Superacad, ép. 7 : L’interrogatoire. La planque. La science.

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Une fois n’est pas coutume, ça se resserre.

Résumé des épisodes précédents : la police traque toujours « le violeur foot du 19e arrondissement ». Pendant que le commandant Fiori et ses hommes investissent en force le Horsjeu Building, Sophie Taillandier suit la piste de cette mystérieuse gangue de vomi trouvée par les services du nettoiement.

– Tu es certain que Superacad est en sécurité, à la cave ?

– On n’avait pas le temps de le mettre ailleurs. Si aucun des flics ne fait allusion au foot, il a une chance de passer inaperçu. On va devoir la jouer fine. Tu me laisses parler surtout, ils arrivent.

Sur ces mots, l’Editeur alla s’asseoir à son bureau. Des deux mains, il fit signe à son second Louis Cifert de s’apaiser. L’anxiété congénitale du petit nerveux menaçait de le contaminer, ce qui était bien le pire alors que les pas des policiers résonnaient dans le couloir. Sans frapper, le commandant Fiori ouvrit la porte suivi de deux mastards en uniforme, et fila en ligne droite au bureau du chef. Il lui tendit une sèche poignée de main, sans un regard pour Cifert.

Commandant Fiori, Police nationale. J’ai des questions à vous poser.

– Encore au sujet de ces plaintes pour injures raciales ?, s’enquit innocemment l’Editeur. Tout le dossier est dans les mains de notre avocat, maître Collard. Il me semblait que votre hiérarchie était au courant.

– Ne faites pas l’innocent. Le violeur foot du 19e, ça vous parle ?

– Oh, je lis les journaux comme tout le monde, vous savez. On n’est plus en sécurité en cette période. Vous avez creusé la piste d’un groupe islamiste sodomite ? Ces gens-là ne sont pas à une invention près…

– Stop.

Le commandant Fiori ne l’avait pas quitté un instant du regard. Le patron de HorsJeu Média s’était toujours enorgueilli de son regard pénétrant, véritable baguette de sourcier dont il utilisait les talents pour élever l’hygrométrie féminine et faire transpirer les hommes veules. Les 90 kg de muscles du policier n’entraient dans aucune des catégories-cibles, et ses yeux inexpressifs étaient restés plantés dans les siens sans discontinuer.

Du football, de l’anal, et vous allez me dire que votre média n’a rien à voir avec ça ? On perquisitionne, et vous, vous me convoquez la rédaction, exigea Fiori. Ce disant, il tira une liste de sa poche, tandis que les deux colosses s’éclipsaient.

– Euh… je ne voudrais pas passer pour un mauvais amateur de séries policières, mais vous abusez de vos droits, là. Vous croyez que vous pouvez ordonner une perquisition, comme ça, à l’improviste en déboulant dans nos bureaux ? Vous perturbez la marche de l’entreprise sans raison !

– Taisez-vous. Vous avez vu la gueule de votre entreprise ? C’est un carnage dans vos locaux. On est sur une enquête en flagrance, donc maintenant vous obtempérez ou je me fâche.

– Ok, ok, céda l’Editeur. Louis, tu dis à tout le monde de se retrouver en salle de réunion.

Quelques instants plus tard, les académiciens prenaient place. Dernier arrivé, le professeur Roazh tendit discrètement un pouce levé à son chef : Superacad était en lieu sûr.

Bien, ouvrit le Commandant Fiori. Je vais d’abord regarder si tout le monde est là, ensuite je vous pose mes questions. Consultant sa liste, il entreprit de faire l’appel, se tournant vers l’Editeur à chaque fois qu’un « présent » ne lui parvenait pas en retour.

Christian Mario et Guillermo Mandrinlonas, bureau de la blaugrana ? Ils sont où, ceux là ?

Vos fiches ne sont pas à jour, soupira l’Editeur. Christian a été jugé par contumace pour proxénétisme aggravé, il est quelque part en Bulgarie. Mandrinlonas s’est retiré, à mon grand regret : il s’occupe d’un centre équestre en Ardèche.

– Département des Gunners, il manque Pierre Bidalfion, poursuivit le policier.

Accident du travail, il a glissé. Absent depuis une semaine, il ne peut rien pour vous. On peut vous montrer son arrêt de travail si vous voulez.

– Ca ca, ça va. Carmelus Baasz… c’est français, ça ? Pourquoi il n’est pas là, lui ?

– Il est retourné à ses racines. Il encule certes, mais seulement des dromadaires au zoo de la Barben, dans les Bouches-du-Rhône. Ce n’est pas lui que vous cherchez.

– Ne faites pas le mariolle. Gwendal Mazafaka’ch ?

– Vous êtes idiot ou quoi ? C’est vous-même qui l’avez coffré le mois dernier, pour exhibition sexuelle à côté d’une école primaire !

Ayant achevé sa liste, le commandant Fiori posa le papier et s’affaissa sur un siège, se pinçant la base du nez. Le temps d’une profonde et lente inspiration, il entreprit de cuisiner les académiciens présents, ce qu’ils avaient fait, ce qu’ils avaient vu, ce qu’ils avaient entendu la dernière semaine dans le cadre de leurs occupations footballistiques.

De son côté, l’Editeur commençait à retrouver sa sérénité. Avec ses airs de rouleau-compresseur, le policier manquait de subtilité pour découvrir quoi que ce soit de compromettant. Les académiciens étaient de toute façon trop dépassés par l’enchaînement des événements, quand ce n’était pas par leur consommation d’alcool ou de stupéfiants divers, pour avoir compris quoi que ce soit d’autre que la presse n’avait pas déjà révélé. L’unique consigne donnée par l’Editeur était « ne dites rien de la présence d’un stagiaire chez nous », et ils s’en acquittaient avec la même solidarité qu’une équipe de football amateur travestissant le nom d’un joueur sans licence pour ne pas le griller auprès de l’arbitre.

L’enquêteur en vint au point qui lui avait permis de faire le lien entre le « violeur foot » et HorsjeuMédia, la bagarre survenue au Cork peu après que le suspect se fût échappé de l’hôpital. Sur ce sujet encore moins que sur le reste, Fiori ne put tirer quoi que ce soit des académiciens, dont la vidéosurveillance avait déjà prouvé qu’ils se trouvaient en plein coma éthylique au moment des faits.

L’irruption de ses collègues acheva de dépiter le commandant. Leur perquisition n’avait rien donné, si ce n’est un tas de documents administratifs qu’ils montrèrent à Fiori par acquit de conscience. Celui-ci se saisit des feuillets, les parcourut brièvement et les reposa dans un soupir.

Bien, Monsieur l’Editeur. Nous n’allons pas vous déranger plus longtemps, la seule chose que je vous demanderai est de rester à la disposition de l’enquête, et de nous signaler tout événement digne d’intérêt. J’espère que je peux compter sur vous ?

– Bien évidemment, répliqua l’Editeur, en mettant un point d’honneur à ce que sa poignée de main ne cache rien de son vœu de l’envoyer se faire foutre. Passant devant la table où le policier avait laissé tomber son paquet de feuilles, il en profita pour ramasser prestement la première d’entre elle, où l’on pouvait lire : « Convention de stage entre Horsjeu Média et Monsieur Guy Môquet. »

***

De son côté, le lieutenant Sophie Taillandier se triturait l’esprit pour tirer un embryon de piste de sa rencontre à l’Institut médico-légal. Dans son sombre appartement de la rue du Chevalier de la Barre, la lampe de bureau et l’écran du PC apportaient les seules lueurs, tandis que le boîtier internet se chargeait d’apporter une touche de gaieté par ses clignotements aléatoires.

Un antique Blay-Foldex était étalé sur la table. Elle y avait tracé à rebours le parcours du « violeur foot ». Partant de ses dernières exactions connues, métro du colonel Fabien, le trajet remontait au Parc de la Villette, puis non loin de là dans un pub du quai de Jemmapes. Taillandier changea de couleur puis traça un trait vers l’Hôpital Lariboisière avant d’obliquer au sud vers l’Institut médico-légal. A cet endroit, la piste s’évanouissait, laissant pour tout indice trois agents du nettoiement inconnus, et un séjour probable dans la Seine.

Signe de temps troublés, la policière portait au cou son Toloache. Séchée et préparée selon le rituel mexicain, la graine de datura était censée lui apporter motivation et énergie. « Un peu comme le X4 de Champignac », aimait à persifler un de ses anciens amants. Elle évacua ce souvenir fugace et se reconcentra sur sa réflexion. La Seine était relativement éloignée du Nord-Est parisien, où le suspect avait commis ses exploits. Elle n’avait pas l’intention de retourner la mairie de Paris pour retrouver les fonctionnaires municipaux qui l’avaient sorti de l’eau, d’autant que le divisionnaire lui avait intimé l’ordre d’une enquête discrète. Pourtant, leur témoignage promettait d’être crucial. Elle avait également rendez-vous le lendemain au Jardin des Plantes, pour rencontrer le scientifique à qui avait été confiée la gangue. Elle espérait ardemment en savoir plus sur ce phénomène biologique si particulier, et surtout son éventuelle corrélation avec les pouvoirs extraordinaires du forcené.

Le port de sa plante de pouvoir énervait Taillandier plus qu’il ne lui faisait gagner en lucidité. Au bord de jeter son pendentif et d’aller se coucher pour une nuit d’insomnie, elle prit sa tête dans les mains et répéta à mi-voix « les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. » Ce mantra l’accompagnait depuis ses débuts dans la police, et avait guidé son attrait pour le surnaturel. Cette attitude lui avait valu dans le passé la réprobation de sa hiérarchie, pour sa tendance à ajouter de la complexité à des affaires qui n’en méritaient pas. Le divisionnaire l’avait sévèrement tancée, lui rappelant que dans l’immense majorité des cas, le coupable est bien celui désigné par les indices les plus évidents. Les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être : parfois elles sont bien plus simples que cela, médita-t-elle.

Taillandier passait négligemment la main sur sa carte. Suivant le chemin qu’elle venait de tracer, elle s’arrêta machinalement à l’étape de la Villette, qui tranchait avec le reste du plan par ses grands aplats verts et bleus. Cette couleur bleue… elle aurait juré que son index avait lui-même pris l’initiative de tapoter sur l’emplacement du Bassin pour l’arracher à sa rêverie. Les connexions se firent enfin, et dans le dixième de seconde qui suivit, la policière avait déjà parcouru le tracé du canal Saint-Martin jusqu’à l’emplacement de ce pub, le Cork. Elle chercha sur son PC les éléments de l’enquête de son collègue Fiori, auquel le divisionnaire lui donnait accès intégral pourvu qu’elle n’en parlât à personne.

Le Cork, connu comme pub diffusant du football et surtout comme étant le lieu de convivialité des employés du groupe Horsjeu Média, ledit groupe Horsjeu média étant par ailleurs sis place du Colonel Fabien, autre étape du « violeur foot » ; on dépassait là le stade de la coïncidence. Une rapide recherche lui confirma aussi ce dont elle avait entendu parler, à savoir la vidange du canal Saint-Martin pour nettoyage. « Un objet sec, mais qui a été immergé dans l’eau douce », avait déclaré le médecin-légiste : pas de doute, c’était forcément du canal en réfection qu’avait été tiré l’homme mystérieux dans son enveloppe vomitive. Sur cette base, il lui serait déjà beaucoup plus facile de retrouver les agents municipaux auteurs de cette découverte, tâche qu’elle se promit d’assurer dès le lendemain.

***

Un bref appel au service de la propreté et du nettoiement eut tôt fait de procurer à Sophie Taillandier les identités des agents à l’œuvre autour du canal Saint-Martin à la date où le corps du « violeur foot » fut découvert. Prétextant un banal appel à témoins au sujet d’une rixe d’ivrognes, elle se fit remettre leurs coordonnées, apprenant au passage que les trois se trouvaient en arrêt-maladie depuis précisément cette nuit-là. Elle se fit passer pour une étudiante en médecine enquêtant sur le burn-out chez les agents territoriaux, et parvint ainsi à convaincre les trois personnes de se donner rendez-vous le soir même, dans un café du 18e arrondissement, loin du théâtre des événements.

Impatiente à l’idée de cette rencontre, elle prit le chemin de son premier rendez-vous, le professeur Marc Dentrebois, biologiste au MNHN. A la déception de l’enfant qui sommeillait en elle, le scientifique ne lui avait pas fixé la rencontre au zoo, mais dans un bureau grisâtre de la galerie de minéralogie. Cinquantenaire sportif en pantalon de velours et chemise à carreaux bon marché, il l’y attendait en compagnie d’un autre homme, dont le teint fade et l’abondante barbe grise correspondaient en tout points au cliché du scientifique poussiéreux.

– Je vous présente Michel Kassim, minéralogiste, qui a également étudié l’objet qui vous intéresse, débuta son interlocuteur.

Enchantée. Biologiste, minéralogiste… alors, qui est-ce qui gagne ? C’est vivant ou pas cette substance ?

– Vivant certainement pas, corrigea Dentrebois. Organique, oui. Mais pas que. Mon ami De Rogaux vous a donc vue à l’Institut médico-légal, si j’ai bien compris ? Il vous a parlé de vomi humain ?

– Accompagné d’éthanol en grande proportion, acquiesca l’enquêtrice. Mais alors ? J’espère qu’elle vous a passionnés, cette substance ?

– Et comment !, s’enflamma brusquement Kassim, qui se tenait jusqu’ici en retrait de la conversation. On a retrouvé de tout, là dedans, j’avais jamais vu un tel cocktail ! Quand je pense qu’on m’a fait chier, pardonnez-moi, avec des échantillons de cailloux ramassés sur les lunes de Saturne… Si j’avais su qu’on trouverait dix fois plus intéressant au fond de la Seine, j’aurais enfilé moi-même la combinaison de plongée pour aller le ramasser. J’ai passé le tout au spectrographe, c’est pas une liste qu’on m’a sortie, c’est l’assortiment de mezzés de ma grand-mère un jour de baptême. Vous aviez déjà le vomi et l’alcool ? Je vous rajoute les PCB, un panaché de métaux lourds, des résidus pétroliers, les pesticides, et je peux même vous mettre un bonus de cadmium radioactif, dont je n’ai aucune idée de ce qu’il est venu foutre ici. En grande partie, ce sont autant de choses qu’on peut trouver dans la vase de la Seine, et qui par des procédés que j’ignore, se sont trouvé agglomérées aux substances organiques et à l’éthanol pour former ce composé inédit. Avec Marc, nous avons baptisé cela : l’émétolithe.

– De lithos, pierre, et émétos, vomi, crut bon de préciser son collègue. On aimerait vraiment savoir où cette chose a été retrouvée, pour pouvoir en chercher d’autres. Ca sent la publication scientifique d’une vie, cette chose-là.

– Où elle a été trouvée, je pense pouvoir le dire, c’est sans doute dans le canal Saint-Martin. Quant à en trouver d’autres, je ne pense pas, et je ne l’espère pas, si c’est pour qu’en naissent d’ autres monstres. Mais pour ce qui est des…

– Le canal Saint-Martin ! Passant outre leur muflerie, les chercheurs saisirent l’information sans attendre que Taillandier eût fini sa question. Bien sûr, il était en réfection. Les substances se sont trouvées à l’air libre, on doit donc envisager une influence directe de l’air atmosphérique sur la constitution de l’émétolithe.

– Eh oui ! Il faudra que je refasse mes analyses sur la micro-porosité de la roche, mais elle aurait pu laisser passer oxygène et éléments nutritifs pour garder le corps en vie. Et je ne sais quels autres composés, d’ailleurs.

– Messieurs, MESSIEURS !, s’impatienta Taillandier. Je ne veux pas entraver votre quête du Nobel, mais j’ai un fou sodomite à appréhender. Ce que retiens, c’est que ce corps pris dans la roche a pu être conservé, voire ressuscité, grâce aux propriétés physico-chimiques de son enveloppe. Et que cette enveloppe pourrait lui avoir donné ses dispositions psychiques et physiques disons… inhabituelles. Il y a une explication scientifique, donc ?

– Il pourrait, nuança le minéralogiste, mais dans l’état actuel de la connaissance, ça reste complètement con. Si on soumet la théorie à notre comité, on est envoyés à l’asile direct. Sur le plan épistémologique, à l’instant où nous parlons, on se situe entre le singulièrement improbable et le franchement taré. D’ailleurs… quand bien même on en saurait plus, je ne vois pas en quoi cela vous avancerait dans votre enquête, si vous me permettez, Madame.

– Je ne sais pas… sauf si vous trouvez quelle est sa kryptonite. Vous me ferez signe ?

– Et de votre côté, quand vous aurez mis la main sur le phénomène, vous ferez un petit crochet par chez nous avant de l’emmener au Quai des Orfèvres ? On aurait plein de tests à lui faire passer.

Le lieutenant n’eut pas le cœur de contrarier la gourmandise des scientifiques. Elle se contenta de tendre une main qui pouvait être interprétée comme un « tope-là », et prit congé. Satisfaite d’avoir ainsi contribué à la glorieuse aventure de la science, elle ne sortait de l’entretien guère plus avancée quant aux manières d’appréhender le violeur. Sa rencontre à venir avec les découvreurs du corps, si elle s’annonçait moins riche sur le plan du vocabulaire, promettait d’être autrement plus nourrissante pour son enquête.

***

L’Editeur va-t-il réussir à détourner la police du Horsjeu Building ? Superacad va-t-il pouvoir reprendre ses activités au grand jour ? Est-ce bien la peine d’avoir un personnage féminin pour se contenter de la faire parler avec des scientifiques ? Vous le saurez en retrouvant le prochain épisode de Superacad contre Menesis.

 

Rappel des épisodes précédents : prologue (l’infirmier)ép. 1 (le pub et la vidéo)ép. 2 (les flics et les clowns)ép. 3 (le lieutenant Taillandier et le chien)ép. 4 (Horsjeu Média, l’Editeur, les gnomes numériques) ép. 5 (Les Gnomes, le Cérébranle, le premier combat avec l’Ennemi)ép. 6 (l’institut médico-légal).

11 thoughts on “Superacad, ép. 7 : L’interrogatoire. La planque. La science.

  1. Vivement la suite !

    PS : si la détective se retrouve en pleine nuit au prieuré de Saint Martin (musée des arts et métiers), je vous dénonce à qui de droit.

  2. « Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être »

    Je vois que ne je suis pas le seul fan de « La Princesse et le Cygne »

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