Saint-Etienne-OM (1-1), la Canebière Académie craque sur la fin

« Les Verts, les Verts, on t’encule », écrivait Joachim du Bellay, dans une ultime tentative de convertir les Marseillais aux belles-lettres.

Aioli les sapiens,

Une intro ? Pour quoi faire ?

L’équipe

Méfi les gars, le Mourinho des Caillols nous sort la réflexion tactique. Voici donc le 352 qui faisait tant saliver José depuis des mois. Avec le retour d’Ayew et en l’absence de Fanni, suspendu, cela donne :

Mandanda – Diawara-Nkoulou-Mendes– Dja Djédjé-Morel-Romao-Payet-Ayew – Valbuena-Gignac

Le match

Contre toute attente, le nouveau schéma olympien fait merveille, du moins pendant les 5 premières minutes. Ensuite, les Verts se règlent et nous conduisent à nous réorganiser en 8-0-1-1. Sauf à monter sur les épaules de Diawara, Nkoulou et Mendes, nos milieux et latéraux ne peuvent pas descendre davantage, ce qui laisse aux Stéphanois toute latitude pour tourner autour de notre surface. Notre côté droit Diawara-Dja Djédjé-Payet est particulièrement désorganisé : les verts en profitent trop souvent, ce qui amène Souley à entreprendre des interventions autoritaires :

Souley sait repousser l’assaillant avec subtilité

Au fil de la première période, le jeu s’équilibre dans une sorte de potage indéfinissable constitué de passes ratées, de centres approximatifs et de pressing aléatoire. Seul un excellent centre de Morel satellisé par Gignac rehausse quelque peu l’intérêt de cette mi-temps.

Les minutes suivant le repos sont d’une qualité similairement infâme, si ce n’est que le bloc défensif marseillais s’équilibre et contient bien mieux les attaques adverses. Compte tenu du spectacle proposé, ces deux équipes font des prétendants à la troisième place à peu près aussi crédibles qu’Avy Assouly à l’assembl… ah non, merde. Au rayon des curiosités, signalons un geste défensif tout en maîtrise de Lucas Mendes sur Hamouma, un nouveau bon centre de Morel, bref à peine de quoi te dissuader de zapper sur les enquêtes de l’inspecteur Murdoch.

Quand soudain, à la réception d’un coup-franc lointain de Payet :

Nkoulou a fait trop d’offrandes au dieu du marquage pour ne pas solliciter un coup de pouce en retour (0-1, 64^e).

Par la suite, l’OM maîtrise d’autant mieux que Saint-Etienne montre la qualité technique d’un claquettiste cul de jatte. Nous pouvons donc passer aux traditionnels instants slipométriques de fin de rencontre :

–  Valbuena est remplacé par Thauvin, histoire de ne pas trop garder le ballon.

–  Nkoulou et Sall s’enlacent tendrement en pleine surface. Avec la mauvaise foi et l’absence de hauteur d’âme qui caractérisent ces gens de modeste extraction, les Stéphanois imaginent un pénalty là où il n’y a que de l’amour.

–  Sur la contre-attaque, Gignac passe entre trois Stéphanois et défie Ruffier. La maladresse du Martégal et une bonne sortie du gardien évitent aux rives du Lacydon de subir un bukkake géant.

Tétanisés, les olympiens subissent plus que de raison à l’approche du temps additionnel. Un pignouf mal défini (Morel ?) laisse la balle sortir en touche dans notre camp au lieu de l’envoyer à l’autre bout du terrain. Un second endormi juge inutile de sortir au pressing sur le centreur, laissant nos défenseurs se démerder avec les armoires foréziennes. Résultat, comme lors de ses plus belles années chez nous, Brandao conclut par un but son match merdique de la première à la 90^e minute, sur un coup de tête heurtant le poteau puis Mandanda (1-1, 92^e).

Encaisser avec sérénité, tout l’art du supporter.

Les notes

(NB : L’heure avancée de rédaction de cette académie m’oblige à en hâter la fin, afin de me consacrer à des activités d’ordre sexuel. Je remercie par avance les lecteurs éloignés de telles contingences de vérifier eux-mêmes le nom des joueurs responsables de la touche et de l’absence de pressing ayant conduit à l’égalisation, et de leur appliquer le malus idoine).

S. Mandanda (2/5) : Ouah, tu mimes super bien la sortie aérienne, dis donc.

N.Nkoulou (4+/5) : Ne branlait plus rien depuis des mois et revient alors que les échéances importantes approchent. On en connaît qui tiennent depuis 20 ans à l’hôtel de ville avec cette méthode.

S. Diawara (1+/5) : Un carton rouge évité de peu sur sa spécialité  « je tacle en retard en prenant un élan de 10 mètres », puis sur sa spécialité « je remonte tout droit balle au pied, je ne regarde pas les solutions, je m’emplâtre l’adversaire qui vient en face ». Ajoutons à cela quelques séquences défensives anales, et une seconde période certes bien meilleure mais conclue par un duel perdu face à Brandao.

L. Mendes (2/5) : Bien plus appliqué que l’énergumène sus-cité, avec qui il partage cependant les saines valeurs du tacle de boucher et du duel perdu sur l’égalisation.

B. Dja Djédjé (2/5) : Mis en difficulté en première mi-temps par une synchronisation douteuse avec Payet et Diawara, il a proposé quelques actions et un centre Abdallhesque. Bof.

J. Morel (3+/5) : Rien à lui reprocher défensivement (sous réserve des vérifications susmentionnées) et auteur de deux très bons centres. C’est l’occasion ou jamais de le vendre à David Moyes.

A. Romao (3/5) : Après un démarrage difficile, il a joué son rôle de papier tue-mouches en accrochant les ballons qui traînaient. Pas sexy, mais utilitaire.

A. Ayew (2/5) : Après un début difficile (bis repetita placent), il a retrouvé peu à peu de l’influence. On est encore loin de l’hyperactivité d’avant-blessure.

D. Payet (2/5) : Encore plus transparent que le précédent dans les premières minutes, d’autant qu’il a abattu moins de travail défensif. Par la suite, il se montre de temps en temps, notamment en donnant la balle de but à Nkoulou.

M. Valbuena (2/5) : Il a eu le mérite d’organiser le peu de jeu que nous proposions. Mais de même que pour ses collègues, on attend mieux de nos milieux que des matches moyens, on n’est pas chez les hipsters de Toulouse ici.

AP Gignac (2/5) : Il a laissé le rôle du héros maladroit à Brandao. Faute de goût.

Les remplaçants

F. Thauvin pour M. Valbuena (73^e) : Entré pour mal tirer les corners, ce qui était le défi de la soirée des deux côtés.

B. Cheyrou pour D. Payet (86^e) : Porte-bonheur.

L’invité zoologique : Stéphane Truffier

Chanceux comme un porc, le cochon truffier n’a pour seul moyen d’accéder à la fortune que le fouissement de la glèbe par son groin crasseux, l’éphémère satisfaction mycologique ne signifiant pour lui rien d’autre que le moment de retourner avec une coupable volupté à sa fange. Notre suidé était donc l’invité approprié pour commenter avec moi ce match joué sur une pelouse qui n’eût pas déparé au salon de l’agriculture.

– Les images : j’ai ça, mais il manque les hippopotacles.

– Les autres : A voir leur ambition et leur qualité dans le jeu, ils ont l’air de la vouloir aussi peu que nous, cette troisième place. Je comprends maintenant pourquoi on veut Galtier.

– Le sosie : Je me refusais à croire à une telle ressemblance, mais après avoir revu son marquage sur le premier but je suis forcé de l’admettre : Renaud Cohade est bien le sosie de Jason Statique.

– Vu d’en face : Gromerdier va encore dire des méchancetés sur nous. Cet homme manque singulièrement d’objectivité.

– Le classement : Pas grand-chose ne change, nous voici désormais coincés entre les rats des villes et les rats des champs, à cinq points d’un podium dont les Lillois n’ont de cesse de choir.

– L’envoyée spécianale : Notre lectrice Mag, des Yankee West Army, a noté que les demandes de places pour le déplacement à Daniel-Guichard excédaient de beaucoup le quota de places alloués. Si désaffection du public il y a, elle concerne avant tout le Vélodrome : en déplacement, la motivation demeure.

– La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

Pendant ce temps, Kassim attend que Clément Turpin siffle hors-jeu.

Bises massilianales,

Blaah.