Montpellier – Arsenal (1-2) : La Paillade académie ivre ses notes.

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Marcelin, lui, a aimé.

Le Philistin regarda et, quand il aperçut David, il le méprisa: c’était un gamin, au teint clair et à la jolie figure/Le Philistin dit à David: «Suis-je un chien pour que tu viennes à moi armé de bâtons»?

1 Samuel, 17.

Entendre cette musique débarouler dans les enceintes du stade, ces cœurs de pucelles hurler « chaaaaaampions », entendre tout ça dans cette Mosson, eh bin mes aïeux…. Voir UEFA champion’s league entre les panneaux publicitaires le long de la pelouse, sentir cette atmosphère, ce parfum de rencontres inoubliables, se savoir à un niveau largement au-dessus que celui du championnat, pute borgne quelle émotion !

Et puis c’était le goût de l’inédit, de l’historique qu’on sentait fondre sur nos langues de sudistes dépravés. C’était la joie d’une reconnaissance,la torpeur du mérité qu’on léchait sur nos lèvres assoiffées d’ivrognes. Certes, le début de saison ôtait quelque peu de saveur à cette rencontre, mais ils nous fallait nous extirper de cette décevante seizième place pour ne pas être ridicules quand l’heure de la C1 allait sonner. Notre président bien-aimé avait sorti la cravate, cadeau gargantuesque de l’ami Georges, car l’occasion était trop belle pour ne pas venir endimanché.

Marcelin aussi avait sorti le costard, comme pour un baptême somptueux, du Hu Bogoss de première bourre, du sur mesure de chez le Père Mistiez, ouais ma couillasse, on a fait péter le cochon pour sortir le billet de sous le matelas. Fallait bien marquer le coup, une première, par définition, ça se vit pas « tot les jors que Diou fat », comme aurait dit le père de Marcelin, marmonnant son patois majestueux dans son dentier à moitié espouti.

Sur la pelouse aussi, il fallait marquer le territoire, pisser autour du gazon et rappeler qu’ici c’est… Vous vous souvenez de la chanson bien sûr. Il fallait qu’elle bourdonne aux esgourdes des boucaniers de service, qu’elle trotte dans un coin de leur tête telle un poney de l’esplanade, qu’elle monte jusqu’aux tribunes où Papi Mougeot avait pris place, privé de gueulante dans le carré vert. Et elle a retenti, pleine et entière, quand le petit Younes palucha la boule dans les filets du gardien au nom tout droit sorti du Parrain, quand ce diable porta ses couilles jusqu’au firmament en plantant la Panenka sublime. S’il ne la mettait pas à ce moment-là, il ne la mettait jamais, parole de bonhomme qui fait le mec. Alors la Paillade s’embrasa et le chant retentit aux quatre coins du clapas et même ailleurs, il bourdonna aux oreilles des boucaniers et il monta jusqu’aux esgourdes d’Arsène.

Et puis la concentration baissa d’un cran puis de dix, et Montpellier redevint une équipe banale de Ligue 1, et comme elle avait en face une équipe banale de Premier League, elle prit deux pions en deux minutes. Comme ça, sans préavis, les petits étaient assommés et se retrouvaient le bec dans l’eau. Avant de réagir en deuxième période, et, comme s’ils avaient pris une dose de chevaline, il faillirent déclencher une tuerie. Mais ni la chance, ni l’arbitrage ne furent de leur côté, et jamais ils ne parvinrent à faire ce que David fit à Goliath.

Malgré tout, mes amis, Marcelin est fier de son équipe, qui n’a pas à repartir en se disant qu’elle ne pouvait rien faire tant le niveau était élevé. Non, les petits étaient au niveau hier au soir, mais comme on dit vers chez nous : « Es lou vaïsse que entra la tata ». En d’autres termes, c’est le métier qui rentre par tous les trous.

 

Titulaires :

Jourdren (3/5) : Finalement, il ne livre pas une prestation catastrophique. Ne pouvant pas vraiment faire quelque chose sur les buts, à part peut-être anticiper un peu plus sur le premier, le reste du temps il s’est paluché la nouille en taillant le bout de gras avec ses potos, les poteaux.

Bedimo (2/5) : Ce n’est pas un match merdique pour l’ami Henri, qui a fait des chevauchées presque efficaces sur son couloir. Mais quand on part au cèpes et qu’on laisse tranquillement centrer sur le deuxième but, on ferme sa gueule, on prend son 2 et on dégage.

Yanga-Mbiwa (4/5) : Monstrueux par moments, il s’est même permis de monter pour parfois apporter le danger. Une fin de match de classe internationale. Attention aux semelles, car si l’arbitre avait été arbitre, Mapou serait allé faire un coucou à Loulou en tribune.

Hilton (3/5) : Bizarrement, les centraux ne sont pas tellement fautif sur les buts, et si Vitorino a parfois lâché le marquage ou marqué trop mollement son vis-à-vis, il a réalisé des interventions solides et a tenu la baraque.

Bocaly (2/5) : Un match pas dégueulasse de Gary et une énergie notable sur ses montées. Mais il se laisse berner par Olive sur le premier but et ouvre le champ des possibles pour le Polak planqué (comprenez immigré en Allemagne). Et puis, si on pouvait lui greffer un pied, ce serait pas du luxe. Même carré on prend hein.

Saihi (2/5) : Il est passé complètement à côté de son début de match pour se réveiller et enfin faire le boulot. Euh Jamel ? Ouais, c’est un peu con parce qu’en fait on en a déjà pris deux là.

Estrada (4/5) : Le retour du Chilien qui nique ta mère direct sans passer par la case maison de passe. Le mineur qui va au charbon pour nettoyer le terrain, qui balance quelques coups de pioches de derrière les fagots pour sortir une petite pépite à envoyer devant. Non vraiment, Marcelin lui tire un grand coup de pied dans le casque.

Cabella (5/5) : S’il avait mis sa petite pichenette comme en Espoirs, c’était le ballon d’or assuré. Des dribbles dévastateurs, mettant constamment les Gunners en besoin immédiat de mouchoirs, il créait le danger à chacune de ses touches de balles. Un magicien. Et comme tout génie, il croque le ballon et tente une frappe invraisemblable alors qu’il pouvait transmettre. Mais bon, on lui pardonne hein, surtout que sa soi-disante simulation de fin de match était bien une faute, non-sifflée faut-il vraiment le rappeler.

Belhanda (5/5) : Mérite le 5 rien qu’avec son action provoquant le pénalty et sa Panenka. Ensuite, il a un peu baissé de régime mais a quand même réussi à garder un niveau de performance très appréciable. Et comme un symbole de pitchot du clapas qui aime le vin, il a vendangé en offrant un pastis au gardien-mafieux.

Mounier (4/5) : Peut-être son match le plus abouti depuis qu’il est arrivé. Remuant, provoquant et par moments dangereux, il a mis au supplice le sosie maigre de William Accambray en fin de match. Aurait mérité mieux au vu de l’énergie dépensée.

Camara (2/5) : Soyons indulgents avec la limace grabataire. Seule en pointe et avec la tâche énorme de faire aussi bien voire mieux que la trottinette des Andes, parfois avec succès, elle a en plus été servie de manière dégueulasse.

 

Sont entrés en jeu :

Aït-Fana : a tenté de remuer son popotin mieux que tout le monde. En vain.

Stambouli : N’a presque pas eu le temps de faire sécher son brushing.

Herrera : Hors-jeu.

 

Bonus « Abou Diaby est un chameau » :

Non, sérieusement, il ressemble pas à cette animal majestueux, qui guide les bédouins dans le désert ?

 

Le bisou vigneron,

Marcelin.

5 thoughts on “Montpellier – Arsenal (1-2) : La Paillade académie ivre ses notes.

  1. Par curiosité, je suis le seul à avoir entendu l’hymne partir completement en couille sur la sono de montpell’?

    Et je suis aussi le seul à trouver completement naze, ces joueurs qui sont à 5 metres du but adverse, en 1v1 face au gardien et qui bourrine sur lui ou à côté du cadre?

  2. Tu n’es pas le seul. Si tu avais saisi le sens du mot  » débarouler », tu l’aurais su. T’as curiosité est grande, mais ton savoir est moindre.
    Certes, les vendanges a 5 m, les tirs sur le gardien sont dommageables. Mais de là à dire que ces joueurs là, courageux, qui faisaient leur entrée dans une compétition haut niveau et mal en point en championnat, parvenant à faire fi de la pression sur leurs épaules, sont nazes, non. Le match n’était pas parfait, mais au vu du contexte, il était correct.
    Une autre petite bête à chercher ou ça va aller?

  3. Désolé de donner l’impression de chercher la ptite bête, mais comme j’ai pas regardé le match entier je m’étonnais un peu du 5/5 de cabella et de belhanda. Maintenant, comme j’allais me coucher, j’avais mal lu l’appréciation à côté du joueur donc mea culpa.

    Après, je trouve qu’on fait passer beaucoup de choses sur le compte de la pression et comme un bon footix, je comprends pas que des mecs qui passent leurs journée à s’entrainer au foot et qui sont payer grassement pour s’entrainer à viser un cadre relativement large, ne sont pas capable de mieux frapper en match. Quand tu regardes les handballeurs, les basketteurs, les transformations au rugby et quand tu les compares aux footeux, ya quand même pas photo en terme de précision de tir.

    Bref parenthèse fermée, personnellement je m’attendais pas à une performance de ce niveau de montpellier pour un premier match de LDC face à arsenal (surtout avec leur début de championnat). Vous avez été très loin d’être ridicule

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