Manuel de savoir parler foot : Le Sprint Final

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Briller en société sans anxiété grâce à Barnabé.

Manuel de savoir-parler foot

Une initiation au footballistiquement correct

de Barnabé la Plume

 

Afin de vous permettre de briller en société lorsqu’il s’agit de parler foot, Barnabé la Plume vous offre gratuitement (*) un petit Manuel d’initiation aux expressions toutes faites du foot. Aujourd’hui, décortiquons l’expression suivante :

 

 

 

CHAPITRE 8 :

« Le sprint final »

 

 

Définition : Le sprint final ressemble à s’y m’éprendre à la lutte du même nom, mais en nettement plus riche. Il est appelé ainsi pour qu’on le distingue du sprint initial qui n’a rien à voir et du sprint du milieu qui ne se pratique que dans le championnat chinois.

Durée : Le sprint final commence vers la fin du championnat, généralement le premier mercredi précédant un jeudi aux environs de 16h42. N’ayez crainte d’en rater le début, Quedalle + annoncera le lancement du sprint final dès la 9e journée du championnat tout en se demandant si le championnat est-ce qu’il serait-y relancé des fois.

Caractéristiques : Le sprint final marque l’abolition des lois physiques de l’univers. Là où en temps normal une victoire rapportait 3 points, pendant le sprint final, elle peut rapporter jusqu`à 47 points en tenant compte de l’inflation. De plus, il s’agit d’une succession de matchs en ligne droite mais sinusoïdale puisque chaque match est un « tournant ».

 

Exercice pratique 1 :

Sur cette illustration du sprint final de l’Olympique de Marseille, déterminez le point de départ et le classement final de l’OM en vous aidant d’un compas, d’une boussole et d’une carotte. Il est rappelé aux étudiants qu’il est interdit de râper la carotte.

 

Autres caractéristiques : Les matchs se jouent de plus en plus vite et selon les dires des plus grands experts tels que Luciano Moggi ou Bernard Tapie « ah mais les matchs valent beaucoup plus cher, c’est clair !

Autres caractéristiques qui ne sont pas les mêmes : Le sprint final se caractérise par un embrasement généralisé de l’atmosphère et une excitation à faire pâlir d’envie certains ex-éléphants. La tension est à son comble, les clichés fleurissent et la moustache de Frédéric Thiriez se dresse comme un seul homme.

 

Exemple 1 :

-Et tout de suite nous rejoignons notre envoyé spécial à Paris, au cœur de ce sprint final, bonjour, Kevin de Komun Cimbole…

-Hé ouais bonjour, je suis en direct du Parc des Princes en ce samedi ensoleillé et c’est tout à fait extraordinaire, on sent que c’est le sprint final et le public chante à l’unisson « ici c’est Paris… »

-Holàlàlà, Kevin c’est super, ici aussi c’est Paris. Et maintenant notre envoyé spécial à Auxerre, Jean-Kevin de la Descente…

-Bonjour, je peux vous dire qu’ici à Auxerre c’est samedi.

-Merci, Jean Kevin. Tout de suite nous rejoignons Kevin Duchti en direct de Lille…

-Et oui en direct de Lille où holàlà on sent particulièrement une atmosphère particulière qu’elle est différente alors qu’on est au cœur de ce sprint final et puis de la tension et même le public le sent que c’est spécial et je peux vous dire qu’on va se régaler parce qu’on voit des choses mais alors très très intéressantes, comme par exemple ce monsieur au milieu du virage et qui a une barbe.

-Merci Kevin pour cet éclairage, on revient avec vous dès qu’il se passe à nouveau quelque chose d’intéressant, notamment avec ce monsieur qui a une barbe, ce qui est peut-être un signe. Avec nous en studio, Pierre Ménès, votre analyse ?

-J’ai envie d’une banane.

 

Figure 12b

Le sprint final d’Arsenal vu par Patrice Evra, Musée du capitanat.

 

Origine du sprint final français : Pour bien comprendre le sprint final de la Ligue 1 Agrumes Frais 600 millions le lot de trois pamplemousses avec 4e pamplemousse gratuit, il faut remonter le temps à la recherche de ses origines perdues. C’est le célèbre meneur de jeu du FC Nazareth-Amer, Jésus Christ, qui est unanimement considéré par les historiens comme le premier spécialiste du sprint final. On raconte en effet qu’il était capable de renverser les situations les plus compromises : quand on croyait qu’il ne restait plus d’espoir, il trouvait quand même le moyen d’être dans les clous et opérait une résurrection improbable pour remonter in extremis au ciel (c’est ainsi que l’on appelait le classement à l’époque). Mais c’est bien plus tard que le sprint final tel qu’on le connaît fut inventé.

Nous sommes en 470 ap. J.-C. L’Empire romain est en déliquescence. L’élite se vautre dans la débauche d’un diocèse à l’autre. Les caisses sont vides. Le peuple est affamé. La SNCF est en grève. Les jeux de cirque ne suffisent plus pour calmer ce peuple qui gronde comme… comme n’importe quel truc qui gronde. Se sentant en fin de règne, l’empereur Nicolius Sarkozius réunit ses plus brillants conseillers pour trouver une solution.

-Bon les gars, il me faut une idée, qu’est-ce qu’on fait ?

-On organise une ratonnade ?

-Naaan Claudius Guéantius, on peut pas…on n’a pas encore le problème des arabes, ça viendra plus tard.

-On n’a qu’à dire que tout le monde va avoir plus de viande, plus de blé et plus de tout s’ils promettent de se calmer et de nous laisser diriger…

-Ah mais c’est parfait ça, bravo Henrius Guai-anus ! On n’a qu’à organiser une course genre un sprint, on vend les droits à Canal ou chais pas qui, on package un marketing genre « courir plus pour gagner plus ». On donne au vainqueur des chevaux de race, des femmes de classe, bref de la viande en masse et le tour est joué.

-Oui mais n’oubliez pas qu’il faut consommer au moins 5 fruits et légumes par jour les enfants ! lance soudain Janus-Pierrus Kofficius qui passait par là.

-Ah merde, il a raison. Bon mettons que le vainqueur gagne des oranges.

Le sprint final de la Ligue 1 Orange était né et avec lui son lot de futurs vainqueurs. Car pour bien sprinter, il faut avoir du jus et pour avoir du jus, il faut être pressé.

 

Comment déterminer le vainqueur du sprint final à l’avance ? C’est extrêmement difficile. Nous avons interrogé l’un des plus grands experts mondiaux en la matière, un statisticien hors pair.

« Je ne dis pas que j’ai raison, mais vous ne pouvez pas dire non plus que je me trompe…mais cette victoire à 3 points, c’est une belle connerie, moi je vous le dis, faut avoir fait échec et mat-spé maintenant pour calculer un classement bon sang, surtout à l’avance ! Heureusement, mon bracelet électronique fait calculatrice en même temps. »

 

Le sprint final chez nos voisins belges : Dans la banlieue nord de Lille, c’est-à-dire en Belgiquie, la culture du sprint final est tout à fait différente et nettement plus complexe, notamment par son mode de désignation du vainqueur. Au départ de la Ligue Jupiler, 16 équipes se rencontrent toutes entre elles la jupe à l’air et l’air hilare. A l’issue de cette série de rencontres champêtres de Genk à Gand, on regarde le nombre de points accumulés par chaque équipe. Après avoir bien regardé, on décide finalement de tirer au sort un certain nombre de groupes. On regroupe les trois premiers dans 3 groupes de 1. Tous les autres sont répartis en 12 poules de 16 équipes par ordre décroissant de l’âge de la belle-sœur du capitaine, mais en partant du bas, évidemment, sinon c’est le bordel. Les matches des trois premières poules sont alors joués à taux d’alcoolémie égal, tandis que les autres matchs des 12 poules de 16 se déroulent en plaçant le sujet avant l’épithète. Epithète que non.
A l’issue de ces rencontres, les équipes qualifiées sont placées sur une même ligne de départ, les uns côté pile, les autres côté face. Et top ! c’est parti. Au bout d’une course haletante, c’est la fin du sprint final belge. Les trois premiers arrivés gagnent le droit de désigner le prochain gouvernement belge.

 

Conclusion : On voit bien à la lumière de l’exemple belge l’importance de réussir son sprint final. Il convient de conclure en paraphrasant Jean-Claude Van Damme : le sprint final correspond au mouvement perpétuel à la portée de l’homme. Et inversement.

 

Lectures obligatoires :

« Sprint final : et soudain, tous les matchs valent beaucoup plus cher », Luciano Moggi & Bernard Tapie, éditions Mort à Crédit.

«Sprint final : pour aller plus haut, j’ai ce qu’il vous faut», ouvrage collectif sous la direction de Lance Armstrong, éditions Poche de Sang.

 

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* Les Cahiers du football proposaient en leur temps et proposent

à nouveau « A partir de là, le parler foot haut en couleurs » (voir ici)

mais c’est payant…

9 thoughts on “Manuel de savoir parler foot : Le Sprint Final

  1. « Heureusement, mon bracelet électronique fait calculatrice en même temps. »

    Je m’esclaffe !!!

  2. C’était déjà poilant, mais le paragraphe sur la Belgique m’a tué. Vraiment bravo.

  3. Mais dis moi, c’est de plus en plus idiot ce que tu écris.
    Bon, en même temps, je sais pas ce qui est pire. Écrire des trucs idiots, ou trouver ces-dits trucs très drôles…

    Bon, faut que j’y aille, j’ai mon râteau garé en double file, je passais juste te dire « choucroute ».

    Donc choucroute.

    Continue, c’est bien.

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