La Scapulaire Académie fait un point sur le mercato

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Claude Pèze a des accès VIPS et des taupes non internationales.

Lundi 2 juillet, Le Haillan, 11h30.

Après avoir dirigé son premier entraînement, Francis Gillot est convoqué dans le bureau de Jean-Louis Triaud pour « discuter transferts » comme l’indique le mémo apporté par Jérôme Bonnissel. Pensant tout d’abord à une blague, le coach bordelais se dit qu’une surprise est tout de même possible. C’est donc plein d’espoir qu’il se dirige vers le bureau du président bordelais.

En entrant dans le bureau, il sent un courant d’air glacial lui parcourir le corps. Oui, Nicolas de Tavernost est là, tous les espoirs de Francis ont disparu, il sait déjà qu’il n’aura aucune recrue. Il aperçoit dans un coin Michel Pavon qui tient son contrat en répétant « Notre précieux, il ne nous prendra pas notre précieux ». Francis n’y prête pas attention et se lance :

–         Bonjour Jean-Louis, bonjour Monsieur de Tavernost, vous vouliez me voir ?

–         Oui Francis, il faut qu’on parle, lui répond Triaud d’une voix tremblante

–         Je sais Jean-Louis c’est le mercato et…

–         Y’a pas argent !!!!!! hurle de Tavernost

Nicolas de Tavernost parlant transferts.

 Francis Gillot recule de peur devant le visage du grand patron et jette un œil à Triaud qui semble défaillir. Ce dernier se reprend :

–         Oui Francis, tu connais la situation, on ne pourra acheter que si on vend. Et comme la plupart de nos joueurs sont invendables…

De Tavernost le coupe :

–         On peut vendre Carrasso, Gouffran et Plasil, ça réduirait le déficit.

–         On peut aussi s’inscrire directement en CFA ça ira plus vite, ironise Gillot.

–         C’est possible ça ? Jean-Louis, vérifie.

Pendant que Jean-Louis Triaud tente de joindre Frédéric Thiriez, Francis Gillot tente une approche auprès de De Tavernost qui a l’air de s’être calmé.

–         Avec tout le respect que je vous dois Monsieur, j’ai terminé européen avec ce groupe, ce qui était l’objectif. Vous ne pensez pas qu’en débloquant quelques fonds nous pourrions viser la Ligue des Champions ?

–         Monsieur Gillot, je vous signale qu’avec quasiment le même groupe Laurent Blanc a fini champion. En n’arrivant qu’en Europa League vous n’avez pas atteints les objectifs fixés par le club. En plus ça va nous coûter du pognon de se déplacer chez ces bouseux de Biélorusses. Vous connaissez le prix d’un billet d’avion pour Minsk ? Non évidemment.

–         Mais le club a dégagé des bénéfices non ?

–         Je ne vois pas de quoi vous parlez.

–         Les droits télés ont été supérieurs aux attentes non ?

Nicolas de Tavernost essaye de détourner la conversation vers Pavon qui copule avec son contrat mais Gillot ne lâche pas l’affaire, il veut savoir où est passé l’argent. C’est Triaud qui finit par lâcher le morceau dans une quinte de toux.

–         Cof cof ce gros con cof cof de Norbert cof cof

–         Tu veux te faire virer Jean-Louis ?

–         Tu virerais un mec que tu payes pas ?

–         Tu marques un point Jean-Louis, mais fais gaffe.

Gillot se remet du choc de la nouvelle et s’enhardit

–         Vous êtes entrain de me dire que l’argent que j’aurais pu avoir pour les transferts cet été vous l’avez gaspillé avec cet abruti qui a servi de consultant pendant l’Euro. Cela représente combien ?

Triaud et de Tavernost se regardent, gênés. Triaud annonce 4M€, de Tavernost 6. C’est finalement Pavon qui annonce le vrai chiffre :

–         J’ai vu le maître faire le contrat du gros Norbert. Méchant le maître il a donné plus au joufflu qu’à Michel.

–         Combien ?

–         Le vilain joufflu a eu 7,5M€, Michel pas content !

Gillot s’énerve un peu :

–         Putain me dites pas qu’on avait 7,5 millions pour les transferts et que vous avez tout dépensé pour engager un gros beauf ? Si ?

Dans un murmure, Triaud et de Tavernost répondent que si. Le patron de M6 tente de se justifier en expliquant que l’argent a aussi servi à payer les séances d’UV de Balbir mais Gillot est furieux.

–         Mais vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Avec 7,5M€ j’aurais pu acheter de bons joueurs, fini les Ben Khalfallah, les Modeste, les Bellion et les Chalmé ! On aurait eu une vraie équipe ! J’avais des idées, on aurait pu faire venir Beria, Boudebouz, Corgnet, Ecuele-Manga, Bamba !

Gillot, légèrement énervé

De Tavernost reprend la parole et agite sa main devant Gillot :

–         These are not the droids you’re looking for.

–         Tu me prends pour un con ou quoi?

–         He can go about his business.

–         Nico, je les ai vus les Star Wars et je peux te dire que tu ne maîtrises pas la Force.

–         Je tentais le coup on sait jamais, j’ai bien réussi à faire croire à Tigana qu’on allait conserver Gourcuff comme ça.

Triaud intervient :

–         Ah ah même qu’on lui a fait croire que Maazou était le nouveau Pauleta. Faut dire qu’il était un peu con le Jeannot, il a même cru que bosser avec Michel serait facile.

Tout le monde rigole gaiement sauf Pavon qui déchire des photos de Norbert dans son coin. Gillot reprend plus sérieusement :

–         Je suis censé faire quoi moi du coup ? Des miracles ?

–         Oui Francis, répliquent les deux autres en chœur, des miracles, tu l’as prouvé l’an dernier, 14 buts pour Gouffran, 8 pour Jussie et Diabaté…

–         Ce ne sont pas des miracles à mon sens.

–         Et finir 5ème avec une défense où ont joué Chalmé, Planus, Ciani et Sané c’est pas miraculeux peut-être ? réplique Triaud.

–         Si vous le dites.

–         Ben voilà Francis, votre mission, si toutefois vous l’acceptez sera de faire des joueurs suivants de véritables footballeurs : Modeste, Bellion, Ben Khalfallah. Si un de vos agents était blessé ou tué durant cette mission, nous nierons toute implication. Bon courage Francis Gillot.

–         Vous commencez à être chiants avec vos répliques de films. Je suppose que j’ai pas vraiment le choix. J’accepte.

Lundi 9 juillet, Divonne-les-Bains, 10h30

Pendant la séance du jour, Gillot est soucieux, il se demande comment réaliser ces 3 miracles. C’est alors que René Lobello arrive vers lui après avoir disparu pendant 3 jours. Il a l’air tout excité, un peu comme Traoré quand il voit une prolongation de contrat.

–         Francis ! Francis ! Tu devineras jamais où j’étais ! Tu sais je t’avais dit que j’allais fouiller le château au Haillan pour trouver un peu d’argent ?

–         Oui, tu en as trouvé ?

–         Non, y’a Monsieur de Tavernost qui hurle à la mort à chaque fois qu’il trouve un euro. Mais j’ai trouvé mieux : le bureau caché de Laurent Blanc.

–         Et il y avait quoi dedans ?

–         Un morceau du genou à Cavenaghi, la forme physique de Chamakh, la batte de base-ball qui a servie à fracasser la carrière de Gourcuff, les espoirs de Kevin Olimpa mais surtout cette petite poupée de David Bellion. Je crois que c’est du vaudou.

–         Allons René, le vaudou c’est comme les plats équilibrés chez Gignac, ça n’existe pas.

–         On va voir si ça marche, regardez.

Alors que Bellion se présente face à Keita pour une séance de frappes, l’adjoint du coach tord le pied droit de la poupée. La frappe de l’ex-Niçois termine sa course en touche. « Simple coïncidence » se dit Gillot. Sur l’action suivante, l’adjoint ne touche à rien et la frappe finit sa course dans la lucarne. Sur le terrain personne n’ose y croire, tout comme en dehors d’ailleurs. Francis Gillot se demande alors :

–         Mais, si cette poupée était dans le bureau de Blanc, personne n’y a touché depuis 2 ans, ça n’a donc aucun sens cette histoire.

–         En fait si, c’était le doudou de Michel Pavon, il avait du mal à s’endormir sans.

–         Mais comment il y a eu accès ?

–         C’est Triaud qui l’y enferme quand il en a marre de lui.

–         Tu crois que si on détruit la poupée il retrouvera son talent ?

–         Même si ça paraît hautement improbable, ça vaut le coup de tenter notre chance. Après tout il ne peut pas être plus mauvais.

Bien que sceptique, Francis se dit que ça vaut le coup d’essayer. Juste avant de jeter la poupée, il décide de tester une dernière fois son efficacité. Bellion arrive face au but, dribble le gardien mais s’entrave avant de s’étaler de tout son long. Francis rigole, elle est marrante cette poupée quand même.

Samedi 14 juillet, Aix-les-Bains, 18h10.

David Bellion marque en amical contre Nice. Sur le banc, Gillot et Lobello se regardent médusés : ça a marché ! Francis appelle tout de suite Triaud et lui dit : « Président, j’ai fait marquer David Bellion ». La réponse de Triaud : « Tu bluffes Francis ». Pour preuve du but, Gillot envoie la vidéo à Jean-Wii qui en reste coi.

Après avoir félicité le buteur comme il se doit, Gillot se réunit avec ses deux adjoints pour tenter de trouver une solution pour un autre joueur en difficulté : Fahid Ben Khalfallah. La tâche s’annonce ardue pour le coach.

Mardi 17 juillet, le Haillan, 12h.

Francis Gillot est au bar du Château, un vestige de l’ère Gasset. Les habitués (Planus et Marange entre autres) sont là, à déguster leur habituelle collation post-entraînement à base de saucisson d’âne, de vin rouge et d’olives. Il ne manque que Ben Khalfallah, habituellement présent avant et après l’entraînement voire même pendant de temps en temps. Francis demande à Marc :

–         Dis Marco, t’aurais pas vu Fahid ? Il est tous les jours ici normalement.

–         Il a dit… groumpf… qu’il arrêtait… groumpf… de venir, répond Planus, son sandwich saucisson – mayo dans la bouche.

–         Mais il est où alors ?

–         Dehors, il milite pour qu’on installe un bar à smoothies. Il a pété un câble je crois, il faut l’abattre.

Francis Gillot court vers l’extérieur du Château et y aperçoit Fahid, pancarte à la main :

Gillot ne comprend pas : comment le pilier de bar le plus connu de Bordeaux a pu devenir anti-alcool ? Il s’approche de lui :

–         Bonjour Fahid, ça va ?

–         Oui coach, 8 jours déjà coach

–         8 jours ?

–         Oui coach, 8 jours sans une seule goutte d’alcool coach.

–         Depuis le stage. Mais comment ça se fait ?

–         J’avais oublié mon stock coach. Et il n’y avait pas un seul bar dans la ville coach.

–         Et depuis qu’on est rentrés ?

–         J’ai arrêté coach. Après une semaine sans alcool mon taux est enfin repassé en-dessus des 0,5g/L, je me souviens coach…

–         Tu te souviens ? Mais de quoi ?

–         Je me souviens : saison 2009/2010, Sochaux – Valenciennes, 2-5, passe décisive pour Pujol à la 85ème. Valenciennes – Saint-Etienne, 1-0, passe décisive pour Audel à la 77ème.Valenciennes – Bordeaux, 2-0, passe décisive pour Kadir à la 72ème. 10 passes décisives, 7 buts, je me souviens, j’étais… footballeur professionnel.

Sur le coup Fahid tombe dans les pommes. Francis appelle l’infirmerie et c’est Triaud qui débarque avec une tenue d’infirmière… peu conventionnelle puisque achetée dans un petit magasin vers la gare.

–         Oui Francis, je sais c’est pas la vraie tenue, restrictions budgétaires de M6. Je fais désormais infirmière, soubrette et cantinière. Il lui est arrivé quoi ? Encore un coma éthylique ?

–         Euh… non… je crois qu’il est complètement… sobre. Tenez-le à l’écart de l’alcool à brûler et ce sera bon.

–         De toute façon y’en a plus, on l’a vendu. Le brancard aussi d’ailleurs.

Le soir, chez lui, Francis se pose des questions : et si Fahid était LA recrue ? Et s’il montrait enfin ce pour quoi Bordeaux l’avait recruté ? Et si des bars étaient obligés de fermer à cause de ça ? Finalement c’est sa femme qui met un terme à toutes ces interrogations d’un « fous-le titulaire demain et t’auras ta réponse et viens te coucher ».

Mercredi 18 juillet, Biscarosse, 18h27.

FBK, la lucarne. La lucarne, FBK. Enchanté. Ochoa n’y peut rien, Fahid lui nettoie la lucarne d’une frappe imparable des 25m (ici à partir de 26min 30s). Bordeaux perd le match mais l’essentiel est là : 2 miracles réalisés sur 3 en même pas deux semaines. Néanmoins il demande confirmation.

Samedi 21 juillet, Royan, 18h29

Deuxième nettoyage de lucarne en quelques jours pour Fahid. Cette fois-ci la pauvre victime est Caradec, le gardien castelroussin. Bordeaux gagne son premier match de préparation. Et Gillot en est convaincu : il peut sauver Anthony Modeste. Et il le prouvera.

Lundi 23 juillet, Le Haillan, 15h30

Depuis le début de la journée, Francis observe Anthony Modeste dans tous ses gestes. Il se rend rapidement compte d’une chose : l’attaquant est extrêmement superstitieux et influençable. Francis se dit qu’il doit exploiter la faille, mais comment ? Après une réflexion rapide, il a une idée :

–         Anthony, viens me voir

–         Oui coach ?

–         Anthony ça se passe bien le travail devant le but ?

–         J’ai le mauvais œil coach, je tire tout le temps sur le poteau ou à côté. Même la fois où Kevin Olimpa s’était sorti du but je lui ai tiré dessus.

C’est alors que Francis Gillot se met à parler comme Obi-Wan en passant la main devant le visage d’Anthony :

–         Anthony, tu as le sens du but

–         J’ai le sens du but

–         Toutes tes frappes sont cadrées

–         Toutes mes frappes sont cadrées

–         Tu veux partir à Bastia

–         Je veux partir à Bastia

–         Oublie ça en fait, j’essaierai sur Marange. Tu vas marquer au prochain match

–         Je vais marquer au prochain match.

–         Bon allez file maintenant.

Francis Gillot, discutant avec Anthony Modeste

Mercredi 25 juillet, Montauban, 20h22

Après avoir vu Bellion inscrire un penalty, Francis assiste à son 3ème miracle : Modeste marque. Sur le banc c’est un autre miracle : Francis Gillot sourit, il se dit que tout est possible avec ce groupe. « Vivement le 11 août. » se dit-il, sourire aux lèvres.

13 thoughts on “La Scapulaire Académie fait un point sur le mercato

  1. Pas mal du tout, j’adore même!
    J’espère que les miracles seront vrais et tiendront le coups! :)

  2. Francis va faire maigrir Planus et faire que Ciani soit un as du placement! Juissié ne sera plus blessé, Henrique n’aura plus de carton et Diabaté va avoir une conduite de balle exceptionnelle!!Nous retrouvons espoir!!

  3. Beria à Bordeaux? Je veux bien qu’il soit pote avec Ludo mais de là à penser qu’il puisse quitter Lille, ça paraît légèrement improbable!
    A part ça, Gillot c’était vraiment le recrutement du siècle l’année dernière, entraîneur largement sous-estimé!

  4. Excellent. Réussir à rendre notre mercato inexistant presque beau en quelques lignes. Chapeau bas M. Pez.

  5. Xptrrr!!!!! délicieux…comme un bon Bordeaux… (Traoré a dit la saison dernière que nice voulait le garder mais que le FCGB ne voulait pas le vendre à Onzéo la chaine cablé.. curieux alors qu’il a joué 6 matchs en 3ans)

  6. Bravo le Claude!!Impéc comme toujours , vivement la reprise que tu nous régale tous les lundi!Si Gillot pouvait vraiment être un Jedi!

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