OL – LOSC (3-0) : La Gones Académie livre ses notes

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Au Nord, c’était les corons qui prenaient 3 buts dans le fond.

Avant match

 

Rien de spécial à signaler depuis la semaine dernière. Les blessés sont toujours relativement rares (soutien Gueida, on ne t’oublie pas, chef), l’infirmerie n’intègre pas de nouveau membre… pour un lyonnais, cette simple constatation vaut déjà beaucoup. On pourra donc se délecter tranquillement des photos des entraînements de la semaine, contempler Gourcuff faire des têtes dans un bac à sable et autres petits plaisirs simples. Car oui, on peut encore le répéter, mais en cette semaine européenne, on est encore restés tranquillement à la maison, à regarder les autres jouer. Après l’élimination, encore sous le choc du caramel de Ferri qui s’écrase sur le poteau à la 84e minute, j’avais exprimé (en tout cas si je l’avais pas fait ici, j’avais bien radoté auprès de mes potes) ma perplexité face à l’absence d’aventure européenne, arguant notamment qu’elle aurait constitué une motivation supplémentaire pour l’effectif. Pour l’instant, j’avais donc pas mal tort. Ce n’est pas que de voir les autres équipes françaises défendre leur honneur en semaine m’apporte la même excitation que quand les Gones-trotters arpentaient l’Europe, même si le match du PSG était quand même, avouons-le, pas dégueulasse. Non, la saveur toute particulière de cette saison continentale, c’est le dimanche après-midi qu’on la sent glisser le long de nos papilles satisfaites, quand dans la tiédeur d’un stade imprenable depuis que Jimmy Briand l’avait réduit brutalement au silence, Saint-Etienne balbutie des excuses que l’on nous n’a que trop reproché d’utiliser l’année dernière. Ca semblait pourtant évident qu’un jour, les Stéphanois se verraient confrontés à ces calendriers serrés, et qu’eux aussi auraient les jambes lourdes et l’hypocrisie légère. C’était cousu d’un fil blanc comme auraient dû le rester les notes des journalistes venus chercher dans le Forez des piques contre le voisin lyonnais : pourquoi se moquer d’excuses qu’il faudrait forcément utiliser. Et pourtant. Dans un pénible après-midi d’octobre où les Verts perdent à domicile contre Toulouse, pensant que la France ne les regarde pas, ils osent tout. La fatigue du match européen, celle-là même qu’on ne voulait plus entendre dans la bouche de ces chialeurs de lyonnais. L’arbitrage acquis à la cause du visiteur, désavoué dans la bouche d’un Fabien Lemoine qui reproche la partialité de celui qui aurait pu facilement l’expulser pour un geste idiot 20 minutes avant. D’habitude, je suis plutôt du genre à garder les yeux sur mon équipe, et à laisser les autres faire ce qu’ils veulent. Mais ce dimanche, je ne pouvais pas rester de marbre face à de tels appels du pied. Heureusement pour les Verts, c’est bien nous qui gardons le titre de chialeuses de la région, grâce à un travail répété et régulier la saison dernière. Mais les challengers sont là.

Revigoré par ce spectacle de l’après-midi, je m’en allais donc chez mon collègue académicien pour voir l’OL jouer. Le verbe n’est pas choisi au hasard : les lecteurs très assidus (s’ils existent) de cette académie auront compris que ce que j’attends de mon équipe, ce n’est pas des victoires crasseuses 1-0 ou autres performances nauséabondes, c’est du jeu, du beau, qu’on est content de dépeindre à la machine à café le lundi matin. Evidemment, quand c’est le LOSC qui vient à Gerland, en tant qu’ancien étudiant Lillois, je ne serais pas contre une victoire tant symbolique que comptable. Mais le plus important quand même, c’est de se faire plaisir. De toute façon, maintenant qu’on passe notre première saison sans Europe, le plus dur est fait, maintenant on peut se permettre de ne plus viser le résultat pragmatique. C’est un peu comme en politique : vu que le peuple est déçu, maintenant, on peut faire passer toutes les mesures un peu impopulaires qu’on n’aurait pas eu les couilles de voter avant (la Gones Académie reste parfaitement neutre en politique, ndlr).

Compo

 

 

LOSC

 

 

Match

 

Quand j’arrive un peu en retard chez mon co-académicien, autour de la 5-10e minute de jeu, les lyonnais sont plus proches de leur but qu’autre chose, et ce n’est pas la confiance qui m’étouffe pendant 2-3 minutes. Ce sont à peu près les seules où je tremblerai vraiment. Non pas que l’OL domine sans aucun partage son adversaire, comme par exemple contre Lorient. Mais le jeu dont on parlait un peu plus haut dans l’académie, lui, il est là. Et c’est dans les petits détails qu’on le voit, les récupérations propres, le pressing haut, les gestes techniques réalisés comme si on était sur FIFA, notamment par Gourcuff, artiste sur gazon. Ce genre de petites choses toutes simples font qu’on passe une bonne mi-temps, comme par exemple le fait de croire pendant une seconde que Bedimo va marquer, même si le défenseur n’a pas, on le sait, l’expérience devant le but nécessaire pour conclure une action pas simple. Lacazette, lui, n’en manquera pas après avoir disputé un duel à l’épaule viril et correct avec Franck Beria. L’attaquant lyonnais déclare après le match que c’est Bernie Lacombe qui lui a indiqué qu’Enyeama avait tendance à plonger à droite, et cette petite discussion amicale guidera donc le ballon vers la gauche pour le 1-0. René Girard, lui, se fait envoyer en tribunes pour avoir protesté avec la vigueur qu’on lui connaît, pensant à tort que le 10 rhodanien était hors-jeu. Aussitôt dit, aussitôt fait : c’est bien dans une position illicite que le Kid de Mermoz inscrit son deuxième but, de la tête, sur coup franc. A la passe, c’est évidemment Yoann Gourcuff, et celui qui avait provoqué ce coup de pied arrêté qui avait offert à Basa une dernière danse avant l’ombre et l’indifférence du vestiaire à la mi-temps.

basa
Le match de Marko Basa.

Après la stupeur, les tremblements. En voyant l’OL mener tranquillement en première période, on se dit que l’entrée d’Origi pour les Nordistes ne peut qu’augurer de funestes moments, avec toute la méfiance que l’OL nous a mis dans la tête, à grands coups de points perdus en fin de match. Pourtant, les lillois ne poussent pas outre mesure, et la défense lyonnais gère assez tranquillement le faible danger qui se présente à elle. L’équipe parvient même à continuer à inquiéter les Dogues, et ce même si certains sur le terrain, comme Gonalons, commencent à être sérieusement cramés. Du coup, Fekir sort, et laisse sa place à Njie. Il y a encore un mois, ça aurait pu être une très mauvaise nouvelle, mais après le mois de septembre de la fusée camerounaise, on se dit que ça peut aller vite et bien. Bingo : sur un ballon de contre-attaque, et alors qu’il aurait tiré au but sans lever la tête il y a quelques semaines, il sert Lacazette intelligemment. Ce dernier prend bien le temps d’humilier Enyeama et Basa avant de marquer son triplé. Ce dernier but est à l’image de ce qu’on ressent au coup de sifflet final : un manque de politesse tellement évident qu’on se sent un peu mal pour les invités.

 

Gones

 

Lopes (3/5) : Encore une fois, peu de choses à faire, mais bien faites. Au final, ça n’aurait sûrement pas changé grand-chose si le centre de Sidibé avait fini au fond des filets, mais l’empêcher avec classe, c’est encore mieux.

Jallet (3/5) : Pas directement décisif, certes, mais c’est bien tout ce qu’on peut lui reprocher. Il continue à attirer le ballon avec une régularité un peu flippante. Jalletmant.

Bisevac – Umtiti (2/5) : Quand on leur demandera comment s’est passé leur week-end à la machine à café, ils n’auront pas à se plaindre. Encore un de ces dimanches à rien foutre, comme tout le monde.

Bedimo (3/5) : La note n’est pas meilleure parce que le roi Henri n’a pas eu tant de choses à faire que ça, et n’a pas encore retrouvé le lustre d’antan. Mais on sent qu’il est sur le très bon chemin, et que d’ici à la fin du mois, on l’aura retrouvé. Le duel contre Dja Djedje le 26 s’annonce splendide.

Gonalons (3/5) : Un peu plus d’une heure passée avec un mec de la BAC sur le dos. Même les arabes qui prennent 30 contrôles d’identité aléatoires par semaine en avaient moins marre que lui. Du coup, il a demandé le changement pendant 30 minutes, mais Hubert était tellement peu habitué qu’il n’en était même pas capable. Comment j’change Gonalons, je ne sais plus, j’ai tout oublié, quand Max est fatigué.

Ferri (4/5) : Il commençait doucement à se faire défoncer pour son manque d’implication, notamment défensive. Bon bah voilà, du coup, on peut arrêter.

Tolisso (3/5) : Je vous raconte pas le bordel que ça va être quand tous les milieux de terrain seront revenus. Surtout si Gourcuff veut effectivement descendre d’un cran et jouer en 8 pour toucher plus de ballons. Si j’étais le pharmacien du quartier de l’entraîneur, je commencerais à faire des stocks de Doliprane.

Gourcuff (4/5) : J’ai envie de pleurer. Ce garçon sent le putain de football, c’est vraiment un énorme gâchis. Quand je pense à tous les matches de lui qui n’existeront jamais… Quand il a 3 lillois au marquage, tombe à moitié, et se relève en une demi-seconde pour enchaîner une roulette et sortir tranquillement, on comprend. Et puis surtout, on admire.

Fekir (2/5) : « Il va pas très vite quand même », me confiait un ami qui regarde assez peu les Gones, et était particulièrement attentif aux performances des hypes. A vrai dire, il a parfaitement raison, et c’est bien là le pire. Quand Nabil dribble à deux à l’heure, on a tous bien le temps de voir à quel point c’est humiliant pour l’adversaire. Par contre, -3 points pour la coiffure dégueulasse. C’est fini les boys band, et il y avait une raison. Celle là.

Lacazette (5/5) : « TIRE. MAIS NON. Oh. Ohla. Ohoho, TIRE ! HAHAHA, MAIS OUI ALEX »

 

Gérard Côlon

2 thoughts on “OL – LOSC (3-0) : La Gones Académie livre ses notes

  1. Le 2e but de Lacazette, pour moi y’a pas vraiment hors-jeu. Il est sur la même ligne que son défenseur et a tout juste un bras et une demi-épaule qui dépassent. Je trouve que ça tombe complètement dans les cas litigieux où il me semble que la directive est de donner priorité à l’attaque.
    Sinon gros match dans l’ensemble quand même. J’ai bien aimé ton intro sur les excuses Europe et compagnie, je pense que tout ça est très vrai. Parrait aussi que les lillois ont l’infirmerie pleine, je dois dire que ça fait plaisir que ce soit un peu les autres qui bouffent du mercurochrome, nous on a déjà donné.
    Et je partage pleinement ton analyse sur Gourcuff. Bon il est encore assez jeune, si il se blesse pas trop (lol) il pourrait avoir une belle fin de carrière.

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