Argentine – Islande (1-1) : L’asado (maso) académie tentée par l’athéisme

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Dieu leur a repris la foi.

Quand tu fais autant de conneries, il faut pas t’étonner que même Dieu t’abandonne…

Quelle préparation de mondial, amigos !

Force est de constater que rien n’a été laissé au hasard pour nous lancer sur l’autoroute de la gloire, qui nous permettra de prochainement marcher sur le toit du monde.

Jugez plutôt :

– Le 15 mai, nous apprenons que la fédération conseille aux journalistes de « se détendre, les Russes sont justes des filles comme les autres ». Nous avons déjà parlé de cette brillante initiative ici.

– Le 4 juin, nous sombrons dans la plus ridicule des opérations marketing de ces dernières années, associant Dieu à une chèvre en couverture de Paper.

 

Sur cette image figurent un bouc et une chèvre : saurez-vous les différencier ?

– Le 6 juin, nous sommes ensuite à deux doigts d’être responsables d’une nouvelle intifada, en nous asseyant avec notre gros cul bien gras sur la poudrière israélo-palestinienne.

– Ce même 6 juin, donc, nous annulons notre match contre Israël, et actons ainsi que nos matchs préparatoires pour ce mondial se limiteront à une unique rencontre contre les redoutables Haïtiens. Mais, après tout, pourquoi aurions-nous besoin de nous roder alors que l’on connait la qualité immense du jeu qui a été le nôtre lors des éliminatoires ? Ne sommes-nous pas pétris d’immenses certitudes sur notre valeur ?

– Enfin, le 7 juin, nous apprenons que Sampa est accusé d’agression sexuelle sur une employée de la fédération. Lequel Sampa est immédiatement soutenu publiquement par Claudio Tapia, notre honorable président, qui confirme son talent pour sentir le sens du vent. Harvey likes this.

Tous ceux qui, au pays, doutaient du professionnalisme et de la compétence de notre bien aimée fédération, sont priés de bien vouloir ravaler leur fiel et leurs mauvaises dispositions.

Après une telle préparation, aux accents décidément délicieusement horsjeuiesques, il ne surprendrait personne que nous ajoutions le dédain à l’amateurisme, en abordant notre phase de poules en prenant de haut l’ensemble de nos adversaires.

C’est donc l’Islande qui se présente devant nous pour ce premier match, elle dont le style solide et bagarreur représente l’opposition idéale pour que l’on se fracasse contre le mur de nos ambitions mal placées.

 

Le 11 de Sampa

Willy

Salvio – Otamendi – Rojo – Tagliafico

Mascherano – Biglia

Meza – Dieu – Di Maria

Agüero

 

Jorge « Harvey » a choisi pour ce premier match un 4-2-3-1 que l’on devine destiné à faire vivre les côtés, afin de libérer de l’espace au milieu pour permettre à Dieu et Agüero de combiner.

Toutefois, le choix de Meza à droite et de Di Maria à gauche positionne nos ailiers sur leur pied naturel, ce qui risque de limiter la possibilité de les voir dédoubler avec Salvio et Tagliafico.

Le choix de la paire de milieux est plus étonnante car si la présence de Mascherano, qui bat pour l’occasion le record de capes en sélection argentine, était attendue, celle de Biglia peut étonner. Face à une équipe qui va proposer un 4-4-2 dense, positionné bas et resserré dans l’axe, il nous aurait semblé plus pertinent de titulariser un milieu à vocation plus offensive (Lo Celso ?) capable de se projeter et de proposer des solutions en triangle. M’enfin.

Saluons tout de même la titularisation d’Aguëro, et par conséquent la non-titularisation de Gros Higuain.

 

Le match

Après un début de match plutôt équilibré, nous prenons les choses en main et faisons subir aux « Fils de » un siège en bonne et due forme, qu’ils n’ont pas dû connaître depuis… depuis… leur dernier match en fait, tant la philosophie de jeu de cette équipe est constante.

Cette pression ne semble pas perturber outre mesure les dénommés Fils de Bjarna (n°8), Fils d’Hallfred (n°20) et Fils de Gunnar (n°17), qui nous distribuent notre pesant de taquets, avec une régularité et une intensité que le bassin de Sampa n’aurait pas renié dans les couloirs du siège de la fédération.

Mais tout de même, c’est fort logiquement que notre temps fort se concrétise par une lourde sous la barre d’Agüero, après une intéressante incursion de Rojo dans la moitié de terrain insulaire conclue par une frappe de teubé dont il sait nous gratifier (1-0).

Les 5 minutes suivantes n’auront d’autre utilité que de nous rappeler que notre défense n’a de défense que le nom, et qu’il suffit d’être un tant soit peu organisé et motivé à l’idée de faire autre chose que de défendre pour nous mettre en danger.

Fils de Finnboga égalise après une action dégueulasse, où notre incapacité à défendre salement et à mettre des taquets m’inquiète au plus haut point. Fils de pute (1-1).

La fin de la 1ère mi-temps est ensuite quelconque, et l’on se rend vite compte que ce match sera très difficile. Les Fils de maitrisent à merveille leur plan de jeu qui consiste à balancer des lourdes devant et à sauter sur les deuxièmes ballons comme leurs ancêtres sur des couilles de mouton. Au milieu de tout ça, Dieu se démène comme un beau diable, mais il est bien seul pour gérer ce monde.

En même temps, n’est-ce pas ce à quoi tout monothéisme nous condamne ?

A défaut de couilles de moutons, ils semblent trouver du plaisir à chasser des couilles de bouc

 

Ah oui, quelques nouvelles de nos ailiers : rassurez-vous, ils n’en branlent pas une.

Le début de la 2e mi-temps se résume à une attaque-défense extrêmement stérile où nous notons pêle-mêle que Mascherano fait des passes (beaucoup…) mais manque de vitesse dans ses enchaînements, que Di Maria est toujours aussi inoffensif et qu’Agüero est extrêmement disponible et est le seul point d’appui pour Dieu. Ce dernier fait un match quelconque, mais semble quand même le seul capable de mettre de la vitesse et d’apporter de la fluidité dans le jeu.

Sampa, une fois rembraillé et sorti du vestiaire, s’aperçoit enfin de l’inutilité de Biglia et du besoin de le remplacer par un milieu plus percutant. Lo Celso fait donc son entrée à la 55e et… ah non, c’est en fait Banega qui fait son entrée. Je vois pas trop l’intérêt mais au temps pour moi…

Alors qu’on commence à se demander si ce match ne serait pas un petit peu chiant en fait, les cieux semblent enfin décidés à nous faire une faveur en nous offrant un pénalty, que notre Dieu adoré décide pourtant de saloper dans les grandes largeurs.

Le score reste donc à 1-1, et nous assistons ensuite à la désagrégation intégrale de notre jeu, due à la volonté de Dieu de faire la décision tout seul. Seule l’entrée de Michel Pavon pour le dernier quart d’heure nous redonnera un semblant d’espoir, mais il n’y a rien à faire, ces seigneurs de la glace resteront décidément plus vifs et plus motivés que nous.

Les croates ayant gagné leur match contre les nigérians, nous voilà déjà dans une position que nous affectionnons particulièrement : le fameux match couperet où il n’est plus question de développer du jeu mais bien de mourir sur le terrain. Cela nous correspond sans doute mieux, mais cette albi en est-elle seulement capable ?

 

 

Les notes

Willy (2) : J’ai même pas envie d’être trop dur avec lui. Mais il vous a rassuré, vous ?

Salvio (1) : Aucune influence offensive, et de réelles lacunes défensives. A sa décharge, ses deux seules incursions dans la surface islandaise auraient mérité un meilleur sort.

Otamendi (3) : Très solide dans les airs, il a aussi eu l’intelligence de ne pas trop prendre d’initiatives dans la relance. Pas con. Pas d’enflammade toutefois : le pressing islandais n’a jamais atteint sa zone.

Rojo (2) : Peu en évidence, et c’est définitivement comme ça qu’on le préfère : loin du ballon.

Tagliafico (2) : Très disponible mais peu efficace, a beaucoup proposé, mais n’a pas été aidé par le cousin de Di Maria, étonnamment titularisé devant lui.

Mascherano (2) : Il est libre Masch, y en a même qui m’ont dit qu’ils l’ont vu jouer. A son crédit, deux records : celui du nombre de sélections, et celui du nombre de passes réussies dans un match de coupe du monde. Autant vous dire que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Biglia (1) : Lucas Silva.

Meza (1) : Il n’a rien réussi mais lui, au moins, il a eu le bon goût d’essayer.

Di Maria (0) : Il n’a rien réussi mais lui, au moins, il a eu le bon goût de ne rien essayer.

Dieu (2) : Un match à te rendre athée.

Aguero (3) : Cœur avec les doigts pour le meilleur d’entre nous.

 

Les autres

L’ami Jens Salymonkhalsson savoure ici.

 

La suite

La suite c’est jeudi soir, contre nos amis de la napapicnic.

 

@+ les SM

Fernando Raiedansledos

2 thoughts on “Argentine – Islande (1-1) : L’asado (maso) académie tentée par l’athéisme

  1. Tellement heureux de lire une académie d’un favori qui se plante. Tellement heureux de voir Messi perdre son match à distance pour le ballon d’or. Allez l’Islande.

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