Toulouse – Bordeaux (1-1): La Scapulaire Académie livre ses notes

De l’avis de tous les médias, un TFC – Bordeaux c’est LE match chiant de l’année où il se passe rien. Grosse analyse basée sur le « tristico » de l’an dernier. Rappel, sur ces dernières années, le Derby de la Garonne a vu des scores comme 4-3, 3-1, 3-0, 2-1 ou 2-0.

Pour avoir une description de Toulouse et du TFC je vous invite à lire l’acad’ de la saison dernière et passons directement au sujet qui nous intéresse : les Girondins.

La semaine fut agitée au Haillan, non pas parce que les Girondins seraient sur le point de signer un 3^ème joueur en un seul mercato (ce qui donnerait des palpitations aux supporters qui ne sont plus habitués à tant d’opulence) mais bien parce que c’est un peu le bordel dans la maison marine et blanche. Si vous n’avez pas écouté au début et si jamais vous n’avez pas compris la fin, permettez-moi de me la jouer Denise Fabre et de vous faire un résumé de la semaine :

• Episode 1 : Où on apprend que les prolongations de certains joueurs sont mal barrées :
  • Le cas Carrasso : le joueur veut 2 ans de contrat, le club n’en proposerait qu’un. Du coup une rumeur Fiorentina sort du bois et fait trembler les supporters qui imaginent déjà Olimpa titulaire avant de songer à l’alcoolisme.
  • Les cas Sertic et Saivet : les joueurs se sentent cadre et veulent un salaire qui va avec, parce que vous comprenez ma pauvre dame, avec leurs salaires actuels ils peuvent à peine vivre, c’est la crise. Encore des joueurs bien conseillés par des agents qui espèrent récupérer des sous, beaucoup de sous. Ecrivez à l’Arc
• Episode 2 : Où ton ex se lâche dans la presse parce que t’es méchant vilain moche pas beau :
  • Vous l’aurez compris, il s’agit de l’interview de Marange dans l’équipe. On ne frôle pas le ridicule, on le dépasse allègrement. « Gillot n’aime pas les Bordelais » nous explique le nouveau joueur de Crystal Palace. Tu as tout faux Florian, Francis n’aime pas les branleurs c’est tout. Après il s’avère qu’une bonne partie des branleurs présents aux Girondins sont nés à Bordeaux, simple coïncidence. Puisse ta descente être belle Florian.
• Episode 3 : Où Gillot montre qu’il a une énorme paire :
  • Vendredi, le groupe tombe : 8 pros ont droit d’aller en CFA. Si pour certains c’est normal vu le manque de temps de jeu et de préparation, pour d’autres ça sent l’avertissement.
  • Vendredi toujours : Sané écarté du groupe. Coupable d’être rentré à la bourre du match de sélection avec le Sénégal (qui se déroulait en région parisienne, ce qui n’est pas si loin que ça), le meilleur défenseur de l’équipe est prié de passer le week-end à la maison, et pire, de regarder France 3 tout le week-end. Et que ça lui serve de leçon.
  • Vendredi encore (il s’en est passé des choses ce vendredi) : Triaud annonce que Jussie ne sera plus convoqué en équipe première jusqu’à la fin du mercato et qu’en gros il a plutôt intérêt à trouver un club s’il veut jouer. Le brésilien n’a pas peur des menaces, ça fait déjà 3 ans qu’il joue plus.

Vous l’aurez compris, c’est légèrement tendu du calbute que les Girondins se déplacent à Toulouse pour le Derby de la Garonne face à une équipe qui a eu les honneurs de la première journée mondiale du céci-arbitrage la semaine dernière à Valenciennes. Yago fait faute, Spajic prend le rouge, bien vu l’arbitre. Heureusement il a été blanchi et est dispo pour se frotter à Diabaté. En attendant, place à la compo bordelaise :

Le match :

Coup d’envoi –10mins : Après quelques breuvages houblonnés avec mon collègue, nous nous installons en tribunes, tout près du kop bordelais. Nos voisins de matchs seront : 2 mecs qui sont là par hasard, un couple de touristes étrangers, 10 membres de la police municipale en tenue.

Coup d’envoi –5minus : Stupéfaction dans le vestiaire bordelais lorsque Marc Planus se rend compte qu’il est titulaire, lui qui a réservé pour 21h à la Maison du Cassoulet de Toulouse.

Coup d’envoi : Marc Planus est bien emmerdé, il a mal calculé son coup. S’il se blesse on va l’amener à l’hôpital de Purpan qui est à l’opposé de son resto. Il tergiverse au moment d’entrer sur la pelouse et oublie de tenter le coup du malaise vagal.

8^ème : Ben Basat chausse comme un gland Saivet et obtient le premier carton jaune du match. Marc Planus se dit qu’il y a sûrement un truc à faire avec les cartons.

10^ème : Avec sa couleur de cheveux improbable et moche à la Djibril Cissé, Jean-Daniel Akpa-Akpro énerve Poundjé qui le chausse et qui prend un jaune à son tour. Marc Planus est décidé : le prochain c’est pour lui.

12^ème : Sur le coup-franc qui suit la faute (oui deux minutes se sont écoulées le temps que Poundjé prenne son carton , que Didot place le ballon et que Chapron mette le mur à distance et regarde si personne ne se chamaille dans la surface), Akpa-Akpro prend le dessus sur la défense bordelaise et pique sa tête vers Ben Basat qui marque. Tout juste le temps pour lui de se dire « comment vais-je célébrer ce but ? » que sa joie retombe, à l’image d’une érection qui croiserait Christine Boutin nue. En effet, l’Israélien est hors-jeu et le but est logiquement refusé.

14^ème : Maurice-Belay déborde côté gauche et centre pour personne qui sera notre attaquant titulaire cette saison.

23^ème : Sur un corner, Aurier prend le dessus sur Mariano et marque. Ah non, pardon, on a Carrasso au but. Du coup je me permets de chambrer un peu les supporters Toulousains sur l’écran géant du Stadium (idée du service comm’ du TFC qui fait du bon boulot) :

28^ème : Sentant qu’il va se faire niquer sa réservation au resto, Marc emploie les grands moyens et vous explique le rouge pour les nuls :

• 1^ère étape : Faire du n’importe quoi dans son intervention pour se faire contrer, du genre arriver en aile de pigeon dos au ballon, ça marche pas mal.
• 2^ème étape : Laisser partir le mec, mais pas trop loin sinon on le rattrape jamais.
• 3^ème étape : Revenir comme un gros bourrin en haletant comme un bœuf
• 4^ème étape : Se jeter les deux pieds en avant pour chausser le mec, si possible le faire par derrière
• 5^ème étape : Espérer qu’il fasse un plongeon spectaculaire, la note artistique compte pour beaucoup dans l’obtention du rouge
• 6^ème étape (optionnelle) : Applaudir ironiquement l’arbitre en cas de trop grande gentillesse de celui-ci
• 7^ème étape (optionnelle) : S’il ne sort que le jaune, lui proposer diverses relations anales pour être sur d’obtenir ce qu’on veut.
• 8^ème étape : Sortir du terrain en baissant la tête pour faire croire au coach et aux supporters qu’on s’en veut et qu’on est déçu
• 9^ème étape : Confirmer la réservation au resto.

Bordeaux a donc gagné le droit d’évoluer à 10 pour la prochaine heure de jeu.

33^ème : Conscient qu’il est largement en avance pour son resto, Marco fait un crochet par Chez Tonton, Place Saint-Pierre et commande un mètre de Ricard.

36^ème : Bréchet remplace Maurice-Belay qui est sacrifié alors qu’il semblait bien en jambes.

38^ème : Côté droit, Obraniak centre pour Saivet qui frappe sans contrôle sur Ahamada qui fait la parade. On a déjà vu plus d’actions que l’an dernier.

40^ème : Son premier mètre de Ricard fini, Marc hésite à en prendre un 2^ème mais comme on dit chez lui « Tu vas pas partir sur une jambe ». Il renouvelle sa commande.

43^ème : Long ballon vers Diabaté qui remet sur Saivet qui s’arrache pour resservir le Malien dans le dos de la défense. Comme à chaque fois c’est le mec qui couvre qui lève le bras pour hurler au hors-jeu et c’est donc à Aurier qu’incombe cette tâche. Pendant ce temps, Diabaté se retourne et ajuste Ahamada d’un plat du pied serein. Bordeaux mène à Toulouse à 10 contre 11, le bonheur en quelque sorte.

45^ème : Joie de courte durée vu que sur un long centre d’Aurier, Bréchet se foire, Carrasso repousse tant bien que mal mais Ben Basat a suivi pour égaliser. Et merde.

45^ème +1 : Pendant que Regattin voit son coup-franc boxé par Carrasso, Marc Planus arrive au resto et son choix est clair : ce sera Menu Gourmet avec supplément foie gras et pinard. Dans la salle, un homme se demande si c’est pas Bérurier qui vient d’arriver.

47^ème : Le match a repris, les offensives toulousaines aussi. C’est Ben Yedder qui tente sa chance dans un angle improbable, comme si tu pouvais tromper Carrasso aussi facilement. Hé garçon, t’as cru que c’était Landreau au but ?

54^ème : Abdennour chausse un SDF qui s’était introduit sur la pelouse, se faisant passer pour un des joueurs bordelais. Tony Chapron lui explique que non, ce n’est que Plasil et qu’il faut pas faire ça. Le tunisien échappe au jaune.

58^ème : Abdennour revient mettre une semaine à Plasil, pas totalement convaincu par l’explication de Chapron. Ce dernier lui colle un jaune pour prouver que oui, cette homme est bien footballeur.

60^ème : M’Bengué est remplacé par Sylla côté Toulousain. Côté bordelais, Gillot regarde Chalmé et Ben Khalfallah s’échauffer et se retient de pleurer à chaudes larmes.

69^ème : Sur un coup-franc de loin, Ben Yedder remet sur Sylla qui fusille Carrasso à bout portant, sauf que Saint-Cédric.

« Utiliser les mains ? C’est pour les faibles » Saint Cédric, chapitre 3, verset 9 (merci Philippe pour le screen)

Instant révélation :

La vérité éclate : Cédric est un moine Shaolin. Ou alors Shaolin Soccer est  l’histoire de sa vie.

 71^ème : Akpa-Akpro est remplacé par Ninkov. Francis Gillot, lui, se demande si abandonner Matthieu Chalmé sur l’aire d’autoroute de la Garonne sera suffisant pour qu’il ne revienne jamais. Et s’il l’attachait à un arbre ?

76^ème : Poundjé provoque balle au pied (ce qui provoque colère chez Plasil qui n’a plus fait ça depuis 2 ans) et centre pour Diabaté qui tente un génial retourné acrobatique qui passe juste au-dessus du but d’Ahamada. On n’est pas passés loin de me voir courir nu autour du stade.

78^ème : Diabaté, crevé par tous ses efforts seul devant, cherche le péno après avoir dribblé la moitié de la défense toulousaine (défense à 3 donc ça fait 1,5 ce qui au final n’est pas si impressionnant que ça). Chapron ne se laisse pas avoir.

80^ème : Trejo remplace Ben Basat. Discrètement Gillot demande au chauffeur du bus des Girondins s’il est possible de faire un crochet par Auch pour y perdre quelques joueurs.

81^ème : Regattin centre pour Siriex qui tente ce que certains appellent « une Basile Boli » mais que les bordelais appellent « une Wendel » et qui s’écrase sur la barre de Carrasso.

83^ème : Saivet sort, remplacé par Ben Khalfallah. Gillot écrase une larme.

86^ème : Ben Khalfallah prend la balle dans son camp et court tout droit vers le camp toulousain pour sa première occasion d’attaque depuis son départ de Valenciennes. Malheureusement pour lui, Aurier décide de le faucher et prendre un jaune.

90^ème +1 : Obraniak s’est fait démonter dans les airs par Abdennour et doit sortir, remplacé par Poko.

90^ème +3 : Fin du match, c’était mieux que l’an dernier mais bon va falloir penser à gagner dès la semaine prochaine. Pendant ce temps, le proprio de la Maison du Cassoulet installe Planus dans le bus des Girondins pour le ramener, le 9^ème digeo du soir étant visiblement celui de trop.

Les gars :

Carrasso (5/5) : 5, comme le nombre d’années de prolongation de contrat qu’il mérite. Il a dégoûté tout Toulouse.

Mariano (3/5) : Notre couloir droit offensivement c’était le désert d’Atacama. Du coup, plutôt que risquer de crever de déshydratation, le brésilien s’est contenté de défendre et ce correctement.

Poundjé (3/5) : Rapidement averti, cela ne l’a pas empêché d’être très actif à la récupération (27 ballons récupérés, meilleur bordelais) mais aussi d’avoir un déchet important (20 ballons perdus) essentiellement dû à ses prises de risque offensivement (contrairement à certains sur le terrain). Mais attention, Orban arrive.

Henrique (3/5) : Pour un match de reprise il a souffert face aux vifs Ben Yedder et Ben Basat mais comme à son habitude il a su imposer son physique pour se faire respecter. A noter son tacle de la 20^ème qui a du provoquer une trace de pneu dans le slip de Ben Yedder.

Planus (5/5) : A ce niveau-là ça relève du pur génie, je ne peux que m’incliner devant tant de grâce et d’élégance dans la gestuelle du tacle qui vient à merveille épouser la forme de la cheville de l’adversaire. Un tel geste est à montrer dans toutes les écoles de Boucherie de France et de Navarre.

N’Guémo (2/5) : Il y a du mieux mais il vaut mieux pour sa santé mentale qu’on évite de comparer ses stats sur ce match avec celles des milieux toulousains.

Plasil (0/5) : Son geste préféré ? Lever le bras, que ce soit pour râler contre ses coéquipiers ou commander des shots à la Calle Ocho.

Obraniak (0/5) : « Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de la motivation de Ludovic Obraniak, je suis absente momentanément. Si vous êtes un club russe et que vous avez de l’argent, n’hésitez pas à laisser un message, je vous rappellerai dans l’instant. Si vous êtes un club qui n’est pas qualifié en Ligue des Champions, pas le peine de laisser un message, je ne vous rappellerai pas. Bisous »

Saivet (3/5) : Une passe décisive pour Cheick et une belle frappe repoussée par Ahamada. Henri c’est bien de vouloir un contrat « à la hauteur de son nouveau statut » mais pour ça faudrait déjà tenir plus d’une heure de jeu physiquement. Remplacé à la 83^ème par Ben Khalfallah.

Diabaté (4/5) : Aurier ? Abdennour ? Spajic ? Cheick les prend un par un dans les airs, au sol, physiquement, techniquement, en conf de presse et même au scrabble. Un but plein de sang froid et un ciseau retourné… putain si ça va au fond je t’épouse Cheick.

Les entrants :

Bréchet (2/5) : Une rentrée difficile avec le but encaissé sur lequel il n’est pas exempt de tout reproche. Après y’a eu du mieux même si ça n’a pas rassuré les supporters bordelais. A revoir.

Ben Khalfallah (non noté) : S’est échauffé avec l’envie d’un condamné à mort. Est entré sur le terrain avec l’envie d’un mort de faim. Vaut mieux ça que l’inverse.

Poko (non noté) : Ouais ok merci d’être venu

Les remarques à la con :

• Plasil + Obraniak : 96 ballons. Etienne Didot : 99 ballons. No comment
• Mis à l’honneur sur le site off du TFC ici et là
• En interview sur un site de supps du TFC (oui ça existe), ici
• Bravo à l’UBB qui a battu Toulouse en Top14, bravo aussi à Guy Novès qui a pu faire son premier instant pleureuse de la saison
• Bellion a marqué puis pris un rouge en CFA. Le résumé chez les potes de CLG

Claude Pèze

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