Offrons-nous sinon l’extase, du moins une parenthèse.

Aïoli les sapiens,

L’OM a gagné, l’OM a bien joué, le bonheur est général et en ce beau dimanche, je n’ai même envie d’insulter personne. Illuminant le marasme ambiant, la prestation de ce soir nous amènerait-elle à retrouver foi en cette équipe ? D’accord, l’optimisme ne se conçoit qu’au prix d’un effort d’imagination mâtiné d’une sacrée dose de candeur, mais l’exploit n’est pas insurmontable. Si l’on considère ceux de nos élus qui parviennent à célébrer les libérateurs de Marseille le 28 août tout en chiant sur les Arabes les 364 autres jours de l’année, disons-nous bien qu’aucune contorsion intellectuelle ne nous est impossible.

 

L’équipe

Bedimo, Alessandrini, Diaby et Sané sont blessés, Rolando est mis sous cloche en attendant son transfert, Aloé est prêté une saison de plus à Valenciennes, Nkoudou vide le minibar de son hôtel londonien en attendant la conclusion de son transfert (Tottenham envoie les notes de frais à l’OM). Passi se rend enfin compte que l’utilité de Cabella au poste de n°10 avoisine celle d’une banane dans la soupe au pistou, et en modifie son schéma : 442 à plat, qui se transforme en 433 en seconde mi-temps dans le temps faible de l’OM. Concrètement, l’impression qui s’impose au vu de notre effectif est que nous sommes en slip. Et encore, un slip en papier crépon, celui qui gratte et qui craque.

Sauf que…

Le match

… sauf que les joueurs adoptent la seule manière de s’en sortir : par le collectif. Pas d’offensives débridées, mais pas non plus ces pathétiques tentatives individuelles vibrionnant comme le choléra dans les chiottes haïtiennes. L’OM fait bloc, l’OM presse haut et, avantage non négligeable, Lorient entame ce match en victime expiatoire.

Diarra et Machach se complètent bien – le premier plus en retrait du second, qui peut dès lors tenter et réussir quelques belles pirouettes sans complexe. Nos milieux excentrés sont attentifs, et soulagent de ce fait la défense qui peut gérer les maigres offensives adverses sans pression. Nous dominons et, à l’image de cette première mi-temps, une très bonne séquence de pressing de Machach et Sakai nous offre une récupération haute. Diarra lance Cabella face à une défense acculée : la percussion de celui-ci s’achève le nez dans le gazon. Peu évidente, la faute n’en est pas moins sanctionnée. Alors que les supporters situés derrière le but profitent de la faible affluence pour se réfugier en vue du missile qui ne manquera pas d’être envoyé dans le virage, c’est contre toute attente un magnifique coup-franc que Rémy adresse des 25 m dans le soupirail (grand ouvert) de Lecomte (1-0, 19e).

L’OM continue de maîtriser les échanges, les Bretons ne s’approchant que rarement de la surface. Quand ils s’y essaient, les quelques inattentions individuelles sont parfaitement rattrapées par un coéquipier. Devant, nous continuons à nous procurer des occasions, la plus belle naissant d’un excellent centre de Sakai à la réception duquel Gomis et Iseka Leya se gênent.

La bonne limonade s’évente dès le début de la seconde période : les Olympiens jouent plus bas, pressent moins, Machach notamment devient invisible. Hubocan commet une faute tellement bête qu’elle aurait pu être applaudie à Châteaurenard, ce qui ouvre une période slipométrique de quelques minutes. Fort heureusement, les Bretons répondent à un contrôle anal de Gomis par une finition de torchés au Cointreau. Malgré de bons mouvements de notre côté, l’équipe n’est plus aussi sereine, si bien qu’une réorganisation tactique s’impose. A l’heure de jeu, l’entrée de Zambo Anguissa permet à l’OM de passer en 433. Pelé doit tout de même tenir la baraque à plusieurs reprises, notamment par un bel arrêt devant Cafu, seul après un corner.

[Avertissement – La phrase qui suit est réalisée par un professionnel ayant supporté un entraînement intensif – Ne tentez pas de la reproduire chez vous – La rédaction d’horsjeu.net décline toute responsabilité quant aux séquelles mentales qui pourraient en résulter]

Sur une récupération de Rémy Cabella, notre milieu de terrain réalise un une-deux tout en intelligence avec Zinedine Machach. Il sert alors Bafé Gomis, qui se débarrasse de son défenseur d’une feinte de fesse, avant d’envoyer une lourde de l’entrée de la surface. C’est propre, c’est collectif, c’est efficace et ça fait 2-0 (70e).

Merveille de la technologie, Canal + remontre désormais les actions en vue subjective. Ici, la feinte de Gomis vue par Le Goff.

 

L’OM gère ensuite la rencontre, qui se conclut sans anicroche malgré la réapparition de regrettables faiblesses défensives, particulièrement sur les côtés (les ailiers fraîchement entrés n’offrant pas le même soutien que Cabella et Thauvin ?). Un toujours excellent Pelé empêche cependant l’OM de douter, y compris devant une menace de CSC de Sakai. De quoi s’offrir un week-end de sérénité, avant deux semaines de trêve internationale qui apporteront sans nul doute leur lot de psychodrames entre vente et pression du recrutement.

 

Les joueurs

Rêve du spectateur mais dilemme pour la notation, que ce match accompli en équipe, du début à la fin. Les joueurs se faisant progresser l’un l’autre, se rattrapant mutuellement leurs erreurs, difficile de discerner ce qui relève de la performance individuelle pure de ce qui naît du climat d’ensemble. Attention, nous n’avons pas dit « grand match », nous avons dit « match d’équipe », ce qui est une satisfaction certes basique, mais néanmoins inespérée. Du coup, tranchons les interrogations en surnotant tout le monde, ça nous fera d’autant plus plaisir que l’on n’est pas sûr d’en avoir l’occasion de sitôt.

Pelé (5/5) : Si la performance de l’OM paraît si satisfaisante, c’est que les arrêts de Yohann Pelé lui ont passé une sérieuse couche de trompe-couillon. Sans lui, la soirée virait au dîner aux chandelles avec Maryse Joissains.

Hubocan (3+/5) : Quelques faiblesses éclipsées par nombre de retours salvateurs. Après Guingamp, Blondin a arrêté les frais avant que toute la Bretagne ne finisse par poser les couilles sur son nez.

Et puis, la compagnie de Doria semble épanouir notre Slovaque, on le sent moins complexé.

 

Doria (4-/5) : Aussi sûr que son camarade, c’est-à-dire que s’il a commis des erreurs, il s’est toujours débrouillé pour les corriger ou pour voir un collègue les rattraper. Auteur d’une « faute utile » bien dégueulasse mais qui passe sans carton : un atout à faire mûrir.

Sakai (3/5) : On ne va pas faire la fine bouche eu égard à son début de match de très haute qualité, qui excuse bien un légitime relâchement en fin de rencontre. Le fait que le dit relâchement ait concerné tout le dernier tiers du match sera passé sous silence pour ne pas contrarier l’euphorie ambiante.

Entre le Premier Ministre aux Jeux olympiques et Hiroki Sakai ce soir, le placement de produit de Nintendo commence à être un peu trop flagrant.

 

Rekik (3-/5) : De la même manière, on notera Karim en privilégiant le souci de ne pas trop péter l’ambiance. Encourageons-le plutôt, comme on encourage la rustine qui tient la piscine gonflable à ne pas lâcher avant la fin des vacances scolaires.

Diarra (4-/5) : Lassana s’est parfaitement repris des matchs précédents, avec une performance professionnelle en tous points. Malgré un petit creux pendant notre temps faible, l’expérience et le talent ont parlé : oui, on peut le dire, Lass’ se montrera cette saison à la hauteur du brassard que lui ont confié ses coéquipiers. La marque des hommes droits.

Machach (4-/5) : Une bien belle première période suivie d’une évaporation totale. On le retrouve juste avant son remplacement pour un relais parfait avec Cabella, aboutissant à notre second but. Dans son intérêt, nous avons censuré le Gif de son très beau dribble : la fois où nous avions relayé les images d’une roulette de Mario Lemina, après il ne voulait plus s’arrêter.

Khaoui (71e) : Entré juste après le second but, au moment où il s’agissait d’autant plus de gérer notre avantage. D’où le peu d’étincelles, qui n’étaient pas le but du soir.

Thauvin (3+/5) : Une activité incessante, même s’il lui a souvent manqué un peu de précision ou de lucidité dans le dernier geste. Bref, un match sérieux, c’est-à-dire le moins propice de tous à provoquer une vanne potable. C’est pourquoi, à titre de dédommagement, nous offrons à nos lecteurs un gag de substitution :

Ce sont deux œufs dans une poêle :
– Il fait chaud, non ?
– AAAAAH, UN ŒUF QUI PARLE !

Merci de votre compréhension.

Sarr (84e) : Sinon, il y a la blague de la bite qui poursuit un cul, si tu préfères.

Cabella (5/5) : Comme la plante verte qu’il suffit de déplacer de quelques centimètres pour la voir s’épanouir, le repositionnement de Rémy s’est aussitôt traduit par ce que l’on peut qualifier de match-référence.

Dans certains cas, on jurerait même que ça les rend douées d’intelligence.

Iseka Leya (3-/5) : Rien à faire, la machine à sacquer est désespérément bloquée sur la moyenne, malgré une 2e mi-temps pas loin de l’anal et tronquée pour raisons tactiques. Il faudra cependant montrer davantage contre des adversaires plus coriaces, ici l’on avait quand même l’impression que Lorient lui avait donné du milieu de terrain prémâché pour qu’il se fasse les dents.

Zambo Anguissa (59e, 4-/5) : Si l’entrée d’André Franck illumine toujours les soirées des officiers d’état-civil, elle est loin d’avoir fait rire les Lorientais. Arrivé pour stabiliser un milieu olympien malmené, André-Franck a fait bien plus que cela en montant plus souvent qu’à son tour mettre le oai dans l’arrière-garde adverse.

Gomis (4-/5) : Un but et une activité constante, on ne l’a pas recruté pour autre chose. Reste cette impression tenace qu’il arrive en retard sur des balles en profondeur qu’une tortue des Seychelles arriverait à mieux négocier.

 

L’invité zoologique : Romain Philippoteautame

Sa réputation dans la savane est telle que chacun s’en méfie. Plus dangereux qu’il n’y paraît, il a déjà aplati plus d’un baigneur trop confiant. Oui, l’hippopotame est l’animal qu’il ne faut pas faire chier dans la savane. Du moins, quand il n’est pas occupé à paresser, son gros cul disgracieux posé en vrac sur la rive. Voilà pourquoi il était bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre les terreurs du championnat mais pas ce soir, ce soir c’était l’heure de la sieste.
Les autres : Un début de saison et un match qui nous inciteront à sérieusement relativiser notre performance. Amorphes en début de match, maladroits quand ils se sont montrés devant, ils se sont fait entre autres dribbler par Sakai, marcher dessus par Zambo Anguissa, tromper par les ruses de Cabella. Ils ont sauvé l’honneur en réussissant à mettre Bafé Gomis hors-jeu. Une fois. A la 94e.

Même pas foutus de tirer un corner à deux correctement, ces nuls. S’ils veulent, ils peuvent nous demander comment on fait.

Les images : Voici déjà les buts, en attendant les habiles montages qui pourront faire croire au quidam que ce match était une démonstration de force.
Le rappel : Si tu l’as ratée, voici l’académie de l’intersaison – mouvements d’effectif, révolutions de palais et matchs de préparation.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.

 

BONUS – Si cette académie est trop vite lue pour employer tes journées de bureau merdiques, n’oublie pas qu’une bonne partie de jeu de l’oielympique te fait passer le temps plus vite.

Bises massilianales,

Blaah.

10 thoughts on “OM-Lorient (2-0), La Canebière académie se libère

  1. 1 nul, 1 défaite et 1 victoire. Un début de saison pour plaire à tous les futurs investisseurs. Bravo MLD.

  2. Sakaï me laisse pensif, la semaine dernière il me faisait amèrement regretter Kaboré en arrière droit, et cette semaine il ressemblait à bon arrière droit sous speed. Je suis dubitatif tout en attendant le trophée Koji Nakata du contrôle anal.

  3. On a une équipe à fort potentiel comique, c’est déjà ça. Pour le reste on y verra plus clair dans un mois.
    Magnifique le jeu de l’oielympique, s’il était sorti un poil plus tôt c’eut été un succès assuré sur les plages cet été, pensez à la réédition pour noël (avec quelques mises à jour à prévoir).

  4. Y’a que moi que ça inquiète de voir que tous les ex de l’OM partent soit à Cristal palace, sois revienne à l’OM ?

  5. Cher Camelius,

    Es-tu inquiet depuis l’annonce du rachat?
    J’ai peur d’un dépeçage de ce qu’il reste de mon Ohaime. J’arrive même plus à rire de la situation. On n’arrive pas à vendre Diarra du coup on se fait un peu de promo (« on l’a gardé grâce à l’accord de Ma queue Court « ) . Ca sent la mesquinerie malhonnête.
    Non?

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