La Gones Académie note OL-OM (2-0)

Bon, on ne fera pas de blagues esprit Canal+, celles qui puent les millions et le racolage comme Pierre Menès, mais on se contentera de parler du match. Lyon recevait donc une équipe marseillaise en sale posture, ce qui faisait croire aux stagiaires de SoFoot sous coke qu’il s’agissait d’une malédiction. Pour ceux qui ne suivent pas le Comité de Vigilance Médiatique, vous saurez désormais qu’il faut le lire pour connaître l’état de la presse française, au sens littéral du terme, leur consommation de stupéfiants donc (quoiqu’Hervé Penot soit au-delà de toute substance, mais bon…). Marseille, en cas de défaite avec deux buts ou plus d’écart, devenait lanterne rouge tandis qu’une victoire lyonnaise lui offrait la tête, de manière certaine et pas simplement en attendant les autres résultats comme l’an dernier.

Garde alignait donc son 4-2-3-1, reniant largement son 4-4-2 par pragmatisme, le retour de Gourcuff étant plus proche que celui de Lisandro on peut supposer voir ce schéma un moment. Pied a donc perdu sa place de titulaire potentiel au profit d’un Grenier en pleine bourre, qui se voit offrir un temps de jeu pour le moment intéressant, et surtout la pleine confiance du coach. Pour le reste, c’est statu quo, l’équipe ne bougeant pas. Et là, on peut se demander avec l’accumulation des matchs s’il n’y a pas eu des relents pueliens aux entraînements et au stage de mise en jambes, une fois les yeux indiscrets à l’écart. Quoiqu’il en soit, le onze de Garde reste donc presque inchangé, Gourcuff prendra sans doute la place de Grenier dans un système et une mentalité de jeu qui semble plus adaptés. Donc on peut avoir de bonnes espérances de voir Gaha et Eva avouer leur passion pour Sexy_Boy_du_69 à nouveau.

Côté marseillais, Deschamps bricole toujours pour essayer de trouver la solution à sa crise de résultats, et de confiance. Il retente l’expérience Morel sur l’aile gauche, titularise Traoré derrière pour tenter de blinder, laisse Fanni et Diawara dans l’axe, chargés de couvrir les montées d’Azpilicueta loin de son poste de défenseur droit, tandis que Diarra fait le plot défensif et que Lucho et Cheyrou tentent de combiner ensemble. Valbuena, qui n’aime pas Azpilicueta, vient jouer aux 10 de DH (Warren utilise cette expression pour Gallas époque Arsenal, mais dimanche soir, Valbuena l’a magnifiée… Bon dieu, jamais vu un dix aussi inutile), Rémy seul en pointe attend les bons ballons (il les attend encore ou presque).

Le match part vite, avec Azpilicueta qui se fait mettre à l’amende par Cissokho. Torben commence à compatir pour le Mad et Moké parce que ce côté pue salement si même Cissokho s’y balade. Et ensuite, les Lyonnais coulent gentiment les Marseillais. Gomis, hors jeu, est servi et trompe Mandanda. Pas de coup de sifflet ? Bon ok… Ceci dit, Diarra se montrera sur le terrain à une occasion, en descendant Grenier. Pas de carton ? Bon ok… Bastos ensuite commence son show, avec du bon, son but, et du moins bon, comme l’oubli de ses coéquipiers à la 42e. A la mi-temps, Deschamps décide enfin de jouer à onze et sort Diarra. Entre un joueur efficace de plus dans l’entrejeu et des physiques fatigués, les Lyonnais laissent les Marseillais faire le jeu, sans vraiment de réusite, sans être convaincants non plus. Bref, Lyon empoche trois points au métier (ce qui est un peu drôle de dire cela quand on finit le match avec Réveillère, bientôt 32 ans, loin devant les 28 de Bastos, comme joueur le plus âgé) et laisse Marseille et ses idées noires chercher un moyen de quitter cette zone de relégation.

Lloris: 4/5. Il n’a pas eu beaucoup de boulot, mais l’a bien fait : Marseille a six occasions, Lloris a cinq arrêts et la frappe de Lucho fuit le cadre. Il a aussi suppléé ce qui a presque été la seule bourde de notre charnière centrale. Par contre, on est presque méchants sur son jeu au pied depuis des mois. Quand on le compare à son « rival » pour le poste de numéro 1 en Equipe de France, c’est presque du Sindelar que nous propose Lloris. Et on évitera d’évoquer le sens du placement de Mandanda sur le but de Bastos…

Réveillère: 3/5. Il a fait le boulot, tranquillement. Bref, la même copie que ces derniers temps, avoir le brassard semble l’inciter à s’insérer un peu plus dans les schémas offensifs de l’équipe. Il pouvait avoir plus, mais laisser Traoré avec six centres, c’est quand même moche…

Koné: 4/5. Un peu plus rugueux que d’habitude, avec trois fautes sifflées contre lui (à l’image du match ceci dit. Ce n’est pas tous les jours qu’il finira à trois fautes provoquées), mais avec une certaine sérénité. Même si l’équipe de Marseille vire à l’anal cette année, il prouve encore qu’il a largement sa place pour les gros matchs. J’en connais un qui doit se dire que de se lâcher sur l’ancien coach dans la presse après son licenciement ne suffira pas à lui valoir une place s’il ne se remue pas.

Lovren: 4/5. J’aurais envie de dire que cela doit être son meilleur match de la saison, Dijon et l’Ajax avaient été bons, mais il avait connu quelques petits problèmes défensifs. Bon, là, c’est aussi dû à la faiblesse marseillaise. S’entraîner avec Briand doit l’aider à être au niveau d’une telle équipe.

Cissokho: 3/5. Aly nous lit : à force de signalee qu’il fait de bonnes performances, mais trop fades pour être marquantes, il a décidé de fumer Azpilicueta d’entrée de jeu, obligeant Diawara à se bouger. Un bon match encore une fois d’Aly. Mais sérieusement, qu’il paraît terne. On va l’obliger à se faire relooker par Gomis pour le voir je crois…

Gonalons: 5/5. Exagéré ? Sans doute. Mais disons que la performance valait 4, l’ouverture pour Bastos, un vrai régal, lui vaut un point de bonus. Seul maître à bord ou presque, il a parfaitement encaissé la pression qui s’associe au statut de « successeur de Toulalan ». On pourra toujours se demander ce que lui et son ancien capitaine auraient donné dans une telle disposition, mais on ne peut qu’être contents de voir Gonalons être aussi performant aussi vite.

Källström: 3/5. Un peu terne, notamment parce qu’il est difficile de briller entre le moment où ta cheville morfle et quand on décide de te remplacer. Pour le reste, un bon match, encore une fois, même sans vraiment de réussite sur les coups de pieds arrêtés. On va croiser les doigts pour le voir vite de retour, même si Fofana a réussi une très bonne entrée.

Briand: 2/5. Disons-le déjà. Les sifflets sont d’une débilité profonde, surtout à l’égard d’un joueur qui n’a jamais lâché, jamais abandonné. Il mouille le maillot, tente, mais ne réussit pas. En manque de confiance, en manque d’efficacité, Jimmy est la cible du public, mais ne le mérite pas. Par contre, il était au niveau des Marseillais, au moins dans le résultat du jeu. C’est moche, mais c’est ainsi…

Bastos: 4/5. J’ai failli lui coller un point de moins pour son individualisme de 42e minute, « kom1seinbol » de la nullité incarnée dans le jeu et de la bêtise tactique. Mais ce serait cacher un excellent match de sa part. Bon, en même temps, Michel est la star du dancefloor quand les spots sont braqués sur lui, fallait donc s’attendre à un gros match hier soir.

Grenier: 4/5. Pour un type qui sort de blessure et qui a le Mondial U20 en Amérique dans les pattes, je trouve qu’il s’en sort bien. Du culot, de l’engagement, du jeu, bref du tout bon. Le physique n’est clairement pas au point pour 90 minutes, ce qui ne me surprend guère, mais on peut conclure que Garde a son remplaçant quand il s’agira de faire souffler Gourcuff.

Gomis: 4/5. Un but hors-jeu, quelques ratés, beaucoup d’engagement, de pressing et finalement il peut être fier de son match. S’il n’a pas de sélection, il est en train de réussir une énième bonne saison. Faudra juste qu’il soit reconnu à sa juste valeur, et ça, ce n’est pas gagné.

Les entrants:

Fofana (pour Källström, 68e): non noté. Garde a une baraka d’enfer, lui et Aulas peuvent chercher mesdames après les matchs, parce qu’un recrutement composé uniquement de bonnes pioches, cela faisait un moment…

Pied (pour Briand, 81e): non noté. Il semble un peu mieux digérer les matchs en remplaçant qu’en titulaire…

Dabo (pour Grenier, 86e): non noté. Il est polyvalent, défenseur surtout, donc Garde l’envoie fouler la pelouse en milieu droit. Pour Puel, c’était parfaitement logique et légitime…

Torben Pfannkuch.

Torben est de si bonne humeur qu’il vous file les images, les notes de la Canebière Académie et l’analyse du Footballologue. La classe.