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Après le triomphe 1-6 à Southampton en ¼ de finale de coupe de la ligue, Liverpool vient de s’adjuger le titre de champion d’Angleterre. Une performance quand on réalise que ce titre est obtenu dès le 2 décembre.

Alors bien sûr, des personnes mal intentionnées et, disons le, un peu mal embouchées, objecteront : une victoire en coupe ne compte pas en championnat. Et puis Liverpool n’est même pas 1er au classement. Balivernes bande de pisse-froid.
Liverpool a déjà remporté le championnat pour la simple et bonne raison qu’il a Jürgen Klopp.

BOSS THA

En 10 matchs à la tête de Liverpool le grand coach Allemand a métamorphosé son équipe de plusieurs façons. La plus évidente est tactique avec une défense à 4 et surtout le fameux Gegenpressing. Il l’explique clairement et sans détour dès sa première conférence de presse :

« Si vous avez le ballon, vous devez être créatifs mais vous devez être préparés au cas où vous perdriez le ballon, le contre-pressing est important. C’est très important dans le football. Ce n’est pas une proposition, c’est une loi. »

Il n’a pas non plus de tactique figée, que ce soit au milieu ou dans l’animation offensive.
4-3-2-1 le plus souvent vu à l’extérieur tandis qu’à domicile le 4-2-3-1 est la disposition la plus évidente. On a désormais vu un 4-1-2-3 contre Swansea et une victoire laborieuse 1-0 sur penalty. Ça  y est je vous ai perdu ? Pas encore. Bon cette tête de souris d’assistant de Pep Lijnders (qui a survécu au limogeage de Rodgers) nous a donné quelques détails qui peuvent sembler évidents mais qui ont changé bien des choses dans la tête des joueurs :

  • Avoir un système offensif équilibré et être prêt à récupérer le ballon dès qu’il est perdu.
  • Presser avec agressivité et toujours avoir assez de joueurs autour du ballon pour le faire.
  • Obliger l’équipe adverse à jouer long et être très agressif pour remporter les deuxièmes ballons.

Comme l’indique @mihail_v sur twitter, de plus en plus de joueurs s’expriment publiquement à propos de la nature tactique des entraînements de Klopp. Et c’est toujours une bonne chose.

UN EXPERT DE LA COMMUNICATION

Carlo Ancelotti le disait en parlant de Zidane, la qualité qui fait la différence chez les grands entraîneurs, c’est leur aptitude à communiquer. Et en matière de communication, Jürgen Klopp est un expert toutes catégories. Avec les joueurs, la presse… le charisme de Kloppo éclaire toutes les situations sans que cela semble lui demander le moindre effort.
Et ce n’est pas si simple pourtant pour un Allemand de s’exprimer en permanence en anglais sans maîtriser toutes les nuances de la langue. Néanmoins, une énorme paire de couilles reste ce qu’il y a de plus utile pour faire passer les messages que certains n’ont pas envie d’entendre : genre les supporters qui se tirent avant la fin du match.
Sans aller jusqu’à la méthode Bielsa, Kloppo n’a pas une énorme estime pour la caste des journalistes qu’il est amené à rencontrer au moins 4 fois par semaine depuis son arrivée. Mais son mépris passe beaucoup mieux grâce à son franc-parler, son humour et son sens de la repartie unique.

Spécialiste des phrases chocs, il est ce qu’on appelle un bon client pour les médias. Ses excès de langage et son sens de la formule lui jouent parfois des tours et il l’accepte volontiers. Alors qu’il est relancé par un journaliste lorsqu’il avait comparé (époque Dortmund) Arsenal à un orchestre alors que lui préfère le hard rock, il répond : Mon problème, c’est que je dis souvent de la merde, et que malheureusement personne ne me laisse l’oublier.  

Expert de la communication jusqu’au bout, il s’exprime aussi avec son corps à chaque occasion. Il est évident que les réalisateurs laissent une caméra braquée sur lui en permanence. A chaque but marqué, il a droit son Vine.

Bon par contre avec les arbitres, c’est toujours pas ça.

S’IL LEUR DIT DE SAUTER DU PONT…

Lorsqu’il arrive à Liverpool, Klopp trouve un effectif en pleine crise de confiance. Et est-ce qu’il y a un terreau plus fertile pour le colosse germanique ? A priori non, car l’homme est une personnalité charismatique fascinante. Il aime ses joueurs. SES joueurs. Il est comme ça, tactile, et distribue baffes et câlins comme s’il en pleuvait. « Je suis comme ça, c’est ma façon de faire. Certains joueurs n’aiment pas les câlins, mais je ne leur laisse pas le choix ».

Le sourire de Klopp, encore plus que sa barbe et sa casquette, est devenu iconique à Liverpool. Un sourire à pleines dents, larges et contagieux. Klopp contamine tous ceux qui l’entourent : joueurs, staff et supporters.
Je vais vous transformer en croyants annonce-t-il lors de sa première interview avec le site officiel. La prophétie se réalise en moins de 2 mois. Ahurissant.

Après sa boulette improbable contre Bordeaux qui aurait pu coûter la défaite, Klopp vient vers Mignolet à la fin du match avec un immense sourire et le câlin de circonstance. Klopp prend un soin particulier à ne pas effriter le capital confiance de ses joueurs. Quoi qu’il en soit, les joueurs adhèrent immédiatement. Si les débuts sont difficiles sur le plan du jeu, les premiers effets se font sentir. L’effectif n’était pas si malade que ça. Les joueurs ont envie de jouer, de courir, de se donner pour leur club.
Klopp est clair dans ses choix : coupe de la ligue ou League Europa, on ne laisse pas filer les compétitions. Les titulaires et les remplaçants ont tous leur carte à jouer : certains jeunes comme Harry Wilson sont rappelés de prêt pour que le coach puisse les observer. C’est la révolution dans le management. Les joueurs sont au fond comme de simples fantassins : ils ont besoin de croire en leur général pour aller gaiement servir de chair à canon.
Avec Klopp, ils ont trouvé leur Napoléon Bonaparte.

WE HAVE WON THE LEAGUE

10 matchs, 1 seule défaite, 3 nuls et 6 victoires. Ne cherchez plus qui va être champion d’Angleterre. Dans le foot, le plus important n’est pas toujours les victoires mais la dynamique des victoires. La courbe des succès de Liverpool est pentue et personne ne va pouvoir la suivre d’ici le mois de mai. Le LFC sera champion pour la première fois depuis l’invention du stérilet et il ne restera que la moumoute de Van Gaal pour essuyer les larmes de Mourinho.

Je ne vois plus ce qui peut nous empêcher de triompher, à moins que Steven Gerrard reprenne une licence amateur ou je ne sais quoi. Il était écrit que Stevie G ne gagnerait jamais le titre, c’est la cruauté de son destin. Qu’on gagne la première année après son départ ne serait qu’une ligne de plus à son palmarès des perfidies de l’Histoire.

Nous sommes Liverpool et nous avons Jürgen Klopp. Il n’a pas eu besoin de recruter pour faire de nous la meilleure équipe du Royaume.
Nous sommes champions d’Angleterre 2015-2016.
We are Liverpool, tralalala
Poetry in motion, tralalala.

JustWide

8 thoughts on “La Reds Academy fête le titre de champion

  1. Klopp, c’est aussi le mec qui a dit à Sturridge « Tu nous emmerdes avec tes bobos, tapette » et qui l’a titularisé au match suivant.

  2. Si on gagne une coupe (si possible européenne) ce sera déjà pas mal pour la confiance et perpetuer la mystique.

  3. KLOPP I STILL LOVE YOU
    (signé un fan de Dortmund; s’il y a rencontre en Ligue Europa, que de câlins en perspective…)

  4. Ce sera d’autant plus beau que vous serez un des rares clubs à avoir filé 3 points à Newcastle
    Je fais péter le livret A sur cette grosse côte

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