OL-ASM (6-1) : La Gones Académie championne de France du beau jeu

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« Mapou Yanga-Mbiwa lalalalala » – Le Virage Nord. Le marché de la veste réversible se porte bien.

Salut les canuts,

On avait préparé un avant-match sur comment le PSG tuait le suspens, l’ambition et le niveau de la Ligue 1, sur comment 18 équipes voire moins et la fin de la coupe Moustache pourraient revigorer notre championnat si apathique qui doit inventer des « finales pour la deuxième place » afin de conserver une espèce de quart-de-molle footballistique chez ses supporters. Que nenni finalement, il nous était bien impossible de conserver une telle introduction après le festival qui s’est déroulé au Parc OL. Parce que merde on leur a mis 6-1 à ces torches-cul de russes, qui blanchissent leur pognon impunément en se moquant, tranquilles, du football et du fisc français. Lacina Traoré merde ! Bon allez Bruno, envoie la compo !

La compo

Le mâche

Le match commence et les fesses monégasques claquent au diapason du « Aouh » en tribunes. Dès la troisième minute, Raggi s’enterre les deux talons dans la pelouse du Parc OL, Rachid Ghezzal hérite du ballon et trompe Subasic du droit. 1-0. L’OL est sur le point de décrocher la lune, West Ham le combiné téléphonique.

5 minutes plus tard, Ghezzal décale Darder à droite de la surface. L’Espagnol trouve l’intervalle parfait pour Lacazette, qui transforme l’offrande. 2-0. A la décharge de Wallace, pas facile de rester au marquage quand on vit en stop-motion.

Les Lyonnais gardent ensuite le contrôle du ballon. Sur les rares incursions monégasques en moitié de terrain lyonnaise, Lacina Traoré tente de maximiser les phases de possessions de son équipe. Le jeu en pick and roll est bien senti, les écrans parfaitement exécutés. Malheureusement ça n’est pas bon le sport. 2 cartons jaunes tombent coup sur coup. Lacina, incrédule, proteste auprès de l’arbitre : depuis quand exclut-on un joueur pour 2 écrans mobiles ? C’est pas 6 fautes ? On se moque mais c’est Jardim qui a commencé en alignant une telle insulte au football en pointe. D’ailleurs, Monaco va toujours plus loin dans le ridicule : à la 34e, Mapou place sa tête sur corner et trompe Subasic. 3-0. Les rageux diront qu’il était temps que la capacité de Mapou à se défaire du marquage serve à quelque chose.

Une minute plus tard, après une superbe relance de Darder, Ferri bute sur Subasic, Lacazette reprend le contrôle du ballon et trouve Jallet seul à 20 mètres. La défense monégasque monte, sauf 2 d’entre eux, laissant ainsi Alexandre Lacazette parfaitement seul à 6 mètres. Le gone transforme tranquillement d’un piqué aussi insolent que maitrisé. 4-0. Anthony Lopes s’en va même célébrer avec le virage tandis que nous autres téléspectateurs sommes partagés entre l’exultation et le malaise qui s’en va croissant.

Juste avant la mi-temps, un boxage imprécis de Lopes sur un coup-franc venu de la droite permet à Ricardo Carvalho de reprendre de la tête et de sauver l’honneur. 4-1. Quoique… Dans la foulée, Rachid Ghezzal claque un double contact au même Carvalho. 15 années d’expériences, une ligue des champions ? Qui ? Où ? Vous dites ? Le respect ? C’est non.

Aucun respect non plus de notre part : instant pub pour l’académie croate à l’Euro 2016.

La suite est franchement gênante et on comprend mieux pourquoi les supporters du FC Barcelone sont de telles souillures humaines. Quand on s’habitue à ce genre de score, on ne peut que devenir un décérébré insensible, qui célèbre ses buts le week-end même à 7-0. (Attention : méfiez-vous, parfois ce sont des fans du Bayern. Pour le savoir, dites « Thomas Müller surcôté » et observez leur réaction). On ne pensait ainsi jamais écrire cela de toute notre existence mais l’impossible s’est bien produit : 5-1. Doublé de Mapou Yanga-Mbiwa. Dans l’échelle de l’improbable, ça se situe juste entre un titre du Stade Rennais et une victoire des Pays-Bas à l’Euro 2016. Par la suite, Lacazette inscrira le 6-1. C’est donc un triplé pour lui (coucou Didier Deschamps). On vous épargne les jeux de mots du type Jeu, set et LDC ou autre référence au tennis. On ne mélange pas les torchons et les serviettes.

On notera cependant les « olé » et la grecque en tribunes qui rappellent à la France entière, qu’heureusement que c’est Paris qui met des 4-0 toutes les semaines parce que sinon, nous serions encore plus odieux qu’à l’accoutumée. Le succès modeste, c’est bon pour les prolétaires de Stéphanois.

Les notes

Tout le monde a 5, comme ça c’est fait. Même Antho, tiens. Mention spéciale à Mapou qui a su trouver le chemin des (bons) filets entre son premier et son dernier match à domicile cette saison. Mention doublement spéciale à Rachid Ghezzal dont les bonnes performances ont fait exploser la cote. 5 € pièce sur le marché de Cavaillon. Et mention triplement spéciale à Alex Lacazette, responsable de 18 de nos 19 derniers buts et encore fantastique ce soir. Ce serait trop bête s’il se faisait doubler à l’Euro par Gignac ou Monsieur 7-buts-en-2016 alias Olivier Giroud. (Ndlr : passage écrit avant la liste de Didier Deschamps).

Le mercato et équipe de France

On passera rapidement sur ce match scandaleux qui nous a été proposé à Reims (avec du bol, vous aurez une acad de Jean II Makouille à ce sujet) pour parler directement de ce qui nous intéresse tous : le mercato. Le départ de Bedimo est acté, il nous faut donc impérativement un latéral gauche. Si Twitter, le forum OLWeb ou autres sites de rassemblement d’experts évoquent Marcos Alonso ou Jonas Hector, on risque fortement d’avoir à piocher entre Mandi et Guerreiro. Ce qui n’est pas forcément rassurant, d’autant que Jean-Michel Aulas a proposé un contrat de 3 ans à Bruno Genesio. En d’autres termes, la prise de risques ça n’est pas pour tout de suite et on peut s’estimer heureux si on repart avec Sidibé. En attaque, Aulas souhaite conserver Valbuena qui n’a pas su adapter son jeu en une saison et a été bien souvent blessé. Bref… Le contact avec Ben Arfa est pour l’instant la seule information offensive mais nous ne sommes qu’au mois de mai, donc patience.

Passons donc à cette liste pour l’Euro qui a été dévoilée et nous a obligé à rallonger cette académie déjà longue. Nous comprenons bien la logique de Didier Deschamps de vouloir s’appuyer sur des joueurs qu’il connait, « la continuité ». La fameuse continuité qui nous bloque toujours à l’entrée des quarts, spécificité française semble-t-il sauf en de rares occasions (coucou Paris, coucou nous-mêmes. Le PSV putain, Nilmar. On se perd). Nous sommes ainsi tentés de noter que chaque ligne de cette équipe de France contient au moins une erreur : Mathieu, Cabaye, Giroud. Mais on peut aussi se demander ce que foutent Digne et Gignac ici. En réalité, nous avançons avec modestie mais conviction que la continuité ne se fait pas par rapport au passé mais par anticipation. En d’autres termes, si Cabaye était là en 2014, tant mieux mais Deschamps aurait dû anticiper sa liste de 2016 au lieu de conserver des cadres périmés sous couvert de continuité. Si faire reposer une équipe sur des cadres n’est pas forcément une mauvaise idée, choisir les cadres n’est pas quelque chose d’anodin et en particulier choisir un joueur du LOSC et de Newcastle est une chose bien intrigante et il était peut-être temps après la coupe du monde 2014, où Cabaye fut au mieux neutre, de revoir son statut d’indéboulonnable en vue de 2016. Nous arrivons donc à la conclusion que Didier Deschamps a choisi l’option la plus sécurisante qu’il pouvait. De toute manière, contrat jusqu’en 2018, son job n’est pas de gagner la compétition mais d’éviter le scandale sportif et/ou de type Knysna qui le ferait démissionner.

On regrettera donc qu’André-Pierre Gignac, trentenaire au Mexique se soit imposé en équipe de France grâce à la blessure il y a plus d’un an d’Alexandre Lacazette. On espère néanmoins que Didier fera preuve de clairvoyance en les remplaçant lui et Jérémy Mathieu par Alex et Sam dont l’âge et les prestations sont clairement un atout. Et c’est justement cela qui en a perturbé beaucoup pour cette liste : les prestations ne sont qu’un atout. Et on touche ici à une croyance importante du football français depuis 1998 : l’équipe qui gagne est celle qui est soudée au maximum. Et bien non, celle qui gagne c’est celle qui trouve la meilleure combinaison entre le talent et l’entente, notamment footballistique des joueurs. Et les Pays-Bas en 2010 puis 2014 ont prouvé qu’on pouvait aller loin dans une compétition et se détester cordialement dans un vestiaire. Les Espagnols ont prouvé qu’on pouvait rafler tout sur son passage quand on avait un style de jeu similaire, et cela malgré des divisions fortes notamment entre Barcelone et Real Madrid. Mais quand on est un tacticien moyen et un meneur d’hommes médiocre, on ne peut pas appeler juste les meilleurs, on appelle ceux sur qui on a prise. En espérant que Didier prouve que nous avions tort, nous partons néanmoins assez peu optimistes pour cet Euro.

Si vous êtes allés au bout de ce pavé, vous méritez une récompense.

Dorotea Zoric, fière représentante de la Croatie vous dit de ne pas louper les acads de son équipe pendant l’Euro.

Sur ce, BA,

Lexie Najas & Paul Igarque.

12 thoughts on “OL-ASM (6-1) : La Gones Académie championne de France du beau jeu

  1. « La fameuse continuité qui nous bloque toujours à l’entrée des quarts, spécificité française semble-t-il sauf en de rares occasions (coucou Paris, coucou nous-mêmes. Le PSV putain, Nilmar. »
    Doit y avoir une logique, mais j’ai pas compris.

        1. Je crois que Lexie voulait dire qu’à force de miser sur la continuité d’un groupe, y’avait une continuité de résultats, médiocres en l’occurrence ce qui serait la spécificité française évoquée plus haut.

  2. Je ne suis pas un hater de l’OL (très, très loin de là), mais le rapport de ses supporters aux Bleus est une constante locale particulièrement fatigante.

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