La Scapulaire Académie note Nancy – Bordeaux (2-2)

Quel match ! Quel suspens ! Un scénario digne d’Hitchcock ou de Barbara Cartland ! Que cela fait plaisir de voir des Girondins aussi entreprenants et enthousiastes sur le terrain. Et le jeu ! Je ne vous ai pas encore parlé du jeu : des passes précises, des dédoublements, des gestes techniques comme s’il en pleuvait, tremble Barça ! Tu as Lionel Messi, nous avons Yoan Gouffran, tu as Piqué nous avons Ciani et nous, en bonus, nous avons l’Arme Fatale, plus Martin Riggs que Serge Karamazov, le seul Malien qui a plus de talent que Salif Keita et Amadou et Mariam (qui sont pourtant deux) réunis : le génial Chieck Diabaté, 1m94 de talent brut, d’adresse et de précision, un croisement entre Didier Drogba et Zlatan Ibrahimovic, l’attaquant du futur. Tu peux trembler Guardiola dans ton costard Armani impeccable et ta fausse barbe négligée, nous avons Gillot, son survet’ Domyos et sa barbe réellement négligée. Tremble Barça, tes présidents successifs dépensent des sommes folles pour des joueurs quand le nôtre n’est même pas au courant qu’il y a du pognon au club.

Mais revenons à ce match fantastique : après avoir frôlé la cécité volontaire (comprenez à base de fourchettes dans les globes oculaires) lors de la finale de la coupe Moustache la veille entre les deux « Olympiques », je ne pouvais louper l’occasion de voir enfin du football en ce dimanche dominical avec le déplacement de notre club favori en terre Lorraine, terre de football, qui a donné à la France Michel Platini et Tony Vairelles et terre de lutte où en 2012 des mecs se battent encore pour sauver leurs emplois tel Edouard Martin qui veut empêcher qu’un Indien qui se fait des milliards chaque année ferme leur usine. Full Mittal Racket : sortie le 12.

Mais à l’AS Nancy (Sinatra) Lorraine il y a qui ?

Au but on a un gardien qui ferait passer Damien Grégorini pour un manchot : le dénommé Guy-Roland N’Dy Assembé qui s’est imposé comme le titulaire indiscutable aux yeux de Jean Fernandez.

En défense, Jeannot a arrêté la défense à 5 pour repasser à 4 pour une défense à la fois technique, solide, athlétique et tactiquement au-dessus du lot. A droite, il a le choix entre l’athlétique Joël Sami et le technique Jean Calvé, mais il sait que face à Trémoulinas et Maurice-Belay (digne du duo Carlos Alberto – Jaïrzinho du Brésil de 70), l’impact physique est primordial, il titularise donc l’ex-Amiénois Sami. A gauche, pas de Reynald Lemaître pour faire face au pied gauche redoutable du Franco-Polonais Obraniak mais le jeune Massasio Haïdara, formé au club mais né à… Trappes, comme un symbole de ville où les jeunes s’en sortent. Dans l’axe, la paire André Luiz – Puygrenier est alignée, la parfaite symbiose entre la technique du brésilien et le sens du placement du français qui aurait largement dû être international s’il n’avait pas été écarté par le sélectionneur de l’époque.

Dans un milieu à la « barcelonaise », Fernandez aligne un trio qui n’a rien à envier à Xavi, Busquets ou encore Iniesta. Dans le rôle de la sentinelle-acteur de Plus Belle la Vie (pour le niveau du jeu d’acteur) on a Salif Sané, prêté par les Girondins et qui réalise une excellente saison, vivement qu’on le récupère en juin. Dans le rôle du génial passeur on a Bakaye Traoré, suivi par les plus grands clubs français depuis un mois alors que le rôle de l’enfant-lune est assuré par Lossémy Karaboué et ses passes laser qui mettent à mal toutes les défenses de Ligue 1 et bientôt d’Europe.

Devant ce trio on a Djamel Bakar à droite, le cousin de l’excellent rappeur Soprano et dont les passements de jambes sont aussi dévastateurs que les rimes de son cousin alors qu’à gauche on retrouve Yohan Mollo lui dont l’intelligence supérieure lui ouvre les portes d’une carrière exceptionnelle. Ils ont à charge d’alimenter le « cold-blooded killer » qu’est Daniel Niculae lui dont les stats ne reflètent pas encore son immense talent.

Pour affronter cette équipe aussi joueuse et talentueuse, Francis Gillot ne peut malheureusement pas compter sur Henrique et Sertic tous deux blessés. Par contre Bellion est heureusement dans le groupe, tout comme le génial Diabaté.

Au moment de donner la compo, on semble continuer sur ce 3-5-2 qui fait le bonheur du jeu chatoyant et chamarré des bordelais, mais Francis Gillot, dans un génial coup de génie, revient à une défense à 4 avec les insaisissables Mariano et Trémoulinas sur les côtés pendant que l’axe de la défense est confié à la paire Planus – Ciani, qui fait partie des plus solides et des plus complémentaires de France et de Navarre. Dans l’axe du terrain, pour récupérer, nettoyer à sec et relancer proprement, Gillot fait confiance à la paire N’Guémo – Sané qui vaut au moins la paire Vieira – Makélélé de la grande époque. Côté droit, Obraniak devra martyriser l’arrière garde de Nancy (Kerrigan) alors qu’à gauche, le terrible Maurice-Belay devra faire parler sa technique flamboyante pour alimenter un duo d’attaque inédit mais bien pensé : Gouffran – Plasil. Le Guadeloupéen sera le point d’ancrage de l’équipe et se comportera en véritable renard des surfaces alors que le Tchèque devra faire parler sa technique et sa vision du jeu pour mettre l’équipe dans le bon tempo. Dans les buts, évidemment on retrouve le demi-dieu des bords de Garonne, l’objet de fantasmes pour la gente féminine : Cédric Carrasso. Au final ça donne ça :

NDLR : Cette intro a été écrite entièrement sobre, il va falloir que je me remette à l’alcool.

Le match en différé :

De retour sur ma terre natale (la Gironde pour ceux qui me croient Picard) après un voyage en avion mouvementé (coincé entre un vieux qui a prié pendant tout le décollage et l’atterrissage et une gamine de 6 mois derrière qui tapait sur son siège) mais pas loin d’Enrico Macias (que je n’ai pas reconnu, pas plus que lui ne m’a reconnu), je décidé de me rendre dans un pub bordelais pour ce match, le dénommé Cock & Bull où je fus rejoint par Fernando Nandrolonas, l’académicien barcelonais, pour qui ce bar est une annexe de sa maison.

Armé d’une pinte et de mon carnet, je m’armais de patience en attendant le match, pendant que les supporters affluaient… pour regarder Manchester United – Aston Villa qui se joue à la même heure sur l’écran à côté. Les bordelais ne se pressent pas pour ce match et il faut dire que je les comprends. Heureusement pour Fernando comme pour moi, nous n’avons pas à subir les commentaires d’Olivier Rouyer, ceux-ci étant largement couverts par le bruit des pintes qui s’entrechoquent, un bien beau bruit.

La première période qu’on gagne par miracle :

30 secondes : On a déjà perdu la balle et Mollo en profite pour centrer. Seul face au but, Planus arme sa volée qui termine juste au-dessus de la barre de Carrasso. Non vous n’êtes pas sur un live de lequipe.fr sous acide mais dans la réalité. Planus ne marque aucun point au challenge Ciani du but contre son camp.

1^ère : Nouvelle alerte avec un centre de Bakar mais Carrasso a anticipé et le gardien le plus surcoté de L1 selon ses pairs (qui sont des cons) peut relancer son équipe.

2^ème : Onzième perte de balle bordelaise depuis le début du match. Quelque part au Qatar, un type s’émascule avec un ciseau à bois. Il a mal, mais moins que quand il a acheté la L1 pour Al-Jazira.

12^ème : Sur un corner, Mollo et sa dégaine particulière (à la Lucky Luke) trouvent la tête de Traoré qui était bien monté. Du sourcil droit, Carrasso dévie la balle sur la barre.

15^ème : Planus, qui est fan de Caravane Palace, se fait subtiliser la balle par Niculae (insérez ici votre blague sur les roumains voleurs, vous en mourrez d’envie) qui sert Karaboué qui arrive lancé dans la surface. Et là, Ciani nous sort un sauvetage venu d’outre-tombe (comme les mémoires de Chateaubriand) et évite ainsi une nouvelle crucifixion pour Carrasso.

17^ème : Plasil réussit à faire le tour de Puygrenier (ce qui n’est pas donné à tout le monde) et obtient un corner. Obraniak s’en charge et comme tous ses coups de pied arrêtés récents, la balle ne dépasse pas le mètre en hauteur. Heureusement, Plasil dévie subtilement vers Sané qui, tout aussi subtil, dévie vers Gouffran qui glisse subtilement la balle au fond des filets de N’Dy Assembé. Découvrons ensemble la réaction de ce supporter parisien. Bordeaux mène 1-0 face à Nancy (Reagan) grâce au 10^ème but de la saison de Gouffran. J’espère que Wolverhampton va nous l’acheter, et cher.

23^ème : Faute de Ciani sur Traoré après un bon pressing de ce dernier. Planus vient contester et prend un jaune, bien vu le génie. Sur le coup-franc Carrasso est facile et il capte la balle.

30^ème : Sur une frappe du gauche, Obraniak envoie le ballon lui acheter des clopes au Luxembourg.

34^ème : Sur une longue transversale, Trémoulinas réussit un contrôle orienté qui mystifie Bakar qui n’avait jamais vu ça.  Il centre vers Plasil qui envoie une frappe trop molle vers le gardien lorrain qui se saisit du ballon après avoir remercié le Tchèque pour sa passe.

36^ème : Mollo prend le ballon dans la gueule et la main d’Obraniak sur l’épaule. Il se jette au sol tel le premier Valbuena venu en se tenant le visage. Compétence d’acteur +1 pour l’abruti et jaune pour Obraniak.

37^ème : Mollo tire lui-même le coup-franc qu’il a obtenu. Son ego lui dit de la taper direct, son cerveau ne contestant pas, étant dans un état végétatif depuis quelques années déjà. Carrasso est sur la trajectoire et la met en corner.

45^ème : Ciani est au sol, ma pinte est vide. Les soigneurs interviennent dans les deux cas.

Mi-temps, on mène 1-0 et Fernando me ramène une pinte pendant que nous devisons sur le niveau général de la Ligue 1. Non je déconne on raconte des histoires pas propres, comme un symbole des potes à Fernando qui sont présents.

La deuxième mi-temps où on est ridicule :

47^ème : A peine le temps de voir que ça a repris que Nancy a déjà obtenu son premier corner. La défense repousse mollement mais Karaboué récupère et prend le temps pour centrer vers Traoré que Trémoulinas regarde sauter et catapulter la balle au fond des filets. Quelques insultes me viennent à l’esprit mais la lassitude l’emporte, cette équipe ne mérite même pas mes plus belles insultes.

49^ème : Coup-franc obtenu par Maurice-Belay. Ciani s’élève dans la surface en chat-bitant Puygrenier (du verbe chat-biter, régulier) et marque. J’y crois presque sauf que l’arbitre n’est pas dupe. Chat-biter son adversaire est certes légal dans plusieurs pays mais marquer du coude ne l’est pas. Je ne daigne même pas insulter l’arbitre assistant.

Entre la 50^ème et la 65^ème : Puygrenier initie les attaquants bordelais au free-fight et obtient un jaune ainsi qu’une molaire de N’Guémo.

69^ème : Carrasso sort une parade de qualité face à Bakar. Putain de gardien surcoté. Ruffier fait la même on le demande en Equipe de France. Bande de pitres.

73^ème : Corner Nancéen que la défense repousse vers Sami qui tente la volée. Planus sort la Super 8 et filme la balle qui roule sous ses yeux jusqu’à Puygrenier qui, à 1m du but, envoie une frappe de neuneu qui finit par miracle au fond des filets. La même frappe 5m plus loin termine sa course en touche. Nancy a renversé la vapeur et mène désormais 2-1. Je songe sérieusement à finir ma pinte et à passer aux alcools forts. Je m’attends à ce que Gillot fasse des changements pour que l’équipe réagisse mais ce dernier ne vote pas Hollande : pour lui le changement c’est plus tard.

74^ème : Obraniak, formé à Metz, déteste Nancy (Holloway) et le montre en décochant une frappe lourde qui s’écrase sur la barre d’un N’Dy Assembé qui est resté figé devant le coup de canon du Polonais.

80^ème : Gillot fait péter les changements et en fait trois d’un coup : Saivet, Diabaté et Jussie entrent alors que Gouffran, N’Guémo et Planus sortent. J’ai un rictus de joie sur le coup en voyant le bide de Planus sortir, accompagné du reste de son corps. Quel Bel Homme le Francis. Mais moins que l’Editeur.

82^ème : Maurice-Belay prend un jaune pour contestation, je prends une bière en compensation.

87^ème : Obraniak centre, Jussie dévie de la tête, Diabaté pratique du air-football et laisse Saivet se démerder. Henri tente la tête plongeante alors que la balle est à 10cm du sol et envoie la balle à côté du but. Un rire nerveux s’échappe au Cock & Bull. Je craque psychologiquement.

89^ème : Les bordelais tentent le tout pour le tout et c’est Saivet qui centre en direction du géant Malien qui loupe sa tête qui est contrée par André Luiz du… bras ! L’arbitre assistant signale cette faute et l’arbitre nous offre ce penalty inespéré. Reste à le marquer. Gros moment de frayeur alors que je vois Diabaté prendre la balle pour tirer. Plasil, n’écoutant que son courage, va dire au Malien que non il ne peut pas tirer, c’est important là. Sur le banc, Gillot est blême jusqu’à ce que Trémoulinas place le ballon. Dès lors, comme tous les supporters bordelais, il se sent un peu mieux. Tout sauf Cheick. Benoît ne se pose pas de questions lui (un peu comme lorsqu’il fait face aux forces de l’ordre) et marque. Soulagement un peu partout et nul inespéré pour les Girondins tant ils ont été nuls en seconde période.

90+3 : Un point c’est tout, un point c’est toi. Et ben, c’est pas avec ça qu’on va passer une fin de saison palpitante. Il parait qu’on est mathématiquement maintenus, youhou c’est la fête !

A la fin du match, un doute m’étreint (mes trains ? mettre un ?) : et si cette équipe de guignols était capable de perdre la semaine prochaine à domicile contre les marseillais ? En attendant de se faire peur, place à l’analyse :

Les gars :

Carrasso (3/5) : Ils m’ont tiré au mauvais sort
par pitié
J’étais mauvaise cible
le ciel était si bleu
Ils ont levé les yeux
en invoquant leur dieu
Et celui qui s’est approché
seul
sans se hâter
tout comme eux
un petit peu a tiré à côté
à côté du dernier ressort
à la grâce des morts
à la grâce de dieu.

Ils m’ont tiré au mauvais sort
par les pieds
et m’ont jeté dans la charrette des morts
des morts tirés des rangs
des rangs de leur vivant
numéroté
leur vivant hostile à la mort
Et je suis là près d’eux
vivant encore un peu
tuant le temps de mon mal
tuant le temps de mon mieux.

Mariano (2/5) : Gagné par la fébrilité de l’équipe, la découverte de la Lorraine n’a pas été une réussite pour lui. On a tout de même peu vu Mollo et son ego surdimensionné.

Trémoulinas (4/5) : Perd un point pour son air-marquage sur le premier but de Nancy mais en gagne un en transformant son penalty. Hyperactif, Joël Sami a tenté de mettre du Xanax dans sa gourde, sans succès.

Planus (1/5) : A la ramasse face à Niculae qui n’est quand même pas l’attaquant du siècle, il a souffert tout l’aprèm. Sympa, Gillot a mis un terme à ses souffrances en le sortant à la 80^ème. Il paraitrait que comme pour les chevaux de course blessés, Francis aurait tenté de l’abattre. Mais c’est illégal.

Ciani (3/5) : Son pied gauche me fait toujours aussi peur mais quand la balle arrive dans sa zone je n’ai plus besoin de contracter mes sphincters. De mieux en mieux, à ce rythme il jouera bien la saison prochaine (on se console comme on peut).

Sané (4/5) : Présent dans l’impact face au milieu nancéen qui était pas venu la en touriste, il m’a presque plu à ce poste de numéro 6 aux côtés de Landry. A tenu la baraque en défense avec Ciani après la sortie de Marc.

N’Guémo (2/5) : Compte les jours jusqu’aux vacances qu’il aura amplement méritées.

Obraniak (3/5) : Ses coups de pied arrêtés sont affreux mais il amène le premier but. Lui aussi semble avoir besoin de vacances.

Maurice-Belay (3/5) : L’homme à abattre désormais puisqu’il est la cible des tacles adverses qui lui taquinent les chevilles. Ses prises de balles et ses slaloms sont toujours aussi précieux mais il faudra penser à travailler la finition et à améliorer la prise de décision dans les derniers mètres.

Plasil (1/5) : Replacé plus haut sur le terrain on ne l’aura vu qu’à 2 reprises : pour amener le corner du premier but et pour dire à Diabaté qu’il ne tirerait pas le penalty.

Gouffran (4/5) : Et de 10 ! Un but de renard des surfaces écrasé sur le bord de la route mais qui le confirme dans son rôle d’atout numéro 1 de l’attaque bordelaise. J’espère sincèrement l’arrivée d’un attaquant cet été.

Les entrants :

Jussie (non noté) : Je l’ai vu courir. En progrès.

Saivet (non noté) : Manque l’immanquable. Mais effectue le centre qui amène le penalty. Mitigé.

Diabaté (non noté) : Quel joueur ! Quelle entrée !

Les remarques à la con :

• Obraniak de près c’est M. Pokora.
• La CFA a fait match nul 0-0
• La tronche à Gillot quand Diabaté veut tirer le péno : priceless.
• Marseille la semaine prochaine, c’est pas le moment de déconner, depuis 78 qu’elle tient l’invincibilité.
• Quelqu’un a des nouvelles de Ben Khalfallah ? Si oui je n’en veux pas, merci.
• Etre supporter c’est déjà pas facile, alors quand t’es handicapé ça l’est encore plus. A Bordeaux il existe une association qui a pour but d’aider les personnes à mobilité réduite d’aller au stade. Prenez 5 minutes pour aller sur leur page facebook et leur apporter votre soutien. Oui, Claude a aussi un coeur.

Claude Pèze.

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