Jean a deux gueules de bois. La première et la deuxième.

 

L’Histoire :

Jean ne fera pas de résumé de la situation dans laquelle était Dortmund avant le match. Jean ne parlera même pas de l’importance du match. Jean se fiche de dire que Dortmund était dans une dynamique excellente jusque-là. Jean a la gueule de bois.

Jean n’a pas vu le match en direct. Hier soir (ou avant-hier, selon la mise en ligne de cette Akademie, bref mercredi), il était occupé ailleurs pour une fois, écoutant des groupes frais avec des bières efficaces. D’ailleurs, comme un symbole d’obsession wengérienne qui annonçait la défaite, Juvelines aura été le groupe le plus chouette et prometteur. Allez c’est dit.

Après déjà plus de bières que de buts à l’Emirates, Jean a néanmoins aperçu le score sur son téléphone : 2-0. Puis il a vécu le passage anecdotique à 2-1. Le dépit n’a pas tari la soif. Au contraire, souffle d’ailleurs Claude Pèze. Mais voir le match le lendemain, avec une partie de la soirée encore bien en tête, aura été une expérience douloureuse. L’expérience de cette pénultième Borussia Akademie estampillée Champions League. (À moins que ?)
Le Combat :

En voyant les premières images, café à la main, Jean a pourtant trouvé que cela s’annonçait bien. Jürgen Klopp fait la moue devant la télévision anglaise avec classe. Les supporters allemands sont beaux. Bender fait un travail magnifique, comme à son habitude. L’équipe alignée est la même que face au Bayern, et même si Jean a quelques réticences à voir Leitner sur le banc, cela lui convient.

D’ailleurs, la première demie-heure est agréable. Le Borussia est tellement bien en place, les supporters sont tellement bruyants, que le match est transporté mentalement dans ce bon vieux Westfalen. À part Götze qui joue avec le frein ce soir, le reste de l’équipe est dans le rythme. Côté Arsenal, Van Persie est mis en cellule d’isolement, Gervinho est inexistant, Walcott est mis KO par Schmelle (à la 12′, même si il y aura revanche cinq minutes après). Non, Jean ne voit pas comment le fil de la rencontre a pu s’inverser. Les occasions ne sont pas encore franches pour le Borussia, mais dans le jeu, la domination est là. Même dans les moments un peu plus faibles, Weidenfeller prend le relai et sort avec brio aux devants de Walcott. Le souci ne vient pas de là. On en reste à 0-0.

C’est alors que la/les catastrophe/s survient/nent : Bender se claque la mâchoire sur une action assez anodine. Santana survit à une intervention de la Gerbille. Tandis que Götze suit Bender sur le banc dans la foulée. Leitner et Perisic sont chargés de prendre le relai. Mais la perte du robot va être fatal pour la lutte du milieu, à long terme.

Pour autant, à la surprise de Jean, le Borussia ne coule pas immédiatement. La fin de la première mi-temps se déroule même sans accroc majeur. Au contraire, Leitner montre à ceux qui ne le savaient pas qu’il est un peu plus qu’un joker. Son rôle n’est pas le même, mais ses montées plein axe posent des soucis aux Anglais. Bref, le milieu reste efficace et les Borussen dans le rythme. Le souci, pour le moment, ne se pose pas là. On en reste à 0-0.

Défensivement, dans les pires situations comme lorsque Santana dégage en catastrophe, la chance est encore là. Großkreutz peut reprendre possession du ballon et relancer sereinement. Rebelote quand Santana, encore lui, garde trop longtemps le ballon et le perd dans les pieds d’un rouge. Arsenal joue ensuite mal le coup et rend le ballon. Non, la défaite ne viendra pas d’un défaut défensif a priori, pas plus que d’un coup de malchance. Au contraire. On en reste à 0-0.

Il faut dire que Jean ne connait pas le minutage des buts au moment où il regarde le match. Il s’attend donc à ce que ça tombe à n’importe quel moment. Il psychote sur chaque petit détail. Il est tenu en haleine par le-petit-truc-qui-va-clocher-et-faire-tomber-le-borussia-dans-la-spirale-négative-de-la-défaite. À la mi-temps, il cherche encore d’où ça va venir. Sans vérifier sur le plus grand site sportif du monde (l’Académie du Père Fidalbion étant à ce moment là déjà en ligne), Jean se met même à penser qu’il a rêvé, que Dortmund n’a jamais perdu ce match, que tout va bien se passer ensuite.

A moins que… Retour de la psychose : c’est le retour des vestiaires qui a été catastrophique. Dortmund s’est endormi et se prend une domination de tous les instants qui explique le but. Toujours pas. Les deux premières minutes se passent à merveille. Il y a même deux occasions nettes pour les jaunes et noirs. On en reste (pour pas très longtemps, mais quand même) à 0-0.

La dernière « last but not least » solution se fait au grand jour : le surnaturel. Song. Dribble magistral sur trois défenseurs. Centre sur la tête de Van Persie. 1-0. Ok. Résignation, comme toute l’équipe.

Sauf pour Schmelzer. On entre dans la face « Schmelle vs. The World ». Le latéral pète un peu les plombs et se dit qu’il a plus de chances de gagner un combat de boxe contre Walcott ou Ramsey. Résultat : il ne se passe plus rien. Jean s’endort devant son match. Le café n’y peut rien. Ce passage ne veut pas, et de loin, le même film avec Scott Pilgrim.

Jean entrevoit à peine la prise de confiance d’Arsenal face à des jaunes et noirs désorganisés, énervés et chaotiques. Pas plus que les ballons de Barrios, entré à la place de Kehl (mais rien ne dit qu’éveillé, il en aurait vu beaucoup plus…), ou l’espace offert par Perisic à RVP pour planter son deuxième but du soir. Il aperçoit quand même Kagawa, qui réduit la marque pour le plaisir.

Et voilà, la défaite est là. Le dépit est là. L’élimination est… presque là. Enfin, depuis le match au Vélodrome, c’est toujours un peu la même histoire. Le parcours est raté, mais celui des autres est guère mieux. En conséquence de quoi, il y a un mince espoir qui demeure.

Mais on va pas trop rêver. Il reste un peu pour la déconne contre l’OM, un dernier match européen au Westfalenstadion. Ca permettra de faire le job : gagner 4-0 et être éliminé pour cause de victoire grecque contre les Londoniens.

 

Les soldats :

Weidenfeller (4/5) : Je ne lui en veux pas pour les deux buts pris. Il prend une tête à bout portant de RVP, il y peut rien. Et le reste du match, il a été impérial quand le Borussia avait besoin de lui pour souffler.

Piszczek (3/5) : Pourquoi aussi discret ? C’est pas l’activité de la Gerbille, devant lui, qui aurait dû l’empêcher de faire ses montées ravageuses. Jean sait qu’il fait mieux d’habitude.

Schmelzer (1/5) : Jean aime la colère. Pas les petits énervés.

Santana (2/5) : Le but ne viendra pas particulièrement d’une erreur de sa part. Mais ça, c’est un mystère. Parce que si le Borussia était rentré à la mi-temps avec un but encaissé, le fautif aurait été tout trouvé. Retrouve ta virtuosité, Santana !

Hummels (4/5) : L’homme. Le seul. Le vrai. Bas les pattes, Michel Panini.

Kehl (2/5) : Il n’a peut-être plus la force de faire plusieurs rencontres importantes d’affilée. Et il n’a pas l’abattage d’un Bender. Autant dire qu’il a été mis en difficulté avant la 22′, mais encore plus après.

Bender (non noté) : On ne le reverra pas avant Janvier. Cela tombe très mal en vue du derby et ça coûte très cher sur ce match. Il a pas une fonction reboot qui prendrait moins de temps ?

Götze (non noté ou 0/5, au choix) : Implication quasi nulle. Un choc bénin en apparence et retour sur le banc. C’était peut-être une manœuvre voulue par Jürgen Klopp, en accord avec Joachim Löw : un match naze et rapide pour convaincre Arsenal d’arrêter de le poursuivre.

Großkreutz (3/5) : Beaucoup d’envie et peu de réussite, comme cela peut lui arriver. Il a été utile aux différents postes où il a migré, d’ailier gauche à milieu centre-droit.

Kagawa (4/5) : Présent et volontaire, notre Japonais commence à ne pas lâcher prise après quelques ratés techniques. Ca lui permet de marquer un but « inutile » en fin de rencontre. C’est encourageant de le voir dans cette forme.

Lewandowski (3/5) : Le futur attaquant le plus classe du monde. Il a compris comment utiliser son grand format en multipliant les petits contacts et les petits ponts pour effacer ses adversaires. Il a le plein de confiance, il tire parfois de trop loin, mais dans l’esprit, on a pas mieux en ce moment.

 

Les réservistes :

Leitner (2/5) : Il est bien rentré dans son match, il a apporté. Mais dans un match de cette importance, son duo avec Kehl n’était sûrement pas le plus efficace. Ce n’est pas vraiment de sa faute non plus, leur compatibilité avec le projet de jeu n’est juste pas optimale.

Perisic (0/5) : Il a remplacé Götze ? Vraiment ? Ah, oui, Jean l’a aperçu à la 86′. C’est celui qui est au marquage individuel sur Van Persie et qui finalement, part seul loin de la retombée du ballon…

Barrios (non noté) : Il est rentré pour se placer en pointe. Il est resté en pointe. Il a pu observé de plus près ce qui se passait sur le terrain, juste derrière lui. Jean espère que cela était enrichissant.

 

Jean(-Michel) Apathique vous file cordialement les images, même s’il les trouve aussi déprimantes qu’un rapport de la cour des comptes sur la dette ou une analyse politico-financière des programmes de 2012.
Sinon, il vous incite à aller voir ce qu’en dit le Père Fidalbion. Cela remonte plus le moral qu’ici.

Il vous rappelle au passage qu’il passe parfois faire un tour sur Facebook. Par contre, par la peine de le chercher sur Twitter. Demandez plutôt à BundesligaFR pour avoir les dernières Nachrichten.

1 thought on “La Borussia Akadémie note Arsenal-BVB (2-1)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.