Je suis très en colère ce soir. Une colère sourde, profonde, noire. Noir comme Moussa Marega. Alors comme ça, Moussa Marega provoque les supporteurs. Moussa Marega n’apprécie pas trop se prendre des sièges sur la gueule. Moussa Marega ne supporte pas le second degré. Moussa Marega n’écoute pas ses coéquipiers. Moussa Marega ne respecte pas les consignes de son entraîneur. Pire, Moussa Marega est un brin malpoli devant les gens qui ont payé pour voir un spectacle. Moussa Marega n’arrive pas à mettre son petit ego de côté et ne sait pas se comporter en professionnel. Moussa Marega n’en fait qu’à sa putain de tête et quitte la pelouse sans 1) y avoir été invité par l’arbitre 2) y avoir été poussé par son entraîneur 3) y avoir été obligé par une blessure 4) y être mort devant la plèbe mécontente. Belle histoire, il aurait fallu donner l’option aux spectateurs de pouvoir le pendre à une transversale. Au contraire de ce naturel épilogue, Moussa Marega a poussé l’outrecuidance, lui le fauve en cage, lui cette bête de foire condamné à satisfaire un audimat exigeant, Moussa Marega a choisi de lui-même d’abandonner la scène, de pratiquer la politique de la chaise vide, de son propre gré, lui qui ne devrait pas une fois sur un terrain montrer une conscience politique, voire une conscience tout court. Oui Moussa Marega, tu dois renier ton être, ton âme et ta conscience pour avoir l’honneur de satisfaire une bande toujours plus grande et décomplexée de connards (jurisprudence Nadine Morano) en tribune et derrière l’écran.

Le football comme opium du peuple bien sûr, le football comme la version moderne des Jeux du cirque. Moussa Marega et tant d’autres devraient être les gladiateurs de l’arène et se soumettre à la volonté des tribunes. Pouce levé et pouce baissé. Comble de l’imposture, Moussa Marega lui-même utilise ces codes pour partir : il a baissé les pouces. Et levé les doigts. Il a baissé les pouces devant la foule, il a baissé les pouces pour donner son verdict : à mort. Et il a levé les doigts. Gardons bien en mémoire ces images, leur violence et l’abîme dans lequel est plongé le joueur en marchant vers les vestiaires. Souvenons-en nous car plus tard, il se calmera, il redescendra surement dans les jours à venir, il rationalisera, essaiera d’excuser son comportement dans une magnanimité dont seuls ceux qui sont habitués à ce genre d’attaque sont capables. Mais Moussa Marega a eu raison et il a eu raison devant et face à plusieurs dizaines de milliers de personnes. En un instant, il a pris de court tout le monde et relevé le défi. Il est parti. Il est parti énervé, blessé, honteux. Nous sommes en 2020 dans une démocratie européenne. Il n’y a rien de bien à attendre de tout cela. Il n’y a rien de bien à attendre de tous ces gens. Les plus cons des analystes diront que le football de par son supportérisme, et donc son chauvinisme et donc son ethnocentrisme et donc l’exclusion des gens adverses et donc son racisme, le football porte cela dans ses gènes, d’avoir à détester l’adversaire pour mieux supporter les siens. Alors que le football de 2020 n’est en fait que le reflet à peine flou d’une société moderne à la dérive et où n’importe quel connard (jurisprudence Nadine Morano) est libre de dire toutes les conneries qui lui passent par la tête.

Rien à foutre finalement d’une affaire de racisme de plus. Moussa Marega n’est qu’un noir de plus qui pète un plomb parce qu’il ne supporte pas un folklore local. Ce qui est regrettable, ce qui est lamentable, ce qui est désespérant, c’est vous, c’est vous la bande de petits lobotomisés de l’écran qui faites les malins sur les réseaux sociaux et sur vos sites de merde ou dans vos podcasts de frustrés, c’est vous qui ne dites rien, ne faites rien et laissez passer cela comme si c’était normal. Ah vous pouvez faire les marioles tout au long de l’année à la recherche de vos glorioles de caniveau pour faire de la masse abrutie qui vous suit, une masse d’abrutis et heureux de l’être. Et ne croyez pas que je ne voie pas se former dans vos esprits obtus la seule justification dont vous êtes capables, cette phrase qui ferait rougir n’importe quel collabo : « euh ce n’est pas dans la ligne éditorialeuh de mon compte. Les gens ne suivraient pas et ne comprendraient pas pourquoi je leur parle de « insérer club X ». » Tremblez, tremblez, nous notons, nous observons, nous jugeons. Moussa Marega est la preuve supplémentaire de votre lâcheté. Votre pseudo influence ne sert à rien, vous n’êtes pas grand chose, vous êtes lamentables. Et nous voyons combien vous êtes prompts à tomber sur la gueule d’une émission qui veut parler du racisme parce que soit disant, l’évidence de la dégueulasserie du racisme est telle qu’elle ne mérite pas d’être rappelée. Qui a soutenu Moussa Marega ? Qui en a fait une cause ? Une pétition ? Un # ? Rien du tout. Vous préférez blaguer sur Garcia, vous marrer de Mourinho, blâmer Guardiola, parler de l’ongle cassé de Neymar et de ce match à la con contre Dortmund, un huitième de finale. Les pouces baissés de Moussa Marega sont pour vous. Mes doigts levés aussi.

2 thoughts on “Le géant Moussa

  1. C’est con j’ai tout suivi, dénoncé et relayé en direct, expliquant ce qu’il se passait pendant le match, traduisant même les réactions à chaud dont la scandaleuse déclaration du président de Guimaraes…Mais à suivre car à la différence de l’Espagne ou l’Italie qui malheureusement ont minimisé, la presse et la ligue dès le soir ont dénoncé une honte nationale, les quotidiens benfiquistes faisant leur une sur somos Marega (nous sommes Marega) ou une note maximale de 5/5 pour le courage du joueur de ne pas avoir laissé faire. Il y a des relents racistes en Europe, dans le football, on le sait. Jugé sur la bonne ou mauvaise réaction à chaud ça n’a pas énormément de sens, c’est la réaction à froid pour que cela n’arrive plus ou qu’une réponse collective de tous les acteurs soient solidaire et efficiente voila le vrai défi.
    PS Christophe suivez donc mon fil twitter, visiblement ce n’est pas le cas ou alors c’est du racisme contre le Portugal ?
    BA

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