« Pauvre France », une saison avec le FCR – Episode 14

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Contient des passages émouvants, d’autres excitants

 

Lundi :

J’ai très mal dormi. Le résultat d’hier après-midi ne me plait pas du tout. Oh vous allez me dire : « Pat, c’est un match nul, vous avez pris deux points, y’a pas mort d’homme »
Ce n’est pas le match nul en lui-même qui me dérange. Non. Ce qui me dérange ce sont les trois buts que l’on a encaissé. Ça c’est inadmissible ! Je ne l’accepte pas ! On est pas chez les Anglais bordel !
Après, j’en connais qui vont vous dire : « C’est pour ça qu’on aime le foot, on veut voir du spectacle »
Mais bande de cons, si vous voulez voir du spectacle, allez au cinéma, au théâtre ou au cirque, mais ne venez pas nous faire chier dans les stades de foot.

 

Mardi :

Entrainement. Comme prévu je fais bosser les gars défensivement. Abdel, Jean-Paul, Patrice et Claude sont positionnés devant le but de Didier. Leur rôle ? Empêcher le reste de l’équipe de marquer. Je veux que les gars se dépouillent.
J’ai constitué des groupes de quatre. Les gars sont chargés de prendre à défaut la défense.
Patrice est sur-motivé, dès la deuxième action, il découpe littéralement Guy. Ce dernier est en pleurs. « Relève toi et arrête de chialer sale fiotte » lui lance Didier. Laurent le soigneur est choqué par ces propos.
« Il est temps d’arrêter les insultes homophobes ! Elles n’ont pas leur place sur un terrain de foot !  »
Je parviens rapidement à calmer tout le monde. La séance suit son cours normalement. Je suis satisfait de ce que j’ai vu. Les gars ont tout donné.

 

Mercredi :

Je commence à en avoir assez d’entendre parler du « mariage pour tous ».
« Mariage pour tous », non mais ça veut dire quoi? Pourquoi les politiques n’appellent pas un chat un chat ?
Ils veulent tout simplement que les pédés puissent se marier entre eux ! On me la fait pas à moi !
Non mais, où va-t-on ? Vous allez voir que dans quelques années les gens pourront se marier avec leurs chiens ou leurs poissons rouge !
Nous vivons une époque répugnante, tout est permis.
Je n’ose pas imaginer ce que des gens comme Jean Marais (une de mes idoles) auraient pensé de cette période.
J’ai honte, très honte. Pauvre France.

 

Jeudi :

Yvonne est triste en ce moment. Je la sens distante avec moi. Yvonne c’est la femme de ma vie et la voir se sentir mal me fend le coeur. Je rentre dans la cuisine. Elle pleure. Je lui dit : « Je te préviens Yvonne, ne me dis pas que c’est les oignons, je sais que tu ne vas pas bien, il faut qu’on en parle ». Elle me regarde, les yeux embués de larmes: « Tu as raison Patou, il y a autre chose ». Elle s’assoit à mes côtés et prend le bout de son tablier pour s’essuyer les yeux: « J’ai toujours beaucoup de sentiments pour toi Patrick mais j’ai l’impression que je ne suis pas complètement heureuse ». Voilà qu’elle me fait part de ses scrupules. Sûrement cette connerie de ménopause. « Toi et ton foot, il n’y a rien d’autre qui compte pour toi. En plus j’ai l’impression que tu te prends pour Raymond Domenech ou je ne sais qui. Mais tu n’es rien d’autre que l’entraineur du FC Renardin. » Je ne sais pas quoi répondre, je suis stupéfait. Je quitte la cuisine sans dire un mot, mets mon manteau, je monte dans ma Laguna et chose rare, je vais me mettre minable au bar des sports.

 

Vendredi :

Je ne suis pas rentré cette nuit. Laurent a été mis au courant de ma présence et est venu me récupérer. Je n’aime pas spécialement dormir chez Laurent… Mais je me suis laissé aller hier soir, et j’ai fait honneur à la bouteille de Calva du Bar des Sports. J’étais dans un sale état. Le patron a eu la gentillesse de baisser le rideau en fin d’après-midi, par pudeur envers ma réputation. Qui pourrait croire que Remoulade, une des plus belles réussite de Renardin, se laisse abattre ? Yvonne à bien cherché à me joindre sur mon cellulaire. Mais j’ai eu la volonté de ne pas répondre.

Pour l’entrainement, je laisse Laurent animer une séance de stretching collectif. Pendant ce temps là, je rentre à la maison. Yvonne me voyant arriver me saute dans les bras: « Patrick, j’ai eu si peur!
– Ce n’est rien lui », dis-je. Mais le mal est fait. J’ai pris un sacrée coup et je me promet de moins délaisser Yvonne.

 

Samedi :

Je me rends au bureau du maire. On le dit de plus en plus malade. Je frappe à son bureau et pousse la porte. Je trouve le maire au milieu de la pièce, accroché au derrière d’une jeune femme, l’entourant de ses bras, un club de golf à la main: « Tiens Patrick! S’exclame t- il. J’étais en train d’apprendre les rudiments du golf à Sonia. Sonia vous connaissez M.Remoulade ». Sonia me tend la main pour que je la baise, me sourit longuement et d’un langoureux « Enchanté M.Remoulade » me salue. Je tente de garder toute ma contenance pour ne pas avoir un début d’érection. Je lui adresse un « Madame » fort respectueux, puis elle prend congé de nous. Le maire n’a pas du tout l’air malade et semble au contraire en pleine forme. Nous échangeons autour du cas de Kévin. Je demande au maire l’autorisation de le réintégrer dans l’équipe: « Vous savez Patrick, je suis partisan de la plus grande fermeté. Je pense par exemple que Yann M’Vila a bénéficié d’une sanction trop clémente. Pour autant je ne souhaite pas faire de Kévin le Patrick Dills de Renardin. En attendant la fin de l’enquête, vous pouvez le réintégrer. » Je remercie chaleureusement le maire et sort de son bureau content. Et avec le bout du gland légèrement humide. Un restant de Sonia.

 

Dimanche :

Nous nous déplaçons chez l’avant dernier, L’AS CGT. Karl n’a pas souhaité faire le voyage.

 

1ère mi-temps :

8e minute: Nous sommes cueilli à froid. L’équipe adverse, nous plante un but sur corner. Gros coup de massue chez les miens. 1-0

35e minutes : Ce match insipide, sur un terrain boueux, nous donne un espoir: Nelson obtient un pénalty. Emilouinovic se lance mais manque le cadre. Toujours 1-0

 

2e mi-temps :

J’ai poussé une gueulante. J’attends une réaction.

56e minute: Les gars assiègent le but et s’exposent aux contres. L’arbitre voit rouge lorsque Florent tacle l’attaquant adverse à l’entrée de la surface. Nous jouons désormais à 10.

89e minute: Mon équipe y croit dur comme fer mais ça ne rentre pas. Guyvaldo, dans un ultime slalom élimine deux joueurs et frappe. Sur le poteau!

On s’est vu trop beau…

 

Alex C. et JM Thoma

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6 thoughts on “« Pauvre France », une saison avec le FCR – Episode 14

  1. Sonia sera-t-elle la Rachida Dati de Renardin?

    Le vendredi avec laurent n’a peut être pas était bien senti par les joueurs…Emilouinovic qui rate un Penalty…hum hum

  2. Cher monsieur Remoulade,

    Je souhaite à vous faire part de ma compassion dans les problèmes d’amour qui se dresse devant vous. Je suis sûr que madame Yvonne saura voir quel homme de coeur vous êtes.

    Chaleureusement.

  3. Pas clair cette histoire de pénalty raté, Emilouinovic ne nous a pas habitué à ce type de performance. Alors simple raté ou match truqué? Emilouinovic serait-il le Karabatic du FC Renardin? Qu’en pense Lionel Chamoulaud?

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