Notre Footballologue: une saison en OM 2009-2010

6

Tant au niveau taquetique qu’au niveau sicologique

Seize dates… cette lecture se limitant à une observation partielle et/car télévisuelle, sa portée en est d’autant plus réduite (pour l’exhaustif, envoyez vos réclamations à La Provence ou L’Equipe.) Toutefois, cette vingtaine de rencontres permettent de tracer –grossièrement- l’itinéraire tactique de la caravane de l’Etrange phocéenne.

« DD la sardine » a bouché le vieux port. 433, 4312, 442, 451, 4141, triangles en losange de Ferreri, Lions Pasolini’s Theoreme avec bondage de Doll’s…le tout avec des freaks. « One of us, one of us !!!»…heureusement, l’architecte siège au Grand Orient, Loge 98. Dossier Express en collaboration avec Ghislaine Ottenheimer et Yves Coppens.

2009, Carnival…

15/09 : L’aventure débute par une leçon d’UFOLEP dispensée par le Milan de Pipo la Fiote et le six d’Orfeu Negro. Après une série de victoires acquises sur sa défense en cisaille (Heinze-Diawara), l’OM connaît un gros coup de mou et Deschamps bricole un 4312 avec Lucho en 10. Rapidement, l’équipe passe en 442, Cheyrou-M’Bia à gauche et Lucho-Cissé à droite tentant de bloquer Seedorf, Pirlo et consorts tout en servant Niang et Brandao. La charnière Heinze-Diawara peine sur les ouvertures aériennes.

30/09 : Face au Real, « trois pommes » aligne un 442 avec les centaures LuchAbriel à droite et CheyrBia à gauche. Première paires de Doll’s attachées, le bondage tient mais ne convainc pas. Derrière, Heinzwara ne parvient plus à dissimuler sa myopie…rendez-vous chez l’ophtalmo pour une grosse leçon de tableau noir.

20/11 : Face au PSG, retour au « projet » initial, à savoir un 433 avec Cheyrou et Lucho (remplacé par Abriel) en animateurs. Au programme, la liaison entre le latéral et son servomoteur (Taïwo-Cheyrou ; Bonnart-Abriel) et l’entente entre les deux animateurs, désormais doll’sés. « Ca coulisse hyper bien », s’extasie Dugarry, mais Valbuena, constatant qu’il n’y a pas de 10, pense qu’il s’agit d’un oubli et déserte son aile droite. Deschamps le sort pour Lucho, passage en 4312 avec d’étranges mutations à la clé : LuchAbriel, CheyrCho, AbriChey… Les expériences se multiplient sur la pelouse, préfigurant l’évolution de l’équipe : l’OM va se redresser.


25/11 : En attendant, les échéances exigent l’efficace. Face à Milan, 442 « centaures », CheyrBia à gauche et LuchAbriel à droite, naissance d’une liaison entre ce dernier et Niang. Heinzwara rejette la fusion du tango et de l’afro-beat, DJ déchante, le mythe de l’OM s’envole.

8/12/09 : Le match face au Real résume les tergiversations de cette première partie de saison. Alignement du 433 à deux servomoteurs envisagé en début de saison, mais Abriel en ailier droit pour compenser Lucho. Aussi, oscille-t-on entre le 433 et le 442, entre août et septembre, entre championnat et Ligue des Champions. Certes, « Rome ne s’est pas bâtie en un jour »…mais « ici, c’est Marseille ! », qu’ils disent.

Trêve hivernale : « Je ne m’attribue aucun mérite. »

Jean-Claude Dassier, connasseur d’ESJ.

2010 : L’OMINISATION…

Nul doute qu’en période de crise, le Grand Architecte a convoqué une veillée extraordinaire pour mobiliser toutes les forces de la Loge 98. La planche de frère Blanc sur les fusées a, semble-t-il, retenu son attention…

13/01 : Coupe de la Ligue face à St Etienne, 451 (ou 433 pointe en haut)…Lucho derrière Brandao, Cheyrou et Cissé sur la même ligne, Abriel en ailier droit. Une combinaison Cheyrou-Lucho-Abriel aboutit à un centre que convertit Brandao. Ainsi, les bases du nouveau projet son posées : doll’ser Lucho à l’avant-centre, la sentinelle au deuxième milieu. L’OM se dote d’une colonne vertébrale mais cela reste en gestation. Abriel, de moins en moins attaché à Lucho, effectue un gros travail défensif dans son couloir…et Brandao sauve la mise.

17/01 : Si Deschamps utilise les coupes pour ses expériences, le 442 reste le schéma des « échéances » (Ligue des Champions, Ligue1.) Face à Bordeaux, retour du 442 centaures, CheyrCisse à gauche, LuchAbriel à droite. Mengele tente un mixe Hilton-Diawara et déporte Heinze à gauche. Mandanda hésite, « l’arbitre a manqué de couilles » dixit Niang, et Deschamps abat son dwarf mais reste à 10 points derrière. « Echéances » ou pas, la 442 n’y arrive pas…

27/01 : Par son calendrier et la familiarité de l’adversaire (Qui n’a connu la mésaventure d’un HPV voire d’un HIV ramené d’une PH, d’une DH voire même d’une CFA… ?), la coupe de la Ligue constitue le laboratoire idéal pour des projets en gestation. Bordeaux, Marseille… le doublé est presque un pléonasme tant cette compétition constitue plus qu’un entraînement et moins qu’un enjeu pour qui recherche l’équilibre des lignes. Face au LOSC, l’absence de Brandao inaugure une nouvelle formule. Les déplacements de Lucho tracent désormais un cercle au centre du terrain, le plaçant tantôt en position d’avant-centre ou de milieu centre. Cheyrou et Cissé sont doll’sés derrière l’argentin, et la vitesse de Niang en pointe permet à l’OM des contre-attaques rapides. De plus, l’activité et la vivacité du sénégalais élargissent la palette offensive phocéenne, les ailiers (ici Valbuena et Ben Arfa) en profitant pour dézoner. Derrière, Hilton semble plutôt Bossa que Baile Funk…DJ rêve d’Afrique.

7/02 : Face à VAFC, le 4231 évolue avec le retour de Brandao. L’idée consiste à faire rebondir les joueurs de couloir sur Lucho et Malabar. M’bia s’installe à côté de Diawara pour renforcer les lombaires. La colonne vertébrale continue son évolution, l’OM son hominisation, le club retrouve sa devise : « Droit au But. »

10/02 : Le projet est en bonne voie et la coupe de France reste plus dangereuse qu’utile, d’autant qu’il gèle à Bollaert. L’OM lâche le match mais le bilan sérologique de Hilton et Morientes les place en quarantaine pour le reste de la saison.

18/02 : L’hominisation paraît achevée. Diawara-M’Bia font les lombaires, les dorsales Cissé-Cheyrou soutiennent les cervicales, Lucho et Niang. Reste à éprouver cette nouvelle configuration de l’évolution face à une « échéance. »

28/02 : Le PSG au Parc…à mi chemin entre une « échéance » et un entraînement. Valbuena, ailier droit, n’a toujours rien compris et jette son tricycle dans les jambes de Lucho : remplacé par Abriel à la mi temps. En phase défensive, l’OM se replie sur un 4141, soit Lucho et les deux ailiers sur la même ligne que Cheyrou. La vitesse de Niang permet d’être dangereux en contre attaque, les couloirs évoluent en fonction des « temps » de match (fort = montée des latéraux, ailiers serrant l’axe ; faible = position fixe.) M’Bia-Diawara travaille dans un döner.

Phase défensive:

11/03 : Benfica s’annonçait comme un ogre offensif. En lieu et place, un OM conquérant domine. Le poste d’ailier droit est un thermomètre pour l’adversaire : Abriel, rigueur tactique, activité dans le replacement défensif ; un nain ou « un prophète », velléités offensives. Les phocéens ressemblent –enfin- à une équipe, maîtrisant le jeu, compensant les décalages (gros travail de Abriel au service de Lucho), et Deschamps se permet des « coups » tactiques, faisant jouer long sur Brandao ailier droit opposé au petit Maxi Pereira, et court en profondeur sur Niang pris entre deux tours de Belem. Résultats : les tours vacillent mais Maxi Pereira marque et l’OM ne fait « que » nul. Le match retour marque l’élimination : volontaire (composition d’équipe et gestion tactique « curieuse ») ou « acte manqué », pendant ce temps, Bordeaux et l’OL rêvent et Deschamps parle de « tournant de la saison. »

14/03 : Confronté au tetriste du Téfécé, l’OM confirme son schéma et remplace une vertèbre endommagée (Cheyrou par Kaboré.) L’opération se passe sans complications, signe de la bonne santé de l’ensemble.

21/03 : LA semaine décisive, avec deux « échéances » : l’OL et Bordeaux. L’occasion d’observer l’OM face à ses prédateurs les plus voraces. Niang-Lucho, Kaboré-Cissé, Diawara-M’bia, nouvelles Doll’s d’un schéma plus direct dans lequel les paires de couloirs commencent à prendre de l’importance. L’ensemble reste poussif mais les expériences de DJ donnent naissances à des mixes pour le moins inattendus : « Fela-Zion » de Taïwo, Lyon post-coïtum, animal triste.

27/03 : Finale de la coupe de la Ligue, soit le labo d’où tout a germé. Brandao est à droite, Niang et Lucho doll’sés dans l’axe, Kaboré-Cissé aux dorsales. La colonne se déploie, fait le dos rond, et un appui lombaire donne l’impulsion d’un coup de tête. Ainsi charpenté, l’OM se permet même de laisser libre court à son imagination, la folie et la religion s’alliant pour renverser le pouvoir. L’OM marche debout…

En une saison, Deschamps a su, aidé en cela par un recrutement judicieux et onéreux, discipliner des freaks autour d’un projet tactique défini. Ainsi, l’hominisation emprunte au Théorème de Lions Pasolini résumé par cette maxime : « Quand l’idiote tripote sa lune, le tacticien monte sa fusée. » Reste à savoir si la fusée à venir restera à  propulsion chimique ou si, dans sa grande mansuétude, Margarita permettra le passage au nucléaire.

6 thoughts on “Notre Footballologue: une saison en OM 2009-2010

  1. Moké adore mater les lunes avec ses jumelles, tout en se concentrant sur sa fusée, soumise à une mecanique de mouvements à 3 étages, jusqu’à propulsion chimique…

    Concernant ton analyse, on dit que DD est assez têtu et buté dans ses choix, ta demonstration prouve le contraire, et tant mieux vu le denouement…DD ne fait pas dans l’affectif, juste dans l’efficace.

  2. A envoyer à l’ensemble des sites de foot pour que les journaleux prennent un cour de footballologie.
    Bravo cher Maître!

  3. « M’Bia-Diawara travaille dans un döner »

    Celle-là, elle est vraiment terrible. 1/2 heure pour m’en remettre. Alors, oui, beau travail footballologue !

  4. C’est bien les dessins dans ton article. Ca fait des images, on est pas obligé de tout lire.
    Sinon, merci de tes nanalyses.

  5. Le footballologue devrait envoyer ses schémas tactiques à Kombouaré, la technologie du 21ème siècle n’est pas encore arrivée dans la capitale.

  6. Le problème avec le nucléaire c’est qu’il y a des déchets(demandez au réal).

    ça sera plus écologique de mettre cheyrou et abriel dans le tas de composte(il faut pas se débarasser se se qui peut encore être utile), on branche heinze sur une centrale hydrothermique, Kaboré gère la fillière éolienne.

    Pour brandao malheureusement je ne vois que l’incinération.

Répondre à Gaha Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.