La Forez Académie anticipe le merscato, épisode 8 : Loft Story, c’est fini

L’arrivée de Hamouma a marqué un frein dans les ambitions merscatales de l’ASSE, mais les évènements de ces derniers jours en ont décidé autrement. D’abord, c’est Marchal qui est allé s’éclater (pas de jeu de mot) en Corse, puis Janot qui a signé au Mans parce que jouer dans un stade qui s’appelle MMA, il trouve ça cool. Du coup, l’équilibre de l’équipe a été quelque peu perturbé et une réunion de crise a eu lieu il y a quelques jours. En voici, le compte-rendu détaillé.

Romeyer : Salut les gars. Bon, je pensais qu’on allait pouvoir un peu jouer les lermuses, les arpions au soleil, mais non. Pffff… Après Marchal, c’est Jérémie qui nous quitte. Pareil, là : tu veux que j’lui dise quoi au pillot hein ? Qu’on l’garde à compter les babets sur le banc d’touche ? Non, j’peux pas l’affiner comme ça Jérémie, c’est comme mon matru ! Bref, c’est pas trop l’problème, on a Jessy en doublure, et moi ça me va. Il a toujours été réglo avec le club, et quand on a fait appel à lui, il a pas déprofité son temps de jeu. Christophe t’en penses quoi ?

Galtier : Je suis d’accord. Jessy peut parfaitement assumer le rôle de doublure. Surtout que bon… L’année dernière, je n’ai utilisé qu’un seul gardien donc, sauf blessure, et comme les coupes sont encore un objectif de cette année, je ne pense pas qu’il sera trop sollicité.

Romeyer : Ouais, bon t’avises pas trop de le bajafler sur tous les toits, faudrait pas que ça lui revienne aux esgourdes. Du coup, au niveau gardien, on est paré. Main’nant, la défense ? On fait quoi ? Dominique, t’as vu des opportunités sur le marché ?

Rocheteau : Ben, j’ai vu qu’un international français, qui joue en Angleterre, a été plus ou moins mis sur le marché. On peut tenter une approche, son salaire est important, mais il est plus tout jeune, donc ça peut passer avec notre grille.

Romeyer : Ben ça m’a l’air pas mal ça. C’est qui ton joueur ?

Rocheteau (en murmurant) : Sébastien Squillacci…

Romeyer : Hein ? Parle plus fort, Dominique, ça coûte pas plus cher tu sais.

Rocheteau : Sébastien Squillacci.

Romeyer : Non ! Alors là, NON ! Mais c’est quoi vot’ problème ? Y’a que des anciennes quenelles sur le marché ou quoi ? Milapiat, mais Sainté c’est pas la gandouze de la banlieue non plus !!! Cohade, Clerc cette année, Clément, Malbranque l’année dernière, ça suffit ! Tiens Malbranque… Vous l’avez vu ce badinguet là ? Il va peut-être reprendre avec son club déformateur. Pffff non mais c’est pire que chez Pitou dans sa tête ! Il nous fait sa Marie-José Pérec à Sydney et se barre après 30 minutes de jeu en Ligain, et là, il veut rejouer !! S’il avait voulu nous dire qu’il nous foutait un bitors dans le fondement, il s’y serait pas pris autrement ! Ah ça y est chui énervé là ! Tiens Dominique, sers moi une Suze, ça me calmera.

Galtier : Euh sinon Roland, j’ai bien une solution pour la défense… Mais je sais pas si ça va te plaire.

Romeyer : Si tu me proposes une ex-quenelle, je vais te rendre berchu en moins de deux Christophe.

Galtier : Non, non pas du tout. Ça ne serait même pas un transfert en fait. Enfin, pas vraiment…

Romeyer : Continue, tu m’intéresses.

Galtier : Je pensais à sortir Bayal du loft et le réintégrer au groupe pro.

Romeyer (crache sa suze sur Rocheteau) : Pfffrrrrrrrrrrrr ! QUOI ??? Mais t’as pas un peu bazut non ? Tu veux sortir le gros de sa chambre froide ? Non mais tu l’as vu ? Même Gignac à côté il a l’air affûté !!

Galtier : Non, pas du tout. Il a bien bossé cet été, il est bien physiquement. Il pourrait nous rendre de sacrés services en…

Romeyer : Attends Christophe ! Tu veux essayer de me vendre un mec en défense centrale dont on arrive pas à se débarrasser c’est ça ? Tu me prends pour un bouillou ? Même Bernard comprendrait qu’il y a quelque chose qui tourne pas rond. Bayal, il est payé comme un ministre et il se prend pas pour le fils à quinquandont. Je vois pas ce que t’arriverais à en tirer.

Galtier : Roland, tu veux vraiment qu’on fasse le championnat avec une charnière Zouma-Mignot, et comme suppléants Perrin et Guilavogui ? Parce que pour l’instant, c’est tout ce qu’on a.

Romeyer : Hmmm… Mouais… C’est vrai qu’avec cet attelage, on risque de s’applater. Bon, OK pour sortir le Bayal, mais je pose mes conditions : actuellement, il touche 120 000€/mois. A l’époque, j’crois que j’avais trop pitanché quand je lui ai signé un salaire pareil… Bref, c’est plus possible aujourd’hui. Donc, ce que je propose : 2 ans de plus pour lui, mais à 40 000 €/mois dès cette saison. Comme il lui reste qu’un an de contrat, c’est la même. Et les gars, j’vous l’dis : c’est ça ou rien. C’est ferme, définitif et irrévocable. Bon, j’vous laisse réfléchir, moi faut que j’y aille : j’ai dit à Bernard de m’attendre à la Boutique des Verts pour le tenir un peu à l’écart. Ça fait déjà 4h… Adieu.

Galtier : Donc si j’ai bien compris, il veut que je dise à Bayal qu’il peut jouer avec nous s’il accepte de diviser son salaire par 3, après avoir passé plus d’un an au placard ?

Rocheteau : Je sais pas, je n’écoutais pas. J’essayais d’enlever de mes cheveux cet alcool infect.

Alors, Bayal va-t-il accepter la proposition de Romeyer ? Galtier va-t-il aller en personne faire cette proposition ou envoyer son adjoint ? Rocheteau arrivera-t-il à laver correctement ses cheveux ? Caïazzo a-t-il acheté un maillot qu’il a fait floqué au nom de Feindouno ?  La suite au prochain épisode ( ou pas ?)…

Roland Gromerdier

Vocabulaire :

–         Lermuses : lézard gris,

–         Arpions : orteils,

–         Pillot : gamin,

–         Babet : pomme de pin,

–         Affiner : tromper par ruse,

–         Matru : enfant, petit,

–         Déprofiter : gaspiller,

–         Bajafler : parler à tort et à travers,

–         Milapiat : juron,

–         Gandouze : décharge publique,

–         Badinguet : niais, attardé,

–         Chez Pitou : en grand désordre,

–         Bitors : saucisson,

–         Berchu : édenté, utilisé en particulier lors de la perte des dents de lait chez les enfants,

–         Bazut : bête, idiot,

–         Bouillou : veau,

–         Le fils à quinquandont : n’importe qui,

–         Applater : tomber lourdement, se vautrer,

–         Pitancher : boire avec excès, se saouler,

–         Adieu : au revoir (n’a pas le sens « définitif » que lui prête volontiers le français moderne).

Rendons ici hommage au « Cri du Pillot », qui paraît régulièrement dans le Progrès, édition stéphanoise (pas l’autre qui sent la quenelle), et dont le format de cette fiction est inspiré. Toutes les expressions, et bien d’autres encore, peuvent être retrouvées ici et là.