Quart de finale de Coupe de France, la vraie, ce mercredi soir opposant le Paris-Saint-Germain et l’Olympique Lyonnais. La rédaction d’Al-Jazira Sports aurait aimé que Canal nomme ce match le « Francisco », hélas, les droits vont à France TV qui préfère appeler cette rencontre plus sobrement « le Derby de la bataille de France », une trouvaille de Lionel Chamoulaud.

Dans les tribunes, il est possible d’apercevoir Vikash Dhorasoo, vantant les mérites de sa découverte incroyable depuis sa loge Winamax: taper sur Christian Jeanpierre et son « corner intéressant ». Les auteurs de So Foot applaudissent ébahis par la forme et la puissance de cette insolence. Patrick Bruel est lui, confortablement installé aux côtés de Gérard Darmont et de Clovis Cornillac qui ne semble plus être acteur pour le plus grand bien de la France. Par contre il est toujours Lyonnais.

Gérard Collomb et Bertrand Delanoë ont été placés côte-à-côte, Gérard Holtz voulut placer un mot d’esprit bien senti à base d’intestin grêle et d’embrayage mais le service de sécurité de France TV s’est interposé de justesse.

Deux heures avant le coup d’envoi, le bus lyonnais parvenant aux abords de la capitale, il fut rejoint par un groupement de motards de la maréchaussée, censée rasséréner le président rhodanien. Hélas, trois fois hélas, Jean-Michel Aulas fit stopper le bus sur l’aire de Chily-Mazarin, comme un symbole de Cris. Dans un communiqué rédigé par Jean-Michel, et alors que les rideaux ont été fermés depuis l’intérieur du bus, le président de l’OL demande à ce que l’équipe de choc intervenant auprès de ses ouailles ne soient pas originaires de la capitale mais de la région lyonnaise, sans quoi, l’OL, cette institution, ne participerait pas à la rencontre et ferait grève. Bernard Lacombe, qui corrigeait les fautes de son œil poutinien ajouta un « bordel » bien senti en signature.

A l’Elysée, sur ces entre-faits, Claude Guéant annonça la triste nouvelle de la grève du bus de la honte de l’OL. Le pire était à venir alors que la Grèce continuait de sombrer. Le Président se devait de sauver la face plutôt que de se voiler une nouvelle fois la fesse sur un inconfortable et douloureux cactus pourtant cher à son ami de sa femme, Christophe Barbier. En effet, Nicolas Sarkozy n’avait pas oublié le geste fort de Jean-Michel Aulas lors des huitièmes de finale de Ligue des Champions : laisser gagner Nicosie juste pour faire chier les Turcs, ce qui fut fait. En échange de cet aimable avantage, le Président avait accordé tous les papiers disponibles pour la réalisation du Stade des Lumières mais cette fois-ci, il fallait aller plus loin.

Décrochant son Alcatel, le cocardier président appela Jean-Michel. Dans le bus, « La Bamba » en version midi retentit, ce qui poussa Lisandro Lopez à danser, Yoann Gourcuff prenant les maracas. Œil noir de Bernard Lacombe, œil au beurre noir pour Yoann Gourcuff et Clément Grenier qui n’avait pourtant rien fait, mais Vercoutre et Cris en avaient envie.

La discussion entre les deux hommes fut rapide et efficace, le Résident confiant à JMA que les motards étaient tous bien Lyonnais et non pas Parisiens, les plaques n’étant qu’un subterfuge pour amadouer les locaux. Rassuré par les paroles du leader, Jean-Michel Aulas fit signe à son chauffeur de redémarrer. Chauffeur qui avait changé depuis le match face à Saint-Etienne pour « harcèlement moral répété, subversion et conduite sous l’emprise de stupéfiants » selon un communiqué de l’OL. Au volant, on pouvait reconnaître, si l’on plissait bien les yeux, le profil de Juninho. Le Brésilien était en effet toujours prompt à prendre la tête de ce groupe qu’il connaissait par cœur pour le mener au plus haut sur sa route, comme un anti-symbole d’A7.

En parlant d’ascètes, l’arrivée des Parisiens se fit dans le plus grand calme. Le prince Raboul Al-Dinar Fissa était présent dans les tribunes. A ses côtés se trouvaient évidemment le beau mais ombrageux mais classe mais intrigant Leonardo qui avait amené Paolo Maldini pour la frime et Alain Roche pour la déconne.

Carlo Ancelotti, sourcil circonflexe et le verbe sans complexe expliquait à Daniel Lauclair dans une courte explication tenue en une expiration que le seul but des Parisiens était celui de Lloris. L’homme de terrain, souffle court, ne sut point relever le mot d’esprit de l’Italien et se fit traduire la réponse. Puis il annonça en chuchotant dans son micro, ce qui est inutile : « Je crois que manifestement Carlo Ancelotti pense que Loris est son propre gardien, il faudrait l’avertir ».

Le Parc n’avait jamais aussi bien porté son nom puisque 45 000 enfants étaient venus en masse supporter l’équipe parisienne. A noter avant la rencontre des affrontements entre le kop Gargamel d’Auteuil et le kop Prince de Lu de Boulogne. Mercurochrome, sponsor officiel de la rencontre fit bonne pioche, son cours grimpa le lendemain en bourse.

La formation parisienne allait de nouveau évoluer en 4321, tactique dite du « cadeau des boules de Noël » dixit Xavier Gravelaine, « du sapin de sylvèstre » repris son compère. On pouvait trouver Douchez dans les but, celui-ci arborant un T-shirt exprimant sa solidarité envers les otages d’AQMI au Mali. En défense de gauche à droite on retrouvait Maxwell-Lugano-Alex-Jallet, Sakho, lui boude sur le banc avec Ceara qui caresse une photo d’Ancelotti main gauche pour piquer une poupée vaudou à l’effigie du coach italien de l’autre. Au milieu, Matuidi-Thiago Motta-Sissoko, en soutien de l’attaquant, Ménez-Nenê et Gameiro en attaque, Guillaume Hoarau étant trop occupé à relire l’intégral de Guy Montanier aux éditions de la Poilade.

Rémi Garde et ses hommes, enfin arrivés après la péripétie sus-racontée, n’innovent pas avec un 442 quasi habituel et irritant Lisandro Lopez au plus haut point : Lloris dans les buts, ce qui ne rassure pas Grenier qui sera placé sur le banc aux côtés de Vercoutre, Cissokho-Fofana-Kopé-Réveillère en défense, Källström et ses 350 000 kms au compteur aux côtés de Gonalons en récupérateurs, Bastos à gauche et Briand à droite, en attaque, les inoxydables Gomis et Lopez.

 

20h44 : le coup d’envoi fictif est donné par Charles Aznavour, sur ordre du Président, pour faire chier les Turcs.

20h45 : coup d’envoi donné par les Parisiens, le ballon circule normalement. Les locaux tentent de faire monter leur bloc sous l’impulsion d’un public certes en feu mais aux cris un poil, pardon un duvet aigü.

20h48: Mauvais contrôle de Sissoko dans l’entre-jeu aux abords de la ligne médiane, Gonalons, Thiago Motta et Matuidi se jettent pour tacler le ballon, bilan douze morts, huit blessés dont deux grièvement. L’arbitre, évitant une escalope de gazon, demande aux civières de faire leur entrée.

20h50: Finalement, tout le monde va à peu près bien sur le terrain, plus de peur que de mal. L’arbitre propose de jouer un ballon à terre, Thiago et Källström s’avancent. L’arbitre préfère le lancer au loin. Lugano l’attrape avec les dents et le dégonfle.

20h51: Ballon au sol pour le Paris Saint Germain, Alex tape fort dans le ballon, rendu aux Lyonnais. Gonalons passe à Källström, qui passe à Gonalons. Cissokho, démarqué, demande la gonfle. Le milieu français place son pouce entre ses dents et passe à Fofana.

20h53 : Lloris récupère la balle sur une passe en retrait de Fofana. Son mauvais jeu au pied ne s’est pas amélioré, il trouve une touche dans ses 22 mètres et se gratte le fond de culotte pour vérifier que tout va bien.

20h55 : La touche est effectuée par Ménez qui a retapissé sa crête jaune pour bien effectuer les remises en jeu, bien droites pour changer son image de nonchalant. Quelle préparation intense se dut être chez Saint-Algue

20h56 : La touche trouve Nenê qui susurre son salaire au creux de l’oreille de Réveillère qui tacle, étant Français avant d’être défenseur. Coup-franc aux 30 mètres sur la gauche des buts de Lloris.

20h58 : Alex et Nenê se trouvent autour du ballon. Voyant le cristallin parfaitement écarlate du défenseur parisien, les Lyonnais jouent la courte-paille pour savoir qui ira dans le mur. Sur le banc, Gourcuff a un geste d’humeur, sous la douche c’est sa spécialité.

20h59: Nenê profite de la confusion pour glisser le ballon à Gameiro seul dans la surface, qui tire malheureusement sur Lloris. L’attaquant parisien se retrouve le nez dans le pelouse, à la recherche de sa confiance sans aucun doute.

21h00: le corner parisien est tiré par Ménez qui tente la frappe directe. C’est dans le petit filet. Ménez s’applaudit.

21h04: Laurent Blanc arrive dans les tribunes tout sourire accompagné de Jean-Paul Chifflet, président du Crédit Agricole et de Hubert Caillavet, ingénieur en pruneaux. Sur le terrain, Nenê ajuste sa coiffure.

21h07 : Lloris dégage le ballon qui revient immanquablement dans les pieds parisiens, le milieu à quatre de l’OL étant incapable de se placer convenablement en ce début de partie. Lisandro fait savoir à Gomis qu’il en a plein le dos. Gomis lui répond qu’il sait.

21h10 : bon mouvement sur le côté droit de la part de Jallet qui déborde suite à un une-deux parfaitement exécuté avec Nenê. Le latéral parisien centre légèrement en retrait entre les six mètres et le point de penalty. Le ballon heurte la cuisse de Fofana qui revenait de la ligne de but, puis sur le genou de Koné qui revenait vers le but de Lloris. Ce dernier, impuissant face à ce pin-ball ne peut que regarder le ballon franchir sa ligne en même temps que Gameiro, totalement hors du coup. 1-0.

21h12 : grosse ferveur du public parisien suite à cette rapide ouverture du score, le kop Gargamel entonnant un magnifique « et où ki sont les lyonnaises » tandis que le kop Prince de Lu répondait par des « na na na na nèreuh » rythmés.

21h13 : les Lyonnais tentent de ne pas se démoraliser les uns les autres, Rémi Garde a été bâillonné pour l’occasion par Joël Bats qui demande aux garçons de se mettre les couilles sur le terrain. Rires étouffés du banc lyonnais.

21h15 : Aly Cissokho hérite du ballon que s’était offert son grand-père dans sa prime jeunesse, le vieil homme étant décédé récemment. Une information RMC. Sur le terrain, rien de neuf, les Lyonnais préfèrent encore passer par Réveillère pour déborder, c’est dire.

21h16 : Rémi Garde ne sait pas réellement quoi faire avec son effectif « on espérait marquer le plus vite possible pour les contrer. » confie le coach des Gones aux micros de France TV.

21h18 : Daniel Lauclair tient à souligner la malchance de Mickaël Llodra sur ce premier ballon à gérer et regrette aussi qu’il se soit laissé aller envers les Chinois.

21h20 : enfin une bonne occasion pour Lyon. Källström joue long vers Lisandro qui, à 35 mètres dos au but conserve parfaitement le ballon face à Thiago et décale Michel Bastos qui se mit à courir en voyant les scouts de Premier League dans les tribunes. Le Brésilien centre fort devant le but, tête plongeante de Bafé Gomis et claquette exceptionnelle de Douchez  qui « mouille le maillot, peut-être une mouille en or pour ce coup » d’après Xavier Gravelaine. Devant son écran, Manu Petit prend des notes.

21h22 : corner côté gauche pour les Lyonnais, Bastos le tire consciencieusement malgré les slogans acides du Kop Gargamel «Bastos, t’es qu’un pas beau ». Frappé au premier poteau, le tir trouve une dent d’Aly Cissokho sur la trajectoire qui détourne vers le petit filet opposé parisien, égalisation rapide des hommes de Rémi Garde, relâché pour l’occasion. Le Prince demande à Leonardo si c’est ça qu’on appelle une toile.

21h24 : vexé par le but de Lyon, le kop Pépito fait grève et se rend vers les buvettes ou les fraises tagada sont en ruptures de stock de même que les Capri-Sonne à l’orange.

21h27 : les Parisiens repartent devant et se donnent du courage pour les attaquants, et des grosses claques dans la tronche pour les sud-américains de la défense. Sur le banc, Sakho respire en se caressant les quelques boutons d’acné prêts à perforer l’épiderme à la moindre pression.

21h28 : le ballon parvient côté gauche vers Maxwell qui combine convenablement avec Ménez. Celui-ci, cherchant à ajuster son plat du pied vers Nenê à la manière d’un golfeur puttant, suit la trajectoire de sa coiffe et se rate, interception de Gonalons. « Il s’est un peu chié dessus, ça nous est tous arrivé » ajoute dans un élan de poésie Xavier Gravelaine.

21h30: mouvement à trois entre les avants lyonnais, Briand repique dans l’axe balle au pied et trouve Lisandro aux abords des seize mètres. Lisandro qui, d’une louche subtile trouve Gomis. Ce dernier profite du marquage élastique de l’arrière garde parisienne pour fusiller Douchez de prêt, 1-2 pour Lyon, effroi du public parisien qui se met à pigner.

 

Mi-temps au Parc et les Lyonnais mènent sur la pelouse des Parisiens. Le Prince demande à Leonardo si c’est la fin du match. Le Brésilien, gêné, lui assure que l’équipe va se ressaisir en seconde mi-temps, c’est certain. Soupire du dirigeant qatari qui regarde sa montre.

Pendant ce temps à l’Elysée, le président est choqué par le fait que le prince qui n’a pas pris la peine d’acheter les Rafales de son ami Dassault ait pu se permettre de dépenser autant d’argent pour un modèle de montre, certes clinquant mais technologiquement débordé par la sienne.

Dans les vestiaires parisiens, les sourcils de Carlo Ancelotti vont pour la première fois depuis bien longtemps tous les deux vers le ciel, formant un étrange pont-levis au dessus de ses joues rougies par l’événement. Sur son twitter, Antoine Kombouaré écrit qu’il n’est pas au courant que Lyon mène et qu’il est en train de jouer à la PlayStation avec Claude Puel.

Claude Makélélé, lui, sort de la douche, comme ça parce qu’il aime prendre sa douche. Les yeux d’Alex et de Lugano n’ont jamais semblé aussi ouverts. Kévin Gameiro, lui, préfère s’évanouir.

Chez les Lyonnais, c’est un peu l’euphorie, Bernard Lacombe, déjà ravi que les attaquants aient marqué deux fois, sort le bourbon, tandis que Cris, cravate et bière en main, explique entre deux rots étouffés à Daniel Lauclair qu’il est encore loin d’avoir tout donner à l’OL. Sur ces bonnes paroles, il vomit.

Sofoot.com annonce la couleur de la soirée en écrivant « Douchez coulé » sur son facebook. Le théâtre des Deux Anes réclame des droites d’auteur.Pierre Menès trouve qu’Amalfitano a décidément le melon et qu’il aurait dû être expulsé du dernier entrainement de l’OM, tandis que selon lui, l’arbitre aurait dû refuser le premier but de Lyon, la dent de Cissokho étant hors-jeu au niveau de la racine au moment de la passe.

 

21h45 : reprise du jeu, le ballon est parvenu à Douchez qui passe à Lugano qui passe à Matuidi. Ce dernier explose sous l’impact lors du contrôle et s’effondre. Fracture du péroné et entrée en jeu de Mathieu Bodmer. Consternation dans les tribunes, glapissement à l’Hôtel-Dieu où la morgue n’a plus assez de place.

21h47 : Bodmer récupère la balle, les Lyonnais étant trop occupés à se remettre de la blessure de Matuidi, ancien stéphanois. L’ancien caennais lance une balle en profondeur dans l’axe de la défense lyonnaise, point faible de l’équipe adverse. Gameiro se jette entre les deux défenseurs centraux et Lloris venu à sa rencontre. L’attaquant parisien ne touche pas la balle qui rebondit sur le nez de Lloris avant de rebondir sur le bras de Fofana et de lober tout ce petit monde. Sur la ligne, la balle est dévié par une dent que Cissokho s’est arrachée et a lancé puissamment, sauvetage inédit. Sur son facebook, sofoot.com titre « Dent de Lyon », Chérif Ghemmour est soupçonné.

21h49: le corner parisien n’a rien donné et Lloris peut dégager loin devant en touche. Maxwell effectue la remise en jeu vers Thiago Motta que personne n’a envie de presser, pas même Gonalons.

21h51 : Leonardo, fair-play beau gosse intrigant dépose une requête auprès de l’officiel de la LFP qui, tombant sous le charme, lui demande quel parfum le Brésilien porte. Sourire ultra-bright de Leo qui lui promet de l’épouser s’il écrit ce qu’il lui dicte.

21h52 : Thiago Motta remonte la balle à petites foulées et l’offre à Nenê qui a toujours cette habitude de disparaître. Roulette, recoiffage et pose devant les photographes accrédités avant que Källström ne lui prenne la jambe d’appui.

21h53 : bagarre générale qui s’organise, les Lyonnais demandent à ce que le banc puisse participer étant donné la forme du moment de Vercoutre. Accordé par les Parisiens. Le public acclame ses joueurs d’une série de « même pas peur » toniques.

21h54 : l’arbitre ayant fait les gros yeux, la foule se rassoit et regagne son calme, sur le terrain, les esprits s’apaisent tandis que Nenê est seul de l’autre côté du terrain en train de se tenir le genou. Carton jaune au Brésilien.

21h56 : le coup-franc sera frappé par Alex qui n’attendait que ça. Le mur est mollement placé, de dos, avec des encyclopédies et des bottins au niveau des fesses. Sur son twitter, Mathieu Valbuena explique qu’il aimerait que les Lyonnais lui rendent à la fin de la rencontre #conduireunhummer.

21h57 : égalisation du Paris Saint Germain par le biais d’Alex. Sa frappe puissante part d’abord à gauche avant de repartir à droite non sans avoir mis son clignotant au préalable. Malheureusement, l’appel de phares du ballon aveugle Lloris pourtant parti du bon côté. Le gardien s’étale dans un certain confort sur la pelouse du Parc, un prout au jus venant ponctuer le relâchement de son effort. Sa célèbre phrase arrivera le plus naturellement du monde par la suite. Dans les tribunes, Laurent Blanc prend consciencieusement. Devant sa TV, Lassana Diarra s’inquiète pour le portier lyonnais.

21h58 : en tribune, Jean-Michel Aulas ne sait pas réellement quoi penser de son équipe et se retourne vers Bernard Lacombe qui essuie les quelques gouttes de whisky perlant sur sa lèvre supérieure. Gros yeux et tête de hibou de Jean-Michel dont les cheveux se dressent ainsi lorsqu’il désapprouve fortement quelque chose notamment les décisions arbitrales.

22h00 : les Lyonnais ne parviennent pas à se remettre dans le match et ratent des gestes faciles : Gonalons manque son tacle à la gorge de Nenê, le coude de Källström ne trouve pas la joue de Ménez. Quant à Réveillère, il vient de manquer son intervention sur Maxwell qui marchait. Le latéral adresse un centre du gauche repris victorieusement par Ménez qui sort une glace de sa poche et se met à courir en embrassant son reflet, 3-2. En tribune, les premiers Smartie’s sont de sortie.

22h03 : timide tentative de Gomis qui demande à Lugano s’il ne voudrait pas le laisser passer pour voir. « Qué ? » magistral de l’Uruguayen qui le tacle froidement.

22h05 : dans les tribunes, Alain Roche reçoit un SMS de Laurent Blanc. L’oeil pétillant, le front plissé et le cœur battant, il ouvre les message qui lui dit : « non, rien ». Rires et jets de pop-corn juste au-dessus de lui du Président.

22h07 : exercice de style en vue, puisque Bodmer, légèrement sur la droite, tente de repiquer dans l’axe plutôt que de servir Jallet et se retrouve face à Gonalons. La scène se déroule comme au ralenti, dans un silence de cathédrale : sous l’impact, le ménisque droit du milieu parisien lâche. La jambe se met alors à monter en parabole dans le ciel parisien tout en vrillant, car Gonalons avait levé le pied et touché juste ce qu’il fallait pour que le membre flippe de la sorte.

22h08 : le ralenti est toujours en cours (merci Fred Godard) et une trainée de sang gicle en spires sur la pelouse parisienne. Il n’en fallait pas plus à Lugano et Alex pour se précipiter dans la zone ensanglantée et laper le liquide comme le feraient les grands fauves de l’Afrique lointaine. Cris tenta bien de participer au festin mais Lacombe, de son œil de vautour placide le retenait par une laisse métallique de qualité, souvenir d’une soirée à Maribor.

22h09 : profitant de la confusion totale et de l’absence de l’arbitre, parti demander le déploiement des casques bleus, les Lyonnais se lancent en contre. Källström d’un long ballon fouetté trouve le dos de Gomis qui, plutôt que de se risque aux comparaisons hasardeuses des plumitifs avec Brandao se contente de remettre à Lisandro. L’Argentin exécute une feinte de frappe pour coucher Douchez qui ne se couche pas. Lisandro chante alors une berceuse. Aucune réaction du portier. Lisandro relance de 20, pour voir, Douchez bluffait, 2-4.

22h10 : c’est la consternation du côté de Vikash Dhorasoo qui a bien vu que les pieds de Douchez étaient dépareillés. Les Lyonnais, eux n’en demandaient pas tant et se congratulent, Grenier sort peu à peu de sous le banc où il s’était réfugié, caché derrière une couverture.

22h12 : le public parisien est furieux ici, c’est une pluie de car-en-sac et de mikado qui envahit le terrain, le directeur de la sécurité est convoqué le lendemain par la Ligue. Aux micros, le speaker tente bien de lancer un « jeu du silence » ou d’inciter la foule à se saisir de son doudou, mais rien n’y fait . Ils réclamaient Pastore.

22h13 : Nenê sort pour Pastore. Le Brésilien est furieux et confie à Daniel Lauclair qu’il s’agit sans doute d’un complot brésilien en vue de le déstabiliser au cas où il obtiendrait des papiers français parce qu’il est trop bon et trop fort et qu’il mériterait d’être en Seleçao. Dans le salon d’une villa aux abords de la Tchétchénie, Samuel Eto’o, Stéphane M’Bia et El-Hadji Diouf approuvent cette hypothèse.

22h15 : Gameiro tente une dernière tentative se sachant sur le fil d’un rasoir qu’il n’utilisera jamais, un comble. Slalom chaloupé de l’attaquant de poche qui parvient à se mettre sur son pied droit à l’entrée de la surface. La frappe est excellente mais repoussée dans un premier temps par Lloris d’une main ferme, puis par Ménez d’un ricanement sournois enchainant avec un crachat sur les pompes de l’ancien lorientais.

22h16 : Gameiro est remplacé par Guillaume Hoarau qui rit. Il vient de comprendre une blague qu’il s’était raconté il y a peu.

22h17 : Laurent Blanc arrive pour la deuxième mi-temps et demande à son entourage ce qu’il s’est passé. Alain Roche allait répondre, pour rendre service mais le président se boucha les oreilles avec du pop corn qu’il lui restait.

22h19 : ballon récupéré dans les pieds de Källström au bord de l’épuisement, Sissoko tente une passe qui arrive à destination. Dans sa tête, le Malien espère trouver une rediffusion pour enregistrer ce moment.

22h20 : Ménez qui avait permuté avec Pastore que l’on n’a toujours pas vu balle au pied s’enfonce côté droit, relève la tête et tente de trouver Haorau qui faisait des guilis à Koné. Le ballon passe au-dessus de tout le monde sauf Pastore qui d’une aile de pigeon envoie le ballon dans la lucarne opposé de Lloris. Triomphe de l’Argentin sur ce coup de génie, paluchage général des Parisiens ce qui ne se fait pas devant tant d’enfants. Au micro de Daniel Lauclaire, Sakho indique que tout le monde ne peut pas être comme Pastore.

22h22 : les Lyonnais ont le morale en berne suite à ce but parisien. Pour dynamiter le bloc adverse, Rémi Garde décide de sortir Briand de nouveau décevant et de lancer Ederson. Dans les tribunes, Aulas est obligé de se touiller les yeux avec les pouces.

22h24 : perte de balle d’Ederson qui comptait jusqu’à 400 000 en italien. Pastore, lui offrant un « chat-cul » et « quarante-deux millions » dans un français parfait au creux de l’oreille, fit trois passements de jambes devant Aly Cissokho, ce fut trois de trop. Fracture de la mâchoire pour le Lyonnais en extase devant le joyau argentin.

22h25: malgré le tacle glissé trop tôt de Fofana et le tacle glissé trop tard de Koné, Pastore parvient à se présenter face à Lloris. Le duel entre El Flaco et La Flacaca fut remporté par le premier d’un ballon piqué brossé extérieur pied gauche à contre-temps. Le Parc explose d’un octave plus haut que précédemment.

22h26 : le soigneur arrive pour retrouver le pauvre Cissokho resté sur le carreau et lui demande comme il se porte. « Et ta mère ? » répliqua le défenseur dans un geste malencontreux, ravivant la douleur plus encore.

22h27 : Leonardo souhaite prendre contact avec Henri Dès pour le prochain hymne du PSG. Jean-Michel Aulas, lui, demande un fond d’alcool à Bernard Lacombe. Se retournant, le président lyonnais se rend compte de l’absence de son conseiller, parti enfiler sa tenue et s’échauffer pour entrer en jeu.

22h29 : l’incroyable se produisit. Rémi Garde effectuait en effet deux nouveaux changements en faisant entrer Gourcuff en lieu et place de Lisandro Lopez et Grenier pour Michel Bastos, très décevant ce soir. Pendant ce temps, Kim Källström essaie de se tuer avec un poteau de corner.

22h30 : sur un bijou d’action construite les Parisiens enlèvent la qualification dans les arrêts de jeu. Hoarau, Koné et Fofana, occupés dans l’axe à s’échanger des Pokémons, une interférence dans le public les ramène à la réalité. Ménez centre depuis les trente mètres mais dévisse. Le ballon prend un effet irréel, comme un symbole de sa modestie, et s’en va plonger vers la lucarne de Lloris. Le gardien français détourne le centre-tire d’une main en montrant son doigt le plus long à Mandanda de l’autre. Le ballon rebondit sur la tête de Hoarau qui se relevait et entra doucement dans le but vide, 5-4 pour les Parisiens.

22h31 : fin de la rencontre, 5-4 et tous ces enfants qui ne sont pas couchés au mépris des règles édictées par Claude Guéant, traitant les supporters parisiens de hooligans. Rémi Garde éructe que le temps additionnel n’a pas été joué, Jean-Michel Aulas l’accuse d’avoir fracturé la mâchoire d’Aly Cissokho lui-même, « enfin c’est tout comme » et trouve honteux de faire confiance à des humains pour arbitrer une rencontre de cette importance. De son côté, Lacombe explique que les Lyonnais jouaient mieux en l’absence de Cissokho mais que le traitre Ederson avait fait pencher la balance du mauvais côté.

22h33 : sur le parking du Parc, Leonardo et Alain Roche, démonte-pneu à la main, discutent du prochain mercato en s’éloignant du bus lyonnais. Au micro de Daniel Lauclair qui était là parce qu’il s’était perdu, le manager parisien trouve que la logique a été respectée avec tout le respect qu’il devait au respectable Jean-Michel Aulas et espère le recrutement d’un très grand attaquant d’ici à la fin de la saison. Derrière lui, un coup de feu retentit, Alain Roche venait de se manquer à la roulette russe par six fois.

22h35 : découvrant que les pneus de son bus manquaient, Jean-Michel Aulas décide de porter plainte contre X pour sabotage, crime contre l’humanité et tentative d’homicide aggravé, prenant pour exemple le triste exemple des jeunes belges morts en Suisse. « Une défense plutôt gonflée et qui manque d’impact » ria Gérard Holtz qui fut abattu sans sommation.

 

Rico Di Mecouille.

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16 thoughts on “Rico Di Mecouille a vu PSG-OL

  1. Je suis decu ca fini pas en implosion nuclear et les 2 equipe reparte vivante…
    Ca aurai fais une pierre 2 coups

  2. Récit complétement irréalisable.

    Un OL mené par Juni ne peut que gagner au Parc.

    Sinon très bon et bon courage pour la suite du traitement.

  3. Super, ca vaut vraiment le coup de prendre le temps.
    Quelques ‘e’ en trop (soupir, centre-tir) mais ceci est très facilement pardonné par la qualité des métaphores filées.

  4. C’est paris qui gagne 3-2 et après c’est lyon qui marque et ça fait 4-2 ???

    La j’ai pas compris..Sinon c’est assez bon!

  5. Donc, si j’ai bien compris, Paris mène 3-2, Lisandro marque et Lyon repasse devant Paris en menant 4-2. L’argentin a fait une pêche-gamelle-but, c’est ça ?

  6. Finalement ^^ sa ressemble a rien votre truc AH AH AH Rico di mecouille peut prendre sa retraite je pense !!!!
    Allez L’OL !!!

  7. Autant je trouve la présentation, la mi-temps et la conclusion exceptionnels, autant le « live direct en cours » est moyen.

    Pis on perd pas à Paris, impossible. D’ailleurs l’histoire m’a donné raison.

  8. Très bon Rico. En plus j’ai pas vu le match, c’est pratique, j’en ai un long résumé.
    Raboul el Dinar Fissa, on croirait un nom de personnage de Tintin.

  9. Le PSG n’avait pas reçu le fax pour la suspension de Sissoko et la qualification leur a été retirée au profit des lyonnais, c’est ça?

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