OM-Saint-Étienne (0-2), La Forez académie refait l’histoire
Sainté sur la toit de la Ligain, la jeunesse au pouvoir, forza Puel !

Cette académie est dédiée à Bernard Lions, sagace rapporteur, fier résistant à l’égide du tyran Puel.
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Platini, Rep, Zimako, Rocheteau… La dernière victoire de Sainté au Vélodrome datait de 1979. Le crépuscule d’une période faste, puisque certains anciens arrivaient en fin de cycle et que le club, sauf exception, allait changer de politique sportive : moins de formation, plus de recrutement clinquant.
Les temps ont changé mais les Verts ont retrouvé ce qui fait l’identité de ce club : l’effervescence des jeunes formés au club. On peut dire beaucoup de choses sur le début de championnat de Puel, force est de constater qu’il a mis en place un cadre sportif. Les atermoiements de la saison dernière semblent derrière et le club jouit d’une nouvelle dynamique. Bien sûr, tout n’est pas parfait malgré les 9 points, mais on sent le club plus stable, avec une ligne directrice. Le vestiaire fait face à l’adversité avec une simplicité qui doit crisper certains « journalistes ». La dernière torpille en date vient pourtant du cœur de notre défense : le jeune Wesley a exprimé son désir de rejoindre Leicester. La réaction de Puel ? Des mots calme, mesurés et une titularisation immédiate du gamin. Choix payant. Et au-delà des 6 points, cela conforte l’équipe sur le terrain et en dehors, à l’heure d’affronter les Sardines au Vélodrome. En un mot : sérénité.
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LE ONZE

C’est Sainté, bébé
Et en vrai, au niveau des offensifs, Bouanga a beaucoup évolué à droite en première mi-temps, Hamouma dans l’axe et Aouchiche sur le côté gauche. Ils ont interverti à plusieurs reprises cela dit.
En seconde période, Bouanga a plus évolué sur l’aile gauche, avant de se recentrer souvent.
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LE MÂCHE
Sainté a très très bien débuté la rencontre. Toute l’équipe a mordu dans la chique et a imposé un pressing fort aux Marseillais, tantôt sur l’homme, tantôt en coupant les lignes de passe. Les locaux ont vite bu le bouillon : sur un déboulé, Maçon centre du gauche pour Hamouma qui reprend du gauche au premier poteau, 1-0 pour Sainté (6e).
Les Marseillais manquent de sombrer dès la minute suivante, mais les Verts sont un peu maladroits. Mais ils sont là, très haut dans le camp marseillais. Fofana est énorme derrière, il y a beaucoup de mouvement, de disponibilité… La menace plane toujours sur Mandanda, qui ne peut se saisir du ballon sur un dribble de Bouanga et il faut une mésentente entre Aouchiche et Bouanga pour que les Verts n’en plantent pas un deuxième (17e).
Moulin nous offre une petite suée sur une relance hasardeuse, mais les Marseillais ne font pas les bons choix bien qu’en supériorité numérique. Les débats se calment par la suite, Sainté ne pouvant pas maintenir la pression au-delà de la 20ème minute, les Verts gèrent leur temps faible en muselant Thauvin et Payet. Neyou et Camara parviennent autant à casser les passes des milieux marseillais, qu’à nous donner de l’air par de bonnes transmissions.
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Marseille va se réveiller au retour des vestiaires. Jusqu’ici, leur équipe jouait avec un faux neuf, en la personne de Sanson. Villas-Boas fait rentrer Aké afin d’avoir de la présence en pointe, ainsi que Bouna Sarr pour dynamiser leur côté droit ; et amener des centres. Puel fait aussi un changement à la mi-temps et fait sortir Aouchiche, trop emprunté, pour Nordin, sans doute pour les contres.
On a entendu beaucoup de louanges sur Sainté ces dernières 48h, mais on a eu de la chance aussi. L’OM a su passer entre nos lignes. Mis sur le reculoir, notre milieu a eu un peu de mal à se situer sur plusieurs actions. Cela a donné les deux grosses occasions marseillaises.
Sur un centre de Thauvin, Aké trouve la barre de Moulin, qui était battu (53e). Puis deux minutes plus tard, c’est sur un centre en retrait de Payet que Sanson mange la feuille et rate le cadre du Jessy (55e). Face à ces offensives adverses, Puel réagit, sort Hamouma et fait rentrer Youssouf pour densifier notre milieu. Pas du luxe et au passage, cela fait plaisir de revoir le Z !
Sainté va jouir d’une meilleure assise défensive avec cet apport et Fofana fait encore le taf. Pour autant, les Verts se montrent dangereux en contre. Bouanga reprend un centre de Nordin, sans poser de gros soucis à Mandanda (67e). Puis sur un ballon en profondeur, le même Bouanga échappe à Gonzalez pour se présenter face à Mandanda, qui garde bien ses appuis et remporte son duel (70e).
Mais… Jamais deux sans trois. Nordin hérite du ballon près du rond-central. Il se retourne et pose un double contact qui efface Caleta-Car, c’est superbe ! Lorsqu’il sert Bouanga, ce dernier va temporiser à l’entrée de la surface, mettre les défenseurs dans le zig avant de mettre Mandanda dans le zag, les Verts font le break ! (0-2, 75e).
Quelques minutes plus tôt, Abi s’est fait salement taclé par un Sarr même pas averti.

Un scandale en soit, qui m’a rappelé de mauvais souvenirs, sur le contact.

Sissoko a pris la place de notre jeune attaquant de pointe, vite rejoint par Gourna-Douath qui remplace Neyou. Le p’tit Lucas se montre encore, Puel l’installe bel et bien chez les pros.
Les changements poste pour poste de Villas-Boas montrent qu’il sait que son équipe ne reviendra pas… Sainté empoche les 3 points, confirme son élan sportif et le dynamisme de sa jeunesse ! Puel soigne sa 600ème et les Verts trônent seul en tête de la Ligain. Que de douceurs !
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LES NOTES
Moulin (3/5) : impeccable sur plusieurs offensives marseillaises, il a eu de la chance sur leurs deux grosses occas’. Mais c’est que le Jessy a un beau karma ! Ça jouera dans d’autres matchs aussi. Il a sur être vigilant et s’imposer dans le dernier quart d’heure. Il peut aussi nous faire peur cela dit, sur une relance au pied ou à la main, mais il reste invaincu, c’est un gros bonus.
Debuchy (non noté) : il a été blessé dès la 9e minute et remplacé par Moueffek (3/5). Le petit n’a pas joué à son poste, mais après quelques ajustements au niveau de son placement, il a su s’imposer et si Payet n’a pas été plus en verve, c’est grâce à lui et son entente avec Fofana. Prestation soulignée par Villas-Boas, d’ailleurs. On a hâte de le revoir et on espère que les blessures le laisseront tranquille !
Fofana (5/5) : un vrai patron par l’exemple. Il a immédiatement montré aux Marseillais que ce serait difficile face à lui et il a été deux crans au-dessus dans le premier quart d’heure. Il est resté constant au fil de la rencontre.
Kolo (4/5) : il a été moins en vu que Fofana mais il a su sortir pour couvrir ses milieux et assister ses jeunes coéquipiers de l’arrière garde. Si Maçon a pu être aussi libre, c’est aussi grâce à Kolo.
Maçon (5/5) : l’homme du match tout simplement. Il a éteint Thauvin, assuré le pressing et relancé propre, check défensif. Il a ambiancé son couloir et c’est lui qui donne la balle de but à Hamouma, du gauche s’il-vous-plaît, check offensif. Il a été averti très tôt mais cela n’a pas terni sa prestation. Il m’impressionne vraiment par la qualité de ses appuis, sa capacité à toujours bien orienter son corps, tant pour défendre que pour orienter le jeu… C’était pourtant pas toujours simple de défendre sur son mauvais pied, mais il s’en est sorti avec brio. Sa capacité d’adaptation et son caractère sont de belles promesses.
Camara (3/5) : du gros, gros travail de l’ombre. Il a vraiment du coffre et une belle capacité à s’adapter au mouvement de deux équipes. Contrôle-passe, il est propre dans ses transmissions, qui se font parfois dans l’espace. Un disciple attentif de Puel qui a offert une belle assise défensive en première mi-temps. Ce fut plus dur en seconde avec le changement tactique marseillais, mais il a su reprendre le dessus.
Neyou (3/5) : toujours cette facilité balle au pied, pour relancer et mettre nos offensives sur de bons rails. Il est aussi très bon dans les interceptions. En première, il a été un poison pour les tentatives marseillaises. En seconde, il a pris l’eau dans le premier quart d’heure, tantôt placé trop haut, offrant des espaces ; tantôt placé trop bas pour être vraiment à l’aise. Remplacé par Gourna-Douath (71e, non noté) qui a fait une rentrée convaincante, bien aidé par le second pion signé Bouanga.
Bouanga (4/5) : d’abord sur l’aile droite, il a su être un danger pour les Marseillais, mais aussi un bon presseur. Il a plusieurs fois interverti avec Aouchiche ou Hamouma, surtout. En seconde, il a plus été sur le côté gauche. Il a été précieux lors de deux contres mais il buttait sur Mandanda… La troisième fut la bonne et quel sang-froid ! Un vrai régal.
Aouchiche (2/5) : ç’aurait facilement pu être un 3, mais il a eu du mal à se positionner et à prendre des initiatives balle au pied. Il reste malin et très doué techniquement. Il aurait pu marquer à la 17e s’il n’avait pas buté sur… Bouanga. Sorti à la mi-temps, laissant sa place à Nordin (4/5) dont la rentrée a été déterminante, tant son profil correspondait à la physionomie de la seconde période. Il a illuminé le Vélodrome sur une action dont le départ rappelle fortement le fameux but de Maradona face à l’Angleterre : il réceptionne le ballon dos au but près du rond central, il se retourne et sur un coup de rein pose un double-contact qui met Caleta-Car dans le vent. Derrière, il sert intelligemment Bouanga pour le but du break. 3ème passe dé en 3 matchs. Nordin prend de l’ampleur, il pourrait bien passer un palier cette saison.
Hamouma (3/5) : son but est une douceur de technique et de décontraction. Il a cet instinct pour prendre le bon espace et être décisif dans les grands matchs quand même… Il a eu un peu plus de mal à dynamiter la défense olympienne, mais il a usé ses opposants, su tenir le cuir pour l’équipe et tactiquement, il a été précieux dans notre temps faible de la première période. Lorsque l’OM nous a dominé au retour des vestiaires, Puel l’a sorti pour densifier notre milieu avec Youssouf (58e, non noté), hauteur d’une bonne rentrée et qu’on espère revoir régulièrement.
Abi (2/5) : c’est un peu sévère, mais il a été pris en tenaille par la bonne charnière marseillaise… qu’il a contribué à fatiguer. Il a su jouer dos au but sur certaines actions. Malheureusement, il se fait casser par Sarr et sera indisponible pour un mois… Rageant pour un joueur qui a besoin d’enchaîner les matchs. Remplacé à la 71e par Sissoko, qui revient de loin et qui a bien assisté Moueffek.
Puel (4/5) : son approche du match a été vraiment très bonne, il a su faire les bons changements. Il a un peu de chance en début de seconde période et aurait sans doute pu anticiper le choix de Billas-Boas de faire rentrer un 9.
Ce qui est surtout satisfaisant c’est que le Glaude a instauré une belle dynamique de travail, un état d’esprit qui profite aux jeunes. Son plan de jeu est plein de promesses, l’équipe est solidaire, on voit souvent de la présence dans la surface, tout cela fait extrêmement plaisir – même si l’équipe doit rester concentrée car le match contre Nantes pourrait poser quelques soucis avec les absents et la fatigue due, déjà, à l’enchaînement des matchs. Sainté a montré quelques failles au Vélodrome mais aussi sa capacité à reprendre le dessus après un temps faible. Espérons que cette dynamique pousse encore un peu les Verts dans la bonne direction !
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Gruger Rocher
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Roland et ses collaborateurs tiennent à remercier EVECT, pour ses infos quotidiennes sur le club, le site asse-stats.com, qui est une mine d’infos chiffrées sur les Verts, Furania Photos pour ses images des tribunes stéphanoises à domicile comme à l’extérieur, ainsi que Poteaux Carrés, où l’on trouve un peu de tout.
N’oublions pas aussi d’encenser la Divette de Montmartre, qui permet à Roland d’étancher toutes ses soifs (de victoires et de houblon).
Enfin la fine équipe est aussi présente sur les réseaux sociaux, alors n’hésite pas à venir nous voir et à tailler l’bout d’gras, la page FB de la Forez Académie est fort enjaillante.
Et tu trouveras Roland sur fessebouc aussi, et sur touitère. Il ne mord pas et certains le disant même plutôt sympa. Gruger est aussi sur les sôchôl net-oueurks, tout comme Robert Binouzaret : viens donc les saluer.
Vous étiez meilleurs.
Oh, clairement ! Collectivement, on était beaucoup plus convaincant.
Pour reprendre un grand philosophe : « c’est plus la victoire de Saint-Etienne que la défaite de Marseille. »