Malgré les victoires face à Tottenham et Naples, malgré le bon match (quoiqu’un peu naïf) réalisé contre le Borussia Dortmund, finaliste de la dernière Ligue des Champions, excusez du peu, on reprochait encore à Arsenal de ne pas avoir tapé de « gros ». Comme si les matchs entre grosses cylindrées de PL étaient le déterminant d’une victoire en championnat… Enfin bref, ça c’était jusqu’à samedi, dans la soirée, quand les Gunners ont gentiment roulé sur les troupes de Brendan Rodgers. N’y voyez aucune forme d’arrogance ou de chambrage de ma part (et même si c’en était, rien à foutre, j’fais qu’est-ce que je veux). Je dis ça en connaissance de cause. On a déjà vécu ce genre de matchs à Arsenal. Ces rencontres innombrables face à Chelsea, durant lesquelles, malgré la possession, la qualité du jeu ou les fulgurances de nos meilleurs éléments, on finissait toujours par perdre. Souvent avec des doublés de Drogba d’ailleurs, cette raclure de bidet. Une classe d’écart, voilà ce que j’ai vu samedi soir.

Coutinho sur le banc au coup d’envoi, Liverpool ne misait que sur Suarez, Sturridge et très éventuellement Henderson pour faire évoluer le score. On va me dire que Gerrard est aussi un danger : non, plus directement en tous cas, sa qualité d’ouverture étant cependant toujours aussi exceptionnelle. Milieu à cinq de rigueur pour faire face à celui des Gunners, Rodgers avait choisi un cœur pas franchement offensif constitué des deux derniers cités ainsi que de Lucas Leiva, dont je ne pensais même pas qu’il pourrait encore être titulaire quelque part, le tout flanqué des têtes de benêt de Flanagan et Cissokho. Cherry on da cake : défense à trois centraux pour pouvoir maintenir Sturridge ET Suarez en pointe : Sakho, Toure et Skrtel. Alors, ça vous rappelle pas ces matchs où on était obligés d’aligner Silvestre, Hoyte et Denilson ? Bah voilà, la roue tourne. Tonton, lui, avait enfin réalisé mon rêve en alignant ce que j’ai choisi d’appeler le CÖR : un trident offensif qui pue la bite constitué de Cazorla, Özil et Rosicky en soutien de Giroud. De quoi retourner n’importe quelle défense, surtout si on y ajoute Ramsey en shadow striker tout de même vachement impliqué. Flamini absent, c’était Arteta qui était chargé de la récup’ et surtout de la stabilisation et de l’orientation du jeu.

Constat sans appel : plus technique, plus mobile, plus rapide, le milieu des Gunners a largement pris l’avantage sur celui de Liverpool, qui ne savait pas vraiment d’où allait venir la prochaine banderille. Le problème, c’est qu’une fois passé le milieu, que ce soit dans l’axe ou grâce à l’apport de Gibbs et Sagna, les centraux des Reds se retrouvaient bien souvent dépassés. Le premier but en est l’illustration, l’ouverture d’Arteta pour Sagna permettant d’effacer le milieu de terrain, Giroud occupant la charnière centrale avec un appel vers le but pour permettre à Cazorla de jaillir en retrait. A noter également l’excellent (une fois n’est pas coutume) pressing des Gunners, ainsi que du deuxième rideau Arteta-Ramsey qui ont fait un travail énorme pour intercepter les ballons que les Reds étaient contraints de balancer. Enfin, on soulignera le bon choix de la part de Wenger de toujours prendre à deux Luis Suarez, qui était constamment encerclé par Koscielny et un latéral ou un des deux relayeurs. Cette option a fortement contribué à priver Sturridge de ballons et à faire fondre les offensives de Liverpool comme neige au soleil.

L’entrée de Coutinho et le passage à un back four classique à la mi-temps a d’ailleurs montré que Rodgers a pris conscience de son erreur. Malheureusement, la deuxième période s’est déroulée à peu de choses près sur les mêmes bases, et seules quelques accélérations de Suarez ont vraiment fait trembler Arsenal, notamment quand il a choisi de permuter et de jouer du côté de Mertesacker. Ce qui a mis un peu le bordel par moments, sachant que Koscielny était désigné pour le marquer à la culotte. Par chance, l’Uruguayen n’a pas trop cherché la merde et Sturridge s’est montré aussi inutile que ridicule. Une fois ces deux menaces neutralisées, il faut dire que le onze de Rodgers était sacrément inoffensif… Soyons un minimum réalistes tout de même, on aurait pu prendre un pion sur certaines maladresses évitables (oui Wojciech, c’est de toi qu’on parle là). La copie n’est pas encore parfaite. Mais ce devrait être un parfait entraînement pour Dortmund en milieu de semaine.

Les notes :

Szczesny : 4/5 : De plus en plus appliqué dans ses relances (quand il a le temps hein), et c’est bieng. Nous a sorti un des arrêts les plus impressionnants que j’ai vus ces derniers mois sur un coup-franc indirect de Gerrard, un truc de handball à la Schmeichel. Dommage le mec en face était hors-jeu. Ah oui, apparemment, il a fait un petit AVC en fin de match, il a cru que Sturridge était avec lui. Il s’en sort bien le bougre de taré.

Sagna : 3/5 : Je suis un peu dur, Poulpy s’est rarement trouvé déstabilisé dans ce match, et il délivre une super passe décisive après une course de plusieurs dizaines de mètres sur le premier but. Mais la seule fois où Suarez l’a pris à défaut (sur un contre après un coup de pied arrêté en notre faveur, as usual) aurait pu coûter très cher, et il a été contraint de faire une faute dégueulasse et de prendre un carton jaune bien mûr.

Gibbs : 3/5 : Il a eu un peu de mal pendant les vingt premières minutes et a pris un peu le bouillon sur deux débordements de Flanagan. Mais il s’est bien rattrapé ensuite, très rarement mis en difficulté.

Mertesacker : 4/5 : Croyez-le ou non, sa ligne de notes est absolument vide. Rien que pour ça, point bonus.

Koscielny : 3/5 : Là aussi, la note paraîtra sévère pour un clean-sheet face à une des très bonnes attaques de Premier League. Globalement, il a fait péter un plomb à Suarez en ne lui laissant pas un centimètre d’espace, au point que l’Uruguayen aille un peu dézoner de l’autre côté du terrain en début de seconde de période. Et face à un tel client, c’est quelque chose. Mais il a eu des absences, du genre qu’il n’avait pas eues depuis un moment : sa glissade en première période, sa crédulité sur la feinte de corps de Suarez en deuxième auraient pu coûter cher toutes les deux.

Ramsey : 5/5 : Gareth a beau avoir de grandes oreilles, c’est une petite bite. Si on oublie ses petites hésitations au moment de frapper dans la surface, le Gallois a fait un match de gogol, dont la marque est un volume de jeu absolument épatant. Que ce soit pour récupérer des ballons devant la surface d’Arsenal ou pour participer aux jeux en une touche avec Giroud et Cazorla, il était partout. Eh Aaron, tu sais ce que c’est un point de côté, vieux chien de la casse ? Et son but… De la chance, de la confiance, du génie, une espèce de cocktail Molotov qui a pété à la gueule d’un Mignolet 20 centimètres trop nul.

Arteta : 4/5 : Mikel a parfois eu un peu de mal avec le costard de Flamini (il laisse un peu trop avancer Henderson en première et laisse partir Sturridge un peu facilement quelques minutes après). Mais il a tout de même fait un travail monstrueux dans la stabilisation et la distribution du jeu, ainsi que sur la récupération des ballons que les arrières de Liverpool étaient obligés de balancer sous la pression. Son ouverture pour Sagna sur le but de Cazorla est une ode à l’amour collectif.

Özil : 2/5 : OK, Mesut a un petit trou d’air. Tout du moins par rapport à l’impact qu’on attend qu’il ait sur un match comme sue celui-là. Mais déjà il a pas chié dans la colle, il a juste été correct. Il doit s’habituer au rythme de ce genre de rencontres, mais il faut dire qu’il a été un peu dans l’ombre de Rosicky et Cazorla. Superbe passe pour Ramsey sur le but du Gallois cependant, elle était pas simple celle-là.

Cazorla: 4/5 : Probablement le plus mobile de nos trois milieux offensifs et donc celui qui est le plus susceptible de foutre le bordel en face. Il a frappé, il ajoué dans les petits espaces, il a balancé des ouvertures, il a marqué bref il a sorti toute la palette, c’était limite obscène. Attention toutefois à ces pertes de balle un poil trop fréquentes à 30 mètres des buts par excès de gourmandise…

Rosicky : 4/5 : Un point par tacle de ninja qu’il a enclenché en seulement quarante minutes de jeu. A coté de ça, le mec est toujours disponible, dispose d’une capacité effarante à se créer de l’espace. Sa percussion balle au pied ont fait mal aux Reds qui lui ont laissé beaucoup trop de marge de manœuvre, considérant qu’il était probablement une moindre menace par rapport à Cazorla et Özil. Inutile de dire qu’une telle logique ne peut qu’être sévèrement réprimée par les Dieux de l’Amour et du Ballon.

Giroud : 3/5 : Là encore, note un peu dure par rapport à ce que je comptais mettre initialement, car il est toujours aussi essentiel au fonctionnement du jeu et à l’impact des milieux de terrain, que ce soit Cazorla ou Ramsey. Y’a qu’à regarder comment il embarque les centraux sur le but de l’Espagnol ou comment il décla le Gallois dans la surface en première période. Mais il a loupé ce pour quoi il est là, à savoir des ocasses pas dégueu…

Les substitutes for holding on :

Monreal ( à la 72e minute pour Rosicky) : Toujours un très bon entrant, mais la prochaine fois qu’il remplace Rosicky, je le dénigre publiquement et sans autre forme de procès.

Vermaelen (à la 78e minute pour Gibbs) : Gibbo s’est fait mal tout seul sur un débordement qu’il a prolongé hors du terrain. Problème de mollet, on en saura plus bientôt. Qui sait, Natxo va ptet jouer un match entier.

Jenkinson (à la 84e minute pour Cazorla) : Et boum, quelques minutes après, Szczesny nous fait une énorme boulette. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Sinon…

Moquez-vous de sa doudoune, mais Tonton porte très bien le cardigan, sachez-le.

Qui c’est qui a foutu Christophe Lemaître dans les bois de Liverpool ?!

« Are you Suarez in disguise ? » chantait l’Emirates à Sturridge après un plongeon plus que ridicule. Pincez-moi, y’a des vrais supporters dans ce stade, avec de l’humour et tout ?

Cissokho remplacé à la mi-temps. Justice pour le football. 

Le Père Fidalbion

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Et sinon, comme d’hab’, quand on n’est pas là, allez lire et discuter avec les Gunners de Groover, c’est bieng.

5 thoughts on “Arsenal – Liverpool (2-0) : La Gunners Academy livre ses notes

  1. Belle acad’ mais pour Mertesacker, il a fait une relance bien pourrie dans les pieds de suarez qui croque derrière, heureusement, aucune conséquence notable .

  2. « Giroud occupant la charnière centrale avec un appel vers le but pour permettre à Cazorla de jaillir en retrait »

    Il faudra qu’un jour les français arrêtent de lui trouver des excuses, son fameux jeu sans le ballon patati patata. Arsenal a le milieu de terrain qui fournit le plus ses attaquants, et quand on en a un vraiment bon, il finit meilleur buteur. Et quand on en a un mauvais, il rate les buts match après match (Eduardo, Bendtner, Chamakh…Gir…). Je le mentionne pas en entier, il a encore jusqu’à la fin de la saison pour me prouver qu’il peut peut-être gagner de la vitesse ou de la technique.

    Il y avait aucun défenseur avec eux, limite ils se rentraient dedans, heureusement Giroud a un peu d’humilité et il laisse Cazorla jouer la balle, vu qu’il arrivait bien et du coup pouvait mieux attaquer le ballon face au but. Mais faut vraiment arrêter de dire des conneries aussi immenses que « c’est grâce à lui que Cazorla le met »…

  3. @Géranal : La connerie immense, très cher collègue, c’est de croire qu’un mec qui est attaquant a pour seul et unique utilité de marquer des buts. Faut voir un peu plus loin que le bout de son nez tactiquement. Dire qu’on a le milieu de terrain qui fournit le plus ses attaquants est un peu aberrant, puisqu’on a au contraire un des milieux de terrain qui marque le plus. Et très peu de monde se pose la question du pourquoi ces derniers scorent autant…

    Je n’ai marqué nulle part que Cazorla marque grâce à Giroud, je souligne qu’il est engagé dans le mouvement. Je ne lui mets d’ailleurs même pas une note de malade, juste la moyenne, en précisant d’ailleurs dans le commentaires qu’il loupe ce qu’il ne doit pas louper, à savoir des occasions (ce qui n’enlève rien au reste de sa prestation). Donc je vois pas pourquoi tu viens me les râper.

    Y’a rien de plus chiant que les gens qui ont des boucs-émissaires. Il fait une bonne saison l’année passée, il repart sur les mêmes bases. Aucun rapport avec le fait qu’il soit français, j’en ai rien à carrer, tu devrais savoir depuis le temps que j’ai un peu plus de recul que ça.

    Bien cordialement,
    La bise anale.

  4. Mertesacker pourrait être le défenseur de Premier League cette année. La grande Allemagne toujours là.

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