Notre Footballologue analyse Inter-Bayern

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Notre Footballologue s’appuie sur des schémas rigoureux

Instaurer le fair play financier…soit la nécessité pour l’UEFA de reprendre en main un business que s’accaparent la Premier League et la Liga au risque d’entraîner l’Italie, l’Allemagne, la France voire le Benelux. Oh ! Curieuse incertitude du sport spectacle, la France a un demi finaliste, l’Italie et l’Allemagne sont finalistes, et le football « bling bling » se voit opposer des contre-modèles. En grand maître de cérémonie, Platini avait une nouvelle fois peaufiné la liturgie, passant au samedi, pour adresser  son message dans l’antre même du mal : Focus on Hocus Pocus*…papa s’occupe du reste.

Pour remplacer les traders, deux contre-modèles proposés : capitalisme rhénan ou capitalisme patriarcal. Le Bayern de Van Gaal garantit un rendement minimum tout en austérité et rigueur. Le 442 s’articule autour de la charnière Schweinsteiger-Van Bommel avec une animation par côté : à droite, Lahm prend le couloir, Robben repiquant dans l’axe ou débordant en ailier ; à gauche, Altintop ne prend jamais le couloir, préférant combiner dans l’axe, tandis que Badstuber, défenseur central, effectue une pige dans le couloir pour contrer Eto’o. La charnière Van Buyten – De Michelis se fait des soirées Wrestlemania et tous les corner sont à la rémoise, pour espérer « casser » le regroupement adverse comme au billard.

De son côté, l’Inter de Mourattinho présente une gestion entièrement tournée vers l’obéissance à son bien aimé patron, le seule capable de mener à la victoire. 433 avec charnière Samuel-Lucio, couloirs Chivu-Pandev et Maicon-Eto’o et un triangle Cambiasso-Zanetti-« Sneijder en haut » au service de Milito.

Unir des doll’s nécessite un maître es bondage, et s’il s’agit généralement de l’entraîneur, le luxe reste d’avoir un voire plusieurs joueurs autonomes capables de faire couple en fonction du jeu. Avec Cambiasso, Sneijder et Zanetti, l’Inter possède un trio de maîtres nœuds. En effet, Le triangle effectue des rotations en fonction de l’endroit vers lequel Sneijder presse. Ainsi, si le batave penche à droite, Cambiasso avance côté gauche pour offrir une solution sur la largeur en cas de récupération, idem pour Zanetti dans le cas inverse. De plus, en cas de pressing infructueux, un des demi défensifs monte pour apporter le surnombre (Zanetti, 15ème.)

En phase défensive, un 4141 apparaît avec Cambiasso ou Zanetti en sentinelle (en fonction du pressing de Sneijder le voltigeur), voire un 442 ramassé sur 35 mètres. Chivu est au marquage de Robben, Cambiasso jamais bien loin de l’ailier néerlandais, Lucio se charge difficilement de Olic, Samuel surveille plutôt Müller, Maicon-Eto’o avalent Badstuber- Altintop en vitesse et le trio du milieu condamne la paire Schweinsteiger – Van Bommel. Au passage, le côté Maicon-Eto’o ressemble fort au couloir Daniel Alves-Eto’o qui avait étouffé Evra et fait basculer la finale Barcelone-MU de l’an passé.

Hommage à son mentor ou pied de nez au Barça, toujours est-il que l’Inter entame le match dans la tactique des catalans. Maicon fait du Alves, Eto’o se remémore, Lucio mène le jeu dans le camp adverse tel Yaya Touré…2ème minute, contre attaque de Robben, faute tactique de Samuel à 40 mètres, pas de carton jaune ; 4ème, contre attaque italienne, Milito dans la profondeur pour Sneijder et Eto’o…l’Inter retrouve ses esprits, le clin d’œil est terminé et outre un coup franc de Sneijder (24ème), les cartons jaunes révélateurs de De Michelis sur Milito et Chivu sur Robben, rien d’autre à admirer que Zanetti, coiffé comme un intériste. Faute de match, les experts TF1 parlent du seul sujet qui les intéresse, soit un quart d’heure sur Mourinho supposé « tuer le père » dans une rencontre devenu rituel oedipien de la nouvelle église psy trop chère pour Onfray. 33ème, dégagement de « Roulio César » (CJP) sur la tête de Milito, De Michelis averti n’en vaut plus qu’un demi, Sneijder relaye pour l’Argentin face à Butt : 0-1, « samba de amigo » d’un Platini qui a même pensé au Brésil. Le Bayern « a du mal à exploser » du fait d’un Olic « tête dans le guidon » ou d’un Altintop qui médite la parole du sage vert : « Mauvais appuis, mauvaise frappe. » L’autre basque souligne le « double marquage à l’italienne » (prise à deux sur Robben de Chivu et Cambiasso) et, adepte du Kaviar, s’extasie devant les capacités italiennes à « projeter vers l’avant. »

Mi temps : « Au Mali, j’ai retrouvé…Au Mali, ma puberté. »

M…de Masturbation à Modja en passant par Michel Sardou.

A peine le temps pour CJP de moquer la « drôle de langue néerlandaise » en convoquant Cruyff, que – « Ah ! Oui ! Ah ! Oui ! » – Larqué jouit à la pensée de Thierry. Dès la reprise, Julio César sauve face à Müller et dans la foulée Milito contre et trouve Pandev qui bute sur Butt. Van Gaal a détaché Van Bommel pour le faire jouer plus haut tandis que Milito devient ailier droit pour sédentariser Lahm (Pandev passe dans l’axe en phase offensive, reprend son couloir en phase défensive.) A l’heure de jeu, Larqué et Lizarazu dénoncent les « crampes diplomatiques » de la rédaction du Diplo, Robben et Lahm multiplient les combinaisons au risque de contres, et la visage de Van Gaal confirme la constipation bavaroise. Face au bloc italien, l’idée semble de passer par les côtés (soit le droit puisque à gauche il n’y a pas d’ailier) et de centrer. Aussi, Altintop sort au profit de Klöse (62ème), Müller se place à droite pour un duo d’hosties offert à père Lucio et frère Samuel.

A la 69ème, Robben centre pour la tête de Klöse, Olic reprend mais Samuel contre et de l’autre côté, Milito a « la force » et, en « grand joueur », « toujours plus de temps que les autres », surtout face à Van Buyten : 0-2, 69ème. Le but vient d’une contre attaque déployée sur le côté gauche, soit celui déserté par Lahm pour animer le couloir en compagnie de Robben. La messe est dite, un « Lucio du Bayern » fait coucou à Mourinho, Gomez, Muntari, et même Materazzi font un tour sur la pelouse. A noter que ce dernier entre dans les arrêts de jeu pour permettre l’ovation du public à Milito…mais aussi pour apporter sa hauteur là où Cordoba était entré face à Barcelone pour apporter sa vivacité. 3 minutes à jouer, 2-0, un changement « plaisir » pour Milito…mais toujours la cohérence des choix.

Le capitalisme paternaliste de Moratti l’emporte donc comme une alternative au bling bling néo-libéral de la Premier League, de Perez et autre…Berlusconi. Milito, capable d’appels en profondeur (4ème), de jouer en remises (33ème), de passer en un contre un (69ème), ou de chercher une faute tactique pour permettre au bloc de remonter (63ème), résume le profil des nouveaux joueurs « extraordinaires » tandis que CJP n’a pas cessé d’établir la nouvelle morale. L’entraîneur doit savoir « mettre au pas » des joueurs « qui ne la ramènent pas », « bossent dur », « attrape(nt) le rigorisme. » Pour sa part, Lizarazu regrette de n’avoir connu Mourinho, qui l’aurait à coups sûrs, « transcendé. » Loin de cette moraline, le Portugais semble prendre la route de Bernabeu pour monnayer ses talents au service du mal ibère, et tandis que les Poppies fredonnent leur ritournelle, CJP se résout : « Le foot est à l’heure de la mondialisation ; ils se connaissent tous. »

Contemplant la liturgie, sur une pelouse qui ne sera donc pas sienne, Ribéry n’a que sac à dire…et un peu plus : « Ah ! Sa mère…Sale putain. »

* : http://www.youtube.com/watch?v=bpV5InLw52U

9 thoughts on “Notre Footballologue analyse Inter-Bayern

  1. Merci pour cette étude du triangle intériste.

    On pouvait remarquer que Zanetti pressait les munichois dès la ligne médiane.

    Sont trops fort ces italiens ou plutôt ces argentins, brésiliens, roumain, montenegrin, camerounais et hollandais…

  2. Très parental advisory explicit lyrics hier soir notre Bixente, qui regrette « de n’avoir connu Mourinho, qui l’aurait à coups sûrs, transcendé ».
    En même temps, je l’ai senti très timide sur Cristian Chivu, pourtant titularisé arrière gauche comme sa Trémouline chérie. Je me demande pourquoi…

  3. Expliquons à Lizarazu que lorsqu’il fait de la lèche à Mourinho en direct, il n’entends pas et ne lui proposera pas de poste au real

  4. Plus Internazionale qu’Italienne cette équipe milanaise.
    Materazzi, c’était la petite Italian’touch obligatoire avant la fin du match?
    En tout cas, belle victoire tactique, une grande rigueur, efficacité. Rien à dire sur cette victoire logique de l’Inter… à part que je trouve ça assez ch**** à voir quand même, non?

  5. Pour Materazzi c’était juste pour toucher la prime de match et pour montrer son dernier tatouage « fuck you zizou »

  6. @Science « Plus Internazionale qu’Italienne cette équipe milanaise. »

    C’est l’essence même du club.

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