Valenciennes-OM (0-1), la Canebière Académie goûte les sommets

« Valenciennes c’est tellement pourri que ça pourrait être dans le Pas-de-Calais», disait ma Môman, lilloise (oui, ton dromadaire a eu une enfance multiculturelle).

Aioli les sapiens,

Le Hainaut, il y a deux moments où tu en parles : 1°) quand « Miss Hainaut » défile au concours Miss France, avec la démarche assurée de celle qui sait qu’à 17 ans elle est désormais trop âgée pour se faire violer dans la région 2°) quand nous rendons visite au Valenciennes Football Club, avec la démarche bancale de ceux qui s’attendent à se faire fister avec une régularité jamais démentie depuis 2008.

Le dernier Provençal qui a essayé de faire rigoler à propos de la région, c’était Zola dans Germinal. Autant te dire qu’on va s’efforcer d’être court, pour ne pas sombrer dans une déprime qui ne rendrait pas hommage à notre première place. Car en effet, l’OM a vengé le 4-1 encaissé l’an dernier d’une manière sinon belle, du moins convaincante.

L’équipe

Blessure d’Imbula oblige, on retrouve un milieu Cheyrou-Romao. En défense, le retard pris par Mendes pendant la préparation semble désormais rédhibitoire : sauf blessure ou suspension, Diawara semble inamovible. Cela donne : Mandanda – Fanni-Nkoulou-Diawara-Morel – Romao-Cheyrou – A. Ayew-Valbuena-Payet – Gignac.

Le match

Les 10 dernières minutes furent un concentré de la fin de saison dernière, qui vit l’OM enchaîner les victoires encore plus étroites qu’Alizée avant la rencontre avec son producteur. A y regarder de plus près cependant, l’OM a montré un bloc plus cohérent et une défense mieux coordonnée que lors des premières sorties, en ne concédant que très peu de situations dangereuses. Le jeu offensif n’a pas été très spectaculaire, ce qui est une manière élégante de dire que l’on s’est tout de même bien fait chier par moments. Reste que les occasions de but, bien que rarement franches, ont été présentes. Solides, la plupart du temps dominateurs dans les duels, c’est pourtant dans la période la plus indécise du match que les Marseillais ont emporté la décision. Un peu comme si ta religion t’interdisait de te rendre aux putes tant que tu portes des sous-vêtements propres :

–          82^e : Lancé comme un trois-quarts-centre, Dossevi pénètre la surface marseillaise et adresse un tir repoussé par Mandanda : à l’arrivée, Aurelian Chitu et surtout une énorme occasion ;

–          83^e : Khalifa obtient un corner, que tire Valbuena. Se fondant sur les rumeurs de transfert, les Valenciennois croient André Ayew déjà parti et s’en vont à Villeneuve d’Ascq se placer au marquage de Thauvin. Esseulé, le Ghanéen place une tête repoussée par Penneteau (donc mal). La balle revient sur Gignac qui conclut : 0-1.

–          87^e : Nkoulou reçoit un appel du syndicat des laveries marseillaises, inquiet de la probable baisse de leur chiffre d’affaire en cas de bonne performance défensive des Olympiens. Ni une ni deux, la conscience sociale de Nicolas lui dicte de saloper immédiatement une intervention : ce beau geste permet d’une part à Opa Paouté de tirer juste à côté, d’autre part aux lavandières de se ménager un quota suffisant de slips maculés pour le lendemain.

Les notes

S. Mandanda (4/5) : A successivement sorti :

– deux beaux arrêts pour préserver le suspense ;

– la photo de Maryse Joissains à poil pour finir d’écœurer les attaquants valenciennois et les inciter à rater les occasions restantes.

N. Nkoulou (3/5) : On a retrouvé le Nicolas sûr, sobre et détendu que l’on aime, avec quand même une grosse connerie à la fin pour nous tester. Un peu comme quand tu pètes au lit après ta première nuit avec ta nouvelle conquête.

S. Diawara (4/5) : Souley commence à prendre ses repères, et n’a par conséquent pas eu besoin de lancer ses tacles depuis Gardanne. Des interventions assurées et efficaces, des montées offensives déterminées à défaut d’être toujours pertinentes ; avec ce beau match, pour l’instant, il lève d’une part ma bite, d’autre part les doutes que j’avais émis lors de la précédente académie.

R. Fanni (2/5) : Timide offensivement et parfois en difficulté en défense, comme en témoigne son carton jaune pour une intervention plus retardée qu’un animateur télé.

J. Morel (3/5) : Maismaismais c’est pas mal, tout ça. De bonnes interventions défensives, une présence devant un peu plus efficace qu’à l’accoutumée. Pour éviter un choc trop violent au niveau de la note, on va quand même signaler de mauvais alignements qui auraient pu s’avérer préjudiciables.

A. Romao (4/5) : Grâce à des efforts de récupération mieux répartis au sein de l’équipe, Alaixys a pu mieux s’exprimer. Efficace, semblant commettre moins de fautes en situation dangereuse, il réalise un bon match.

B. Cheyrou (3/5) : Plus sobre qu’Imbula mais aussi plus rigoureux dans son placement défensif, lui aussi effectue un match satisfaisant, ponctué des quelques tirs inoffensifs qui représentent sa marque de fabrique. Il reçoit aussi un carton, qui le place désormais sous la menace d’une suspension.

A. Ayew (4/5) : Moins scotché sur le côté que lors des rencontres précédentes, il se trouve à la conclusion de plusieurs actions, où il se montre hélas maladroit. Mais s’il avait marqué lui-même le but de la 83^e minute, nous n’aurions pas eu droit à des débats aussi indispensables que « Gignac est-il meilleur que ce gros nul de Benzema ? », donc rien que pour cela, merci André.

D. Payet (2/5) : Premier match décevant de Dimitri. J’ai l’impression tout à fait subjective que pour l’instant, Ayew et lui ont un peu de mal à jouer ensemble sans que l’un des deux soit inhibé. Si un lecteur tacticien pouvait infirmer ou confirmer cette théorie, je lui en serais reconnaissant (le jour où la Canebière Académie sacrifiera l’apéro à une analyse tactique n’est pas encore arrivé, rassure-toi camarade).

M. Valbuena (3/5) : Même quand il est un peu moins en réussite, son influence reste indispensable. En gros, la prestation typiquement chiante à noter : une pipe à qui trouve une vanne spirituelle pour commenter son mach.

AP Gignac (3/5) : Pour changer des fois où il sauve son match en marquant un beau but, il sauve ici le match en marquant un but moche. Mais du moment que ça rentre, on ne va pas critiquer la manière, comme disent les immigrés clandestins.

Les remplaçants

S. KhAlifa pour D. Payet (80^e) : il obtient le corner décisif et place une belle frappe en fin de match, il mérite donc son « A ».

Jo le Sconse pour AP Gignac (91^e) : Bonjour.

L’invité zoologique : Jean-Christophe Menbahlebeck

Le cygne est, paraît-il, l’emblème de Valenciennes dont le nom serait une déformation de « Val-des-Cygnes ». Je le tiens d’un étymologiste sérieux : c’est le même qui m’avait assuré que « Mazargues » était une déformation de « Mon zguègue », rapport à l’obélisque.

Le cygne, donc. Hans Christian Andersen raconte qu’un jour, un abruti de canard s’est imaginé qu’en se collant trois plumes au derche et en émettant un bruit de con, il atteindrait le sommet de l’élégance. Ainsi devenu le symbole du tuning de mauvais goût, le cygne est donc bien l’invité approprié pour te narrer ce match dans la contrée où tous les princes charmants s’appellent Kévin. Voici les observations diverses recueillies par notre palmipèdophile :

–          Les autres : tout en réaffirmant notre volonté sans faille de lutter contre les clichés régionalistes de toutes sortes, et le début de cette académie en est le témoignage irréfutable, nous sommes bien forcés de rappeler qu’un jour un homme qualifia cette équipe de « Barça du Nord », ce qui en dit long sur les ravages que l’alcoolisme continue de provoquer dans cette région. Mais après tout, on s’en branle de Valenciennes : de toute façon ils finiront en milieu de tableau et tout ce qu’on leur demande, c’est de gratter des points contre nos concurrents.

–          Le gag : « Opa Paouté », c’était un test. Pour être honnête, si tu as rigolé là, je suis pas sûr que ce soit la peine de revenir.

–          Honte de rien : en 2013, il existe encore un quotidien pour titrer « Gignac, l’OM fort ». Bordel de merde, ouvrez votre dictionnaire, à l’Équipe. OMniprésent, OMbilic, OMnivore, OMeyyade, OMar Bongo… je sais pas moi, mais arrêtez avec « l’OM fort », bordel.

–          Le classement : Monaco perd ses premiers points, le QSG cesse de faire rire, Aulas pleure sur Twitter. Une journée ordinaire et ma foi bien agréable, qui nous amène en haut du classement. On attendra la visite des défiscalisés dimanche prochain pour valider notre demi-molle.

–          La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

–          Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et Twitter. Ses amis lui apprennent plein de trucs sur les cygnes.

Constatant le marquage d’André Ayew par ses coéquipiers, Jose Saez a su réagir avec mesure.

Bises massilianales,

Blaah.