La Gones Académie note Girondins de Bordeaux – Olympique Lyonnais (1-0).

Premier choc esthétique pour ceux qui ont vu le match, le choix des maillots. On sait que Bordeaux a une dominante bleue marine dans ses couleurs, tandis que Lyon affectionne plus le blanc. En toute logique, les deux clubs ont choisi de sortir les thirds pour offrir Bordeaux en blanc et Lyon en marine… L’avantage du jaune fluo était quand même que dans de pareilles situations, nous ne passions pas pour l’équipe adverse.

Pour match, Garde affrontait donc à nouveau le Bordeaux de Gillot en net regain de forme. Si Gillot gardait le schéma tactique qui accompagne le renouveau des Girondins, quitte à passer pour un adepte de Ricardo (ou Carlo Ancelotti pour le Pitre Menès qui doit être en train de savourer la saison rémoise, lui qui avait tant brillé à leur tête..). Garde avait pu voir les bienfaits du 4-4-2 contre une telle formation. Pour des raisons assez nombreuses, notamment la gestion des joueurs et de leur fatigue pour affronter les matchs à venir, Garde opte pourtant pour une composition assez inédite avec un  4-3-2-1. Lloris occupe toujours les cages, mais la défense est largement remaniée puisque Umtiti est associé à Koné en défense centrale, tandis que Réveillère et Dabo prennent les ailes. Lyon aligne trois récupérateurs de métier avec Källström, Gonalons et Fofana, Lacazette et Bastos occupent les ailes pour soutenir Gomis seul en pointe. Le plan de jeu est assez simple côté lyonnais: empêcher les milieux de terrain, Obraniak et Plasil au premier rang, d’alimenter les attaquants bordelais. Pour le plus grand bonheur des esthètes devant leurs télévisions, le plan de jeu bordelais est assez similaire: dominer au milieu pour empêcher Gomis d’être fourni en bons ballons et contrer ensuite. On a donc eu le droit à un match tactique, dirons-nous pour être polis.

Dans cette bouillie de football, Bordeaux a mis tiré son épingle du jeu, étant dangereux deux fois et demie. Et demie parce que même si Lloris est largement battu, la tête de Ciani passe tellement loin que j’ai du mal à la considérer comme une occasion. Le but bordelais est par contre tout à fait symptomatique de notre défense Ikea (mais mal montée…), puisqu’une incursion sur son flanc gauche provoque la panique, Lyon se dégage finalement en balançant le ballon en corner. Sur le corner, Koné prolonge un peu et fait admirer l’air défense d’Umtiti qui laisse Gouffran placer sa tête au second poteau. En seconde mi-temps, une frappe bordelaise sur coup franc obligera Lloris à se détendre et à claquer un ballon dangereux, fin du match. Oui, je n’ai pas parlé des actions lyonnaises, puisqu’à part des frappes en tribunes (et bien haut dans les tribunes…) ou des frappes mollassonnes qui finissent dans les mains de Carrasso en roulant lentement, il n’y a rien eu de probant. Et c’est bien ça le problème, la seconde partie de saison est en train de virer au massacre face aux prétendants aux places européennes… Lyon n’a gagné qu’un des cinq matchs de la phase retour (Dijon), fait un nul (à Marseille certes), mais a déjà perdu trois matchs (Montpellier, Caen et Bordeaux). Un peu inquiétant quand le calendrier vous réserve Paris, Lille et Saint-Etienne dans les quatre prochaines journées, donc trois matchs à ne pas perdre, voire à gagner obligatoirement.

Les faits du match:

Les quoi? Si vous voulez voir un résumé qui donne une image du match cent fois meilleur que ce qu’il fut réellement, c’est ici.

Les Gones:

Lloris: 3/5. Il ne peut rien sur le premier but, enfin si, il pourrait défoncer Réveillère pour sortir le ballon. Mais quant à le faire, cela sous-entend qu’on prend le risque de se retrouver avec une défense aux ailes gardées par Cissokho et Dabo. Il préfère donc prendre ce but… Vigilant le reste du temps, il permet à Lyon de pouvoir se créer les conditions d’un retour que personne d’autre n’envisage sur le terrain…

Dabo: 1/5. +1 pour avoir fini le match. Pour le reste, il pose la question de la pertinence de Cissokho sur le banc et lui sur terrain. C’est dire…

Umtiti: 1/5. Marquage élastique et contre productivité. Il nous coûte le point du match nul qui aurait tellement collé au match…

Koné: 2/5. Il a fait le peu de boulot qu’il avait à faire du mieux qu’il pouvait. En progrès, il profite du fait qu’il ne soit pas non plus spécialement mis en danger, le but de Gouffran étant le seul tir du duo Gouffran-Maurice-Belay…

Réveillère: 2/5. Un tir à son actif, mollasson, quelques bonnes interventions de ci de là. Il n’a pas trucidé Trémoulinas, ce qui est toujours un signe de zen. En même temps, l’ex concurrent d’Aly Cissokho pour devenir le suppléant d’Evra joue presque aussi bien que Cissokho en ce moment. Alors bon…

Fonalström: 1/5. L’association des trois reste largement perfectible. Leur jeu, à Fofana, Gonalons et Källström, ne fut pas une purge en soit. Il y eut une certaine réussite dans la gestion du milieu de terrain, sans que ce soit génial, loin de là. C’est surtout offensivement que ce fut presque sinistre, la seule frappe du trio est un hommage précoce aux commentaires de Garde sur la pelouse plus adaptée pour le rugby. OK, la pelouse était dégueulasse, mais elle l’était aussi à Gerland contre Caen et là, Garde n’a pas pesté… Un match médiocre du trio.

Bastos: 1/5. Vu comme il tricote, il envisage la retraite dans le genre grand-mère…

Lacazette: 1/5. Peu de ballons, beaucoup de déchets et une coupe de jeu immonde.

Gomis: 1/5. Une frappe à peine dangereuse à  la 9e minute et plus rien ou presque. Beaucoup de mauvais choix, trop esseulé au milieu des trois défenseurs centraux bordelais pour peser sur le jeu. Son pire match de l’année.

Les entrants:

Lisandro (pour Källström, 54e), Briand (pour Lacazette, 54e) et Ederson (pour Fofana, 78e): non notés. Vu l’apport, il ne vaut mieux pas…

Torben Pfannkuch.