Salzbourg-OM (1-0), La Canebière académie n’Autriche pas avec ses lecteurs

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Red Bull gomme des brêles

Ah, parce qu’en plus il faut la jouer, la Coupe d’Europe ?

Aïoli les sapiens,

On croyait l’avoir oublié, mais c’est bien le goût de la défaite qui vous sera servi avec votre chocolatine du matin. On le connaît, ce club, on ne s’attend pas à ce que les joutes européennes lui donnent l’occasion de sortir le Saint-Emilion grand cru, mais au moins les premiers tours sommes-nous en droit de prétendre à une honnête piquette. On ne demande pourtant pas à nos joueurs de gravir la dune du Pyla sur les mains, mais seulement de sortir sans casse de cette opposition contre cette équipe sans âme de Salzburg. Celle-ci, composée pour moitié de locaux bon teint et pour l’autre d’un contingent d’Africains qui n’est pas sans nous rappeler les riches heures de la traite négr…

 

Ah, attendez, je crois avoir commis une erreur dans cette introduction. Je vous prierais de m’en excuser, c’est une méprise toute bête : à voir notre équipe se contrebattre ainsi les couilles de la coupe d’Europe, j’ai cru que nous étions devenus bordelais.

 

L’équipe

Pelé

Sarr – Rami – Rolando  – Evra

Kamara – Luiz Gustavo (Zambo Anguissa 76e)

Thauvin (Njie, 74e) – Lopez (Mitroglou, 80e) – Sanson

Njie (Germain, 69e)

 

En prévision de la branl… du match au sommet contre Nice, Rudi Garcia repose la moitié de l’équipe, Mandanda et Payet étant même hors du groupe. Abdennour est toujours blessé, en revanche Mitroglou compte faire ses premiers pas sous nos couleurs. Pourtant habitués en ces lieux à réciter le Larousse du blasphème à intention de Rudi Garcia et de tous ses aïeux sur quatre générations, nous ne contestons pas a priori ce choix radical. Surtout, cette rotation a le mérite de remettre Lopez et Sanson dans le jeu, après que l’équipe semble pour l’instant avoir trouvé sans eux son rythme de croisière.

 

Le match

Il apparaît rapidement que l’OM n’a pas l’intention de nous faire faire l’hélicoptère ce soir ; c’est plutôt l’Elibauptère qui est de rigueur : du blocquéquipe, une prise de risque minimale, l’ambition du 0-0 à l’extérieur voire, soyons fous, le rêve d’un 0-1 accidentel. Comme dit Raymonde Bidochon, faut pas rêver sa vie, ou alors faut la rêver avec des choses faisables.

Point positif, ce football chiant n’est pas foncièrement du mauvais football. Les duels sont engagés, plusieurs belles combinaisons sont élaborées, et l’OM semble en première mi-temps plutôt maîtriser son sujet. Bref, si l’on reprend à notre compte le manque d’ambition affichée de l’équipe, nous atteignons la pause sans retard sur notre tableau de marche. Evidemment, cette stratégie s’avère très consommatrice en slips : un arrêt-réflexe de Pelé après une tête sur coup-franc, des moments d’incompréhensions entre ce même Pelé et ses défenseurs et surtout, ce dribble bourré au Garlaban offrant une balle de but toute faite à un attaquant heureusement sous Tranxène, entament sérieusement nos nerfs – pour ne parler que d’eux.

Somme toute, l’on se dit que si l’OM pousse un minimum ses actions et cesse de faire l’imbécile derrière, la déconvenue sera assez facile à éviter. C’était sans compter sur des Autrichiens autrement plus agressifs au sortir des vestiaires. Salzburg joue plus haut, inquiète notre milieu de terrain et entrave sévèrement notre relance. Nous produisons toujours quelques beaux mouvements, mais initiés de beaucoup trop loin pour réellement inquiéter nos adversaires : à l’exception d’une belle action conclue par une remise contrée de Germain, suivie d’un coup-franc de Thauvin juste à côté, l’OM n’est plus dangereux.

Au contraire, les Salesbourgeois nous titillent tant et plus qu’ils finissent par nous faire craquer : Luiz Gustavo perd le ballon à un contre deux, et les Autrichiens en profitent pour un renversement d’aile d’école. Faute d’attention des milieux, Evra se retrouve à un contre deux (deux contre deux si l’on considère la caravane qu’il traîne au moment de revenir sur l’ailier qui le déborde). Le centre en retrait de Lainer est repris par Dabbur aux 6 mètres (1-0, 73e).

Le plan qui se déroulait jusqu’ici sans accroc est caduc, puisque d’un match chiant débouchant sur un nul ou une victoire, c’est un match chiant débouchant sur une défaite qui se profile. L’OM active alors le plan B qu’elle avait minutieusement préparé pour faire face à de pareils aléas :

Non, en fait je plaisante, rien n’est prévu et l’empilement de remplaçants (Zambo Anguissa, Njie puis Mitroglou) n’aboutit qu’à la désorganisation complète de joueurs ne sachant pas quoi faire ensemble. A part une percée de Sarr sur 60 mètres, mal conclue, l’OM s’approche plus facilement du 2-0 que de l’égalisation. La victoire initiale n’est donc pas bonifiée, la faute à une rencontre abordable mais prise par-dessous la jambe par une équipe qui avait déjà l’esprit à Nice : autant dire qu’après un tel pari, le résultat de dimanche sera particulièrement attendu.

 

Les joueurs

Pelé (2/5) : Pendant de longues minutes, on aurait juré qu’Erzulie avait délaissé le sort de titularisation éternelle de Zambo Anguissa pour se muer en Déesse de la Clineshiteu : Yoann s’est en effet autorisé à faire absolument n’importe quoi sans aucune conséquence (y compris deux beaux arrêts, soyons justes). Finalement, il rompt sur une action dont il n’est pas le plus coupable.

Rami (3-/5) : Pépère, sauve sur la ligne une main dans le slip, mais se permet aussi de jouer avec nos nerfs par quelques prises de risques dispensables.

Rolando (3/5) : Dans la ville natale de Mozart, Rolando a confirmé ses talents de virtuose du piano, surtout pour ce qui est de les déménager.

Sarr (3+/5) : Lâché dans le couloir droit comme un expert-comptable en slip dans une cage aux fauves : soit il se bat, soit il meurt. Perdu pour perdu, Bouna s’est battu avec l’énergie du désespoir.

Evra (2/5) : Relâché dans le couloir gauche comme une tortue de 120 ans au salon de la soupe de Shanghai. Même s’il se bat, il meurt. Perdu pour perdu, Patrice ne s’est donc pas trop fait chier.

Luiz Gustavo (3/5) : Précieux, même s’il faiblit en seconde période. Le voyant encore sans carton après une heure et quart de jeu, Rudi Garcia s’est empressé de le faire sortir pour préserver ce moment rare.

Zambo Anguissa (74e) : Carton une minute après son entrée, fautes, pertes de balle… Visiblement, les dieux vaudous avaient tout donné dimanche.

Kamara (2+/5) : Plus encore que le Brésilien, Boubacar n’a surtout pesé que sur la première mi-temps. Il y a montré une belle intelligence du placement et un impact physique notable, entachés de pertes de balle excessivement dangereuses. A sa décharge, il faudrait peut-être demander aux défenseurs de mettre un terme à son bizutage en cessant de lui adresser des relances piégées.

Thauvin (2+/5) : Envoie tous ses corners au premier poteau, à l’exception d’un qui n’a pas dépassé le mec placé à neuf mètres. Cela n’enlève en rien son principal mérite, qui lui vaut sa sélection en équipe de France : faire chier les lyonnais qui voulaient Fékir.

Njie (74e) : Faire entrer Clinton en étant mené 1-0, c’est comme tenter de placer « Xzblut » au dernier coup de sa partie de Scrabble. Rarement, ça peut marcher.

Lopez (2/5) : Honnête pour ce qui est de faire approximativement vivre un match dont on semble ouvertement se foutre. Pas de quoi lui offrir davantage pour l’instant.

Mitroglou (80e) : Pour que la preuve de vie soit recevable, il aurait fallu que Rudi Garcia le fasse entrer avec La Provence datée du jour. Là, il reste un doute.

Sanson (2/5) : Oui, on sait, t’es pas bien à gauche et c’est pas ta place. Que veux-tu que je te dise, tu ne vas pas non plus nous faire chier 36 ans avec ça ? On a eu assez avec Manuel Valls.

Germain (1+/5) : Qui n’a jamais connu la dépression saisonnière après avoir cassé des culs durant tout le mois d’août ne peut pas comprendre ce qu’éprouve Valère en ce moment.

 

L’invité zoologique : Valon Bérichat

Gavé, toiletté, le chat des salons bourgeois se laisse vivre sans grand but dans la vie, se contentant de temps à autre d’attraper les rares souris assez imbéciles pour passer à portée de ses pattes amorphes. Il était donc bien l’invité approprié pour nous gratifier d’un coup de griffe vicieux.

– Les autres : Du sérieux sans génie, et une accélération en bloc suffisante pour nous mettre en difficulté et finalement nous faire plier.

– Le classement : Regroupement quasi-général après deux matchs dans le groupe I : nos adversaires du soir prennent la tête avec 4 points, nous suivons avec Konyasport à 3 points, et le Vitoria Guimares, prochain rival dans cette Ligue Europa, ferme avec un seul point.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Salzbourg-OM (1-0), La Canebière académie n’Autriche pas avec ses lecteurs

  1. Dies irae, dies illa, solvet saeclum in favilla, teste René cum Cabella. Quantus tremor est futurus, quando judex est venturus, cuncta stricte discussurus !

  2. Toujours pas d’acad’ depuis hier. La victoire nous l’a salement amoché, notre Camelus…

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