La Gones Académie note Ironi Kyriat Shmona- Olympique Lyonnais (3-4)

Un match tout en contraste. On avait quitté l’OL sur la défaite face à Bordeaux, un match plein de bonnes choses, mais perdu par les déchets offensifs dont l’équipe n’avait pas su se débarrasser. Le match suivant était en Israël, pour affronter le champion national, une surprise à la hauteur du titre du MHSC l’an dernier en France. On était effectivement plus habitués à entendre parler des Hapoël Tel Aviv, Maccabi Haïfa et Maccabi Tel Aviv ou Betar Jérusalem. Il fallait bien qu’un championnat intitulé Ligat Toto sorte une petite blague de temps en temps. Bon, on parle aussi d’Israel Premier League, ce qui donne un clinquant plus important. Kiryiat Shmona, au Nord d’Israël et pas loin de la frontière libanaise, était plus connue en France pour des évènements liés à la géopolitique: que ce soit la mort de huit membres des milices de défense juive tués à Tal Hai (qui donnent leurs noms à la fille, la Cité des Huit en français. Joseph Trumpeldor est d’ailleurs souvent cité, quelque soit le parti politique, comme un héros national israëlien), la destruction de Khalasah, le village bédouin, partisan du cheik à l’origine de l’attaque de Tal Hai, en 1948 et sa transformation en ville israëlienne quasiment tout de suite après, ou l’exécution de civils israëliens quand des miliciens du FPLP entrèrent dans la ville en 1974. Ou encore les roquettes du Hezbollah qui tombèrent sur la ville pendant le conflit entre Israël et le Hezbollah (plus que le Liban) en 2006.

Le club d’Ironi Kyriat Shmona, ou Hapoel Ironi Kyriat Shmona est donc le champion israëlien en titre. Ce qui n’est pas un mince effort quand on retrace l’histoire du club. L’Ironi est issu de la fusion de deux clubs: l’Hapoel Kyriat Shmona et le Maccabi Kyriat Shmona. La fusion a eu lieu en 2000, entre un club de quatrième division (l’Hapoel) et son rival local en cinquième division. Notons que jamais l’un des deux clubs n’avait connu la première division, l’Hapoel avait atteint au mieux la seconde division. L’Ironi est donc sensé combiner les forces des deux clubs, en débutant en quatrième division. Deux promotions consécutives font que le club est, dès 2002, l’un des prétendants à la montée en première division. Elle arrive en 2006-2007 et la saison suivante, la première d’un club de la ville à ce niveau, est plutôt réussie avec une qualification en UEFA à la fin de la saison. Ils feront l’ascenseur les deux saisons d’après, pour entamer une troisième saison en élite en 2010-2011. Ils y gagnent un premier trophée, la Toto Cup (je suis sérieux…), une sorte de coupe de la Ligue où tu disputes une phase de poules à 4, en aller retour, avant la phase éliminatoire. Phase de poules d’où tu peux sortir avec une victoire et cinq nuls, Kyriat Shmona l’a prouvé cette année là. Puis la saison suivante, le titre. Le passé européen du club n’est donc guère fourni. En 2008-2009, ils avaient échoué au second tour qualificatif de C3, face au Litex Lovech après avoir sorti le club de Mogren (du Monténégro). Cette année, ils sont sortis aux portes des poules par un club que les Lillois connaissent bien, le BATE Borisov. Face à Lyon, ils se présentent nantis d’un point, pris face à l’Athletic Bilbao. Bref une équipe dont il faut se méfier.

Notre glorieux président, Dieu bénisse ses pas et ses logiciels de comptabilité, avait décidé, encore une fois, de lutter contre les préjugés du football français. Cette C3, on la jouerait à fond (comme Marseille ceci dit). Tout content de cette remarque, votre brave serviteur découvrit la composition pondue par Garde sur ce match et haussa un sourcil. On la joue sérieusement et Garde titularise Ghezzal? Je n’ai rien contre le gars en question, mais pour un match d’une compétition qu’on veut jouer à fond, lui offrir sa première titularisation avec le groupe pro surprend. Garde titularise par contre Vercoutre aux cages, tout en renouvelant sa défense: Réveillère reste titulaire (en même temps, qui pour le remplacer?), Lovren est par contre associé à Koné et c’est Monzon qui début à gauche. Fofana et Gonalons sont à la récupération et Grenier à la baguette. Briand et Ghezzal (un type que Garde a relégué sur le banc de touche et un jeune donc) sont sur les flancs de l’attaque et Lisandro Lopez en pointe.

Y-a-t-il eu sous estimation de nos adversaires? C’est la question qui va trotter longtemps dans les têtes. Lyon va prendre un but très vite, pour se réveiller et coller trois pions avant la mi-temps. Pour la seconde mi-temps, c’est rebelote, il faut attendre l’égalisation israëlienne pour voir les Lyonnais tenter à nouveau réellement et sérieusement. Et encore… Entre le début de la seconde mi-temps et la 78e minute, période où les Lyonnais se bougent enfin, il n’y a qu’un tir non cadré de Lisandro à signaler… Lyon va pousser pendant presque un quart d’heure pour obtenir une victoire 4-3, précieuse. Car dans le même temps, Bilbao, après avoir concédé le nul chez eux contre le Kyriat Shmona, a perdu 3-1, sans discussion possible à Prague. Autant dire que la rencontre à venir va sentir le souffre et que l’OL peut quasiment assurer sa qualification en gagnant…

Les Gones:

Vercoutre: 1/5. Il y a deux tirs cadrés israëliens dans le match. Ce qui fera deux buts. Avec un jeu au pied aussi performant que celui de Lloris, cela ne donne pas un très bon match pour lui et surtout, il paie le fait qu’il n’est pas efficace sur le peu qu’il a à faire…

Réveillère: 3/5. Un but… Sur un mouvement où il a superbement joué le coup, y compris dans le placement. Pour le reste, il est fidèle à lui-même…

Koné: 0/5. Et encore, il a une occasion de but sur la fin de match, sauvée sur la ligne… Il fut simplement à vomir, tout au long du match. On ne parlera même pas du penalty concédé. On aurait pu dire qu’il fut propre défensivement, avec une seule faute sifflée contre lui, mais il fut tellement mis souvent à l’amende que bon…

Lovren: 2/5. Il a corrigé une partie de son déchet dans le jeu de passes, s’est offert une occasion. Pour l’aspect de la contribution au jeu offensif de l’équipe, c’est plutôt pas mal. Par contre défensivement, ils étaient 1.01 pour composer la charnière, alors forcément, ce fut compliqué.

Monzon: 1/5. Un jaune stupide, suivi d’une faute encore plus bête. Sinon, c’est Aly Cissokho, avec plus de confiance et plus de qualités techniques, à qui, sur ce match, on offre la possibilité de jouer son jeu.

Fofana: 4/5. Un doublé, mérité pour un joueur qui s’est pas mal dépensé. Assez agressif offensivement, il s’est simplement offert le plus de tirs de l’équipe, et le plus de tirs cadrés (à lui seul, il totalise le tiers des tirs cadrés pour 20% des tirs de l’équipe…). Défensivement, il a fait le boulot comme on l’a souvent vu faire. Face à ce genre d’équipe, il tient la route. Maintenant, face à Bilbao, il faudra, s’il joue, être plus solide défensivement.

Gonalons: 2/5. Toujours précieux dans l’entrejeu, il a tenté de combler les lacunes défensives à sa manière. En ressortant Scissorman. Et il réussit à finir sans jaune ce type de performance, ce qui confine à l’exploit.

Grenier: 3/5. Un match correct pour lui. On l’a réellement connu plus à l’aise et on pouvait espérer un mieux de lui. Pas mal de déchets au final, mais encore une passe décisive pour lui…

Ghezzal: 3/5. Titularisé pour la première fois, il a livré un match propre. Investi dans son couloir, qu’il a très rarement quitté, il s’est appliqué à se mettre au service de l’équipe, et à tenter des centres (ce qui, depuis que Lisandro est casé à gauche, n’arrive pas souvent…). Il faudra le revoir pour se faire un avis plus précis.

Briand: 2/5. As usual, avec du déchet devant les buts. Ah ça non plus, ça ne change guère…

Lisandro: 1/5. Décidément, nos attaquants de pointe ont du mal… Trois tirs, pas un cadré, pas une demie occasion pour lui… Sans doute une consigne du coach pour désintéresser Florence.

Les entrants:

Benzia (pour Grenier, 54e): non noté. Le plus petit professionnel de l’Histoire, d’après le meilleur site depuis la Création, fiche qui a été signalée par le Comité il y a déjà un moment. Bref, Benzia est entré pour du flou artistique. Pas pour sa performance, mais pour le dispositif tactique. Si l’on reste bien à 4 derrière, l’équipe passe en 4-4-2 quand Ghezzal est encore là. Puis quand Malbranque rentre, en tant qu’axial et non latéral, c’est le boxon. Au final, c’est Lisandro qui filera sur l’aile gauche et Benzia qui passera dans l’axe.

Malbranque (pour Ghezzal 63e): non noté. Garde voyant que son 4-4-2 ne redynamisait pas les troupes, il est retourné au 4-2-3-1 avec Malbranque en simili meneur. Ca a pris du temps, mais les Israëliens ont fini par lâcher.

Voila, désolé du retard. Amis conspirationnistes (doit bien y en avoir un ou deux dans le lot…), une petite pensée pour vous. Au prochain bug d’Horsjeu, vous pourrez parler de cette chronique et montrer le site en rade en affirmant que « Horsjeu fonctionnait bien jusqu’à qu’un membre du Mossad proche de Mona lisa ». Pour les fractures de l’oeil, je décline toute responsabilité.

Torben se met peu à peu à la page. Il dispose de la sienne sur Facebook, mais la Gones Académie a aussi droit à sa section à elle seule. La page du site est bien aussi. Si vous ne voulez pas que Pierre Menès devienne sélectionneur de l’Equipe de France après DD, aimez Horsjeu sur Facebook. Si si.