La Breizhou académie regarde aussi la Ligue 2, 32ème journée
Contient un léger parti pris breton…
Nouvel académicien expérimenté Roazh Takouer suit attentivement la Ligue 2 (bretonne) et note les prestations de ses Rennais (plus tard ça…)
31ème journée
Il restait encore 21 points à prendre.Il n’en reste plus que 18. 2 +1 qui nous font 3. 1+8 qui nous font 9. 9/3 = 3. Pas de doutes le championnat de L2 est conçu lui aussi comme une fusée à trois étages qui s’envole dans le ciel et dont la tête se posera en ligue 1. Ni Guingamp, ni Vannes ne seront de la partie. C’est mathématique ou presque. Brest est encore en ballotage favorable mais voit le titre de champion lui échapper à Caen.
Triangle breton : manque de gaz et des prestations si ternes que les menaces persistent.
C’était ce que certains appelaient une finale. Caen, leader et en quelques sortes tenant du titre, accueillait son dauphin, Brest, surprenant outsider aux performances enthousiasmantes depuis le début de saison. Avec seulement 4 points d’avance à 8 journées de la fin, et une grosse revanche à prendre sur le match aller remporté 2/0 par les Ti zefs qui attiraient enfin ainsi les média pour d’autres raisons que Luis Fernandez et les déboires du stade de Reims, les Normands se devaient de l’emporter à domicile pour confirmer leur statut et s’éviter toute mauvaise surprise à la fin de la saison.
Mais c’était une finale quand même curieuse puisque la principale vedette de chaque équipe, l’Argentin Eluchans pour le stade Malherbe, et l’international espoirs Nolan Roux pour les Bretons en étaient absent pour cause de blessure ou de suspension. Avec d’autres absences de poids côté breton puisque la blessure dans la semaine du capitaine Oscar Ewolo l’amène à rejoindre à l’infirmerie le virevoltant milieu gauche Benoît Lesoimier dont l’absence était une des causes du moins bien brestois vu ces dernières semaines. En revanche, le meneur de jeu Bruno Grougi formé à Caen était de retour. De quoi apporter un sacré danger sur coups de pied arrêtés. On pouvait sereinement envisager une victoire à la Grèce 2004.
Il n’en sera rien. Une action normande en une touche de balle à la 55e conclue par Kandia Traoré donne l’avantage aux Caennais, bien décidés à tenir le score. Un dernier hors-jeu de Socrier et le match s’achève. Brest, comme Rennes (1993/1994), comme Guingamp (1994/1995; 1999/2000), comme Lorient (1997/1998; 2000/2001) ne remportera pas ce titre de champion qui semble fuir la Bretagne comme les coupes d’Europe fuient la France.
Statistique navrante : aucune équipe bretonne n’a marqué de but ce vendredi. On ne sera pas vraiment surpris que Brest, privé de son meilleur buteur et jouant face à la meilleure défense du championnat ne trouve pas la faille. Et en fait, on ne sera pas surpris non plus que Guingamp et Vannes, compte tenu de leur effectif et/ou de l’état de forme éprouvent autant de difficultés face aux deux autres sérieux aspirants au podium qu’on trouve de l’autre côté de la frontière : le SCO d’Angers et le Stade lavallois.
Mais ne soyons pas si négatifs pour l’En-Avant qui par ce 0/0 parvient à s’extirper momentanément de la zone rouge. Défaits déjà lundi au Havre, les Costarmoricains ont encore montré leur subtile maîtrise de l’inefficacité et de la malchance. L’année dernière, il y avait Eduardo, parti à Lens. En conséquence, Lens a vendu Nolan Roux à Brest. Guingamp a quant à lui recruter Matthieu Scarpelli à Chateauroux et Sébastien Grax à Saint-Etienne. Entre son passé de joueur et ses expériences précédentes, Gravelaine semblait pourtant s’y connaître en transferts, mais peut-être qu’à force de commenter des matchs entre équipes réserves en coupe de la ligue, il a cru que c’était le vrai niveau de la ligue 1 ? Prudents, voire inquiets, les hommes de Zvunka profitent de ce 0/0 pour grimper d’une place au détriment de la Berrichone qui concède une deuxième défaite consécutive à domicile en encaissant trois buts. Marquer trois buts, Dijon n’y arrive pas souvent.. L’Uruguayen Ribas a marqué un doublé. Ça ne lui arrive pas souvent non plus. Mais contre la Berrichone si, puisqu’il avait signé un triplé à l’aller. Et dire que Chateauroux était leader après 4 journées… Maigre consolation pour JPP et les siens : ce but de Brégerie (53e) et la nouvelle défaite des Vannetais.
Oui, car comme vous allez pouvoir le lire très prochainement dans vos périodiques footballistiques, « Vannes ne rigole plus », « vannes n’est plus drôle », et vannes est même lourd en ce moment. Les hommes de Stéphane Le Mignan multiplient les mauvaises opérations depuis 2010 et si perdre à Angers n’a rien d’humiliant, l’accumulation reste préoccupante. Une première période honorable et encourageante, ruinée par un coup-franc de Keserü à l’heure de jeu, révèle tout de même que Vannes ne s’est pas résigné. Il lui manque peut-être un brin de chance, son gardien se blessant 2 minutes avant le but angevin et amenant l’entrée de l’inoubliable Gérald Gnanhouan. Sans Gimbert; l’attaque ne trouve ni son point de fixation ni de réelles occasions de revenir à la marque, et Vannes, de baumes, elle.
Dans la série espoirs déchus et résurrections dont on se serait bien passé, il y a eu les Chiraquiens dans la semaine, il y a maintenant le FC Kita, auteur d’un retentissant 4/1 contre le Havre qui en conséquence, décroche un peu dans la course à la montée. Encore plus incroyable, il y avait même deux joueurs formé au FC Nantes sur la pelouse de la Beaujoire hier : le capitaine du HAC Nicolas Gillet, et le jeune Sofiane Choubani, 20 ans, entré à la 80e minute de jeu. Le FC Kita redécouvre les victoires, mais on ne s’inquiète pas trop non plus, le jeu à la nantaise, lui, est bien mort et enterré.
Au final, Brest dispose encore de 9 points d’avance sur le 4e, Vannes d’un point sur le dernier relégable et Guingamp 2 buts… Mauvaise journée en terme de résultats, mais on aimerait surtout que le classement ne bouge plus.
Le match à retenir : Arles-Avignon – Nîmes
Il y avait donc hier la vraie finale, celle de l’Ouest, et la petite finale, celle du Sud qui pourrait s’avérer décisive dans la quête du podium. Deux candidats plus que surprises s’opposaient : les Crocos du Gard, que personne ne voyait se maintenir l’an dernier, et les Provençaux qui découvrent la monde professionnel et que personne ne voyait se maintenir cette année.
Ce sont les seconds, locaux comme Patrice pour l’occasion, qui ont emporté la mise. L’anaconda n’a fait qu’une bouchée du caïman. Un but par mi-temps : N’Diaye d’abord; Dalé ensuite, et l’affaire est entendue. Arles-Avignon prend la 4e place à son adversaire du soir, qui se retrouve ainsi 6e, Angers lui passant devant. Metz, qui joue à Strasbourg lundi, ne doit pas se rater. Derrière ça pousse, et les Grenats qui n’ont pas gagné depuis 4 matchs se doivent de remettre les gaz s’ils ne veulent pas couler comme un vulgaire étron.
Le joueur dont j’avais subitement envie de parler : Pierre-Yves André.
J’avais dressé son éloge lors de l’essai qui a convaincu le ouebmaistre de me confier la Ligue 2, mais puisqu’il n’a pas été publié et que le beau temps dehors me donne envie de promener mon chien dès maintenant, je vais le ressortir pour l’occaz. L’éloge, pas le chien. Je le sors tous les jours lui ! Merci donc à Pierre-Yves d’avoir encore marqué un pénalty hier, permettant au SC Bastia de remporter le derby corse.
Il peut provoquer crise de fou rires chez le supporter guingampais, regard désabusé du Nantais et souvenir nostalgique pour le Rennais. Pierre-Yves André c’est un peu un poème breton, tout en finesse, qui inspirerait un hymne au voyage par une journée ensoleillée.
L’auteur de ce parfait tête-épaule qui avait offert au FC Nantes sa dernière victoire en ligue des champions est aujourd’hui le capitaine et l’âme du SC Bastia comme purent l’être en leurs temps Frédéric Antonnetti, Cyril Rool, Bruno Rodriguez, Bruno Valencony ou tant d’autres joueurs qui laisseront sur le football français leur empreinte (ou leurs crampons, concernant le bon vieux Cyril).
En trompant Debès sur pénalty, Pierre-Yves André rejoint Nolan Roux à la 4e place du classement des buteurs. Pas mal pour un joueur de 36 ans. Une légère satisfaction que Dédé, en bon capitaine, savourera uniquement si le SC Bastia réussit à échapper au national qui lui tend les bras depuis le début de saison. Et le club corse aura besoin de toute la hargne du Dédé pour y parvenir.
Les mauvaises langues rappelleront que 50% de ses buts sont des pénaltys. Mais, les plus honnêtes savent bien que ce genre d’exercice exige une puissance mentale que même Yoann Gourcuff n’a pas.
Grâce à cette victoire, le Sporting n’est plus qu’à 3 points d’Istres, 19e, qui confirme son surplace après un match nul à Sedan; et surtout à seulement 4 points de Guingamp, 17e. L’opération commando lancée par Faruk Hadzibegic est en train de porter ses fruits. La rencontre entre Furiani, le maquis corse, et un joueur mythique du club soutenu par le parti communiste de Bosnie-Herzégovine ne pouvait être qu’explosive.
D’autres trucs à retenir
Clermont/Tours 0/0. Ventre mou pour toujours.
Sedan/Istres 1/1. Sedan n’a toujours pas gagné le moindre match à domicile en 2010.
Joueur que je ne pourrais jamais oublier, Lulu Le Pen est rentré hier soir avec Laval à la 86e. Les 3 magnifiques ailiers de la remontée rennaise de 1994, alors tous jeunes issus du centre de formation, jouent donc encore tous les 3 en L2 à 36 ans alors que le trio offensif nantais de 1995, de 3 ans leurs ainés, a complètement disparu de la circulation depuis une plombe.