La Porte de Saint Cloud Académie fait un point Léo-mercato.

Après avoir séché le match contre Brest ce w-e, et en ce lendemain de clôture de mercato hivernal, je mets à profit mon après-midi du mercredi exceptionnellement sans heure de colle pour faire le point sur les évènements du mois de janvier: transferts avortés, recrues tardives, sapin de Noël aux décorations changeantes, mondialisation du camp des Loges (où j’irai peut-être faire un tour pendant les vacances de février), et cerise sur le gâteau (Cheryl Cole on the space-cake, comme on dit à Chelsea) une interview de l’ami Léo, en exclusivité pour HJ.net bien entendu.

Y’a qui dans l’caddy?

Le marché est enfin terminé, c’est pas trop tôt ! Entre L’Equipe, Marca, la Gazzetta, le Daily Mirror, etc… Paris était censé entamer la seconde partie de saison avec au moins une vingtaine de nouveaux joueurs, tous plus prestigieux les uns que les autres, tous achetés à un prix exorbitant, et tous rémunérés avec des salaires dont nos politiciens s’offusqueraient (cf le feuilleton Beckham). Léo nous a fait miroiter des noms tellement ronflants pendant toute cette période, qu’on a fini par s’endormir à force d’écouter son bla-bla ronronnant et de voir tous les soirs l’ondulation de sa mèche soyeuse sur Infosport. Je suis sûr qu’une grand-mère avec son chat sur les genoux en regardant Romejko présenter Des Chiffres et des Lettres ressent le même effet. Au final, beaucoup de bruit pour rien, puisque ni David, ni Alexandre, ni Kaka, ni Carlos ne viendront. Le premier à cause de sa pouf’ et de ses chiards, le second à cause de son beau-père, le troisième parce qu’il est illuminé (genre résurrection 3 ans après son arrivée dans la Maison Blanche), et le dernier parce que Milan. Ceci dit, le principe du teasing est bien intégré par tous les concernés puisque, excepté pour le Spice Boy, la porte sera grande ouverte dès le mois de juin. On aura donc droit aux mêmes articles, aux mêmes discours, aux mêmes soi-disants retournements de situation, bref, au même cirque. On en a déjà marre.

Pourtant, le marché n’aura pas été complètement stérile. Etant donné que c’est dans le secteur offensif où l’on péchait (manque d’efficacité, et manque de solution de rechange), Paris a enregistré la venue de deux défenseurs. Logique implacable. Alors, autant pour Maxwell, c’est une bonne nouvelle vu qu’à son poste, soit on se tape Siaka (j’aime pas dire du mal, mais là…), soit Sylvain (qui a perdu ses habitudes ici), soit on bricole en y mettant Ceara. Et sur ses premières apparitions, on est pour l’instant satisfait. Autant pour Alex… comment dire ? Bah il ne sera rien de moins que notre sixième défenseur central. Surnommé «le Tank», ça sent le croisement génétique entre Lugano, pour le côté lent mais costaud, Sakho, pour le côté cisailleur de jambes, et Ceara, pour l’accent auriverde. On verra son utilité dans les jours à venir. Ce sera également intéressant de voir comment Ancelotti va gérer tout ce petit monde. Personnellement, j’interprète ça ainsi : le temps de jeu d’Armand sera réduit à peau de chagrin et il partira cet été; et Ceara, même s’il fera encore quelques apparitions, s’en ira également, ne serait-ce que pour laisser une place d’extracommunautaire.

Enfin, en last minute, Leo aura quand même réussi à faire venir Thiago Motta, que Ranieri déclarait intransférable. L’avantage c’est qu’il a un passeport européen, et que vu qu’il n’était pas cantonné au banc de touche, il sera opérationnel immédiatement. Se posera pour Droopy la même problématique qu’en défense: qui aligner au milieu, qui foutre sur la touche, comment gérer les égos des uns et des autres, sachant qu’on ne joue plus que deux compétitions ? En même temps, c’est parce qu’on sait qu’il peut répondre à ces questions que Carlo a été recruté. Pour les curieux, une anecdote rigolus ici.

Quant au fric dépensé depuis l’arrivée des Qataris, faut reconnaître que c’est plutôt sympa de pouvoir rivaliser avec les autres clubs européens quand on joue sans limite de pot. Merci les pétro-$.

Un mot vite fait sur les départs: Landre a été prêté à une random team de Ligue 2, et Erding ira manger de la galette-saucisse avec le gros Corse chauve. Bon vent à lui. Il part dans l’indifférence, ou presque. Pendant ce temps-là, Peguy…

La suite en juin.

Nasser et son chat Léo

The Ancelotti facts.

4 matchs, autant de victoires (hors l’amical contre le Milan AC). Certes, les adversaires n’étaient pas prestigieux (deux clubs amateurs dans le lot), mais au moins on reste dans une bonne dynamique, et on a passé le piège brestois (invaincus chez eux avant notre venue), sans brio il est vrai. De toute façon, l’important c’est les 3 points. A partir de là, je crois que bon, l’essentiel a été assuré. Est-ce qu’on peut affirmer que le système en sapin de Noël est efficace ? Au contraire, je dirais que le 4-3-2-1 est plutôt performant, tant sur le plan tactique que technique. Après, dire qu’on sera champion me semble prématuré. On ne veut pas brûler la peau de l’ours avant de l’avoir vendue. L’important c’est de prendre les matchs les uns après les autres, et on fera les comptes à la fin du championnat. De toute façon, c’est la vérité du terrain qui compte (vous venez de traverser l’esprit de Jérémy Ménez).

Plus sérieusement, les joueurs se sont visiblement bien adaptés aux nouvelles méthodes de Carlo. Le changement a eu l’air de se faire assez facilement, en attestent les résultats obtenus. Ce système de jeu offre cet avantage non négligeable de pouvoir faire évoluer les gars à différents postes sans foutre en l’air toute l’organisation; de même qu’on peut passer rapidement d’un schéma initialement plutôt défensif à un rouleau compresseur porté sur le but adverse (avec un milieu ultra dense). A croire que sa recette miracle est aussi adaptable à la Ligue 1. Je m’interroge quand même sur sa part de responsabilité. Parce que mine de rien, le lascar s’est entouré d’une tonne d’adjoints, que ce soit pour la bouffe, les séances physiques, les séquences tactiques, pour la santé, etc. En gros, à part faire la feuille de match, on se demande bien ce qu’il fout de sa semaine. Enfin bon, l’important, c’est que le message passe avec les joueurs, et peu importe la langue utilisée.

Concernant les joueurs, sont-ils vraiment plus impliqués que sous l’ère Kombouaré ? C’est pas évident. Ce qui est sûr, c’est que la concurrence est plus rude qu’auparavant, et que s’ils veulent jouer, y a pas le choix, faudra se donner à l’entraînement (prix sans déconner du jour). Et puis, quand t’as un coach d’une telle renommée, t’as forcément envie de te montrer. Un peu comme si dans une soirée de filles quelconques, t’avais une bête de bonnasse qui arrivait soudain.

La presque ITW de Léo

PLF : « Wesh Léo, ça va, tranquille ? »

Léo : « Oui, ça va bien, merci. Ça mé fait plaisir dé té récévoir ici au camp des Loges. D’ailleurs, j’ai oune cadeau por toi : oune maillot floqué à ton nom avé lé nouméro 9. »

PLF : Ouah, la taille XXL, comme celui de Ronaldo et de Teddy Riner ! Trop d’la balle ! C’est chant-mé, ça fait zizir ! Merci Léo. Bon, je sais que t’as un emploi du temps gégé, donc on va faire court, on va commencer par le mercato. T’en as pas marre de nous vendre du vent avec tes vedettes?

Léo : Sincèrement, jé crois qu’aujord’houi on doit s’habitouer à tout ça car cela arrivera continouellément. Et c’est un peu normal… Aujord’houi, tout le monde appelle lé Paris Saint-Germain. C’est nouveau, et c’est bien por lé club. Mon travail, c’est dé parler avé tout le monde. Pas forcément por recrouter l’un ou l’autre, mais aussi por constrouire oune réseau.

PLF : Ouais mais là, entre Beck’s, Pato, Kaka, Tévez, ça commence à faire beaucoup!

Léo : Lé mercato dépend toujours déla squadra. Imagine qué l’on ait dix blessés en janvier… On a déjà ou houit blessoures umportantes, des claquages… Pastore est sour lé flanc pendant 4 semaines. Bodeumer et Sissoko ont souvent connou dé longues indisponibilités dans leur carrière. Mais bon, jé crois qu’avec nos 3 nuveaux jueurs, ça ira. Même si avé Carlo, on aurait bien aimé oune attaquant en plousse.

PLF : Bah, fallait garder Mevlüt.

Léo : Qui ça ?

PLF : Bon. On va finir par une question plus légère. Tu penses qu’il vaut mieux négocier avec les présidents de club ou avec la femme d’un joueur?

Léo : Ah ah ah! C’est coumme dans les romans policiers, i faut checher la femme. Dans le cas de David, c’est Vitoria qui n’a pas voulu ; por Alexandre, je crois qu’on aurait pou essayer dé convaincre la fille de Silvio, mais dé toutes les façons, je crois qu’il m’en veut encore d’être passé à l’Inter dé Milano ; par contre por Balzaretti, ça aurait été facile, sa copine danse à l’Opéra, ça né s’est pas fait, c’est comme ça.

PLF : merci Léo de m’avoir reçu. C’était bien cool, j’espère qu’on se reverra pour fêter notre titre de champion!

Léo : t’inquètes pas por ça. Ciao!

Petit-Louis Fernandel.