Aston Villa – Liverpool (0-1), la Reds Academy livre ses notes

Cinq ans que les Reds n’avaient pas remporté leurs deux premiers matchs de championnat. Pour la première fois depuis trop longtemps, Liverpool ne commencera pas sa saison par une chasse aux points perdus. En enchaînant une victoire sur Stoke par une victoire sur Aston Villa, bourreau de la saison passée, Liverpool gagne deux matchs aux airs de brouillons prometteurs. Le haut du classement affiche du rouge, celui de la Mersey, pour la première fois depuis ce qui semblait être l’éternité.

ASPAS COMMENT ?

À l’heure d’affronter les Villains, Brendan Rodgers aligna la même équipe qu’une semaine plus tôt, un 4-2-3-1 déséquilibré où Henderson devrait aider le duo du milieu, où Coutinho repique dans l’axe, et où Aspas essaye d’exister, pendant que Daniel Sturridge s’amuse.

Liverpool : Mignolet – Johnson, Touré, Agger, Enrique – Gerrard, Lucas – Henderson, Aspas, Coutinho – Sturridge.

Aston Villa : Guzan – Lowton, Vlaar, Okore, Luna – Westwood, Bacuna, Delph – Weimann, Benteke, Agbonlahor.

Avec Gerrard et Lucas face à Westwood, Bacuna et Delph, Liverpool accusait une infériorité certaine dans la mobilité de son milieu. Pour éviter d’être conquis par le milieu adverse, Brendan Rodgers avait deux options. La première consistait à se servir de Henderson comme troisième milieu, quitte à dessiner une attaque asymétrique. Une option connue à Liverpool, où le 4-2-3-1 de la saison passée pouvait rapidement devenir un 4-3-3. La deuxième, bien qu’inédite, demandait à Aspas de décrocher pour aider ses partenaires placés plus bas, et à Coutinho de faire circuler la ballon. Celle qui fut choisie, et couronnée d’un succès plutôt relatif. Si Aspas a réussi la plupart de ses passes (31 sur 35), dont deux tiers réalisés au milieu plus qu’en attaque, il n’a effectué aucune interception, n’a récupéré aucun ballon. Opposé au milieu travailleur de Villa, Liverpool a connu un beau quart d’heure de domination, marqué par un but et de belles phases de circulation, mais dépourvu d’occasions. Henderson cantonné sur l’aile où il n’est pas capable de faire la différence, Coutinho effacé par l’agressivité de Villa et Aspas timide dans la construction offensive, Liverpool a conservé le ballon plus par sécurité que par intention d’aller vers l’avant. Dès que cette période de domination prit fin, sous le pressing de Villa et victime des mauvais choix de relances, Liverpool paniqua et connut quasiment une heure de jeu compliquée, de la 35ème à la fin du match.

La victoire doit beaucoup à l’imprécision des joueurs de Birmingham, autant qu’au talent de Simon Mignolet dans les dernières minutes pour refuser à Benteke un énième but en 2013. Liverpool montre des signes prometteurs, mais doit encore prouver sa capacité à contrôler et dominer son adversaire durant 90 minutes, en particulier lorsque le jeu de contre est inexistant.

THE LADS

Mignolet 4/5 Après avoir sauvé deux points à Liverpool la semaine dernière, Simon a décidé que s’arrêter là serait stupide. Benteke voit sa frappe en pivot repoussée pendant que Liverpool trouve enfin un gardien à la hauteur des meilleures années de Pepe Reina.

Johnson 3/5 Plutôt propre dans les zones les moins décisives, Glen a envoyé le ballon vers d’autres cieux quand il s’est retrouvé dans le terrain adverse. Dommage quand on connaît sa qualité de frappe. West Ham s’en rappelle.

Touré 4/5 Impeccable ballon au pied, Kolo a été solide dans les duels avant d’exhiber quelques sauts de cabri légèrement étranges dans la surface au lieu de dégager. En excellente forme pour un joueur de 32 ans peu habitué à jouer ces derniers mois. Koloss.

Agger 3/5 Un match correct aux côtés de Touré, parsemé de quelques errements dans sa surface. Pas le meilleur Daniel, mais un qui suffit face à Aston Villa.

Enrique 2/5 Des choix de passes vraiment idiots quand Liverpool peinait à reprendre la main sur le jeu, comme ces ballons balancés loin devant dans l’espoir de voir Luis Suarez s’en sortir miraculeusement. Un seul problème : Luis est toujours suspendu, et ces passes étaient déjà épuisantes la saison dernière. Stop. Capable de beaucoup mieux.

Lucas 2/5 Il a semblé complètement KO dans les dernières minutes alors que Villa poussait pour égaliser. De nombreux ballons perdus en très peu de temps dans une période de souffrance collective. Gerrard étant incontournable (seul milieu de Liverpool avec une telle qualité de passe), Lucas doit permettre à Gerrard de se concentrer sur le jeu offensif en s’occupant de la récupération, plutôt que l’inverse.

Gerrard 3/5 Il a su couvrir Lucas quand celui-ci a connu des difficultés. Quatre interceptions pour Stevie et quatre tacles réussis pour aucun raté. Posté loin du but adverse, il n’a pas eu l’occasion de frapper. Un bon match dans l’effort défensif.

Henderson 3/5 S’il n’est pas utilisé comme troisième milieu, Hendo doit montrer plus de qualités offensives, surtout durant les bonnes phases de son équipe. Seulement dix passes réussies vers l’avant, et une activité trop excentrée. Un rôle difficile à tenir pour un joueur meilleur dans l’axe.

Aspas 2/5 D’abord à la hauteur de Sturridge, il redescendit rapidement et fut oublié, dans l’ombre des nombreux ballons touchés par Coutinho et de sa complicité avec Enrique (26 passes entre les deux). Gerrard et Lucas ne parvinrent pas à l’atteindre, Aspas étant plus attiré par les espaces vides que par ceux denses en joueurs. Le milieu à trois de Villa était de toute façon une cage dont il aurait pu difficilement ressortir du bon côté. Propre dans ses transmissions, il a été quelque peu impulsif dans ses interventions défensives. À voir plus près du but. Comme Gerrard, il n’a pas tiré une seule fois. Remplacé par Cissokho qui a remonté le ballon loin de son but quand Villa l’assiégeait. Utile.

Coutinho 2/5 Trop vulnérable à la puissance physique de ses adversaires, il a joué à moitié éveillé, ce qui lui a suffi pour placer une superbe feinte indispensable au but de Sturridge. Le recrutement (voulu par Rodgers) d’un ailier gauche vise à le placer derrière l’attaquant, un poste plus propice à son expression. Remplacé par Joe Allen, lancé pour soulager son équipe. En vain, il n’a pas su ressortir le ballon proprement.

Sturridge 4/5 Une agilité splendide sur le but, couplé à une souplesse étonnante pour redresser la course du ballon vers le but. Malgré sa blessure lors de la pré-saison, Danny est en pleine forme et comble très bien le vide laissé par la suspension de Suarez jusqu’ici. Une bonne frappe de balle, une technique fine et Coutinho dans les parages, Sturridge a tout pour claquer une saison à 20 buts.

En attendant Manchester United, Liverpool affronte Notts County en milieu de semaine dans le cadre de la Capital One Cup. Une compétition qui n’intéresse pas vraiment Jimmy, mais si elle peut donner du temps de jeu à Luis Alberto, Aly Cissokho et les autres, pourquoi pas.

Jimmy Caravane.

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