La Napoli académie fait le bilan de la Série A

La mafia est une hydre : vous croyez l’avoir décapitée, mais il n’en est rien. Vous ne l’attendiez plus et pourtant le revoilà : Don Califano, à titre posthume pour un bilan de cette saison de Série A.

La qualification du Napoli en LDC a eu raison de son cœur sénile, mais il avait pris soin de rédiger ces quelques notes, en guise de testament. REP le Don.

Le champion :

Le club de Silvio rafle la mise, après 7 ans de diète. Dans leur bagarre de consanguins, les rossoneri reprennent donc le dessus sur leurs cousins nerazzuri, pour le plus grand malheur de Marco M. 18ème titre pour le club le moins sympathique d’Italie, qui récolte les fruits d’un recrutement audacieux. L’absence d’Andrea Pirlo n’a pas handicapé l’équipe, Clarence Seedorf a connu un retour en grâce surprenant, et Allegri a fait taire les critiques. A noter toutefois un parcours décevant en C1, ainsi que la défaite contre Palermo en demi-finale de la coupe d’Italie ; le Milan 2010-2011 n’est pas l’Inter 2009-2010.

Les poursuivants :

L’Inter : Marco M va certainement vous proposer un bilan de la saison de l’Inter, mais bon, allons-y. En gros, le Mou’ est parti, Rafa est venu et, tel le premier Diego-entraineur venu, n’a pas reconnu la classe incommensurable de Javier Zanetti, entre autres conneries. La greffe n’a pas pris, donc, et la victoire en finale de la coupe du monde des clubs face au Tout Puissant Mazembé n’a fait bander personne. Auteur d’un début de championnat décevant, c’est avec Rafa que l’Inter a perdu les points du titre. La suite, vous la connaissez, Leonardo est arrivé, – le beau Leonardo, avec sa cape et son chapeau – l’Inter a mieux terminé la saison, en accrochant la deuxième place et en s’offrant la coupe d’Italie, la C1 s’est terminée en eau de boudin chez les spécialistes de la cochonnaille.

Le Napoli : de nouveau dans la cour des grands, le Napoli participera pour la première fois de son histoire à la Ligue des Champions. L’équipe a fait le plein de points face aux petits, forte de son système de jeu porté vers l’attaque, mais a moins convaincu face aux gros. Mazzarri reste, espérons que la progression du club ne s’arrête pas là.

L’Udinese : probablement une des plus belles équipes à regarder jouer cette saison, l’Udinese a été un diesel : après un démarrage chaotique, le club du Frioul a déroulé jusqu’à s’emparer de cette place de 4ème qui lui permettra de disputer le troisième tour préliminaire de la LDC avec, on l’espère, plus de succès que la Samp. Inler, Sanchez, et Di Natale, ont fortement contribué au bon parcours de l’équipe ; le président Pozzo fera tout pour les conserver.

La Lazio : longtemps leaders, les romains ont fini par marquer le pas (de l’oie). Néanmoins, cette place de 5ème reste au-delà des attentes de début de saison, bien qu’en deçà des espérances du carnassier Lotito. On s’en fout : la Lazio a été, avec le Napoli, un des protagonistes du match le plus fou de la saison (victoire du Napoli 4-3 au San Paolo, éjaculation du Don).

Places de cons :

On attendait la Roma et la Juve dans le quintette de tête mais les deux équipes ont fini respectivement 6ème et 7ème. Ranieri a perdu son vestiaire, Del Neri a joué les poètes maudits, un beau bordel. Comme un symbole, ces deux clubs sont les deux seuls gros qu’aient réussi à taper les Napolitains. La vieille dame a toutefois de grandes ambitions pour l’année prochaine, en témoignent notamment les diverses et avariées rumeurs de transfert présentes sur HJ, la Roma veut Didier Deschamps, l’américain Thomas DiBenedetto est devenu depuis peu le nouvel actionnaire principal du club et entend bien faire du cash tel le premier Qatari venu. A part ça, Palermo accroche une place qualificative pour l’Europa League, Zamparini prépare un remake de Misery.

Le ventre mou :

La Fio et le Genoa voulaient l’Europe mais ne l’ont pas eu, le Chievo s’est sauvé sans grande difficulté, Parma a longtemps marché sur le fil du rasoir mais a survécu, comme l’escargot dans « Apocalypse Now». Catania, Cagliari, et Bologna se sont sauvés également, et ont terminé la saison en roue libre.

Aux portes de l’enfer :

Cesena et Lecce ont bataillé ferme pour conserver leur place dans l’élite, Lecce a fêté son maintien sur la pelouse de Bari, histoire de chambrer. Sont relégués en revanche la Samp, Brescia, et…Bari. La relégation de la Sampdoria fait froid dans le dos, quand on sait que les doriani disputaient le troisième tour préliminaire de la LDC l’été dernier. La machine s’est enrayée à l’approche de l’hiver et l’équipe n’a empoché que 10 petits points sur l’ensemble des matchs retours. Les départs de Cassano (sans indemnité de transfert) et de Pazzini n’ont pas franchement aidé. Brescia a fait l’ascenseur, dommage pour cette équipe qui bénéficiait pourtant de la présence de quelques beaux joueurs tels que Diamanti, Eder, ou encore « l’autre Zanetti ». Enfin, Bari l’a joué comme Arles-Avignon dans le genre lanterne rouge précoce et indéboulonnable.

Léguez tous mes biens à l’éditeur, ce bel homme, le Don.