Manchester United – PSV Eindhoven (0-0) : La Raide et Vile Academy adore le jeudi soir

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Ami, entends-tu le souffle de Denis Balbir dans ton dos ?

Tu avais un maillot de Manchester. Le Sharp, le noir, le « kung-fu Cantona » comme tu l’appelais. Et tu aimais le rock n’roll. Deux raisons de plus de te regretter. 
A Moké.

 

– « Et sinon, place au Football ?
– Non.
– Non ?
Ben non, j’ai vu Manchester United – PSV. Et de football, il n’en a pas franchement été question. »
Nos Red Devils ont pourtant joué le coup à fond. A fond dans le putain de cliché, poussant la possession de balle au paroxysme de la stérilité. Une ou deux frappes de poussins de loin, une glissade de Schneiderlin qui aurait pu, si on ne passait pas notre temps à moquer les dieux du football, finir au fond sur corner. Et un frisson Martial qui forcera Zoet à la parade. Mais sinon rien. Rien si ce n’est ces confondantes, ces désespérantes, ces répétitivantes (c’est pour enfoncer le clou, niveau rime) sessions de « a toi, à moi, à toi, à moi ».
Mauvaise langue que je suis, je souligne évidemment, que le football mancunien peut aussi proposer du « a toi, à moi, à toi, à moi, à lui, a toi, à moi, à toi, à moi » ce qui ne déstabilise pas plus l’adversaire… Mais bon, je ne veux pas être accusé de cacher des choses aux lecteurs.
La deuxième période a entretenu l’illusion un court instant, d’une équipe vindicative, secouée par son coach à la pause, et prête à rouler sur la troupe de Cocu. La majuscule est importante. Une tête trop décroisée, puis une reprise aux 6 mètres qui filera sur le parking plus tard (les deux pour Lingard), Manchester s’offrira le luxe d’une dernière demi-heure fébrile laissant quelques occasions à Eindhoven. Après tout pourquoi pas, aborder la dernière journée en troisième position dans le groupe aurait sans doute été moins frustrant que d’y chuter dans 15 jours.
Non parce que parlons franchement, avec ce niveau de jeu indigent, c’est même pas la peine d’espérer oser penser que peut-être sur un malentendu on peut aller gagner à Wolfsburg. On va prendre et les Néerlandais taperont Moscou.
Vous me direz, moi, le jeudi soir, j’ai le château pour moi, madame à flamenco (qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est comme ceux qui préfèrent la Liga, on fait avec). Mais je suis pas forcément prêt à écouter Denis Balbir commenter les faits et gestes de mes Red Devils (sauf s’il finit par décéder d’ennui). Et puis qui sait, avec un peu de chance, on tirera Saint-Etienne et on en rigolera à la Divette. Et puis on éliminera Arsenal en quart avant de gicler en demi contre Villareal. Chouette parcours.

 

LES DIABLES

De Gea (4/5) : Le vigilant. Ne s’endort jamais, même avec une parade à sortir toutes les 27 minutes.

Rojo (2/5) : De plus en plus mal coiffé. Et si je trouve le temps de parler capillarité, c’est qu’il n’y a rien à dire sur son match générique.

Smalling (4/5) : Le phare dans les ténèbres.

Blind (3/5) : On ne peut pas nier son élégance naturelle et sa qualité de relance. L’un des rares à avoir contenté les enfers ce soir.

Darmian (2/5) : C’est mignon, ça coûte cher, mais on se demande encore à quoi ça sert.

Schneiderlin (1/5) : Sans doute son plus mauvais match depuis son arrivée chez nous. S’il a pu se montrer dangereux devant, il nous a offert un festival de passes foireuses au milieu de terrain, d’interventions hasardeuses et cerise sur le gâteau, le mec se mange un grand pont. On se reprend s’il vous plaît.

Schweinsteiger (3/5) : Plaque tournante. Vers nulle part, mais plaque tournante quand même. Il a touché 12 000 ballons, essayé de construire autant que possible, mais à un moment, si ça ne bouge pas, ça ne bouge pas.

Depay (1/5) : A croire qu’il a choisi le football parce qu’au basket, non content de ne pas savoir dribbler, il n’aurait même pas pu s’essayer au passage en force.

Lingard (2/5) : Rigolez, rigolez, mais courir aussi vite avec des duplo® à la place des pieds, ça force le respect.

Rooney (1/5) : A partir de là, je crois que bon, on a tout dit déjà.

Martial (3/5) : Il n’a pas marqué, môssieur Scholes trouve qu’il décroche trop… Faut bien qu’il touche le ballon. Toto reste notre seule caution frisson, le seul qui nous raccroche un peu au football plaisir.

Les suppôts de Satan : 

Fellaini pour Scheweinsteiger, 58e (NN) : J’en ai vue des entrées dégueulasses, mais celle-ci elle est directement dans le top 3. Pas un contrôle réussi, pas une passe vers l’avant, des balles perdues à gogo gadget. Incroyable.

Young pour Depay, 58e (NN) : Bof.

Mata pour Darmian, 83e (NN) : Oulalalala quel coaching, il sort un latéral pour un ailier. Oulalalala van Gaal.

 

La conclusion, elle est pour toi aussi. Musique Maestro.

 

Infernal kisses,

Luke Seafer

 

5 thoughts on “Manchester United – PSV Eindhoven (0-0) : La Raide et Vile Academy adore le jeudi soir

  1. Ah putain quel ennui ! Je ne peux qu’abonder dans ton sens, mon cher Luke.
    D’ailleurs, je sentirai poindre une certaine lassitude pour CE maniou, que ça m’étonnerait pas.
    Ton appréciation sur Fellaini est parfaite.
    Le vrai truc qui me gêne, dans le fond, c’est qu’on n’arrive pas à cerner où se situe vraiment le problème. Le coach ? Les joueurs ? La mentalité ? Les frites à la cantine ? Mystère.

  2. Ça aurait pu être pire, perdre en plus 2-0 et avoir des changements débiles de la part du coach…
    Mais t’as pas eu besoin de sortir Black Salami, c’est déjà ça…

  3. Si on se retrouve en Europa League, ça sera bouillant ! Ça serait beau, mais j’en ai quand même les fesses qui font bravo.

    Par contre, pas sûr que je le fasse pas au Théâtre des Rêves du coup… Mais chaque chose en son temps.

  4. C’est facile de critiquer comme ça devant son streaming et sur son clavier, je ne suis pas un entraineur avec le palmarès de Van Gaal, mais quand même c’est incroyable ce qu’il fait de l’équipe. Ok c’est solide défensivement, et encore De Gea doit sortir une ou deux belles parades par match sans lesquelles on encaisserait quand même régulièrement des buts, mais quel néant dans le jeu, aucune animation. Les joueurs semblent avoir perdu le plaisir, bridés par des consignes strictes.
    Parce que ce qu’on peut dire de ce non-match, c’est aussi valable pour la purge de samedi à Leicester où De Gea nous sauve le match en 2ème période, et même si je veux être rigoureux, de la victoire à l’arrache par un poil de cul à Watford il y a 10 jours. On se fait grave chier. Quand les milieux ont le ballon, ils n’ont aucune solution, non seulement on ne leur en propose pas (les ailiers montent à peine, Mata ne redescend pas, même Herrera est lymphatique cette saison) mais eux non plus n’en proposent pas et doivent soit faire des passes téléphonées (Leicester et le PSV se sont fait plaisir), soit des passes forcées et donc ratées (effectivement gros déchet de Schneiderlin contre le PSV, mais aussi Carrick s’y met et Schweini aussi), soit des passes latérales et en retrait inoffensives…
    Offensivement, à part Martial qui réussit tout ce qu’il tente sauf devant le but et qui apporte le seul danger qu’on provoque, c’est le vide. Rooney ne sert plus à rien, Herrera a perdu le mojo de la saison dernière, Mata a de bonnes stats mais est décevant, Depay est la réincarnation de Nani, Lingard dépense beaucoup d’énergie mais semble limité, Januzaj cire le banc (il est à Dortmund ? et alors ça change quoi ?).
    Ok on n’a pas le plus bel effectif d’Angleterre, mais il y a quand même des joueurs de ballon et de quoi faire du jeu, c’est incompréhensible ce qui se passe, sans De Gea et quand même un fort réalisme (17% de conversion des occasions je crois), on serait à la ramasse complet, pas mieux que sous Moyes. On ne peut pas se contenter de convertir les maigres occasions qu’on se procure.
    Et pendant ce temps là, en Allemagne, Chicharito c’est 12 buts en 17 matchs (snif snif), oui je sais c’est facile ce genre de raccourci, s’il était resté il ne marquerait pas forcément plus si on se procurait aussi peu d’occasions qu’on le fait.

  5. Bah je suis tout d’accord avec André. J’avais envie de faire un gros paragraphe mais tout est déjà dit.

    La philosophie de Ferguson, avec son jeu rapide et direct, basé sur la vélocité des ailiers, est totalement annihilée par cette obsession de la possession.

    Et quand vos deux meilleurs joueurs sur la demie saison sont un défenseur central et le gardien, bah merde, faut peut-être remettre des choses en question.

    J’avais été bluffé par le jeu proposé lors de la gifle infligée à Everton, et depuis, plus rien. Si l’équipe s’était bougée un (tout petit) peu plus contre City, le PSV puis Leicester, elle serait à l’heure actuelle tout en haut du classement, aussi bien en PL qu’en Champions’.

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