Notre Footballologue analyse Espagne-Chili

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Notre Footballologue lance un mouvement alternatif d’analyse footballistique…

L’atterrissage au Bourget, le rendez-vous présidentiel de Pharrell Henry, les révélations des joueurs, l’Assemblée Nationale, les débats médias des expertologues et autres symbolologues…23 bleus noient 2 millions de « preneurs d’otages » et deux bouffons. Les sinistrés attendent la déclaration de catastrophe naturelle…

Main sur le cœur, gorge déployée, larme de gomina au coin du cil, viriles étreintes de l’homme digne, du sportif passionné, du citoyen fier de représenter sa patrie tandis que l’hymne national retentit. Si une sélection incarne son pays, hommage soit rendu au modèle de société chilien et espagnol, capable de produire de tels hommes. Et que dire du spectacle offert, « comme un symbole » nourrissant le ressentiment à l’égard de ceux dont le comportement sert désormais de prisme au commentaire.

Entré à la place de Silva, Fernando Torres s’installe en pointe du 433 de Del Bosque, Villa glissant à gauche tandis que Iniesta déserte l’aile droite pour mieux rejoindre ses coéquipiers catalans au milieu. En effet, le couloir droit est entièrement dévolu à Sergio Ramos qui finit le match ailier couvert par Busquets et manque d’être décisif à la 89ème. Là où d’autres peinent à aligner ne serait-ce qu’un schéma, la riche et fabuleuse armada ibérique se permet de varier les plaisirs, Del Bosque ayant décidé de se passer d’ailiers pour aligner un 433 très 442 dans son animation. Couverte par la sentinelle Busquets, la charnière Pique-Puyol donner le tempo tandis que l’animation appartient non pas à un, ni même deux, mais trois meneurs quand d’autres n’ont que des frondeurs. Ainsi, Xavi et Iniesta alternent derrière la paire Villa-Torres, Xabi Alonso restant un cran au dessous pour couvrir mais également faire profiter l’équipe de son tic tac long (ouverture pour Torres, le gardien joue libéro et se troue, Villa reprend dans le but vide : 0-1, 23ème.) Aperçu brièvement, un milieu en losange avec Xavi et XA en meneur et sentinelle, comme une démonstration de savoir-faire technico-tactique loin des stériles ébats de certains. En phase défensive, le 433 se recompose, les trois avants plus Xavi exerçant le pressing au service d’une ligne Capdevilla-XA-Busquets-Sergio Ramos. Sur une récupération, le 433 explose sous le placement de Iniesta en 10 qui trouve Villa côté gauche, défense fixée-centre en retrait pour un plat du pied des golfes clairs : 0-2, 36ème. Maîtrise technique, variété tactique, mentalité irréprochable de joueurs soudés pendant l’hymne, nulle doute que l’Espagne incarne un modèle à suivre en cette période de crise. De plus, la sortie de Torres pour Fabregas illustre l’excellence de la formation espagnole comparée à l’autre prétendument meilleure, et la variété des combinaisons offertes par le quintette à un madrilène de la Cantera laisse songeur. On ne peut que s’incliner devant la vigueur d’une nation espagnole dignement représentée par ces surpuissants éphèbes au poil dompté qui n’en oublient pas pour autant les valeurs de solidarité et de respect du public.

Mi temps :

Loin de prendre en otage l’appareil productif national en guise de réponse à l’impérieux effort collectif exigible car nécessaire, la formation chilienne promeut les valeurs d’abnégation, de sens du sacrifice, mais également revendique un savoir-faire technique précieux face aux difficultés. Réponse originale aux défis contemporains, le 343 losange de Marcelo Bielsa met à contribution les qualités d’adaptation de joueurs évoluant pour la plupart à un poste inhabituel. En effet, les chiliens mettent leurs qualités au service de l’intérêt général, ne revendiquant rien que de servir leur patrie là où d’autres préfèrent jouer à droite voire refusent de tenir leur poste. Pourtant, le schéma du très respecté entraîneur argentin reste difficile à lire tant le pressing est constant et les permutations légions. Ainsi, le harceleur s’active face au porteur du ballon, déboulant parfois de très bas tandis que ses coéquipiers les plus proches resserrent afin d’enfermer l’adversaire. Ce système exige envie, discipline et endurance sans faille notamment pour les relayeurs, qui couvrent les couloirs en phase défensive et n’hésitent pas à dédoubler avec l’ailier en phase offensive (Vidal et Medel.) Le trio d’attaquants est soutenu par un 10 doll’sé à l’avant-centre (entrées communes de Millar et Paredes à la mi temps en lieu et place du premier duo Valvidia-Gonzales) tandis que les ailiers trouvent appui auprès des milieux excentrés (Vidal-Beauséjour en seconde période.) « (…) Peut-être un petit peu trop remontés » (Larqué) par Bielsa, les chiliens se sont mitraillés les crampons, commettant des fautes évitables sanctionnées de cartons jaunes puis, sur une simulation de Torres privé d’un penalty peu auparavant, d’un rouge pour Estrada à la 38ème. Pourtant, ils avaient offert une des plus belles combinaisons de ce début de compétition dès la 9ème minute et tenté de lober Casillas à la 13ème, bien plus que d’autres en 4 ans. Réduisant le score par Millar à la 46ème, le Chili à 10 oppose une résistance plus qu’exemplaire, s’incline mais assure sa qualification, prouvant que par delà la défaite, l’envie et l’abnégation restent deux valeurs indispensables dans le sport de haut niveau, et faisant honneur à une nation de pas même 17 millions d’habitants.

Compo à 10

3 thoughts on “Notre Footballologue analyse Espagne-Chili

  1. Un footballologue dogmatique ?

    Que s’est-il passé ? Où est passé sa sybilline absence de morale ? D’où lui surgit ce besoin d’ordonner, de juger, de classifier, de clivager, pour ainsi dire les gentils de là-bas face aux méchants d’ici ?

    Et si c’est un pastiche, ce que les illisibles compositions pourraient donner à croire, qu’on l’écrive au moins sous un pseudonyme.

    A moins que tel Ménes, le footballologue n’emploie lui aussi des nègres pour tenir le rythme infernal de la coupe du Monde ?

  2. Gloire à toi Footballologue! Une ode au talent individuelle magnifié par le collectif et l’esprit de sacrifice.
    Comme disait Choron très probablement à propos de l’équipe de France: « Ils sont malades, qu’ils crèvent! »
    Et il a sans doute rajouté hors antenne (mais j’en suis pas sûr): « Mort aux moralistes (les Philippe Val du foot français) qui veulent réformer l’EDF, il faut la révolutionner, tout faire péter! »
    No pasaran!

  3. Vidéo très intéressante, je ne connaissais pas ce personnage. En plus de ces analyses tactiques, le footballologue éduque les plus jeunes. Merci !

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