La Scapulaire Académie note Bordeaux – Lorient (1-0)

Ce match c’était un peu comme aller dîner chez ton patron qui est fan de Demis Roussos. Tu souffres à chaque fois qu’il te remet « Quand je t’aime » et notamment cette version pirate qu’elle est exceptionnelle puisque Demis chantait dans son bain et que ça valait le coup de payer 292$ sur E-Bay pour l’avoir. Tu passes ta soirée à le maudire intérieurement ainsi que sa femme qui ne sait pas cuisiner, et alors que tu crois que c’est terminé et que tu vas repartir chez toi avec juste un mal de crâne et une chiasse digne de tes meilleures turistas, miracle, il t’annonce que tu vas être augmenté. Du coup t’as passé une soirée de merde mais t’es heureux comme un pape en rentrant à la maison.

Avant de parler du match parlons un peu de Lorient, cette ville de pêcheurs (et non pas de pécheurs même si on peut être les deux) où c’est pas l’homme qui prend la mer mais la mer qui prend l’homme (tatatin). Si la ville de Lorient est avant tout connu pour son port de pêche et son club de foot entraîné par le génial génie qu’est Chirstian Gourcuff, elle a aussi donné bon nombres de peintres et de poètes à la France. En même temps, quand y a pas grand chose à faire… ben tu peins ou tu écris (ça c’était avant Internet), surtout quand tu as le mal de mer et que tu ne peux pas être pêcheur. Je ne parlerais pas du club pour éviter les poncifs habituels du genre : « Lorient l’équipe qui joue bien », « Gourcuff le dénicheur de talents » ou encore « Putain qu’il est moche leur maillot ». Du coup on passe direct à Bordeaux.

Pour le dernier match à domicile de la saison j’ai cru l’espace d’un instant que ce grand blagueur de Gillot allait nous refaire péter le 3-5-2 histoire qu’on souffre encore. Mais il est sérieux le Francis, il a compris que deux défenseurs valent mieux que trois tu l’auras. Du coup, il aligne le onze suivant : dans les buts, l’homme qui tutoie les cieux, Cédric Carrasso (avec 2 R), à droite Mariano, à gauche Trémoulinas et dans l’axe la paire Henrique – Ciani. Au milieu on garde Sané en 6, Jussie en 10, Plasil et Obraniak sur les ailes alors que l’attaque est composée de Gouffran et Maurice-Belay, le premier ayant profité de sa semaine pour coller un gros mickey sur la joue à Laurent Blanc, en déposant au passage un morceau pour Tigana. En gros ça donne ça :

Qui dit avant dernière journée dit multiplex et quand on pense multiplex on a direct la petite musique de Canal dans les oreille. Mais ça veut aussi dire que certains matchs sont plus importants que d’autres et qu’à tout moment alors que t’as un bon coup-franc à Nancy tu peux te retrouver sur le match du PSG parce que Ménez est décoiffé. Et puis si le match est chiant comme l’a été ce Bordeaux – Lorient tu peux ne voir parfois que le coup d’envoi. Et là tu te dis que heureusement la Scapulaire Académie est là. Tu sais quoi cher lecteur ? On va faire au mieux, parce que ce match était plus chiant qu’un film d’auteur dramatique moldave.

La première mi-temps.

1^ère : Habituellement c’est Bordeaux qui démarre fort mais pour le coup c’est Campbell (aucun lien avec Naomi, Neve ou même le Clan) qui allume le premier pétard de la soirée en envoyant une mine direct dans le Virage Sud. De mon côté j’allume mon premier ti-punch de la soirée. Je commence mieux le match que les Girondins.

12^ème : Long ballon de Bourillon vers Campbell qui file au but. Bien pressé par Ciani il tente une frappe à la con sur laquelle Carrasso rigole avant de s’en saisir. Je sens qu’il va m’emmerder ce soir le Costa Croisière.

23^ème : Alors que j’enchaîne les ti-punch pour tuer l’ennui, Maurice-Belay envoie la première frappe bordelaise cadrée du match. Janot dévie en corner. Moi aussi je dévie et remarque qu’il y a de moins en moins de sucre dans mes verres.

29^ème : Mareque tarife Mariano d’un crochet intérieur et sert Campbell, idéalement placé à l’entrée de la surface. Le merlu, qui a aperçu l’entraîneur de l’Union Bègles-Bordeaux (oui je place Bègles d’abord et alors ?), tente le drop et le passe aisément. Bourré, je tente le drop du citron vert directement dans le verre, et le réussit. Faut dire que quand on fait des ti-punch dans des chopes à bière c’est plus facile.

31^ème : Fin de saison pour Jussie qui sort sur blessure, comme un symbole. Il est remplacé par N’Guémo. J’ai bien compris le message, le Francis il veut pas mettre les couilles sur le terrain contrairement à ce grand poète qu’est Jérôme Rothen.

45+2 : Rush de Monnet-Paquet conclu par un scud sol-air.

Mi-temps : On s’emmerde sec, les Bordelais semblent fébriles contrairement à moi qui enchaîne les verres avec maestria (qui n’est pas un joueur italien).

La deuxième période :

46^ème : Panne de courant à Montpellier, panne de jeu à Bordeaux.

54^ème : Campbell se balade dans la défense bordelaise avant d’envoyer une mine que Carrasso repousse. J’envisage de créer un cocktail au nom du Sauveur.

56^ème : Corner bordelais, tête de Plasil, Janot est battu mais putain de Mareque qui sauve sur sa ligne. Toulouse perd, Sainté et Rennes aussi, il nous faut un seul petit but et on les coiffe au poteau pour avoir notre destin en main à la dernière journée.

57^ème : Ecuélé prend un jaune, je tente une vodka – grenadine – curaçao. C’est dégueulasse.

61^ème : Connerie de la défense bordelaise, Mulumba sert Monnet-Paquet qui se retrouve en position de marquer. Par manque d’habitude certainement il ne sait quoi faire et laisser filer la balle jusqu’à Carrasso.

63^ème : Gillot la pose sur la table et sort Sané au profit de Saivet.

77^ème : Campbell prend un jaune. Un comble.

79^ème : « Foutu pour foutu » se dit Gillot. Du coup il lance Diabaté à la place de Maurice-Belay.

85^ème : Deux jaunes en 5 minutes, Henrique termine sa saison comme il l’avait espéré : par une expulsion.

91^ème : L’instant psycho-drame du match. Sur un long ballon d’Obraniak, Diabaté dévie de la tête (oui Madame, de la tête, exactement !) vers Saivet qui pénètre dans la surface. Jérémie Janot pète alors un plomb et tente une prise de K1 sur Henri. L’arbitre n’hésite pas et siffle un penalty même si Janot lui explique que cette prise est autorisée en compétition internationale.

92^ème : Contrairement à Giroud (selon Belhanda), Gouffran prend ses responsabilités et transforme le penalty. J’exulte et savoure cette victoire qui se dessine.

Fin du match : Victoire à l’arrachée mais victoire quand même. Trois points de plus pour les Bordelais qui iront disputer une « finale » pour la 5^ème place et l’Europa League la semaine prochaine à Geoffroy-Guichard avant des vacances bien méritées (je parle pour moi, pas pour les joueurs, certains n’en méritent pas et d’autres iront à l’Euro). En attendant place à l’analyse :

Les gars :

Carrasso (5/5) : Si un jour j’ai un fils je l’appelle Cédric.

Mariano (2/5) : En difficulté, les vacances lui feront du bien.

Trémoulinas (3/5) : Des bonnes montées encore une fois, mais toujours pas de recruteur de Dortmund en tribunes. Du coup il n’a pas fait de tour d’honneur à la fin du match.

Henrique (2/5) & Ciani (2/5) : Encore moins sereins que toi au boulot un lendemain de cuite.

Sané (2/5) : Tétanisé, un peu comme Di Caprio à la fin de Titanic. Remplacé par Saivet à la 63^ème.

Plasil (3/5) : Sobre, serein, sérieux. Un anti-Claude.

Obraniak (3/5) : En vacances pendant ce match, il s’est souvenu à la 89^ème qu’il devait gagner sa place pour l’Euro. Il l’a fait en envoyant un long ballon sur le crâne de Diabaté.

Jussie (non noté) : Avait le choix entre terminer sa saison (et son aventure à Bordeaux ?) sur un but d’anthologie ou une blessure. Sa cuisse a décidé pour lui. Remplacé à la 31^ème par N’Guémo.

Maurice-Belay (1/5) : Une prestation terne comme une star sans maquillage. Remplacé par Diabaté à la 79^ème.

Gouffran (5/5) : Une prestation d’ensemble qui vaut 1 ou 2 pas plus. Mais avoir les couilles d’aller tirer un péno aussi important à la 91^ème, c’est patron. Prends en de la graine Olivier Giroud.

Les entrants :

N’Guémo (3/5) : A stabilisé le milieu de terrain bordelais avec plus d’efficacité que la feuille de papier A4 pliée qui cale ton bureau dans ta chambre (qui soit dit au passage, ne t’a jamais servi à bosser quoi que ce soit).

Saivet (non noté) : Provoque le péno de la victoire, ça c’est de l’entrée.

Diabaté (non noté) : A remporté son premier duel aérien de la saison. Celui-ci s’est avéré décisif.

Les remarques à la con :

• On est à 90 minutes de l’Europa League. Je suis à 90 minutes d’avoir plus de boulot la saison prochaine.
• Oui, il y avait une faute sur la banderole des Ultras hommage à Carrasso. C’est tout de même moins grave que quand ton équipementier en fait une sur ton futur maillot.
• Chez les stagiaires live aussi ça sent les vacances : il y en a qui a vu Diabaté remplacer Diabaté mais aussi Mariano souffrir face à Maurice-Belay.
• Vu qu’il a que ça à faire, Fahid est parti se plaindre dans la presse. Tu veux pas partir tout court ?
• Sala et Kim non conservés par le club. Vague de déception chez les supporters.
• FBK, Sala et Traoré buteurs face à Albi en CFA. Merci à webgirondins pour l’info.
• Pendant ce temps-là, Cavenaghi s’amuse en Argentine.
• Si vous voulez revoir le but c’est ici.
• Etre supporter c’est déjà pas facile, alors quand t’es handicapé ça l’est encore plus. A Bordeaux il existe une association qui a pour but d’aider les personnes à mobilité réduite d’aller au stade. Prenez 5 minutes pour aller sur leur page facebook et leur apporter votre soutien. Oui, Claude a aussi un cœur. En plus le président de l’asso est sympa.
• Horsjeu.net a besoin de vous, lisez l’appel du Che Fredac ou regardez les vidéos de cyclimse à droite.

 Pendant que Gourcuff tire la tronche, Carrasso est rappelé par les siens.

Claude Pèze.

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