« Une qualification obtenue à la force du poignet… »

Wenger ne fait pas que dans la périphrase

Jouer ou ne pas jouer…telle était la question avant ce match retour face aux « rustiques » irlandais. En effet, comme l’exprime Christian Gourcuff, la technique et la tactique permettent de « jouer », là où la « rusticité » condamne à réduire le match à une somme de duels. Dès lors, et tandis que JM Larqué sentait des « vibrations » dues aux « choses en grands » de la FFF, il fallait, pour l’équipe de France, imposer sa technique et sa supériorité tactique face à un adversaire recherchant les « duels. »

Dans son « steam-shirt » hommage à 84 et 98, la France se présente avec deux Diarra en demi défensifs derrières Henry-Gourcuff-Anelka et Gignac. En face, Trapattoni aligne un 442 « compact », Keane et Doyle à la réception d’un jeu long et direct en phase offensive, au pressing sur Lass, charnière du milieu français, en phase défensive. Ce dispositif permet à l’Irlande de casser les relances française, tant le jeu tricolore est stéréotypé, Lass étant la plaque tournante des relances, Alou Diarra ne sert qu’à la récupération tandis que Gourcuff pointe au Pôle Emploi. Ainsi, les Français sont repoussés sur les ailes, ce qui ne doit pas poser de problème particulier tant Evra-Henry ou Sagna-Anelka sont habituellement les moteurs de l’animation offensive… Habituellement, car le couloir gauche, force de l’équipe, ne parvient pas à tromper la vigilance de O’Shea tandis que le couloir droit est, comme à son habitude, plus discret. Une plaque tournante asphyxiée par le pressing irlandais, des couloirs défaillants, et la France se voit contrainte d’accepter les « duels. » Les Irlandais sont parvenus à imposer leurs lacunes et l’équipe de France se voit condamnée à déjouer. « On est chez eux », s’inquiète Christian Jeanpierre… « Ils lèvent tous les ballons », prosaïse Wenger.

Sur un ballon « perdu » par Lass – donc récupéré par la tactique adverse –, les Irlandais élaborent un « jeu Banide » sur l’aile gauche, centre en retrait pour Keane au point de penalty : 0 – 1, 33ème. L’Irlande surprend sur une action au sol, et l’équipe de France s’en remet à ses « sauveurs » du match aller. Lloris, haricot « jaune Ettori », sublime ses penchants autodestructeurs en devançant les irish saillies,  tandis que Anelka, toujours puceau question Coupe du Monde, réveille Sagna dans le couloir droit (34’, 38’, 40’.) La France, d’ordinaire clarkienne, penche à droite et Larqué, décidément très réceptif, sent que les Irlandais nous la mettent à l’envers : « Qu’est-ce qu’on glisse, c’est pas possible ! »… « Pas par là ! » Mi temps, BRONCA… « Rester serin » conseille Wenger l’ornithologue.

Baisse d’intensité attendue après l’heure de jeu…

46ème, O’shea, « raide de la hanche », vendange devant Lloris mais se voit proposer un poste de « santon de Provence » dans la crèche de Christian Jeanpierre. Les oiseaux d’Arsène se font dessus et l’Irlande tente un deuxième « Banide » côté gauche, mais Keane n’est plus au point de penalty. Gignac fait du judo et Anelka multiplie les mouvements et les frappes lointaines dans l’axe, amenant Domenech à remplacer le néo-judoka par un vrai joueur de couloir droit, Govou. Tant qu’à jouer à l’envers, autant le faire avec des spécialistes : Govou à droite, Anelka…à gauche, puisque Henry a pris l’axe. Pendant ce temps, la tactique irlandaise presse le Lass, Alou donnant l’illusion de la hauteur à une équipe de France supposée profiter de la baisse de régime adverse. 60ème, Lass perd et Lloris gagne son duel face à Duff. Les « tricoter du mausolée » réagissent pendant une dizaine de minutes, le temps pour Trappatoni d’effectuer deux changements, puis Keane s’échappe jusqu’à Loris pour un énième duel remporté par l’animal de compagnie du Karen Sheryl. A la 74ème, et tandis que la France rend trois fois consécutivement le ballon à l’adversaire en deux minutes, Wenger admire, cette fois-ci, l’intensité de la baise, louant l’ « intelligence tactique et collective incroyable » des anti-giscardiens primaires. Christian Jeanpierre propose – « si on avait un peu de jugeotte » – de jouer l’expulsion d’un irlandais averti et prêt à « dégoupiller. » Trapattoni, très serein, siffle en se recoiffant ; Domenech, plus Fugges, sort Gourcuff pour Malouda. Pas d’asthmatiques chez les Keane et Robbie n’échappe pas à la règle, au grand dam de Lass (89ème) et au contraire des français, absents sur la remise bout-de-pied-raccroc-préfigurant-la-suite de Henry (93ème.)

« – Si on avait une bonne idée ? » interpelle Larqué.
« – Arriver aux prolongations… » propose CJP.
« – En marquer un !» recadre Arsène le phénix des hôtes de ces bois.

Dernière chance de participer à une phase finale de Coupe du Monde pour Anelka et Keane…superbe duel à distance pour ces deux joueurs. Malouda laisse le couloir gauche à Evra et se place le plus souvent dans l’axe, au service de Henry et Anelka, duo d’attaquants centraux. Doyle et Keane continuent à terroriser la défense française, Lloris et Gallas laissant un centre filer devant la cage. Il faut un but aux français mais l’arbitre a vu le hors-jeu de Govou (101ème.) Qu’à cela ne tienne, Henry donne un coup de main pour une poitrine-bras-tête de Gallas…1 – 1, 103ème (voir ici). La sympathie pour ces « héroïques irlandais » n’ayant d’égal que l’aversion à l’égard de Domenech, Larqué l’ « éternel vert » s’exclame : « C’est pas interdit de le dire…on peut dire qu’on a fait main ! » Le public préfère quant à lui  chanter la Marseillaise… « sentiment de malaise » même si l’expert en gunners précoces reste optimiste : « En 6 minutes, il peut encore y avoir 1 ou 2 moments chauds. » Hugo déploie son haricot magique dans le ciel dionysiaque,  Anelka ajoute une main avant de se rétracter, pris par ce « sentiment de malaise », coup de sifflet final, Christian Jeanpierre menace : « Nelson Mandela, nous voila ! »

« Dur, Laborieux, Miraculeux »…mais … « j’l’avais ! » (le 1 – 1) Domenech, briguant le poste de pronostiqueur loto foot laissé vacant par Basile Boli.
« On y est et on est content d’y être »…Nicolas Sarkozy, déjà en pleine sublimation médiatico-politique.


« Merci à tous ceux qui ont souffert avec nous » Domenech

to be continued…

5 thoughts on “France-Irlande, l’analyse

  1. « èssayer de sauter en ayant les bras le long du corps… Vs aurez l’air d’ un idiot » JM larqué

  2. « èssayer de sauter en ayant les bras le long du corps… Vs aurez l’air d’ un idiot » JM larqué

  3. Astorga :  » Comment est l’ambiance,à la fin de ce match,dans les vestiaires ? »
    Domenech :  » je trouve ca bien, ils sont triste de ne pas avoir fait un bon match !!!  »
    Astorga :  » on entend du zouk dans le vestiaire … »

  4. Jpouvais pas rêver mieux, la qualification la plus minable qui soit… à l’image de Raymond. Du coup on a quand même un truc à faire en juin

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