Metz-OM (0-3) : La Canebière Académie garde la ligne
Là tout n’est qu’ordre et beauté.

Aïoli les sapiens,
En cinq matchs, l’OM aura dû s’accommoder de cinq adversaires bien différents : le top européen avec le Real, la némésis qatarienne, le prétendant européen dans sa citadelle avec Strasbourg, les gentils puceaux avec l’Ajax. Après un bilan très satisfaisant d’une défaite honorable pour trois victoires éclatantes, l’heure était venue d’affronter le cinquième style : le traquenard en puissance, la négation du football, le blockhaus-équipe, le FC Metz à Saint-Symphorien.
Que voulez-vous qu’on vous dise de plus ? Ils y sont passés, COMME LES AUTRES.
Les Longorious Basterds
Rulli
Weah (Murillo, 78e) – Pavard– Aguerd – Emerson
Højbjerg – O’Riley (Vermeeren, 85e)
Greenwood (honte à nous) – Gomes (Balerdi, 63e) – Paixão (Nadir, 78e)
Vaz (Gouiri, 63e)
Medina, Kondogbia et Traoré sont blessés, Balerdi reste ménagé. Petite surprise devant, où Vaz est préféré à Gouiri pour débuter le match.
Le match
L’OM aurait pu transformer ce match en promenade de santé dès l’entame, quand une belle action collective sur la droite permet à Vaz de centrer en retrait pour Gomes. Quoique servi dans un fauteuil, celui-ci pladupiésécurise pourtant hors du cadre.
Paixão trouve ensuite Vaz dans la profondeur, lequel se fait envoyer au sol par Gbamin. Avec l’arbitre du dernier OM-Lorient, le fautif aurait été exclu et pendu par les couilles en place publique pour l’exemple ; malheureusement, un vieux routier comme Clément Turpin en a vu d’autres : l’arbitre estime que c’est notre minot qui s’est montré un peu trop léger sur ce duel.
Après un début ultra-dominateur, le béton lorrain commence à sécher, et l’OM peine de plus en plus à le fracturer. L’une des solutions consiste à récupérer haut les rares ballons que Metz ne balance pas droit devant au bout de deux passes : Pavard en profite pour servir Greenwood (honte à nous), qui au lieu d’enrouler tente la frappe sèche au premier poteau. Le gardien est surpris, mais sauvé par le montant.
L’autre solution consiste à faire parler la qualité technique, et c’est ici que Weah et O’Riley régalent dans une surface pourtant aussi serrée qu’un anus LR devant le Parquet national financier. Trouvé dans les six-mètres, Vaz tente une reprise acrobatique sans succès.
Malgré ces occasions épisodiques, la machine olympienne ne tourne pas à plein régime, et Metz produit exactement le match auquel on pouvait s’attendre. Nos adversaires nous laissent nous casser les dents sur leur blocquéquipe affreux dans l’espoir que la déprime nous pousse au suicide sportif. Même le si fiable Aguerd finit par craquer et rater sa passe en retrait, obligeant Rulli à tacler de justesse. Dès que le pressing olympien s’affaiblit, les Messins profitent des espaces béants derrière notre premier rideau pour s’offrir quelques surnombres relativement slipométriques.
Ainsi, malgré une domination quasi-totale, l’affaire en sent pas si bon à la pause. La mi-temps nous donne l’occasion de nous reconcentrer sur les fondamentaux : 1°) taper, taper, taper ; 2°) faire parler la qualité technique ; 3°) si ça ne fonctionne pas, taper encore plus fort. Car le football contre les promus, c’est comme la cuisine du poulpe : on a beau avoir les meilleurs cuisiniers qui produisent les meilleures recettes, si tu n’as pas longuement battu la bête pour l’attendrir, ça restera immangeable.
Rien à redire sur l’attitude olympienne à la reprise : ça tape fort et ça joue bien. Dès lors que les deux sont réunis, la récolte ne tarde jamais beaucoup. Une première banderille est plantée par Paixão, à la conclusion d’un joli beau mouvement de Weah et Gomes : trouvé en retrait, Igor est mis en échec par le gardien. Si ça ne passe pas à gauche, on tente à droite : O’Riley combine avec Weah pour servir Greenwood (honte à nous). Petite touche, petite touche, sacoche : l’enchaînement est imparable, mais c’est cette fois-ci la transversale qui s’oppose à notre attaquant.
Weah suit donc le point n°3 du plan : taper encore plus fort. Alors que Metz tente une sortie de balle, Timothy effectue une récupération de mammouth au milieu de terrain, et les attaquants peuvent dérouler : O’Riley donne à Gomes, qui lance Vaz sur la gauche de la surface. La remise en une touche est intelligente et bien réalisée : Paixão peut reprendre sans contrôle, et la chance finit enfin par tourner. Dévié par un défenseur, son tir prend le gardien à contre-pied (0-1, 51e).
Le reste, c’est de la médecine légale : De Zerbi n’a plus qu’à faire intervenir les escouades de mouches pour se repaître du cadavre. L’entrée de Gouiri permet à Aguerd de refaire le coup de la PVT (je n’écris pas « passe verticale tranchante » en entier, j’ai peur que Marcelino nous lise et qu’il en fasse un arrêt cardiaque). Amine accélère sur la gauche de la surface, se recentre et, une fois les défenseurs éparpillés, sert O’Riley à l’entrée de la surface. Le caviar permet à Matt un plat du pied sans contrôle, imparable (0-2, 61e).
L’OM gère ensuite le match façon Obélix, c’est-à-dire sans oublier de coller une ou deux baffes de temps en temps. On apprécie au passage que, dans la construction de l’effectif, nos dirigeants aient débloqué la capacité « savoir dribbler dans une cabine téléphonique ». Alors que, l’an dernier, le bloc bas était la recette miracle pour nous contrer, nos adversaires sont désormais forcés d’y réfléchir à deux fois, sachant que l’on peut aussi bien marquer sur des missiles de 25 mètres que sur des zig-zags au milieu d’une densité de quatre golgoths au mètre carré. Le troisième but est ici exemplaire : ça envoie de la transversale de la gauche vers la droite, de la droite vers la gauche, puis une fois que le bloc adverse a bien la gerbe, Gouiri s’amuse en pleine surface, sollicite le une-deux avec O’Riley, et ajuste le gardien une main dans le slip (0-3, 76e). En fait, ça s’appelle savoir bien jouer collectivement au football, par des joueurs qui savent bien jouer individuellement au football.
Pour l’anecdote, nous manquons de peu le quatrième but dans le temps additionnel. C’est tout d’abord Nadir qui, servi en profondeur, tricote un peu avant d’échouer face au gardien. La dernière action frôle le nouveau chef d’œuvre technico-collectif, avec une transversale téléguidée de Højbjerg bonifiée par un contrôle super-glu de Greenwood (honte à nous). L’Anglais sollicite le une-deux avec Nadir mais, maudit ce soir, se voit mis en échec par le gardien. Pas de quoi contrarier un club pour lequel, pour une fois, les voyants sont tellement au vert que même l’équipe féminine se met à gagner.
Les joueurs
Rulli (3+/5) : Concentré comme un aiguilleur du ciel : « Il se passe quoi, là ? – Rien. – Et là ? Rien. – Tu veux un café ? – Ouais. – Il se passe un truc, là ? – Non. – Et maintenant, il se passe quelque chose ? – Non. – Tiens, ça sonne. – Attends, je dis à l’avion de vite dévier sa route sinon il va y avoir 300 morts. – Il se passe un truc, là ? – Non. – T’as vu, ya Taylor Swift qui a sorti un nouvel album ? – Dingue. »
Pavard (3/5) : Tu fais quoi pendant la trêve, Benjamin ? Dubaï ? Ibiza ? – Non, moi je vais rester un peu en Lorraine, j’ai promis aux enfants de les emmener au musée de la sidérurgie.Ils ont bien mérité de s’amuser un peu.
Aguerd (4-/5) : La principale concurrence au mercato, ça ne sera pas Liverpool ou le Real, ça va être la Génération Z qui voudra le nommer Premier ministre du Maroc.
Emerson (4/5) : Depuis le début de saison, il joue comme s’il pilotait un 58 tonnes dans Mad Max. Il a pas donné un seul coup de volant pour dévier de sa route (sauf une fois, pour écraser un kangourou).
Weah (3+/5) : Du déchet, mais on s’en fout. L’important c’est de gansailler l’adversaire jusqu’à ce que ça tombe : tant pis si on est trop maladroit pour ramasser, il y aura toujours un collègue pour profiter du boulot.
Højbjerg (4/5) : Cette année il n’attend pas la trêve pour proposer des barbecues à ses coéquipiers, il les fait directement au milieu de terrain, avec des Messins dans le rôle des chipolatas.
O’Riley (4+/5) : Un but, une passe décisive : il se met au diapason.
(NB : je cherchais toujours la chanson qui correspondait à la note de brouillon que j’avais prise, « O’Riley : vanne inédite à faire sur chanson célèbre » ; je crois que je l’ai trouvée, mais je dois dire que vous m’aidez pas trop, depuis le début de saison)
Vermeeren (85e) : Pas trop le temps de s’amuser avec les Messins, un peu comme quand un copain te tend le papier d’emballage dont il a déjà pété 99 % des bulles.
Gomes (2+/5) : Certes impliqué sur l’ouverture du score, mais il va vite falloir qu’il se montre aussi constant et efficace que les collègues, sinon il va se faire Angel gommer de l’effectif.
Balerdi (63e, 3/5) : Petite séance de remise en forme, proprement menée.
Greenwood (honte à nous, 4/5) : Il marche sur l’eau en ce moment, je serais l’OM j’en ferais ma tête d’affiche pour la campagne d’Octobre rose.
Paixão (4/5) : Pas toujours efficace, mais grâce à son niveau il lui suffit de recommencer, recommencer et recommencer encore pour que ça finisse par payer. C’est sta-tis-tique (autant, c’est le même raisonnement qu’a adopté Macron avec ses choix de Premier ministre).
Nadir (78e) : Une finition d’action à la Clinton Njie, merci pour ce moment de nostalgie.
Vaz (4/5) : Bien intégré dans le collectif, plein d’initiatives, pas maladroit pour un sou. Il manque juste encore un peu de vice, mais on fait confiance à Emerson pour le souiller pendant la trêve, il va apprendre à vitesse grand V.
Gouiri (63e, 4+/5) : Ayé, il a lui aussi lancé sa saison. Si ça continue cette académie va devenir une bulle de béatitude au milieu d’un monde de merde, les lecteurs n’avaient pas signé pour ça à la base.
L’invité zoologique : Maxime Colin
« Mmmh, il est fameux, le football dégueu du capitaine Bigleux. ». En effet, le FC Metz est au sport ce que les bâtonnets de colin pané sont à la poissonnerie.
- Les autres : L’Ajax avait essayé de jouer au foot, ils ont pris 4-0. Le FC Metz a refusé le jeu, ils ont pris 3-0. D’accord, si on s’en tient aux chiffres, c’est eux qui ont raison. Mais bon…
- Le classement : Nous revoici provisoirement premiers, avec à venir ce week-end un Lille-PSG qui fera forcément trébucher l’un de nos rivaux.
- Coming next : Profitons de la trêve pour recharger les batteries (les internationaux seront priés de se faire des blessures diplomatiques, et en tout cas pas de blessure tout court). Ensuite, nous aurons trois semaines à deux matchs : Le Havre, Sporting, Lens, Angers, Auxerre, Atalanta, Brest.
- Les réseaux : ton dromadaire blatère surFacebook et BlueSky. Didier A. remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
J’en suis baba de cet OM…
Tout va bien ça joue au foot, et paf vous mentionnez Clinton Njie.