Les Allemands savent recevoir. D’abord ils nous ont demandé quelle décoration nous souhaitions. Puis ils nous ont laissé repartir avec un tapis.

Mais pas n’importe lequel : un petit, et pas celui du salon. En fait c’était celui des WC. Alors certes nous avions pissé dessus, mais ce n’était pas fait exprès. Nous avions simplement oublié de nous asseoir, alors il y a eu quelques éclaboussures. Il faut dire que nous étions pressés. On se retient depuis le depuis le 4 juillet 1954, ils nous devaient bien ça.

Pour se qualifier pour les huitièmes de finales il n’y aura pas trente-six solutions : il faut gagner, point. Ce serait un miracle. Dans ce groupe de la mort, la France, elle, est déjà qualifiée, il reste donc deux places et les Allemands ne nous la laisseront probablement pas facilement, sauf s’ils s’havèrentz être des nihilistes en cuir.

La composition :

Pardon… la voici.

Le match :

Mercredi 23 juin, 21h, à Munich.

Ici, le stade n’est pas plein. Il n’y a que 14.000 spectateurs dans cette Allianz Arena qui peut d’ordinaire en contenir 75.000. Quant à nous, nous sommes 3.000 supporters hongrois à avoir fait le déplacement.

Nous voilà bien loin de notre belle Budapest. Alors l’UEFA a fait en sorte qu’on se sente bien ici. Après avoir fait mine de ne pas voir l’Oxmophobie de notre Puskás Aréna, l’UEFA décide de ne pas se mouiller sur l’homophobie.

Pourtant ce soir, à Munich, la pluie est battante.

J’irai plus loin que l’horizon
C’est bien mieux que le bout de son nez
Tous les murs qui nous bloquent brisons
Avances et laisses-les klaxonner
Viens, la vitesse de mon son frisons.

Aucun changement dans le XI de départ. Loïc Négo est confirmé, et Ádám Szalai fait bien son retour, malgré sa sortie précoce contre la France.

3e minute :  Superbe ouverture de Hummels, vers Kimmich, qui effectue un sublime contrôle en porte manteau dans la surface. Il se retrouve au bord de la ligne de but et tir à ras de terre du droit, mais RAIE de Gulácsi de la main droite. Tranquille.

5e minute : Belle ouverture de Szalai (Attila) par-dessus la défense, pour Sallai. Hummels tacle le ballon et Neuer s’en saisit juste devant Sallai. Pas loin.

8e minute : Szalai a toujours les cheveux attachés ! Ça va chier !!

11e minute : Très belle combinaison entre Szalai, Sallai et Négo. Sallai décale Négo vers le côté droit. Puis il redécroche vers Négo et récupère le ballon. Il adresse ensuite un bijou dans le cou de la défense des allemands et trouve Szalai aux 6 mètres qui se couche pour envoyer le ballon dans les filets d’une magnifique, MAGNIFIQUE, tête plongeante au premier poteau. BUUUUUUUUUUUUTSZ de Szalai !! 0-1 !!! Vraiment superbe.

20e minute :  Corner sortant de Kimmich pour la tête de Hummels, Varane encore absent au marquage, mais aussi Orbán et Szalai… Et cháááááááááátte de Gulácsi, le ballon heurte la barre transversale.

21e minute :  Long ballon de Havertz qui trouve Ginter dans la surface. Ginter remet au point de pénalty mais petit cafouillage entre Hummels, Gündogan mais aussi Botka, Orbán et Schäfer. C’est le BORDAYL, et c’est finalement Schäfer qui remet vers Ginter. Voilà une bonne opportunité de pouvoir fusiller à bout portant voire touchant mais nouvelle RAIE de Gulácsi !

27e minute : Faute de Botka sur Gündogan, carton jaune, il sera suspendu pour un éventuel huitième de finale. Le coup-franc indirect de Kroos ne donnera rien.

33e minute :  Fiola est lancé en profondeur côté gauche par Szalai, qui joue parfaitement son rôle de pivot et lui remet. Fiola centre vers Sallai mais il est devancé de la tête par Rüdiger qui dégage.

En cette fin de première période, ni l’engagement des Hongrois ni l’intensité de la pluie ne faiblissent. De là à y voir un lien… je ne sais pas, je pose juste la question. Il faudrait demander à Lalanne.

42e minute : Szalai n’a plus les cheveux attachés. De là à y voir un Lalanne…

Pas de changement au retour des vestiaires.

51e minute :  Sané confie le ballon à Havertz à l’extérieur de la surface côté droit. Magnifique contrôle orienté qui lui permet de se retourner et de déclencher une lourde à ras de terre, et bien captée dans la niche par Gulácsi.

61e minute : Coup-franc à gauche de la surface. Sallai enroule bien son ballon qui vient frapper le montant droit de Neuer, mais qui était sur la trajectoire.

66e minute :  Coup-franc indirect de Kimmich à 40 mètres sur le côté droit. A la retombée il y a Hummels, mais aussi Gulácsi… Malheureusement il décide de ne pas faire de raie mais de passer directement au TROU, et à travers. Hummels hérite donc du ballon sur sa tête, et passe à TrHavertz qui n’a plus qu’à pousser le ballon de la tête dans le but vide à 50 centimètres de la ligne. Butsz 1-1.

67e minute : Schäfer récupère un ballon milieu de terrain, et passe de la tête vers Szalai. Szalai contrôle de la poitrine, se retourne, et lance Schäfer de l’extérieur du pied droit. Schäfer prend de vitesse Sané et vient reprendre le ballon de la tête avant qu’Hummels ne vienne de sa droite et Neuer face à lui. BBBBBUUUUUUUUUUUUUUUUUUTSZ de Schäfer 1-2. OOOOOOOOoooOOOh, c’est pour nous !! Hongrois fort à la qualif’ !!

83e minute :  Musiala est lancé sur la gauche de la surface par Werner. Petit festival dans le coin face à Négo, puis il centre en retrait vers Goretzka à l’entrée de la surface qui remet à Werner juste à côté de lui. Werner arme mais est tout de suite contré par deux de nos contrôleurs. Malheureusement le ballon rebondit vers Goretzka qui cette fois ne laisse plus passer sa chance et décoche une grosse lourde gore en demi-volée de l’extérieur du pied qui trompe Gulácsi sur son petit côté. Butsz ! 2-2.

Le résumé :

Les notes :

L’équipe 4/5 :  Encore une fois, discipline et engagements sont au rendez-vous. Il fallait mettre un peu de folie en attaque et ç’a été chose faite.

Le sélectionneur, Rossi Marco (3+/5) : Il a appliqué la même recette, mais avec un rendu de plus en plus dangereux.

Gulácsi Péter (3/5) :  Nous n’allons pas nous casser le cul à faire une anal-lyse poussée. Sur ce match il a alterné les raies et les trous comme lorsqu’il passe à Tr’havertz. Il faut dire qu’avec les allemands c’est tout de suite un petit peu harder.

Botka Endre (3/5) : Joueur vaillant, encore mais ce n’est pas son meilleur match du tournoi. Il prend un jaune sur une faute inutile à 40 mètres de son but.

Willi Orbán (3+/5) : Cette fois il a laissé l’autre partie du Mur de Leipzig faire une offrande à l’adversaire. Sur cette action c’est lui qui est au marquage d’Hummels, mais il ne saute probablement pas pour ne pas gêner Gulácsi. Dommage. Sinon il effectue un match solide.

Szalai Attila (4/5) : Le plus solide des trois axiaux. Encore un bon match de sa part.

Nagy Ádám (4/5) : Toujours précieux dans l’entrejeu hongrois. Un régulateur discret, calme et propre.

Kleinheisler László (4/5) : Un peu partout sur le terrain, toujours prêt à en découdre. Il est remplacé par Lovrencsics à la 88e.

Schäfer András (4+/5) :  Encore un match énorme de la part du joueur du championnat slovaque. Toujours disponible. Mais marquer il schäfer aussi. Un butsz tout à son image.

Loïc Négo (3+/5) : Plus discipliné que lors du dernier match. C’est un joueur qui a un gros volume de jeu, il est donc précieux dans le système de Rossi. Défensivement limité malgré tout. Il se fait balader par Musialia sur la deuxième égalisation allemande. Offensivement il lui manque la capacité d’éliminer pour être vraiment dangereux.

Fiola Attila (3/5) :  On peut dire qu’il a été aux petits soins avec son vis-à-vis allemand : Kimmich. Dès la 3e minute il le laisse filer pour un premier face à face avec notre gardien, histoire qu’il se chauffe les gants. Ici ce n’est pas Budapest, il ne fait pas 29 degrés et il pleut ! A la 27e minute il teste la laxité latérale du genou droit de Kimmich, faudrait pas qu’il s’enraidisse. Il se prend un jaune en deuxième période. Très actif lui aussi sur son côté. Cette fois il n’y aura pas de butsz pour augmenter sa note.

Szalai Ádám (5/5) :  Incontestablement l’homme du match des Magyarok. Excellent dans son rôle de pivot. Toujours disponible comme point d’appui, tout en déviation. Il marque surtout un but sublime et délivre une passe décisive pour Schäfer.

Sallai Roland (4+/5) : Comme évoqué en conclusion de la précédente Akadémia, il a haussé son niveau de jeu. Il a été très actif et juste techniquement. Il adresse une superbe passe décisive pour le butsz de Szalai. S’il avait continué sur sa lancée, il finissait avec le ballon doch. Il est remplacé par Schön à la 74e.

Les remplaçants :

Schön Szabolcs : Il fait son entrée en poste pour poste à la place de Sallai à la 74e. Il n’aura pas le même impact que Sallai mais effectue un schön remplacement tout de même, toujours Szabolcs.

Varga Kevin : Il n’a pas du tout le même profil que Szalai, qu’il remplace à la 82e minute. Il rentre juste avant l’égalisation à 2-2. Forcément ça change la donne. Peu en vue sur ce match…

Lovrencsics Gergo :  Il remplace Kleinheisler à la 88e.

Nikolics Nemanja : Lors du dernier match il avait très bien réalisé ce rôle de pivot qui manque quand Szalai quitte le terrain. Il entre en jeu à la 88e minute en lieu et place de Fiola. Dommage qu’il ne soit pas rentré plus tôt ?

Pour finir :

Le sentiment qui prédomine à la fin de la rencontre est forcément la déception. Elle est immense. D’une part vis-à-vis des efforts fournis (comme d’habitude). D’autre part car nous avons mené les débats et avions donc notre qualification en main, de la 11e à la 83e minute, face à l’équipe d’Allemagne, et chez elle qui plus est !

Après coup, nous ressentons de la fierté. La fierté d’avoir tout donné, et d’avoir montré un visage de plus en plus attrayant lors des séquences de jeu « avec ballon » au fur et à mesure de la compétition. Tout ça doit servir de tremplin pour la suite de l’aventure de cette équipe.

Le bilan de la compétition :

La Hongrie tient en Gulácsi, un excellent gardien. Le dernier rempart du Mur de Leipzig, a d’ailleurs été élu meilleur gardien de Buli cette année.

La défense axiale, composée de Botka, Orbán et Szalai (Attila) est relativement solide et complémentaire mais commet encore des bourdes et a tout de même encaissé six buts en trois matchs. Peut mieux faire.

Les joueurs de couloirs, Négo, Fiola et Lovrencsics lors du premier match, ont beaucoup donné. En ce sens ils ont certainement répondu aux attentes de leur sélectionneur. Mais ce n’est pas le secteur le plus talentueux de l’équipe lors de cette compétition.

Le milieu de terrain composé de Nagy, Kleinheisler et Schäfer est très efficace. C’est l’un des secteurs les plus en vue sur ces trois matchs. Quand on pense qu’il manquait Szoboszlai…

En attaque, le duo Szalai – Sallai est monté en puissance au fur et à mesure. Leur complémentarité a sauté aux yeux sur ce match. Frustrant de ne pas pouvoir voir jusqu’où ils peuvent aller.

Le soutien de la Carpathian Brigade a marqué les esprits dans cette compétition. Il est évident que le fait d’avoir pu remplir le stade sans jauge joue énormément dans ce constat. Mais leur discipline dans l’organisation rappelle celle des groupes Ultras des clubs, et non des sélections. Quant au comportement de certains… un déshonneur.

La Magikobusz Akadémia n’a finalement fait qu’une seule vraie sortie de route, contre le Portugal. Une sortie de route d’ailleurs un peu sévère. Il est vrai que nous nous sommes un peu endormi au volant. On approchait de la destination et paf ! On ne nous y reprendra plus de sitôt, et d’ailleurs on ne nous y a pas repris après ça ! Dans un groupe comme celui-ci, les mauvais départs ça ne pardonne pas.

Si vous souhaitez lire voire relire les académies de nos adversaires :

  • L’Académie Française c’est  ;
  • la Klakette Moustache c’est ici ;
  • la Bacalhau Académie c’est par là.

Nos prochaines joutes se tiendront les 2, 5 et 8 septembre dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du Monde de la FIFA 2022. Avec respectivement, l’Angleterre, l’Albanie et Andorre.

Nous avons actuellement sept points, derrière l’Angleterre qui en a neuf, et devant l’Albanie qui en a six. Ces prochaines rencontres seront donc décisives pour que l’on puisse amener notre busz (climatisé) jusqu’à Paris Doha.

Nous ne sommes pas sortis du groupe de la mort, mais vous ne ressortirez pas insensible de l’histoire de ce groupe de l’amor.

L’aventure de la Magikobusz Akadémia ne se poursuivra pas en huitième, mais peut-être en car.

Alors montez-y avec nous et Hongrie à qui veut l’entendre

« Ici, à la Magikobusz Akadémia, hongrois fort en nos Mágikus Magyarok ! ».

Stérilement vôtre, Viktor Vasectomy.

8 thoughts on “ALLEMAGNE – HONGRIE (2-2) : LA MAGIKOBUSZ AKADÉMIA NE BERNE PAS LE MIRACLE.

        1. 33 ans. Un seul but pour 18 matchs en Buli.

          Ouais, prenez le vite !!

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