Jean revient pour le Revier et vire de bord.

 

Cela faisait longtemps.

Jean a vu des matches, des défaites, des victoires enivrées, des partages de points endiablés, des victoires au milieu de la mifa déçue. Le début de saison du BVB joue aux montagnes russes, Jean était resté à l’encéphalogramme plat en ce qui concerne la rédaction d’Akademie. Ja, Jean sait, ce n’est pas beau de ne pas donner de nouvelles. Mais que voulez-vous ? Après une coupe du monde pleinement remplie, Jean a pris des vacances, comme Mats Hummels. Et puisqu’il est de retour dans la case « titulaire », Jean fait de même. À défaut d’être bel homme, on essaye de faire comme un bel homme. Ce qui n’est pas forcément une bonne idée en ce week-end.

Le résumé est donc en partie déjà donné : Dortmund joue au yo-yo, ce qui n’est pas Jojo, d’autant que Geerts n’est pas dans le coin pour donner une narration naïve, enfantine et douce. La dure réalité frappe sur les Borussen depuis la victoire facile contre Arsenal. Mayence est réaliste (défaite 2-0), Stuttgart est ingérable lorsqu’il vient au Westfalen (2-2, miracle) et le Revierderby ne réussit pas à Jürgen Klopp. Car on en est là. Journée numéro 6, Gelsenkirchen, les types en bleu et nous, et nous, et nous…

Mais puisque Jean n’a pas donné de nouvelles de longue date, Jean doit revenir aux basics, ce qui n’est pas une marque de baskets grâce au B.A-BA – ce qui n’est pas un arrière latéral gauche d’Augsburg, mais là, Jean est rendu beaucoup trop loin et il faut finir le cool-running et retomber sur ses pas comme une boucle de footing maîtrisé jusqu’à la maison, dans une écriture d’Akademie plus formelle et constructive. Alors Dortmund, raconte-moi tout, comment tu vas depuis cet été ?

  • Lewa est parti. Ramos et Immobile – aka l’homme qui vivait hors-jeu, sauf s’il prend le ballon au milieu du terrain pour partir défier la défense seul et marquer un but facile, mais ça ne marche que si Merte et le Kos sont en face – sont là.
  • Ginter est là. Un champion du monde en plus dans la besace. Il a fallu cracher la thune à la bouche du SC Freiburg, comme une vulgaire éjac faciale, mais si le nouveau Kehl arrive l’affaire est bonne à prendre.
  • Dong-Won Ji, passé par Augsburg et Sunderland, est là, arrivé blessé. Il a joué avec la réserve un peu. Jean attend.
  • ET SHINJI EST LÀ. SHINJI A ÉTÉ LIBÉRÉ. MALHEUR À TOI LUKE SEAFER. L’ENFER N’EST PLUS QU’UN MAUVAIS SOUVENIR. Bienvenue au paradis jaune et noir, Shinji. Entre et redonne-nous le plaisir de la masturbation céleste, de la masturbation podale.

Maintenant, nous voici au Revierderby. Dans l’antre de Schalke. Jean est en retard, comme un symbole de sa prise en main de la saison, et 04 mène 1-0. 0410, ce n’est pas le code de l’antivol de Jean, ni celui de sa carte bancaire qui arrive à expiration de toute façon donc si c’était le cas, Jean aurait pu le dire et continuer sa vie comme si de rien n’était en détruisant de rage et de fureur sa carte après ce premier but qu’il n’a même pas vu, et ça sent surtout mauvais. Encore un de ces trop fameuses mauvaises entames de match habituelles. Au ralenti, Matip est tellement seul sur le corner qu’il ressemble au Christ dans le désert jaune.

Puis Ramos fait une belle passe décisive à Eric-Maxim Choupo-Moting, au point de penalty. Si Weidenfeller a déjà réussi un premier miracle, il n’y en aura pas de deuxième. Cameroun 2-0 Dortmund.

Puis Ramos fait une belle passe décisive… Encore ? Ah. Oui. Dans le bon sens cette fois, et Aubameyang, désigné « meilleur joueur du début de saison » par la chaîne française qui diffuse le match (ce qui est discutable… Pas la diffusion, mais l’un des points précédents, au choix, prenez celui qui vous plaît le mieux) réduit le score. Dortmund peut-il revenir dans le coup ? Non. Dortmund joue du mieux qu’il peut mais a la tête ailleurs. On balance un derby par la fenêtre parce qu’il y a Anderlecht à jouer en milieu de semaine. On est fin septembre et la Bundesliga est déjà has-been chez nous. L’objectif cette saison, c’est la Ligue des Champions. Nothing else matters. (ça claque en anglais, non ? Faudrait en faire quelque chose.)

Et récupérer Ilkay Gündogan, pour un troisième « transfert come-back » réussi consécutif. Le FC Blessure n’a qu’à bien se tenir, le BVB prépare son offensive de récupération : #FreeIlkay.

 

Les notes :

Weidenfeller (4/5) : Jean ne t’accablera pas. Pas après un match comme celui-là. Pas après ta parade inutile au moment du 2-0. Pas après avoir tendancieusement tendu ta semelle vers Huntelaar. Un roman Borussen.

Piszczek (2/5) : quelques frappes osées, quelques mises en demeure par Eric-Maxim Choupo-Moting. pas évident.

Durm (2/5) : la mèche en l’air a tenu tout le match.

Subotic (3/5) : Serbe, dur et méchant. Comme Jean l’aime.

Hummels (1/5) : pas à 100 % physiquement. C’est pénalisant sur les coups de pied arrêtés. Y avait vraiment besoin de te faire jouer dès ce week-end ? Ok, c’était bien de te voir sur le terrain, c’était sympa que tu sois présent comme un vieux frère (N’ACHETEZ PAS DE CD DE FAUVE), mais était-ce utile ? Te revoir dans le onze de départ avec des frites et une bière belge dans chaque main eut été tout aussi sympa, si ce n’est plus.

Bender (2/5) : avec le manque de 6 convaincants ou en état de marche, il n’y a plus trop de choix. Mais même contre un KP Boateng bof-bof, c’était moyen-moyen.

Ginter (3/5) : Jean comptait sur toi pour l’égalisation. Quelques très bonnes choses offensivement, ce qui n’était pas prévu. Après des débuts horribles, après quelques atermoiements et quelques questionnements, Matthias rappelle ce qu’il a été avec Freiburg : un homme sûr, propre, sobre, sans emphase mais avec des certitudes. Dans trois mois, avec l’apport de Klopp, il casse la baraque et joue en 10 à la place de Kagawa et Mkhi.

Aubemayang (3/5) : autant de percussion qu’un camping de festival où la moyenne d’âge tourne aux alentours de 18 ans. Assourdissant à force, et terriblement agaçant, mais encore plus pour les autres.

Ramos (0/5) : c’était quoi cette relance ? Jean connaît des colombiens qui sont morts pour moins que ça.

Großkreutz (2/5) : essentiel à un derby. Jamais bon dans un derby. Et si Draxler n’est pas là, c’est sans intérêt.

Immobile (2/5) : une jolie frappe, quelques appels intéressants – dont celui qui embarque la défense pour libérer l’espace à Aubameyang. Sorti tôt, preuve que le derby, on s’en foutait à Dortmund.

 

Les remplaçants :

Kagawa, encore sous le trauma ; ci-gît Jojic ; Sokratis pour enfin interroger la présence de Mats.

 

Jean a les images pas panini. Et un résumé musical, entre prise en traître, légère réaction, heure du choix et abandon sans retirer dans un coin de la tête l’espoir d’un but salvateur qui ne viendra pas.

Surtout, Jean vous analküsse et espère revenir très vite.

4 thoughts on “Schalke-Dortmund (2-1) : la Borussia Akademie ne sait pas ce qu’elle fait là

  1. Comment Kagawa va t-il pouvoir s’intégrer au système de Jurgen sans reléguer un mec comme Aubame ou Immobile sur la touche, selon toi ?

  2. Fauve, c’est vraiment naze. Une Borussia Akademie c’est vraiment cool. Une défaite du BVB, par contre, c’est naze.

  3. Pour te répondre cher mois d’octobre, ça affectera assez peu Aubame et Immobile qui jouent assez rarement en 10 (Aubame surtout à droite, parfois en pointe ; Immobile qui prend surtout la profondeur, même aligné avec Ramos comme le week-end dernier).
    Kagawa devrait plutôt évoluer entre les lignes, un rôle que prennent Reus et Mkhi. À voir. Cela devait surtout permettre d’anticiper des blessures (…) et faire tourner pour reposer certains joueurs à l’occasion (…). On va voir avec un effectif au complet comment Jürgen peut gérer ça. Théoriquement, c’est ce qui manquait au BVB pour être concurrentiel au Bayern sur tous les tableaux : un beau banc bien fourni. Ca ne pourra pas faire de mal.

    Merci à vous en tout cas. Je reviendrai régulièrement.

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