L’Académie en faillite note Pologne-Grèce (1-1)

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Même pas les moyens de se payer un timbre pour que sa missive arrive plus vite.

Un match d’ouverture, c’est rarement spectaculaire. Alors, quand on voit l’affiche, on s’assure d’avoir un stock d’ouzo, puis de raki suffisamment important pour tenir pendant deux heures. Pourtant, je suis pressé d’en découdre et de taper ces fumiers de plombiers qui nous volent nos emplois. Il est 17h30 quand j’allume ma télévision, je tombe sur une énième rediffusion d’Un Gars une Fille. Puis, soudain le générique de l’Euro et Vincent Coueffé en ouverture. Celui-ci annonce le programme de l’Euro sur M6, du spectacle avec Espagne-Italie et, bien sûr, Pologne-Grèce. Mais avant tout, la cérémonie d’ouverture commentée par Denis Balbir et Jean-Marc Ferreri. Je passerai cet épisode, c’était moche, glauque (à un moment donné, les figurants étaient censés représenter une fleur sur le terrain, ça ressemblait étrangement à un pénis) et chiant à mourir.  17h50, miracle, le pianiste a terminé son Chopin (du Chopin dans un stade de foot, mais putain depuis quand les fans de ballon rond sont mélomanes ?) et Balbir annonce une page de pub. On revient, les équipes entrent sur la pelouse, les hymnes et Balbir annoncent le début du match, mais surtout une page de pub. Retour à Varsovie et la composition des équipes. Pour la Grèce, on retrouve le vétéran Chalkias dans les cages. Devant lui une défense à quatre, avec Torosidis à droite, Papastathopoulous et Papadopoulos au centre et Holebas à gauche. Milieu à trois, Katsouranis, Karagounis (capitaine) et Maniatis. Enfin trois joueurs offensifs, Ninis sur l’aile droit, par ex.: les droits et libertés (« rights and liberties ») >droite, Gekas dans l’axe et Samaras, ce grand zguègue à gauche.

La composition polak, je me torche gentiment le derrière avec, par contre si vous la voulez, y a la Katin Académie.

Le match démarre enfin, dans une grosse ambiance rythmée par des « Polska, Polska ! ». Les Grecs ne sont pas nombreux dans le stade, mais sont tous habillés en soldat de la grande époque, celle d’Alexandre le Grand. Pendant vingt minutes, les Polonais vont monopoliser le ballon, imposant leur technique et leur vivacité. À la 17ème minute, la sanction tombe. Obraniak lance Piszczek (quel nom à la con au passage) qui centre pour Lewandowski, Chalkias se sent pousser des ailes et veut faire comme son idole, Damien Grégorini, il sort de ses cages et comme son idole se troue. Lewandowski place sa tête et ouvre le score.

Les Grecs quant à eux ont du mal à se trouver sur le terrain, se montrant même fébrile en défense. Une seule action à se mettre sous la dent, une tête de Gekas à la 12ème minute.

Par la suite, le rythme tombe. Obraniak se plaint d’un coup de coude, les Grecs mettent sportivement la balle en touche, annulant ainsi leur contre-attaque. Sur l’action suivante, Papadopoulos se blesse au contact d’un Polonais qui continue son action comme si de rien n’était, malgré les signes des joueurs Grecs. On a l’habitude de se faire enculer, mais bon…

Là on touche au scandale. 36ème minute, duel aérien entre Lewandowski et Papastathopoulos (nous l’appellerons Sokratis), le Polonais s’effondre, se disant victime d’un coup de coude. L’arbitre s’approche et dégaine un jaune pour le Grec, coupable d’avoir mis son bras sur l’épaule de l’attaquant de Dortmund. Putain d’assassin. Une minute après, Papadopoulos sort, victime d’une grosse entorse à la cheville, son Euro est terminé. Papadopoulos, Kyriakos, parce que celui qui sort c’est Avraam, entre à sa place. Dans le même temps, coup-franc pour les locaux, la défense se troue et Perquis se trouve seul à six mètres. Il frappe à côté, ce qui n’empêche pas Otto de renverser son ouzo de colère.

On approche de la mi-temps à grands pas, quand les Polonais partent en contre. Murawski se trouve dos aux buts, à une distance de 40 mètres de Chalkias, il tente alors un grand pont sur Sokratis, se tape dans le pied, puis tombe sur le défenseur. L’arbitre arrive en courant comme un dératé et sort un second carton jaune pour Sokratis. Personne ne comprend ce qui se passe, Otto casse son verre, mais le mal est fait : la charnière titulaire est out. Les Grecs commencent dès lors à s’énerver, mais réussissent quand même à placer un contre. Ninis déborde sur son côté droit et centre, Perquis tombe et touche le ballon de la main. Une main certes involontaire, mais le bras était décollé du corps. Holebas s’énerve contre ce coquin d’arbitre, qui lui colle un jaune.

C’est la mi-temps et les Grecs rentrent la tête dans les épaules dans leur vestiaire. Mais la clé du match est là, les Grecs sont un peuple fier, combatif, qui ne lâche rien. Santos, leur a lâché un discours que j’ai réussi à me procurer.

« Souvenez-vous », c’est l’ordre le plus simple qu’un Roi puisse donner. Souvenez-vous pourquoi nous avons foulé les terres ibériques, car il ne voulait pas d’hommages, de chants, de monuments ou de poèmes vantant leur bravoure. Son voeu était simple, « Souvenez-vous de nous », c’est ce qu’il m’a dit. C’était son espoir, dans ces temps sombres pour votre pays, si des jeunes regardent ce match, qu’ils puissent dire « Ainsi jouait mon équipe. Ainsi jouaient mes compatriotes. » J’ai longtemps médité les paroles énigmatiques du roi sur la victoire, le temps a montré qu’il avait vu juste. Car de citoyen grec à citoyen grec, la nouvelle s’est répandue, que le vaillant Otto et ses 23 joueurs, si loin de chez eux avaient donné leur vie pour toute la Grèce et les promesses que ce pays porte en lui. Et aujourd’hui, ici sur ce terrain polonais, nommé Varsovie, Smuda et ses joueurs vont quitter l’Euro ! Là-bas, de l’autre côté du couloir les Polonais sont blottis, le doute s’empare d’eux et leur étreint le coeur de ses doigts glacés. Ils savent maintenant, que 10 Grecs révoltés sont prêt à remonter sur le terrain et à défendre l’honneur de toute une patrie, se sachant suivi par le coeur et l’esprit de 11 millions de Grecs brimés. Les Polonais peuvent compter sur le soutien du public et de l’arbitrage, 13 contre 10 c’est bien pour la Grèce. Aujourd’hui, nous sommes la voix des petits contre les puissants, bien décidés à la porter plus haut qu’ils ne l’imaginent. Dites tous merci à Otto et à ses 23 héros. Pour la victoire ! »

Putain là, c’est du tribun. Dans la foulée, Santos fait sortir un Ninis complètement inutile pour faire rentrer le vaillant Salpingidis. Les Polonais gardent les mêmes et décident d’arrêter de jouer. Les Grecs en profitent, Torosidis centre vers Gekas, dont le dribble est contré par le gardien dont on ne doit pas écrire le nom, mais Salpingidis est là pour pousser le ballon au fond des filets et livrer. Le verbe délivrer existe, mais a le sens de « rendre libre ». »>délivrer le peuple Grec. Le match est relancé, Otto hurle dans son studio, c’est de la folie. Mes favoris se mettent alors en mode 2004 et abandonnent le ballon aux locaux, qui ne savent plus quoi en faire. Alors, les Grecs décident de placer quelques banderilles. Peu après l’heure de jeu, Samaras se retrouve seul devant le gardien d’Arsenal, mais il foire sa frappe. Ferreri qui n’arrêtait pas de dire « C’est un bon attaquant ce Samaras » devrait lire ses fiches et voir que s’il a marqué 15 buts lors des trois dernières saisons, c’est un miracle. 68ème minute, Santos fait sortir Gekas et balance Fortounis sur le terrain. Juste après, Salpingidis fait parler sa vitesse et se fait faucher par le gardien polonais. Penalty et carton rouge, Karagounis se présente alors face à Tyton, mais frappe comme une merde permettant au portier du PSV de détourner.

Cinq minutes plus tard, Samaras passe du dos à Holebas ou à Fortounis ou à quelqu’un d’autre, qui centre fort devant le but, Salpingis pousse le ballon dans les filets, mais le but est refusé, à raison, pour un hors-jeu.net au début de l’action. Les Grecs sont on fire, Samaras frappe, mais c’est au-dessus. Bordel, ça fait tellement de gâchis que les Polaks vont bien en planter un. Mais non, le match se termine dans la chaleur et la fatigue sur ce score de un partout. Un match nul amère pour la Grèce, car au vu de la seconde période, y avait bien mieux à faire.

 

Les notes : 

Kostas Chalkias 2/5 : Pas rassurant du tout. Il part à la pêche sur le but polonais et sort comme une daube sur les corners. Si je devais dire un mot, c’est « SIFAKIS ».

Vasilis Torosidis 3/5 : Il a eu du mal à entrer dans son match, n’apportant pas autant sur le plan offensif qu’à l’accoutumée. Après c’était beaucoup mieux.

Sokratis Papastathopoulos 3/5 : Sur son match il mérite 2, mais son expulsion dégueulasse me donne un peu de pitié à son égard.

Avraam Papadopoulos 3/5 : Sur son match il mérite 2, mais sa blessure dégueulasse me donne un peu de pitié à son égard. Remplacé par Kyriakos Papadopoulos.

José Holebas 3/5 : Il a eu du mal à entrer dans son match, n’apportant pas autant sur le plan offensif qu’à l’accoutumée. Après, c’était beaucoup mieux.

Kostas Katsouranis 4/5 : Un héros. Il a couru partout en première mi-temps, tentant de colmater les brèches à lui tout seul. Il a même frappé de loin. Quand Sokratis se fait jarter du terrain, il descend épauler le jeune Papadopoulos et sort un match de dingo. Merci Kostas.

Giorgos Karagounis 3/5 : Je sais, il a foiré ses coups-francs et son penalty, mais bordel qu’est-ce qu’il est chiant pour l’équipe adverse. L’arbitre siffle, il vient discuter. Un Polonais tombe, il vient mettre la pression. Un Polonais va un peu trop vite à son goût, il vient mettre sa semelle. Une activité de tous les instants au milieu à souligner.

Giannis Maniatis 3/5 : Le milieu de terrain le moins en vu, mais pas inutile non plus. Il a fait un gros travail de sape, allant récupérer pas mal de ballons dans les pieds des plombiers.

Sotiris Ninis 2/5 : Il a foiré son début de compétition en ratant un nombre incalculable de passes, dont des talonnades (il en a tenté trois et aucune n’est passée). Remplacé par Dimitris Salpingidis.

Theofanis Gekas 3/5 : Il a eu une occasion, mais l’a mise à côté. Ensuite, il prend part au but égalisateur. Remplacé par Kostas Fortounis.

Giorgos Samaras 4/5 : Je sais, il va pas vite, il cadre pas, il est pas beau, mais putain il se bat sur chaque ballon ! Là-dessus rien à lui reprocher, c’est un guerrier.

 

Les remplaçants :

Kyriakos Papadopoulos 4/5 : A 20 piges, il a rassuré la défense grecque, bien épaulé par le vétéran Katsouranis.

Dimitris Salpingidis 5/5 : Un héros ! Il marque, il provoque un pénalty, il court partout. Quand on aura de l’argent, on lui fera faire une médaille au Carrefour d’Athènes, promis.

Kostas Fortounis 3/5 : Trop bourré pour le voir jouer.

 

Voilà les amis, le premier match est passé et malgré un arbitre sous LSD, la Grèce est toujours debout.

Vive la Grèce,

Otto.

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