La Blues academy note Chelsea-Wigan (1-0)

Adam étant un homme très occupé, il a parfois besoin de déléguer (oui, comme n’importe quel Fierrot, je sais). Mais Adam s’entoure toujours des meilleurs. Et il n’a pas dérogé à la règle pour la Blues Academy. Ainsi, pour le bonheur de la BA et de ses fidèles lecteurs, il a donc décidé de s’attacher les services de John Terry Gilliam, fervent supporter de Chelsea, homme de plume et de lettres, qui vous fera profiter de sa science et de sa mauvaise foi, lorsqu’Adam vous délaissera. Il vous laisse donc entre ses mains pour aujourd’hui, et cette victoire magnifique de Chelsea, face à Wigan… Le 9 avril sera donc maintenant le jour de la résurrection de Malouda … Bon, assez rit, à toi John !

J’aime quand tu m’introduis, Adam. A partir de maintenant, je serai ta Ève.

Sur mon premier papier, j’avais parlé du Paradis Perdu de Milton, et aujourd’hui nous allons jeter un œil au concept d’adaptation hédoniste. Il consiste à dire que l’Homme s’adapte à toute situation et que son bonheur n’est que très peu relatif aux circonstances extérieurs. L’Homme s’habitue à tout changement de situation après un certain temps, et cette nouvelle situation devient “ normale ” et donc ni triste ni heureuse. C’est la raison pour laquelle gagner au loto ne rend heureux que temporairement, et finir paralysé malheureux que temporairement.

Si vous suivez régulièrement les matchs de Chelsea, vous vous serez habitués à l’absence quasi-totale d’animation offensive. Par conséquent, le moindre petit éclat d’un joueur et le pantalon se soulève, la braguette s’entrouvre. Par opposition, une passe dans l’axe foireuse d’un DC qui met en danger l’équipe n’énervera pas le fan des blues s’il n’y a pas but derrière. Gardez cela à l’esprit, et passons aux notes.

Cech /3 : En dehors de la tête de Di Santo, Petr n’a rien eu à se mettre sous la dent et a donc été contraint de rongé son frein en attendant Man U. Avec l’homme casqué, on est content.

Ivanovic /4 : Ana s’est montrée solide en défense, et s’est même donné le luxe de quelques bonnes offensives. Elle a mis Torres au paradis avec une passe de 70m qui laissait l’espagnol seul dans un rayon de 15m, pas suffisant pour que l’espagnol décide de réussir son contrôle. On aime aussi le Tennis, et on est content.

Luiz /3 : Franchement peu serein en défense, il a sciemment joué sur l’adaptation hédoniste en se payant quelques dribbles dans la surface adverse pour apaiser nos esprits tourmentés. Du coup, avec Tahiti Bob, on est content.

Ferreira /2 : Le portugais s’est fait constamment dépassé en défense, mais il réussit un peu plus ses passes que Bosingwa contre Man U et pour cette raison, adaptation hédoniste une fois de plus, on est content.

Cole /2 : Pas mauvais défensivement et très disponible (ce que nous confirmera Cheryl), le sniper a touché beaucoup de ballons. Bon, il n’a servi à rien certes, mais il n’a pas fait de connerie et ne nous a pas encore tiré dessus, et donc on est content.

Obi Mikel /1 : J’ai parlé d’adaptation hédoniste, pas de magie. Aussi forte soit-elle, vous ne confondrez jamais une Kia et une Aston Martin. Comprenez qu’Obi Mikel est l’Essien du pauvre, même en temps de crise.

Ramires /3 : Franchement peu tranchant en ailier, la fourmi atomique noire (Cf le service des transferts avec Giovinco) a été bien plus à l’aise en 6. Ramires a glané les ballons comme les fourmis ramassent les miettes de chips inondées à la graisse de poulet dans les travers de Stamford Bridge. Bon, il est maladroit, mais adaptation hédoniste oblige, on n’en pipera mot, et on est content.

Kakà /3 : Le n°8 des blues est l’exemple type de l’effet de l’adaptation hédoniste. Il nous fait passer de la farine de blé pour de la cocaïne avec deux belles actions en 96 minutes de jeu. Notez qu’au moment même où je compare vicieusement Super Frank au n°8 du real, ce dernier marque son deuxième but de la soirée. Mardi matin, je me moque de Torres, promis. En attendant, on est content.

Malouda /3 : Quatre fois le même crochet extérieur pourri pour la crète des DOM-TOM avec 0% de réussite, un vrai cadavre. C’est à l’image du CFC cette saison, toujours les mêmes mouvements pour la même absence de résultat. Et soudain, miracle, Florent sort de son cercueil, tire à l’arrachée en fermant les yeux, et entend les gens crier, braguette en avant. Il ouvre les yeux, se secoue tel un épileptique et sait qu’on lui pardonnera tout. A raison, car on est content.

Anelka /2 : Dark Vador conserve tellement bien le ballon que c’est à se demander s’il ne l’a pas cacher dans son melon. Bon, au final, il sert à rien, mais les blues ont gagné donc on est content.

Drogba /4 : Il est le seul joueur dangereux des blues alors bien sur, on est prêt à avaler des couleuvres (n’y voyez pas un appel du pied bandes de vicieux). Il nous donne le sentiment de pouvoir marquer, même seul contre trois défenseurs et forcément Torres souffre de la comparaison. Et puis on l’aime bien, et on est content.

Remplaçants :

Benayoun /4 : Le joueur providentiel, celui qui apporte la verticalité qui manque à Chelsea, celui qui prend le ballon avec l’intention de s’en servir pour apporter le danger, celui qui trouve des passes dans le trou là ou Obi Mikel trouve une passe en retrait. Il est selon moi le joueur qu’il a manqué à Chelsea, et a failli le prouver en offrant deux caviars à Torres, mais bon, 9m c’est trop loin pour Fernando 2011. Avec Yossi, on est content, et Luis Fernandez aussi.

Torres /1 : Il fait quelques bons dribbles et on voit bien que l’étincelle brûle toujours quelque part, mais franchement 50M£ ou pas, les occasions qu’il manque, on les reprocherait même à Brandao. Cela dit, comment ne pas être attendri par le sourire excité de Roman lorsque l’espagnol est rentré en jeu? Chelsea a gagné, et on aime Roman, donc on est content.

Alex /x : Rien à faire, rien à dire, rien à savoir.

Carlo /4 : Il continue son turn over qui est bon pour le groupe. Il dégage Bosingwa en espérant qu’il sera moins moisi face à Man U. Il fait confiance à Yos(h)i le champignon, et n’est donc pas dupe sur les problèmes de jeu du CFC. On est content.

John Terry Gilliam