La Raide et Vile Academy note Tottenham – Manchester United (1-3)

A match capital, grands moyens employés. Aussi votre Académicien maudit a décidé de vous offrir un petit, que dis-je pardon, un sublime featuring pour cette académie, en laissant l’intro à THE plume, non, pas Barnabé, mais LA plume. Une plume pour les gouverner tous. Une plume pour les éblouir. Une plume pour les amener tous et dans la vénération de L’Equipe les lier.

L’Avant Match par le meilleur d’entre eux :

Comme un symbole le match de White Hart Lane est une bataille à 6 points. Diables Rouges et Eperons Chauds vont croiser le fer dans une lutte effrénée à la suprématie du Royaume de la Perfide Albion et à la Ligue des Champions. Les troupes du Conquérant Ferguson houspillées depuis septembre par un rival aux bourses pleines et à l’ambition vorace ne peuvent s’enorgueillir d’avoir semé leurs tenaces poursuivants. Tapis dans l’ombre tel un Polonius Shakespearien, le commandeur Redknapp meneur des troupes jambonnières, traque le moindre faux pas pour fondre sur les écarlates lucifériens, inconstants chroniques en cette campagne de Premier League 2011-2012, fragilisés par une infirmerie qui ne désemplit pas, comme un symbole de grande guerre et un jeu bien trop souvent approximatif comme un symbole de commentaire de Stéphane Guy. Pardon « confrère » mais la médiocrité me donne la nausée, comme un symbole de François Sartre.

Le match de cet après-midi, que dis-je, le choc pré-nocturne, verra donc deux meneurs de légende entraîner leurs soldats dans un combat capital. Deux entraîneurs impassibles, frappés par les stigmates du temps, les décades de stress et de réflexion dont les visages en sont les plus beaux miroirs comme un symbole de vieux hommes et la bière. Les Unis de Manchester ne peuvent se permettre de laisser filer les Citoyens et se doivent de rapporter la précieuse triplette de points. Les laisser à l’opposant serait, sans avoir à user de théorèmes grecs pour le démontrer, une bien calamiteuse opération, puisqu’elle laisserait Tottenham revenir dans la joute à la domination Grande-Bretonne.

Tottenham – Manchester United est plus que l’opposition de deux escouades du tableau supérieur, c’est un clair/obscur de styles : les représentants de l’étendard au griffon que sont d’un côté Ryan Giggs le pourfendeur de défense et de jupons millénaire, et de l’autre Gareth Bale le puceau foudroyant aux oreilles paraboles. L’abondance capillaire d’Assou-Ekoto face à la pénurie masquée artificiellement par Rooney. Friedel le gardien bûcheron versus De Gea l’éphèbe fragile à la grâce cygnesque. Gallas le pas capitaine contrit contre Evra, le brassardisé désintéressé, mais tous deux frères dans la mutinerie du transport collectif de la pointe sud-africaine dont on ne tournera jamais vraiment la page. Ce match est un symbole de vils opposants réunis dans l’amour d’un ballon rond, pourfendeur de filets et exemptés de colossales charges d’impositions sur leurs revenus. Même si tout cela est un autre débat…

Dans la furie du stade et les cris des supporters, je me retire sans un bruit, laissant le sombre augure aux yeux de corbeau, vous compter la suite de cet instant de football en tout point historique. Entre ici, Luke Seafer avec ton terrible cortège et n’oublie pas de me régler mes 500 euros, si peu finalement en comparaison de ma plume d’or.

 L’Equipe :

 Merci Vincent. Bon alors. Bon. Où j’en étais ? Oui donc l’équipe alors. Une pensée pour le blessé de la semaine. Chris Smalling, qui a joué avec Huntelaar à « qui c’est qui a la tête la plus dure ». Bilan, match nul et deux assommés. Bravo messieurs. Rooney qui avait une vilaine angine est de retour tout comme Anderson, que l’on avait fini par oublier un peu… Valencia que l’on espérait pourtant de retour aujourd’hui et Cleverley que l’on espérait pourtant voir jouer plus de trois matchs d’affilée ne seront pas de la partie. Quoiqu’il en soit, c’est une équipe assez classique qui nous est présenté: on espère qu’Evra va arrêter ses conneries, que Jones va retrouver son mordant, que Young sera galvanisé par son but marqué en sélection en milieu de semaine et que Welbeck sera devenu un méchant en l’espace d’une semaine. En tout cas ça nous donne:

Le banc : Ben Amos / Fabio / Rafael / Anderson / Park Ji-Sung / Giggs / Hernandez

Le match live en différé si jamais t’avais mieux à faire que regarder ta télé, mais je vois pas bien quoi, pas le rugby quand même? :

2′: Jones – Assou Ekotto : BOUM. L’anglais se jette comme un mort de faim, et déglingue le Camerounais. 2 morts.

5′ : Au terme d’une belle action collective, Saha servi par Modric hérite du ballon et frappe en pivot dans la surface. C’est sans soucis pour De Gea.

6′ : Passe maligne de Scholes pour Welbeck qui avait décroché intelligemment. L’anglais profite de la course de Rooney qui embarque les défenseurs pour s’ouvrir une fenêtre de tir et frapper… Bien au-dessus.

7′ : Adebayor répond à Welbeck, puisque lui aussi oublié par la défense adverse et en profite pour balancer une patate à l’entrée de la surface, qui file elle aussi au-dessus.

9′ : Nani se joue de Modric et Assou Ekotto et centre pour Rooney qui frappe sans contrôle. C’est capté par Friedel. Tottenham ne perd pas de temps et Lennon mène le contre à 100 à l’heure en faisant légèrement paniquer la défense de Man U. C’est un tacle patron d’Evans qui vient stopper les ardeurs de l’Anglais.

16′ : Scholes perd le ballon au milieu de terrain. Modric en profite pour servir Saha très disponible depuis le début de rencontre. Le Français frappe encore des 20 mètres mais De Gea veille au grain.

19′ : Sandro récupère un dégagement de De Gea et sert Adebayor qui n’est pas attaqué. Le togolais rentre dans la surface et tente une petite frappe placée côté gauche sans s’affoler, Evans ayant décidé de défendre en moonwalk. NinGea plonge et détourne admirablement en corner. Première occasion vraiment dangereuse du match. Sur le coup de pied de coin qui suit, Kaboul pose sa tête à côté.

27′: Manchester s’offre une trop rare incursion dans la moitié de terrain londonienne conclue part un centre de Young qui ne trouve personne. Mais nous voilà rassuré, Ashley est sur le terrain.

29′ : Faute idiote de Jones sur Saha à l’entrée de la surface qui prend un jaune. Le missile de Kaboul sur le coup-franc qui suit transperce le mur mais file a côté.

35′ : Man U se fait manger dans tous les sens, incapables de construire, bouffés au pressing, les passes ne s’enchainent pas en attendant, Tottenham déroule, sans se montrer vraiment dangereux, mais déroule quand même.

36′ : Corner obtenu par Man U suite à un centre de Jones. Corner tiré n’importe comment par Young, mais Rooney parvient quand même à une presque frappe qui force Friedel a presque bouger pour l’arrêter.

37′ : Lennon dépose Jones côté droit et rentre dans la surface, son centre est détournée par la main ferme de De Gea, Saha a bien suivi et frappe, mais le ballon est stoppé par Adebayor qui se trouve sur la trajectoire, mais au prix d’une talonnade le voilà qui la fout au fond. Le but est refusé par l’arbitre à juste titre, puisque sur le ralenti on se rend compte que la grande perche s’est aidée des mains pour remettre le ballon devant lui et marquer. Ouf.

45+1′ : Young se sort les doigts. En une minute, il tire bien un coup-franc et obtient un corner. Sur le corner il sert parfaitement Rooney qui claque une tête dans le but de Friedel qui n’y pouvait rien. Qui a dit braquage ? 0-1.

52′ : Lennon, pas attaqué, glisse tranquillement la balle à Livermore qui frappe à l’entrée de la surface, la balle est légèrement détournée par Saha, mais De Gea ne se laisse pas surprendre et sort la balle d’une main ferme avant qu’Evans n’écarte définitivement le danger.

58′ : Modric face à Evra perd le ballon et dupe l’arbitre en tombant dans la foulée. Assou-Ekotto au coup franc, ça tape le haut de la barre, tranquille. De Gea semblait dessus quand même.

60′ : Touche de Man U dans le camp de Tottenham. Jones sert Nani, totalement oublié dans le dos de la défense, son centre file devant le but et au terme d’un jeu de billard, c’est Young qui reprend de volée en ciseau pour foutre la balle au fond. 0-2. J’en rigole tellement c’est indécent.

61′ : Giggs remplace Scholes.

61′ : Lennon fout Patrice Evra en slip d’un crochet extérieur, son centre arrive sur Assou-Ekotto idéalement placé mais qui balance sa reprise en touche… Oui, il joue tellement devant ce soir qu’on en avait oublié qu’il était défenseur.

65′ : Mais c’est qu’il insiste le Franco-Camerounais. Paf, une demie-volée de 25 mètres. De Gea capte tranquillou.

69′ : Ashley Young est infernal aujourd’hui quand il le veut, n’en déplaise à Stéphane Guy et «linfernalwaynerooney». Ce coup-ci c’est sûr une vraie action collective que l’anglais servi par Evra entre deux joueurs, prend son temps et allume Friedel dès 20 mètres avec une frappe enroulée somptueuse qui va arracher la lucarne du porter de Tottenham. 0-3. Satan l’habite.

72′ : Lennon n’abdique pas, n’est pas attaqué encore une fois et tente sa chance à l’entrée de la surface mais ça file au-dessus.

80′ : Nani est remplacé par Park Ji-Sung. Man U a mis la main sur le match et joue tranquille. Les rouges ont pris le match en main, Tottenham ne touche plus vraiment la balle, en même temps, ils ont du prendre un sacré coup derrière la tête. Enfin trois.

88′ : Altruiste, Giggs sert à l’aveugle Defoe d’une superbe passe alors que Rio Ferdinand est caché. L’attaquant ne se fait pas prier et envoie une jolie frappe sur laquelle De Gea, masqué ne peut absolument rien faire et reste cloué sur place. 1-3

90+2′ : Instant frisson avec Adebayor qui met le souk dans la défense de United mais se fait reprendre de justesse par un tacle de Ferdinand qui se fait pardonner de son errance sur le but de Defoe.

Fin du match : Bon comment on appelle ce genre de match ? Une victoire au métier ? Une leçon de réalisme ? Un match de champions ? Ouais on peut. On peut aussi dire que l’on s’en sort bien puisque Tottenham ne méritait sûrement pas pareille défaite. Plus pressants, plus mordants les joueurs de Redknapp sont loin d’avoir démérité. Lennon, Adebayor et Assou-Ekotto ont fait souffrir les Rouges Diables, mais leur manque criant de réalisme a fait pencher la balance en faveur de Red Devils décidément transformés en tueurs froids depuis quelque matchs. C’est bon ça. La fin de saison s’annonce palpitante entre les deux clubs de Manchester. United a un calendrier plutôt favorable puisque mis à part City, ce sont des équipes de seconde moitié du tableau qui les défieront. Ça sent le derby décisif fin avril. Ça sent la fureur et le sang. J’en suis tout émoustillé.

Les Diables :

De Gea (4/5) : Des parades décisives alors que l’on a souffert, aucun but encaissé alors que Tottenham a eu son lot de corners taillés pour leurs grand gabarits. David est costaud en ce moment et au fond d’une infirmerie un grand Danois pleure. Ne peut absolument rien sur le but, il est masqué et surtout, il ne devait pas s’attendre à ce que Giggs serve Defoe comme ça…

Evra (2 ou 3/5) : Salaud de Lennon. Le petit milieu anglais a été sans-pitié avec Patrice et lui en a fait baver plusieurs fois pour le plus grand plaisir des haters. Reste que le match de Patrice au delà d’un ou deux gros vents pris face au faux Beatles était assez correct défensivement et il a amené le danger dès qu’il l’a pu sur les opportunités offensives en témoigne un très bon centre en retrait (sauf qu’aucun attaquant n’était placé correctement) et sa passe pour Young sur le troisième but. Il y a donc un mieux substantiel par rapport aux dernières sorties foireuses du capitaine, sur le chemin de l’infernale rédemption.

Ferdinand (3/5) : Un match solide jusqu’à son errance totale sur le but de Defoe. Rio est pris en flagrant délit, une grille de sudoku à la main. Heureusement que le but ne nous coûte rien et qu’il se rattrape juste après avec un tacle parfait sur Adebayor dans la surface.

Evans (3/5) : Oui, ça fait peur de se dire que ce mec est le patron de la défense de Man U en 2012, mais force est de constater qu’il enchaîne les matchs sans faillir en ce moment. Dommage pour Stephane Mbia qui aura du mal a gagner une place à Man U… On notera toutefois que Jonny, était quand même moins mordant qu’à son habitude, laissant parfois un peu trop de liberté à Adebayor.

Jones (2/5) : Blessé d’entrée de jeu, il est resté jusqu’au bout, ce qui me pousse à ne pas être méchant (aussi parce que c’est mon chouchou, tout le monde le sait)… Malgré cela, sa première mi-temps aura été calamiteuse avec des tacles en retard, des passes à l’adversaire ou dans le vide, un cauchemar. Au point de voir Rafael s’échauffer au bout d’une demie-heure de jeu. La seconde période sans être éclatante aura été plus sérieuse, on aura même entraperçu le Goldorak Jones du début de saison sur quelques interventions, sur Modric notamment.

Scholes (2/5) : Titulaire, c’est peut être un peu compliqué pour Paulo l’ancien. Un match vraiment transparent, avec un petit paquet de passe foireuses. Pas spécialement rassurant non plus à la récupération ou à la conservation, vu qu’on a pris l’eau pendant une bonne heure. Mais c’est finalement Giggs qui a pris sa place pour faire l’erreur qu’il menaçait de faire depuis le début du match.

Carrick (2/5) : Fait du Carrick pas top. Donc du travail discret, très discret, trop discret. Correct à la récupération, mais c’est tout. On l’a vu jouer sur la dernière demie-heure réellement, quand Man U a mis la main sur le match. Est-ce grâce à lui ? Ou est-ce parce que les autres aussi se sont mis à un peu mieux jouer ? Vous avez 4 heures.

Young (5/5) : Un putain de génie. Un putain de scandale. Il nous fait un match absolument dégueulasse pendant 70 minutes et pourtant dans ce court laps de temps il parvient à déposer une balle sur la tête de Rooney pour le premier but et à marquer le second. Tellement scandaleux que j’en avais presque honte de voir Man U gagner comme ça… Et puis il arrache tout sur le troisième but. Et là on ferme sa gueule devant un geste pur, copie conforme de son doublé face à Arsenal en début de saison. L’homme du match dans toute sa splendeur.

Nani (2/5) : Moins pire que Young dans le contenu intrinsèque de son match, sauf qu’il n’a pas été aussi décisif. On a donc le grand perdant de la soirée.

Rooney (3/5) : Son but a permis de se rendre compte qu’il était bien sur la pelouse, puisque comme le reste du secteur offensif, il a été transparent en première mi-temps. C’est bien mieux en seconde période, où sa vision du jeu a permis de rééquilibrer les choses, à défaut de se montrer réellement dangereuse

Welbeck (2/5) : 10 bonnes premières minutes puis une disparition à rendre jaloux Sylvain Mirouf. Il a essayé en seconde période, mais c’était pas très brillant Danny. Quoi ? C’est bon je l’avais pas encore faite cette saison.

Les Suppôts de Satan:

Giggs, pour Scholes, 61e (non noté) : Parce que Tottenham ne méritait pas pareille déroute, parce qu’il est généreux, parce qu’il est juste, il offre donc lamentablement une passe décisive à Defoe.

Park Ji-Sung pour Nani, 81e (non noté) : Rien à signaler mesdames et messieurs.

Prochain rendez-vous en Europa League pour la réception de Bilbao, jeudi.

Bonus :
Heureux je suis, d’apprendre que Rio Ferdinand écoute ça

Inferanal Kisses

Luke Seafer

Luke Seafer peut désormais te faire la morale, puisqu’il est passé de l’autre côté : Si tu veux que Horsjeu.net survive, que ton académicien préféré puisse être fourni régulièrement en jeune vierges et en litres de Bloody Mary jusqu’à plus soif, par l’Editeur, ce bel homme, alors tu peux faire un geste en versant une maigre contribution financière mensuelle (Satan te le rendra) ou même un don unique qui n’engage à rien. Clique ici.

Sinon Luke Seafer est aussi sur Facebook et il veut des amis, plein, parce qu’il était toujours tout seul dans la cour de récré et personne ne venait lui parler. Peut-être à cause de la chauve-souris sur son épaule, de ses briques de sang pour le goûter… On ne sait pas trop. Mais viens lui faire coucou, ça lui fera plaisir.

Et tiens, petite nouveauté de 2012, il est aussi sur Twitter et il trouve que Claude Pèze se la pète un peu avec tous ses followers, donc rejoins l’armée du mal et viens donc qu’on se twitte.