadré, ça réchauffe Sirigu.

22^ème : Bordeaux prend confiance, à l’image de Saivet puis Poko qui offrent des ballons au public avec des tentatives lointaines.

25^ème : Pause boisson décrétée par l’arbitre, Gasset sort le jaune, Lavezzi arrive en sprintant.

27^ème : Sertic sauve un ballon en profondeur face à Lavezzi qui lui colle un coup au passage. Bien vu la tactique de Laurent Blanc qui tente de péter nos défenseurs.

28^ème : C’est au tour d’Obraniak d’être au sol. Dire que s’il sort c’est Ben Khalfallah qui rentre. Ou Jussie. Par précaution je me sers un Long Island de secours (j’en ai déjà un).

38^ème : Le miracle. Lancé côté gauche, Maurice-Belay déborde et centre parfaitement entre Jallet et Thiago Silva qui font un concours pour savoir lequel des deux est le plus mal placé. Henri Saivet en profite pour faire admirer sa détente et placer une tête qui termine au fond des filets de Sirigu, stupéfait. Bordeaux mène face au PSG. Oui Madame.

Allégorie du but de Saivet entre Jallet et Silva.

Pendant que Nasser voit s’il est possible de louer un F-16 et faire arriver Daniel Alves à la mi-temps pour remplacer Jallet, je trouve le titre parfait pour mon académie si le score en reste là : « Veni, vidi, Henri ».

42^ème : Preuve que Jallet se Chalméïse : il concède un corner sur un centre de Mariano alors qu’il n’y avait aucun danger. L’effet Laurent Blanc.

45^ème + 2 : Jaune pour N’Guémo, traité de « petit joueur » par Gasset qui en a déjà pris 6.

A la mi-temps Bordeaux mène et BeIn Sport envisage sérieusement de couper la retransmission si c’est encore le cas à la 89^ème.

46^ème : Motta commence son match et prend un jaune pour une semelle sur Poko.

48^ème : Pastore est tellement transparent que le stagiaire live de lequipe.fr est obligé de préciser pour quelle équipe il joue.

54^ème : Frappe de Lavezzi, pour les stats.

56^ème : Maurice-Belay est intenable et se sent pousser des ailes au point de frapper du droit des 20m. Heureusement qu’il ne marque pas, je crois pas que Madame aurait accepté que je me douche au Long Island dans le salon.

58^ème : La défense parisienne est à la ramasse et Poko en profite pour perforer plein axe et se présenter face à Sirigu qui déconne sur le coup en détournant la tentative du local de l’étape. Imaginez un peu : Poko marque au Gabon, Bongo rentre sur la pelouse et le nomme directement 1^er Ministre de son gouvernement, ça aurait eu de la gueule un peu non ?

64^ème : Dans la surface bordelaise, Ibrahimovic tente un enchaînement improbable, le rate, frappe au-dessus, demande le corner, l’obtient. Joueur-arbitre, ce poste trop méconnu du football moderne.

66^ème : Paris réclame un péno. Mais ne l’obtient pas. En même temps y’avait que dalle.

70^ème : Nouvelle pause boisson. Gasset vomit mais serre les dents pour garder les morceaux.

71^ème : Sortie de Motta (10M€), Lavezzi (26M€) et Pastore (42M€) sortent du terrain. Le PSG vient de faire sortir le budget annuel des Girondins. Facile. A leur place rentrent Verratti (11M€), Coman et Ongenda (formés au club), ce qui fait plus que ce qu’ont dépensé les Girondins sur les 4 derniers mercatos.

76^ème : Saivet tente un lob sur Sirigu mais ça passe juste au-dessus. Si cette action était allée au fond, je ne répondais plus de mon corps.

79^ème : But refusé pour le PSG pour un hors-jeu imaginaire de Zlatan. On a eu chaud au cul. Au passage Matuidi, très nerveux, prend un jaune pour contestation.

82^ème : Le craquage de la défense. Perte de balle stupide au milieu de terrain, Lucas sert Ibrahimovic qui remet en une touche sur un coup de génie vers Ongenda qui reprend et marque. Paris revient au score.

Dans cette position que faire ?
1. Réclamer la faute évidente sur Lucas ?
2. Contrôler et frapper ?
3. Faire une passe géniale vers Ongenda ?
4. Louper son contrôle parce qu’on s’appelle Moussa Maazou ?

89^ème : Thiago Silva fait une faute grossière sur Saivet, l’arbitre ne dit rien, on ne touche pas à Thiago.

90^ème +3 : Jussie, Sacko, Ben Khalfallah rentrent côté bordelais. Pour la séance de TAB qui n’aura jamais lieu.

90^ème + 5 : Nouvelle perte de balle stupide, coup-franc concédé, marquage absent, tête d’Alex, but, défaite cruelle, gna gna gna.

Ce but est l’occasion pour les commentateurs de BeIn Sport de crier leur joie avant d’aller négocier l’augmentation dans le bureau de Nasser et pour Fred Thiriez de faire copain-copain avec Lavezzi, renforçant ainsi son image de pitre du football français. Place à l’analyse.

Les gars :

Carrasso (3/5) : Le match frustrant par excellence : tu fous rien, tu sors deux grosses parades, tu prends deux pions parce que tu te fais fusiller deux fois. Merci la défense.

Mariano (2/5) : Défendre sur un mec qui fout rien c’est facile. Ne pas attaquer une seule fois ça fait un peu chier par contre.

Poundjé (3/5) : A ce rythme et si Orbàn est aussi bon qu’on le dit, dans 2 mois les seuls à regretter Trémoulinas seront les bars et les boîtes bordelaises. Sur le terrain, Maxime a repris le costume du Tresh, espérons qu’en dehors il évite de le faire.

Sertic (3/5) : Déjà devant Savic dans la hiérarchie défensive au début du match il est passé désormais devant Planus. Mais je préfère le voir au milieu quand même, à la place de Plasil par exemple.

Sané (3/5) : En duel avec le grand suédois du PSG, le Sénégalais a souffert mais n’a pas rompu. La semaine prochaine c’est Falcao. T’es sur que tu préfères aller te frotter à Crouch ou Carroll en PL mon grand ?

N’Guémo (2/5) : Quand ton 1^er match officiel après une saison blanche c’est face au PSG c’est normal d’en chier. Mais bon tu essaies d’éviter les conneries quand même. Sur la voie du retour tout de même.

Poko (3/5) : Si son raid de la seconde période termine au fond des filets il devient un demi-dieu au Gabon.

Plasil (1/5) : Jaro rêve de Ligue des Champions. Dis Jaro, tu connais la Ligue des Champions d’Asie ? Ca t’ira comme un gant. Remplacé par Jussie à la 93^ème. Fantôme contre Fantôme.

Obraniak (1/5) : C’est pas en jouant comme ça que tu vas l’avoir ton offre en provenance de Russie. Ou alors Krasnodar, avec Kaboré.

Maurice-Belay (4/5) : Déjà plus décisif que la saison dernière, il semblerait qu’on ait retrouvé le joueur porté disparu la saison dernière. Bon en même temps en face Jallet semblait aussi faible qu’un mec sortant de chimio. Son centre pour Saivet m’a provoqué des guilli dans le slibard. Way to go Nico. Remplacé à la 93^ème par Sacko.

Saivet (4/5) : Gros match pour Henri à un poste peu habituel pour lui. Au point que Thiago Silva ait du le descendre salement pour l’arrêter. Remplacé par Ben Khalfallah à la 93^ème.

Les entrants :

N’ont pas servi. Merci.

Les remarques à la con :

• Quand tu vois la défense parisienne souffrir face à Saivet tu te dis qu’avec Diabaté en pointe, Bordeaux aurait gagné et Silva serait entrain de pleurer sa mère pour aller au Barça.

• L’arbitre de touche qui a refusé le but au PSG a servi de repas aux tigres de Fort Boyard le lendemain.
• Pendant ce temps, les jeunes de la CFA terminaient 3èmes du Trophée Sud Ouest à Castelnau d’Estrétefonds sous l’œil de votre serviteur qui a pris le contrôle du compte twitter des Girondins pour l’occasion
• Samedi c’est Monaco, la Ligue 1 est enfin de retour, c’était trop long comme attente.
• Petit-Louis aussi a vu le match. Sale gosse.
• Pour ceux qui aiment se faire mal, le résumé chez nos amis de chezlesgirondins.com
• Good news everyone ! Diabaté a prolongé jusqu’en 2016. Par contre pour Saivet c’est pas encore fait.

Claude Pèze

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