France-Paraguay (1-1), l’Académie Française livre ses notes
La vie sans Franckie
Présentation
France-Paraguay est une charmante affiche pour un dimanche soir pré coupe du monde, juste de quoi stresser un peu face à des adversaires rugueux. Malgré tout, le Paraguay est un pays accueillant. Il a été une terre d’asile bienveillante pour toutes les victimes de la victoire des alliés en 45 à commencer par les Allemands et leurs sympathisants français. C’est d’ailleurs assez peu étonnant pour quiconque connaît un peu l’histoire de ce pays dont le nom évoque pourtant davantage les douches de Francazal. Sorte de protectorat jésuite, on y oublia de massacrer les autochtones, nommés Guaranis, comme on le fit dans la plupart des pays voisins. Ce qui explique en grande partie une des premières particularités de ce pays : il possède deux langues officielles, l’espagnol donc, comme à peu près partout sur ce continent, et le guarani.
Son autre spécificité est d’être le seul avec la Bolivie à ne pas avoir d’ouverture maritime en Amérique du Sud. Ce ne sont donc pas de vulgaires boat people comme beaucoup de leurs voisins.
Comme Paraguayens célèbres, nous pouvons évidemment citer :
– José Félix Estigarribia, général et président du pays qui a notamment suivi sa formation d’officier en France.
– Alfredo Stroessner, général et président fasciste du pays et dont la père était allemand, mais qui a émigré en Amérique latine au tout début du XXe siècle
– Josef Mengele (naturalisé uniquement), probablement le plus connue d’entre tous
– Jose Luis Chilavert, gardien de but et tireur de coups-francs
– Oscar Cardozo
– Roque Santacruz
Et c’est à peu près tout. Des footballeurs, des militaires sympathisants nazis et un médecin. La transition après cette brève présentation est donc toute trouvée pour ce match de football à Nice.
Il s’agissait du 4è France- Paraguay de l’histoire du monde, celle qui commence à la naissance de la FIFA, avec un bilan flatteur pour les schtroumpfs, de 2 victoires (CdM 1958 et 1998) et 1 nul lors du dernier match en 2008. Particularité des réceptions du Paraguay, ils n’ont jamais joué dans le stade officiel de l’EdF, les matchs en province étant faits pour amuser les bouseux autochtones avec des équipes dont ils apprennent l’existence juste pour la soirée. Le Paraguay a joué à Lens, Toulouse et Nice. D’ailleurs avant dimanche soir, la France n’avait joué qu’une seule fois à Nice en 1970 contre la Tchécoslovaquie.
Les enjeux du match
1) Maintenir la dynamique
La France restait sur 5 victoires à domicile pour la première fois depuis 2006 (6 entre mai et novembre) avec 18 buts marqués contre 0 encaissé, oui, un clean sheet de 7 matchs sur 9 (sauf Biélorussie et Ukraine ces salauds de communistes). Autant dire que le retour de la croissance et la baisse du chômage étaient très proches.
L’adversaire, qui répond au doux sobriquet de l’Albirroja apparaît sur le papier comme la victime expiatoire idéale pour garantir des attouchements jubilatoires en cas de victoire chez les 60 millions de spécialistes qui regardent en jogging dans leur canapé ce match, en se disant que « quand même par rapport à la soirée emmerdante de dimanche dernier ça fait du bien de pouvoir se détendre la nouille avant une semaine forcément compliquée parce que la machine à café n’est toujours réparée. » L’adversaire disais-je donc fête à plusieurs milliers de bornes de chez elle sa non qualification pour la coupe du monde, une première depuis 1994, avec une superbe dernière place dans sa poule.
Tout est donc réuni pour passer une bonne soirée, Samir Nasri n’étant pas là.
2) Stabiliser l’équipe type
Confirmation est faite, la France jouera en 4-3-3. Dans l’attente du retour du symbole du succès de la politique d’intégration des cotorep du Bayern, trois changements dans l’équipe type ont eu lieu depuis le match contre la Norvège : Lloris retrouve sa place et son brassard dans les cages, laissant Ruffier réintégré la BAC ; Sagna remplace Debuchy et Koscielny, Varane. Blessés mis à part (Benzema et Ribéry entre autres), ce sont les deux postes encore à valider.
3) Maintenir les joueurs sous pression
Le plein de victoires, c’est bien, le plein de victoires faciles, pas toujours. Sur les 9 derniers matchs français, le bilan est remarquable : 6 victoires, 2 nuls et 1 défaite pour 22 buts pour et 4 encaissés. Il s’agit de proposer un match face à des adversaires rugueux et rigoureux habitués à casser de la danseuse de samba. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés hier (jurisprudence Cissé 2010).
Ne pas tomber dans la facilité collectivement, c’est une chose, il ne faut pas non plus laisser transparaître de la facilité individuelle, explications : c’est l’avant-dernier match amical, il ne faudrait qu’un jeune sélectionné s’imagine pouvoir devenir titulaire en mettant deux petits ponts. La rigueur est de rigueur, et ici, contrairement à la politique, c’est preuve de sérieux.
4) Jouer contre des équipes sud-américaines
La France n’aime pas, sauf le Brésil, jouer les équipes sud-américaines. Son dernier succès date de 2011, contre le Brésil, et depuis 2 nuls et 2 défaites. Le Paraguay est donc censé préparé le match contre l’Equateur, un peu comme si tu devais coucher avec une fille en pensant que la plus belle est pour bientôt, dans ce cas, tu fais quoi ? Tu fermes et tu subis avec un résultat non satisfaisant. Tu as dans cette dernière phrase, l’analyse vraie du match, le reste n’est que littérature.
Vous voulez qu’on parle un peu plus du match.
La tactique vite fait
Didier Deschamps est parti pour un 4-3-3 sans meneur axial, Valbuena se chargeant de l’animation offensive au départ de la droite, parfois de l’aile gauche, l’alternance entre lui et Ribéry étant un classique en cas de score bloqué. Il repique aussi au centre pour embarquer un ou deux défenseurs dans sa zone ou profiter de l’espace libéré par les montées de Pogba ou Matuidi.
Cela dit, l’utilisation des ailes apparaît comme une priorité pour la prochaine compétition. Giroud est un point d’appui solide dont le rôle de remiseur lui sied parfaitement. A charge à l’attaquant libre (selon le côté de l’arrivée de la passe) de prendre l’espace autour de lui. Rémy en a beaucoup profité pour notre plaisir, stérile certes, mais on n’est pas obligé d’éjaculer pour avoir un orgasme. Griezmann est aussi parfaitement rentré dans ce schéma. La passe en retrait a été également travaillée notamment pour, soit le Vieira noir, Pogba, soit le Makélélé noir, Matuidi. Cabaye n’a, quant à lui, pas toujours été à l’aise dans son rôle de sentinelle du milieu de terrain, son rôle dans la première remontée de balle, relais de la charnière centrale, doit s’affirmer.
La défense est restée solide face à un joueur d’expérience comme Roque Santa Cruz, c’est un élément intéressant pour le marquage d’avant-centre solide. Les arrières latéraux étaient positionnés assez haut, notamment en début de match, le rôle d’essuie-glace sera un point déterminant des offensives bleues. Reste néanmoins à travailler la concentration sur les coups de pied arrêtés, point faible traditionnel des défenses françaises depuis une dizaine d’années, ce n’est pas serein et le but en fin de match est l’alarme parfaite pour la suite.
Les notes
Lloris : 2/5. Solide sur sa ligne, peu de sorties aériennes, encore des choses à montrer. Le problème principal reste son brassard, notamment pour positionner sa défense sur la ligne de la surface sur les coups francs indirects entre 30 et 40 mètres et pas aux 20 mètres. Il doit passer un savon à Sagna sur le but.
Koscielny : 3/5. Bien présent, il sait patienter pour initier les passes à l’avant sur les attaques placées, son entente avec Sakho est satisfaisante. Mention bien pour son tacle dans la surface, même si on serre un peu le sphincter à chaque fois qu’on le voit faire ce geste.
Sakho : 3/5. S’affirme en patron de cette défense et sera sans doute l’homme des un contre un avec les attaquants adverses. On en profite pour passer le salam aux vré parizi1.
Evra : 1/5. Des approximations quand même, semble un peu perdu sans Ribéry devant lui. Plus intéressant offensivement en 2e mi-temps, mais encore un peu trop léger derrière.
Sagna : 2/5. Fautif sur le but. De la vitesse mais encore peu de dédoublements efficaces avec Valbuena.
Cabaye : 2/5. Revient pour chercher la balle dans la défense quand elle a du mal à sortir, utilise bien les ballons longs pour sauter le milieu, a du mal dans les phases défensives et commet encore des fautes qui permettent aux adversaires de monter de 20 mètres tranquillement.
Matuidi : 2/5. Il lui manque une douzaine de poumons sur la soixantaine habituelle, à voir plus tard. A eu du mal dans la finition, notamment sur les passes en retrait de Giroud.
Pogba : 3/5. Beaucoup de râteaux avec des fortunes diverses, en a sous la semelle, un match pas simple à gérer, il a sans doute voulu éviter de se blesser.
Rémy : 4/5. La grosse satisfaction à l’attaque depuis 2 matchs, il est souvent disponible, cherche à déborder, tourne autour de Giroud et prend sa place lorsque le Gunner s’excentre, comme sur sa reprise de volée. Problème que tout le monde a remarqué, il ne peut pas prendre les espaces comme son naturel le réclame.
Giroud : 3/5. Il est en forme, il pèse sur les défenses, prend tout ce qui passe de la tête en particulier les centres téléguidés de Valbuena, en actions de jeu et coups de pied arrêtés. Grosse activité aérienne et capacité d’éliminer au dribble à confirmer, même si son action (contrôle porte manteau magnifique, protection de balle, crochet extérieur du gauche) sur la volée de Rémy est de très bon augure.
Valbuena : 4/5. Le bonhomme de l’équipe, n’en déplaise à ceux accrochés à l’image d’Epinal de ses débuts : le jeu, en l’absence de Ribéry, c’est lui, le jeu, en présence de Ribéry, c’est lui aussi. Il provoque percute, temporise, intervertit, combine avec les attaquants, les milieux et les latéraux, rentre dans les lignes. Même si les actions sont vaines, c’est un rôle nécessaire, en aucun cas un mal.
Les remplaçants :
Mavuba (Cabaye, 46è) : Peu vu, donc peu de choses à dire. A montré quand même une fois qu’il était capable de jouer long, ce qui le différenciera pour toujours d’Alou Diarra.
Mangale (Sakho, 46è) : a le mérite de dévier le tir de Griezmann sur le but français, a tenu aussi bien que son prédécesseur, à titre personnel, je l’aime beaucoup.
Griezmann (Rémy, 64è) : est parfaitement dans son rôle de joker et son premier but vient récompenser tous les espoirs mis en lui depuis le début d’année, espoirs légèrement déçus par son faible rendement lors de la 2è partie de saison à la Real Sociedad.
Grenier (Matuidi, 64è) : a tenté mais a paru un peu perdu au milieu de terrain pour un changement qui n’était pas du poste pour poste.
Sissokho (Valbuena 72è) : a provoqué, percuté, un joueur qui apporte du souple et du physique lors de ses entrées en fin de match, un profil qui peut être intéressant pour les matchs à relancer dans le dernier quart d’heure. Mais qui comporte quand même quelques risques au niveau des pertes de balle notamment.
La stat : Saviez-vous que la date de naissance moyenne de l’effectif français est la 17 mai 1987.
@TheSpoonerWay
Alors là je m’insurge. Alors là je colère. C’est de l’antievraïsme.
Ouais d’accord avec Luke. Et puis Varane a pas joué contre la Norvège, hein.
Ce que j’aime avec Evra c’est quand il se relève en regardant de travers le mec qu’il vient de découper. Rendez-lui le brassard
Evra, aussi chaleureux que ma belle-mère et aussi accueillant que mon beau-père, est quand même limité. Techniquement j’entends, parce-que intellectuellement ça fait longtemps qu’il n’y a plus débat. Bref c’est un con. Comme ma femme.
« symbole de la politique d’intégration des cotorep au Bayern »…
Rien que pour cette analyse sociétale fine et argumentée, je suis bien content d’être passé dans le quartier tiens! Clap, clap, clap.
Remy est intéressant, par contre les contrôles ratés et les poussées de balles 10 mètres devant lui, pas top top à ce niveau dis-donc !
J’ai comme un doute sur Rémy. Par contre 100%OK sur ton analyse concernant Valbuena.
Suis-je le seul à trouver que Pogba, c’est 3 en première et 0 en seconde période ?
lloris capitaine c’est une vaste blague… un peu comme sa titularisation
et pogba : le dribbleur de la cour de récré
pouserat’il des couilles a lloris un jour?… je pense que non!
remy un jour propres techniquement?… non, et pour jouer sur un coter je trouve que sa fait tache!
evra est un connard qui devrait plus etre la depuis longtemps?… sa c’est sur!
sakho est bien brave ! mais je prefere une charniere varane-koscielny
Pogba si tu as pas un Pirlo ou un Conte pour le remettre a sa place, ca peut etre un sacré boulet.
Cabaye, le Vincent Guérin blanc.
Tu devrais appeler RMC, Spooner, pour partager ton point de vue sur Evra. Je ne reviendrai plus ici avant longtemps.