Caen-OM (0-0, 1-3 t.a.b), La Canebière académie s’est battue

7

Bielsa n’a pas fait mieux.

Aioli les sapiens,

Une année qui ne débute pas par le sourire d’abruti de Rémy Viercoutre sera forcément une bonne année. En vertu de quoi la Canebière Académie se sent autorisée à te présenter ses meilleurs vœux pour 2016 ; qu’elle soit marquée par le bonheur, la réussite, une victoire en Europa Ligue sur un but de Rolando à la 89e voire, pour les plus optimistes d’entre nous, un nouveau titre de champion d’automne.

En attendant, notre équipe a eu le bon goût de ne pas nous faire passer ce lundi de rentrée la tête dans le fion, à ressasser une défaite aux tirs au but après un match du dimanche soir interminable. Dominés, malmenés, pas épargnés par les « faits de match », notre équipe a su aller à l’encontre des circonstances pour arracher une qualification à force de solidarité et de combativité. Une performance assez rare depuis que votre serviteur écrit céans, pour que je m’en contente en laissant sous le tapis nos insuffisances récurrentes.

 

L’équipe

En l’absence de – inspirer profondément – Alessandrini, Dja Djédjé, Nkoudou (blessés), Abou Diaby (« lol », si vous me passez l’expression), Cabella, Romao (suspendus pour un amour du jaune confinant au mallevilesque), Sarr (blessure ou délit de sale gueule, au choix) et Tejeda (non recruté), Michel propose un 433 expérimental.

 

Le match

Caen nous laisse volontairement la possession, appliquant un pressing plus que modéré dans notre camp. En contrepartie, chacune de nos pertes de balle semble militer pour la réouverture de la Fistinière. Nos adversaires proposent ainsi des remontées de balle à une touche éparpillant notre milieu de terrain, où Diarra doit presser pour trois, et suppliciant notre défense, stressée par Delort comme une tribu de chasseurs-cueilleurs par un mammouth en rut.

Quelques interventions défensives à la one-again et un Mandanda très sûr nous permettent d’arriver à la pause sans dommages, notre production se limitant quant à elle à quelques contre-attaques avortées et une belle volée de Diarra sur corner.

Plus compact au milieu, l’OM souffre un peu moins à la reprise. Une légère domination conclue par un tir contré d’Ocampos nous offre même quelque espoir, saboté à l’heure de jeu par un Karim Rekik digne des plus grandes heures de Jérémy Morel. Lancés dans le dos d’un Nkoulou mystifié, Féret et ses 46 ans se montrent plus rapides que la moissonneuse batave. Rassemblant ses dernières forces, Karim parvient à découper le Caennais juste AVANT qu’il ne pénètre dans notre surface : carton rouge certes, mais ni penalty ni but : beaucoup ont insulté Karim mais, compte tenu de son potentiel anal, je serais presque enclin à lui décerner les palmes académiques pour ce geste.

Conformément au manuel du cliché footballistique honnête, l’OM joue mieux en infériorité numérique, ou plutôt Caen se met à faire n’importe quoi. Face à un bloc rendu plus compact par notre réajustement tactique, les Normands oublient leur jeu de passes rapides. A l’inverse, nous nous retrouvons dans la position du contre-attaquant, ce qui nous réussit à quelques détails près (rien de très important, seulement des broutilles du type : « conclure les remontées de balle en marquant un but »).

Notre groupe obtient une occasion supplémentaire d’éprouver sa détermination dans l’adversité, lorsque quelques tuiles supplémentaires nous tombent sur la figure. Tout d’abord, Benjamin Mendy s’offre en étrennes une déchirure du quadriceps nette et sans bavure : arrêt immédiat et remplacement par Détchéyé. Celui-ci n’a même pas le temps de se faire moquer qu’il doit à son tour quitter la pelouse, victime d’un coup de boule mutuel avec Delort. Un mal pour un bien : si on le renvoie à la Juventus maintenant, il ne se souviendra peut-être même pas qu’il en était parti.

Avec une équipe tarabiscotée par la force des choses et plus aucun remplacement possible à l’orée de la prolongation, le parfum de cette fin de match n’est pas sans rappeler la station de l’Huveaune au lendemain du festival des pieds-et-paquets. Pour autant, c’est l’OM qui finit mieux ce temps règlementaire et se procure même une énorme occasion de punir les Normands. Idéalement servi par Barrada à la 88e minute, Ocampos se rappelle hélas que le ringard « Droit au but » a été supplanté par la nouvelle devise du club : « On est là jusqu’à minuit, on est si bien ensemble ».

La Basse-Normandie, c’est tellement beau qu’on aime bien y rester un peu plus.

Place donc à 30 minutes supplémentaires, pendant lesquelles les Caennais se montrent impuissants, voire fatigués. Cette relative sérénité nous autorise une demi-heure de Showcampos, avec un Lucas omniprésent : combatif, plutôt bon dribbleur à plus de 30 mètres des buts adverses… et d’une qualité de finition à la pisse à faire passer Jordan Ayew pour la réincarnation de George Best. Le temps d’un but (logiquement) refusé à Batshuayi au terme d’une dernière contre-attaque, et surviennent les tirs au but.

Annoncé comme quatrième tireur, Ocampos suscite une vague de paris : jouera-t-il sa tentative en talonnade ? Tentera-t-il une Panenka ? Rabat-joie, Mandanda s’efforce de réduire la part d’aléatoire : après un beau premier arrêt devant Féret, il stoppe ensuite les frappes passes de Ben Youssef et Bessat. De leur côté, Diarra et Rolando, sereinement, puis Batshuayi avec un peu plus de chance, assurent le sans-faute. L’OM s’impose 3-1 : une qualification certes moche, mais de celles qui peuvent permettre de souder un collectif.

 

Les joueurs

Mandanda (5/5) : Parant comme il peut les boulets de Delort, assurant sereinement le reste, pourrissant enfin les timorés tireurs caennais : la fête était complète pour son jubilé.

Nkoulou (3-/5) : La prochaine fois, plutôt que de prendre Delort au marquage, il fera une randonnée avec Pierre Ménès dans un porte-bébé Maya’Brazo, ce sera moins fatigant.

Rekik (1/5) : Un point, donc, pour avoir réussi à descendre l’attaquant en dehors de la surface. Aux dernières nouvelles, la greffe d’un seul poumon suffira à Karim pour se remettre de son sprint.

Manquillo (3-/5) : Brave et honnête Javier Manquillo. Hop. Bof.

Mendy (2+/5) : Un chouïa mieux dans le jeu jusqu’à sa déchirure musculaire. Dont je ne vois d’ailleurs pas en quoi elle justifierait un mois d’absence : après tout, Benjamin a joué déchiré toute la fin 2015 sans que cela ne gêne grand monde.

De Ceglie (73e) : Jusqu’à présent son meilleur match avec l’OM.

Sparagna (82e, 2/5) : Le fleuron de notre centre de formation. Futur fleuron du FC Lorient (lors de sa remontée en Ligue 1).

Diarra (5/5) : Chez le commun des mortels, les efforts remplissent les muscles d’acide lactique. Chez Lass, ils remplissent les couilles de bronze. Curiosité biochimique.

Silva (1/5) : Perdrait un duel à l’épaule contre Mimi Mathy.

Rolando (64e, 3+/5) : Placement pertinent, duels intraitables, Rolando a réalisé une entrée irréprochable, ponctuée d’un tir au but désarmant de sérénité. Heureusement qu’il est toujours aussi laid, sans quoi l’on n’aurait plus rien pour se moquer de lui.

Isla (2+/5) : Pas si dégueulasse, mais on aurait espéré encore plus d’impact eu égard à son statut de « joueur mature » – c’est moi qui le lui accorde, ce statut ; pas tant pour ses qualités propres qu’en comparaison avec ses équipiers hydrocéphales.

Barrada (2/5) : Une prestation plus flaccide que Jabba le Hut devant un strip-tease de Maryse Joissains (ou l’inverse), mais qui aurait suffi à notre bonheur pour peu que Lucas Ocampos eût converti sa passe de la 88e minute.

Ocampos (1+/5) : Peut-on jeter plus bas que terre un joueur qui a fait preuve d’abnégation tout le match durant ? Est-il réellement juste de traiter de déficient consanguin un joueur qui s’est parfois montré percutant, a réussi de beaux dribbles, de belles passes ? Ses ratés énormes dans le dernier geste justifient-ils qu’on l’insulte comme le dernier des enculés en occultant tout ce que sa prestation a pu montrer comme bons côtés ? Face à ce dilemme, la Canebière académie tente d’insuffler un peu de distance et de compréhension, et c’est pourquoi nous répondons sans hésitation : oui.

Marrant, il n’arrive pas à s’habituer.

Batshuayi (2/5) : Difficilement trouvé par ses partenaires, il a eu du mal à se situer même s’il s’est procuré quelques occasions. Mal à l’aise seul en pointe, il faudrait peut-être lui trouver un compagnon… un second attaquant, ou un poisson rouge, ou à défaut Ocampos, mais en tout cas essayer de le soulager un peu.

 

L’invité zoologique : Vincent Basset

A part japper trop fort, agrémenter les parties de chasse pour ringards nostalgiques et parfois faire le beau dans les concours canins, le basset demeure d’une utilité modérée à l’homme de goût, tout comme le Stade Malherbe de Caen l’est au football français. Laissons notre invité zoologique nous faire part de ses observations.

  • Les autres : Un jeu très attractif en première période, avant de se déliter à compter de l’heure de jeu jusqu’à une séance de tirs au but dont l’analité devrait faire taire à jamais ceux qui qualifient l’exercice de « loterie ». Côté gardien, Rémy Viercoutre a semble-t-il oublié de renouveler en 2016 son abonnement à « J’ai-de-la-chatte-contre-l’OM Magazine». Quant à Andy Delort, sa combativité incroyable et son engagement de bourrin affamé se traduisant concrètement par que dalle devraient lui garantir un transfert surpayé sous nos couleurs.
  • Les images : les arrêts de Mandanda sont ici, le reste (faute de Rekik incluse) est là.
  • Les transferts : Rien à ce stade qui ne dépasse la rumeur : évitons d’ajouter du bruit au bruit.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Didier A. s’échappe en tête du concours zoologique.

Et surtout la santé, connard.

Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “Caen-OM (0-0, 1-3 t.a.b), La Canebière académie s’est battue

  1. T’as-tu vu comme il s’en est allé pleurer à l’arbitre le Vercoutre sur le péno de Diarra? Comme quoi fallait retirer parce que je sais pas quoi, une sombre histoire de mauvais choix de côté, une course d’élan qui disait droite alors que gauche, bref. Je sais pas pourquoi mais rien ne me fait plus plaisir en ce moment que de voir Vercoutre prendre un but.
    Et merci pour l’académie!

  2. Michy essaie quand même. Son action vers la 60e qui se termine par le tir pourri d’Ocampos est superbe.

    On est en 1/16e… hourra.

    Et merci Steve, mais reste, fais pas ta pute.

  3. Première sortie de l’année conforme aux précédentes, pour les bonnes résolutions faudra encore attendre un peu. Premières saillies de l’année, bravo Blaah, toujours aussi précis et ponctuel.

  4. Manquillo (3-/5) : Brave et honnête Javier Manquillo. Hop. Bof.

    Merci. Je vous aime Blaah.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.